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EAN : 9791036001109
96 pages
L’Atalante (19/05/2022)
4/5   6 notes
Résumé :
États-Unis, 1863

Joshua Chamberlain, professeur d’université originaire du Maine, est accusé de crimes contre la nation. À ses côtés dans le box des accusés se tient Abraham Lincoln, un avocat de l’Illinois, dont la verve lui vaut d’être considéré comme une menace à la sûreté des États-Unis d’Amérique. Le premier écope de quarante ans de travaux forcés, le second d’une réclusion à perpétuité à Fort Monroe, pénitencier réputé inviolable. Mais la route ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je n'ai pas du tout les connaissances historiques pour me rendre compte des différences entre cette uchronie et la réalité.
Abraham Lincoln n'est pas Président et il est emprisonné dans un fort, qu'une armée de rebelles va tenter de secourir au nom de la Liberté et de la République.
Je vous invite à lire le billet de Patlancien qui vous en dira plus.
Je précise tout de même que malgré mon handicap culturel, j'ai été totalement captivée par l'aventure et l'intégrité des soldats qui vont se battre pour une Nation plus juste. Nouvelle militaire qui me sort de ma zone de confort et que j'ai beaucoup apprécié.
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Une uchronie sous forme de novella que mon ami Lenocherdeslivres m'a fait découvrir et qui m'a particulièrement plu. Nous sommes aux Etats Unis en 1861, Abraham Lincoln n'est pas le seizième président des États-Unis d'Amérique et la guerre de sécession n'a pas encore eu lieu. Au contraire, notre Lincoln est condamné à perpétuité et est enfermé dans une prison au milieu d'un fort inexpugnable. Les esclavagistes du Sud se sont alliés aux riches propriétaires du Nord et tout ce petit monde s'appuie sur une armée US qui est elle-même soudoyée par ces politiciens véreux.

Devant la déliquescence de la société américaine, un professeur d'université Joshua Chamberlain fort des idéaux des fondateurs de la constitution américaine, va vouloir se révolter. Il se fait malheureusement arrêter et juger pour crime contre la nation. Il va se retrouver dans le même box des accusés qu'Abraham Lincoln et sa vie va s'en trouver changée. Il va croiser également des rebelles militaires qui ont les mêmes aspirations de justice et de liberté que lui et qui sont prêts eux aussi à fomenter une révolution pour instaurer une nouvelle république américaine.

Le style de Jack Campbell est fluide et efficace. Il sait accompagner son lecteur dans le dédale de l'histoire américaine et il le fait de façon agréable et sans prise de tête. En plus, cet ancien militaire nous décrit si bien les scènes de bataille que l'on a vraiment l'impression d'y être. On y ressent bien les angoisses et les craintes des soldats de l'époque. Je rassure aussi les lecteurs qui ne sont pas habitués à ce type de roman militaro-historique, la prose de Jack Campbell est simple et pas du tout ennuyeuse. C'est ce qui fait l'intérêt pour cet auteur et pour son cycle « la flotte perdue » qui est devenu célèbre dans le domaine de la SF militaire.

L'uchronie sous la forme de novella, n'est pas un exercice facile. Ici c'est la bataille de Gettysburg qui est au coeur du récit. Nul besoin de connaître l'histoire américaine pour apprécier cette bataille revisitée qui voit ici les rebelles la gagner face à l'armée régulière des Etats Unis. Jack Campbell nous montre que sur 90 pages on peut intéresser le lecteur et l'emmener jusqu'au bout de l'aventure et rien qu'avec ça, il nous démontre qu'il possède un vrai talent de conteur. Une belle entrée en matière pour qui veut découvrir l'uchronie, le genre littéraire du « et si… ? ».

« La dernière fois, nous ne nous sommes pas battus pour la liberté de tous, dit Chamberlain, et c'est ce qui a jeté les bases de notre asservissement. Cette fois, il en ira autrement. Un jour, nous vivrons dans un pays libre, où tous ceux qui y résident le seront aussi, et, cette fois, il le restera. »

Enfin pour ceux d'entre vous qui voudraient découvrir cette bataille historique de la guerre de sécession, Je vous conseille l'excellent film « Gettysburg » réalisé par Ronald F. Maxwell sorti en 1993 avec Martin Sheen.
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Lenocherdeslivres et Patlancien ont récemment enfilé leurs habits d'explorateurs de l'Ouest et défriché cette novella de Jack Campbell. Moi j'arrive avec ma caravane sur un terrain sécurisé où je n'ai plus qu'à construire ma cabane. Merci les gars !

Jack Campbell, je n'ai encore rien lu de lui. L'an prochain je lirai probablement La Flotte Perdue qui attend sagement dans ma PAL. Cependant je rate rarement l'occasion de découvrir un auteur via un texte court.
Ici pas de SF spaceoperesque, mais une uchronie sans magie ni gadget, une histoire à la « Et si… » où l'auteur remixe les forts clivages qui déchiraient les États-Unis d'Amérique au 19ème siècle et qui ont mené à la guerre de Sécession.

