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"Mon Antonia" est un roman sensible et plein de grâce. Sûr, il ne s'y passe pas grand chose, ce qui fait de lui une lecture parfois fastidieuse car il faut s'accrocher. Mais finalement, il est parvenu à m'atteindre par des instants de contemplation merveilleux, qui laissent place à une complétude simple. "Mon Antonia" est un hommage à l'humilité d'une vie sans artifices, dans un lieu et une époque inéditement décrits, qui par ailleurs réveillent des myriades de fantasmes dans l'imaginaire collectif dont l'autrice ici se dévêt sans complexes pour apporter une nouvelle version, réaliste et tendre.

La dernière partie, nostalgique et douce, m'a particulièrement émue.

La relation si puissante et profonde qui existe inconditionnellement entre le narrateur et Antonia est avant-gardiste, unique en son genre dans la littérature de cette époque.

Willa Cather a écrit un véritable classique américain, à mettre entre toutes les mains qui en ont marre du western...
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Nous sommes à la fin du XIX e siècle. Jim Burden, 10 ans, orphelin de Virginie, vient vivre chez ses grands-parents dans le Nebraska. Non loin de là s'installe une famille d'émigrés tchèques , les Shimerda, dont l'aînée , Ántonia, a quelques années de plus que lui. C'est le début d'une longue amitié que nous suivons tout au long du livre et nous les voyons changer, mûrir et construire leur vie d'adultes.

Hommage nostalgique de l'auteur aux terres de son enfance qu'elle décrit avec beaucoup de poésie, le roman dresse le portrait d'une Amérique en construction avec ces vagues d'émigrés venus de toute l'Europe dans les grandes plaines encore vierges du Nebraska. Une vie difficile et âpre mais où la solidarité et l'entraide sont de mises, qu'on n'a aucun mal à se représenter tant les descriptions sont précises et vivantes. Willa Cather sait peindre les grands espaces , du rouge de l'herbe à bisons au jaune des tournesols puis des champs de blé, et dresse une galerie de personnages auxquels on s'attache facilement, Antonia bien sûr mais aussi toutes ces jeunes filles au caractère bien trempé qui partent se louer à la ville pour aider leurs familles.

Je ne connaissais pas du tout cette auteure et j'ai pris plaisir à cette lecture où s'exprime une certaine mélancolie.

Challenge solidaire 2023
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Achever la lecture d'un roman et le regretter ne m'arrive pas souvent.

C'est pourtant ce qui s'est passé avec Mon Antonia de Willa Cather.

J'aurais tant voulu que l'histoire ne s'achève pas pour continuer de suivre le destin des personnages.

Certes, il leur arrivait de m'agacer, mais je m'étais attachée à eux, je les aimais et étais entrée dans leurs familles.

Mon Antonia est de ces romans dans lesquels il ne se passe pas grandes choses et dont les protagonistes sont des gens bien ordinaires aux destinées sans strass ni paillettes et c'est sans doute cela qui les rend si attachants.

J'y ai trouvé ce petit "je ne sais quoi" propre aux grands romans qui content l'histoire de l'Amérique.

Antonia, petite émigrée tchèque du début du XXe siècle qui veut réussir sa vie m'a fait fermer ce ligre à regret, comme cela m'est arrivé avec Quatre saisons à Mohawks (Richard Russo)ou Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (Harper Lee).

J'aime ces histoires de petites gens qui vivent pour de vrai.
Lien : http://parole-et-papier.over..
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My Antonia
Traduction : Blaise Allan

Introduit par la citation de Virgile : "Optima dies ... prima fugit" ("Ce sont les temps les plus heureux qui s'enfuient les premiers" - traduction libre), "Mon Antonia" prouve certes que les plus grands nouvellistes, ce qu'était indubitablement Willa Cather, sont beaucoup moins à l'aise, perdus sur le vaste fleuve du roman. Mais il suffit de faire un petit effort, surtout si l'on a déjà été séduit par l'univers de la nouvelliste américaine, pour accrocher à l'histoire de la petite Antonia Shimerda, émigrée de sa Hongrie natale avec toute sa famille pour trouver fortune dans les plaines du Nebraska.

Elle nous est contée par Jim Burden, qui a grandi avec Antonia et qui, dans sa jeunesse, eut certainement pour elle un sentiment amoureux. Mais au-delà la destinée d'Antonia et de sa famille, au-delà celle des fermiers, puis des citadins qui les entourent, c'est une page de l'immigration européenne sur le Nouveau continent que Willa Cather nous dépeint ici, avec fierté mais aussi avec une nostalgie douce-amère.

