Première sortie après le début du déconfinement....La coiffeuse et ...le libraire . Oui , mais chez ma coiffeuse , pas de problème, elle sait faire ...Par contre , en librairie, peu de nouveautés . Mais j'avais prévu et ....consulté les avis des amies et amis babeliotes , eh , oui. Verdict , " Grand froid " de Cyril Carrère ...
Belle couverture , énigmatique et , c'est parti ....Et ca commence bien , enfin pour le lecteur car , pour Gaëlle, une brillante avocate , c'est moins joyeux , voire même dramatique ...Mort par balle dans la tempe ....Suicide ? Assassinat ? le résultat est là , elle est morte . Son fils , Lucas se lance dans une enquête qui , mes amies et amis , va faire du bruit . Ca va déménager, on va en croiser des personnes qui vont s'immiscer dans le trafic ....Le Glock ne va pas rester au fond des poches et on va en découvrir des pistes et des fausses pistes ...Et il va falloir le remonter le passé , en essuyer des épreuves avant de parvenir à une source salvatrice ...Salvatrice ? J'ai écrit salvatrice ? Tiens , comme c'est bizarre ....Enfin , vous me direz , moi , parfois , j'ai des doutes ... mais la fin, vous verrez , c'est pas vraiment la fin ...Oui, je me comprends et comme dirait le chef de l'état, " Allez , lisez " .Il y a de l'action , une intrigue et , au final , une explication ....mais , comme avec un ballon ovale , il peut y avoir un faux - rebond ....voire plusieurs ...
L'intrigue tient plus de l'énigme politique que de l'enquête policière classique mais je dois dire que jamais l'ennui ne m'a gagné et que je n'ai pas venu arriver le dénouement , je me suis laissé porter par cette histoire originale et ses personnages attachants ( ....enfin certains .). L' auteur a du talent et l'écriture est séduisante, même si je l'ai trouvée , parfois inutilement , un peu trop libérée ... En témoigne le trop répétitif " monter dans les tours " , usé et abusé....donc lassant .
Vous le verrez , la fin me semble " ouverte " ...Alors , la question peut être posée brutalement : " stop ou encore ? ". Pour ma part , cette réponse est claire mais pour vous....Et bien , amies et amis , " allez , lisez ! ".
Un bon roman? Assurément. Un incontournable ? Pas pour moi , mais moi ....je n'ai que mon modeste avis . Un livre à lire ? Oui , sans hésitation. A lire de toute urgence ? ....Faut pas exagérer... mais pas se priver non plus...
Lisez et , surtout , prenez soin de vous , rien n'est fini.Je parle du "coro" et pas de l'intrigue , quoi que , à bien réfléchir....
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Devant l'engouement des babeliotes devant ce polar, je me suis empressée de l'emprunter dès son arrivée à la bibliothèque.
Je ne sais pas si j'ai été déçue car vu le concert de louanges je m'attendais à un chef d'oeuvre du genre, mais j'ai personnellement trouvé ce thriller moyen/sympa.
Phrases et chapitres courts, écriture un peu trop simpliste à mon goût, psychologie des personnages quasi absente...
Oui, il y a du suspense, ça se lit bien et rapidement, mais pas de quoi fouetter un chat...
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Être assimilé aux autres, à la « masse » comme il la qualifiait, le rebutait. Il avait toujours vécu à l’écart des autres, comme un loup séparé de sa meute. Dès le plus jeune âge, il avait traversé, de force, des ordalies envahies par l’odeur de la mort. Il avait tué. Beaucoup. Ici, ailleurs.Des hommes, des femmes, et même des adolescents. Tout ça dans le seul but de le fortifier, transformer ses émotions les plus basiques en un mélange difforme et confus, pour le préparer à ce qui se présenterait un jour à lui. S’en était suivi un entraînement à la dure, tant physique que psychique. Il devait être fort, rapide, agile. Ingénieux, vivace, prompt à parer à toute situation. Discret, cultivé. En un mot : multitâche. Tout l’arsenal pour se fondre dans la société. Vivre sous l’identité nécessaire à l’accomplissement de ses missions. Le panel de compétences ultime, acquis au travers d’un travail acharné. Infernal.