Pas de sécession dans ce monde. A la place, il apparait que les riches planteurs du Sud et les riches industriels du Nord ont profité d'un terrain législatif favorable instauré par le président John Adams pour monopoliser le pouvoir législatif, judiciaire et militaire. On se retrouve avec sur les bras une « république » autoritariste du type de celles qu'on trouve à foison à notre époque : parodies de justice par des tribunaux militaires expéditifs, délation, droits du citoyen sévèrement restreints, presse censurée, etc. Mais des hommes refusent cet état de fait, s'expriment contre ces écarts à la Constitution, s'organisent militairement et, finalement combattent pour rétablir l'esprit des origines.
Une autre guerre civile donc, mais pas une guerre de classe car les rebelles sont surtout dirigés par d'anciens de West Point. C'est finalement assez manichéen. D'un côté une oligarchie d'exploiteurs tyranniques favorables à l'esclavage et à l'exploitation à outrance des pauvres, de l'autre des partisans de la Liberté avec un grand « L». On est plus proche de l'esprit de la guerre d'Indépendance.
Sans entrer dans les détails, la novella se centre sur un moment charnière, sur une bataille mettant en scène peu de combattants mais qui, si elle est gagnée, renforcera les chances de la rébellion, lui permettra de se structurer. Les rebelles qui restent pour le combat sont dans l'état d'esprit des Spartiates des Thermopyles ou des Américains de Fort Alamo, mais le rapport des forces n'est pas autant en leur défaveur.

Si j'ai trouvé les discours des rebelles souvent un peu trop « too much » dans l'insistance de leur volonté de lutter pour les valeurs fondatrices des États-Unis – du genre : « Si tous les hommes de bien et d'honneur s'unissaient pour exiger du gouvernement et de l'armée qu'ils obéissent à la Constitution et renoncent à leurs politiques tyranniques, alors cette nation redeviendrait une république d'hommes libres. » – j'ai trouvé le casting rebelles formidable. Ce sont tous des hommes, la plupart militaires, ayant existé et combattu pendant la guerre de Sécession. Là où dans notre monde ils étaient répartis dans les deux camps, ils font ici cause commune. Cela vaut la peine d'aller voir leurs biographie sur Wikipedia, vous trouverez même des photos portraits.
J'ai aussi apprécié l'aspect historique de ces débuts du jeune État américain. J'ai découvert ces lois controversées de John Adams sur les étrangers et la sédition, ainsi que les partis de l'époque : fédéraliste d'un côté et démocrate-républicain de l'autre (oui, les deux mots associés, ça surprend).
Jack Campbell révèle sa connaissance du monde militaire dans le récit de la bataille, très tactique, haletante, révélant toute l'astuce et l'imagination des rebelles et la vision trop conservatrice de l'armée officielle.

Bref un récit agréable, haletant, peut-être volontairement manichéen pour pouvoir être traité rapidement, et riche en éléments historiques. Il y manque tout de même des femmes.

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Abraham Lincoln n'est pas devenu président. Au contraire, le voilà jugé et condamné à être enfermé au secret à Fort Monroe, afin de ne pas pouvoir mener une révolte. Ce sont les états du Sud qui sont à la manoeuvre, craignant la révolte de ceux du nord, qui grondent. Au centre des discussions, l'esclavage, bien sûr ! La République des États-Unis n'est plus qu'une mascarade, dirigée par de riches propriétaires qui nomment à la tête de l'armée leurs amis plus que des militaires méritants. Résultat : une véritable gabegie, inégalitaire au possible ! Jusqu'à Gettysburg...

Après ce procès en ouverture de novella, on assiste à l'évasion de certains militaires qui ne supportent plus cet état de fait et veulent se révolter contre le pouvoir tyrannique et injuste. Les troupes se mobilisent à travers le pays et commencent à envisager de se regrouper. Problème, il faut un leader, un chef qui mettrait tout le monde d'accord. Et un nom est sorti du chapeau. Devinez lequel ? Celui de Lincoln, bien entendu ! Il va donc falloir le récupérer, lui qui doit croupir dans sa prison depuis peu. Et tenter de lui faire rallier un endroit sûr. Mais, comme de bien entendu, tout ne peut se dérouler selon le plan.