Pourquoi l’avait-on choisi, lui ? La question se posait depuis très longtemps. Trop longtemps. Mais maintenant, il savait.
L’homme se contempla pendant de longues secondes dans le miroir central, se plongeant dans ses deux billes noires, opaques. Froides. Elles brillaient toujours de la même lueur, du même éclat après une opération rondement menée. Son entrejambe durcit à l’idée d’exécuter sa prochaine cible, et se procurer à nouveau ces poussées d’endorphines libératrices. Pas besoin des autres pour se satisfaire. Sa personne lui suffisait amplement. Il n’aimait que lui.
La brise le mordit comme pour le sommer d’accélérer le pas. Lucas fit le vide à l’intérieur de lui afin de se préparer à cette dure journée. Le centre-ville se dessina devant lui. L’odeur des pâtisseries qui s’échappait de sa boulangerie favorite termina de le ramener à la réalité. Son estomac grommelait en quête de quoi tenir la distance, lui qui était mis au supplice depuis la nouvelle fatidique. Il succomba et acheta son traditionnel chausson aux pommes avant d’arriver rue des Carmes, devant la petite bâtisse ocre des années quarante qu’il affectionnait. Son cocon. L’endroit où il pourrait tenter de faire le ménage dans ses pensées obscures.
La nostalgie le rattrapa en pensant aux soirées passées ici avec sa mère. Un rien suffisait à creuser le vide béant causé par sa disparition.
Il ne fit pas attention à la personne qui l’observait, à quelques mètres de là. Une fois dans le hall, Lucas sortit machinalement son jeu de clés et ouvrit sa boîte aux lettres. Il ne pouvait plus ignorer son courrier plus longtemps. L’oeil hagard, il découvrit pêle-mêle des publicités pour des restaurants japonais et indiens, pour des kebabs, une liste des numéros d’urgence pour le département de la Loire-Atlantique, ainsi qu’une enveloppe qu’il devinait être sa quittance de loyer pour le mois de septembre. Il remarqua un bout de papier coincé entre deux tracts publicitaires. Il commença à le mettre en boule par réflexe, avant de remarquer les mots écrits en grosses lettres rouges.
Pourquoi obéissait-il comme un chiot aux ordres venus d'en haut ? Pourquoi n'essayait-il pas de creuser pour savoir ce que ces pourritures cachaient ?
P 162
Impossible qu'elle se soit donné la mort sans s'expliquer. Sans laisser derrière elle un mot, un message vocal, une vidéo. Une trace en guise de testament.
Si on l'avait assassinée, il devait y avoir une raison. Un mobile passé sous son radar. Lucas s'imagina sa mère à la tête d'activités peu recommandables : rouage central d'un trafic de drogue, menant une double vie à son insu. Ou pire encore. Et si c'était lié à son boulot ?
Les avocats ne laissaient personne indifférent. Les affaires qu'elle traitait ou qu'elle avait eu à traiter pouvaient être source de rancœurs, d'envies de vengeance de la part du camp des vaincus. Le dernier dossier en date, l'héritage de Jules Desprès, s'y prêtait particulièrement bien.
Que savait Michèle Rougier ? Connaissait-elle l’identité de ses parents biologiques ? Ses origines ? Toutes ces questions nouvelles le stimulaient autant qu’elles l’effrayaient. Car il voulait savoir. C’était un fait. Il le fallait, pour trouver un semblant de paix après la nouvelle de son adoption. Mais il craignait de s’éloigner de celle qu’il considérait toujours comme sa véritable mère. Celle qui l’avait élevé toutes ces années, inculqué les valeurs qui étaie nt les siennes aujourd’hui. Celle qui l’aimait du plus profond de son être et qui avait péri pour ça. Est-ce que s’enquérir de sa réelle identité signifiait piétiner cepassé avec Gaëlle ? Oublier toutes ces joies, ces peines, ces épreuves, ces victoires, ces déceptions traversées ensemble ? Certaines le pensaient. D’autres non. Et les cas de figure existants devaient tous avoir leurs propres spécificités. Rien ne servait de les comparer. Seule sa propre perception comptait.
25 nov. 2022
Cyril Carrère nous présente "Le sang des Belasko" de Chrystel Duchamp