Alors, autant le dire tout de suite, je suis une bille absolue en matière d'histoire des États-Unis. Comme beaucoup, je connais les bases. J'ai entendu parler de la Guerre de Sécession. J'ai déjà vu des représentations de Lincoln. Je connais le drapeau des Confédérés. Mais à part cela, mes notions sont plus que vagues. D'où une certaine inquiétude en abordant ce petit ouvrage d'un auteur réputé pour sa SF militaire, Jack Campbell. Et voilà l'origine de ma deuxième angoisse : je connais cet homme de nom, je visualise parfaitement certaines des couvertures de ses bouquins parus chez l'Atalante, mais je n'en ai pas encore lu un seul. Cela fait un certain nombre de handicaps, non ?
Et pourtant, je n'ai éprouvé quasi aucune gêne à le lecture du Suprême sacrifice. Un peu au début, le temps d'intégrer les noms des personnages principaux et leur camp. Mais pas beaucoup plus que pour un autre type de roman. Sauf que là, je me morigénais en me reprochant de ne pas les connaître. Car ils ont existé : Winfield Scott Hancock, John Buford, John Singleton Mosby ou, bien sûr, Robert Edward Lee. Cependant, je le répète, cela ne m'a aucunement empêché de profiter de la lecture. Car Jack Campbell maîtrise son sujet et, également, l'écriture. Il sait rendre captivant un tel récit, malgré l'aridité du sujet et sa solennité.
Enfin, ce qui m'a fait sauter le pas malgré tout, c'est le format : un texte court, cela se lit vite. On ne prend pas autant de « risque » qu'à la lecture d'un gros pavé, qui demande un investissement financier et temporel. Comme le dit Olivier Girard dans l'éditorial du nouveau Hors-Série de la collection UHL : « Le format même du court roman, moins gourmand en fabrication, plus économe, en papier comme en traduction (quand il y en a une), libère la prise de risque. Pour l'éditeur, mais, finalement, pour le lecteur aussi (moins d'argent investi, moins de temps consacré). » Je ne peux qu'être d'accord avec lui. Au moins du côté du lecteur. Et souvent, c'est une bonne surprise.

Dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas à la lecture de ce court récit. Les scène des bataille sont bien menées, permettant de se croire au milieu des combats. On ressent la crainte des combattants, on entend la fureur des armes. Les mouvements des différentes troupes sont narrés avec efficacité et, sans rien y connaître de la chose militaire, j'ai tout compris et j'y ai même pris plaisir (si on peut parler du plaisir de lire la mort de combattants). Mais, entre les scènes d'action, quelques discussions entre les personnages historiques manquent de naturel et de spontanéité. On sent l'auteur dans ses petits souliers face à l'enjeu, face au poids de l'Histoire. Il se montre volontiers moralisateur ou didactique. Alors la présence du professeur Chamberlain, naïf de service, du moins au début, permet de développer les discours de part et d'autre et de justifier certaines descriptions. Mais, par moments, cela manque de fluidité et on sent la volonté de l'auteur de faire cours à son lecteur. le livre n'étant pas long, cela n'est pas bien grave, mais cela peut, je pense, en agacer certains. Tout comme le côté lyrique de certains décès. L'auteur semble véritablement baigné de cet idéal du sacrifice au nom d'une idée (le titre, d'ailleurs, met d'emblée dans le ton : « Le suprême sacrifice », « The Last Full Measure » en V.O.). Car cette novella est quasi hagiographique. Elle valorise l'esprit de sacrifice de certains, prêts à mourir pour la liberté, ou un idéal à sa mesure. Si on accepte cela, la lecture est très agréable.

Ce qui fut le cas pour moi. J'ai vraiment pris plaisir à découvrir ce court texte. Et ce d'autant que je venais de découvrir (en lisant Uchronies de Thierry Camous), presque au même moment, que Winston Churchill (le Premier Ministre lui-même) avait écrit lui aussi une uchronie traitant de cette période. Dans ce texte publié en 1931, il imagine un Sud victorieux dans lequel un écrivain raconte une histoire où le Nord aurait gagné. Mise en abîme spectaculaire. « Et si » : formule magique pour beaucoup, porte ouverte sur des hypothèses magnifiques. Ici, le nom de Gettysburg et sa légende ont donné lieu à une novella très recommandable, qui m'a poussé à me documenter (enfin) sur une période historique capitale pour pas mal de monde. Ne serait-ce que pour cela, merci monsieur Campbell.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un faible sourire se dessina sur les traits émaciés de Lincoln.
« Savez-vous pourquoi j’exècre à ce point l’esclavage, professeur Chamberlain ? Ce n’est pas seulement en raison de la terrible souffrance qu’il cause à ceux condamnés à la servitude. Ce n’est pas seulement en raison de la blessure qu’il inflige à notre République, mais c’est aussi parce que j’ai vu la façon dont il affecte ceux qui ne sont pas des esclaves. Je l’ai vu pousser les vrais amis de la liberté dans le monde à douter de notre sincérité et, surtout, je l’ai vu contraindre tant d’hommes de véritable bonté à livrer une guerre ouverte contre les principes mêmes de la liberté civile et à prôner que l’individualisme était la seule ligne de conduite valable. »
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Mais, le cas échéant, vous sauriez aussi que les hommes comme Lee, qui ont grandi entourés de domestiques et d’esclaves, se croient supérieurs à tous leurs congénères, quels qu’ils soient. Ils ont également des opinions très arrêtées sur la notion de protection de la propriété, y compris et surtout quand il s’agit d’esclaves. Il n’écoutera aucun des arguments que vous et moi pourrions avancer.
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Les mots n'avaient aucun sens si l'on n'était pas prêt à se sacrifier pour ses convictions.
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