Des émigrants, il y en a partout aux Etats-Unis en ce tout début du XXème siècle : les plus anciens fermiers eux-mêmes ne sont-ils pas, pour la plupart, issus de colons anglais ? Outre les Shimerda qui arrivent directement de Bohême, on y croise une forte colonie scandinave, Norvégiens et Suédois pour la plupart, des Tchèques et même deux Russes. Avec plus ou moins de bonheur, tous affrontent une nature superbe mais exigeante et résolument hostile lorsque se lève l'hiver. Et, à quelques exceptions près, se montrent solidaires les uns des autres. Nous sommes bien loin de l'Amérique hyper-consumériste qui va se développer après la Grande guerre et culminer avec la fin du siècle.

A un point tel que le lecteur, européen ou pas, est en droit de se demander ce que penseraient les modèles dont Cather se servit pour donner vie à ses personnages de leurs actuels descendants.

Plus qu'un roman véritable, avec intrigue complexe ou flux de conscience, "Mon Antonia" est surtout un hommage délicat et attendri, rendu par Willa Cather à son pays natal et aux pionniers ses ancêtres. Il doit se lire comme tel, en se laissant bercer par son rythme paresseux. ;o)
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Je pense avoir offert ce titre à mon mari via un coffret livres Kube, je ne sais plus. La Kube fait toujours d'excellents choix et permet d'élargir ses horizons. Ici, il s'agit de faire un tour dans l'Amérique de la fin du XIXème siècle, près de ces colons venus d'Europe qui ont tenté l'aventure du nouveau monde, avec plus ou moins de succès… Dans Mon Antonia, le narrateur est Jim Burden, qui écrit donc l'histoire d'Antonia. Il a rencontré la petite fille alors qu'il n'avait que dix ans. Devenu orphelin, il est venu vivre chez ses grands parents, dans leur ferme. Près de chez eux, ce sont installés plusieurs familles en provenance de l'Europe de l'est, mais aussi des norvégiens et des tchèques. C'est là que vit la famille d'Antonia, « les bohèmes ». Ils sont pauvres, bientôt touchés par le malheur, mais courageux. Les grands-parents de Jim prennent notamment le destin d'Antonia en main, surtout lorsqu'ils déménagent en ville. Les deux enfants développent une amitié amoureuse particulière qui les poursuivra jusqu'à l'âge adulte, dans le cadre rude des plaines du Nebraska. Pourtant, ils sont bien différents. Tandis qu'Antonia apprécie la danse et le travail à la ferme, Jim étudie… Je suis contente de la découverte de cette autrice, qui a reçu le prix Pulitzer en 1922. Ce roman a un charme certain et permet une véritable plongée dans l'univers dur des pionniers. J'ai peut-être trouvé quelques passages un peu longs, moins intéressants, mais l'ensemble est très beau, parfois amusant, et les portraits sont réussis, notamment les féminins. On réalise, en lisant ce récit, combien pouvait être fragile la réussite de ce fameux « rêve américain ».
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Mon Antonia avait tout pour me plaire au vu du résumé : une héroïne forte, un contexte historique qui ne m'est pas trop connu, un certain dépaysement. Mais le roman n'a malheureusement pas été à la hauteur de mes attentes.

En fait, je ne me suis pas du tout attachée aux personnages, que ce soit à Antonia ou même à Jim, le narrateur. Je pensais que tout tournerait autour du personnage d'Antonia mais il n'en est rien ! A la rigueur, la découvrir par le biais de Jim qui est le véritable personnage principal du roman, est bien mais il aurait fallu pousser beaucoup plus cet aspect-là, d'où le fait que je ne comprenne pas le titre du roman. Elle n'est absolument pas sur le devant de la scène et elle ne m'a pas non plus paru extraordinaire même si je dois l'admettre, j'admire sa ténacité, son courage malgré sa simplicité et sa naïveté certaines. Quant à Jim, nous avons son point de vue à la première personne, j'aime d'ordinaire ce style d'écriture dans les romans car c'est beaucoup plus intimiste, plus intéressant d'être dans la tête du personnage, de savoir ce qu'il ressent... mais là, je ne me suis pas du tout attachée à lui, c'est un personnage trop lisse, trop simple, sans nuance. Par ailleurs, l'amitié sincère entre Antonia et Jim ne s'est vraiment révélée qu'à la fin du roman, au bout d'un grand nombre d'année où j'ai quand même ressenti une belle émotion mais trop tardivement malheureusement.

Je pense vraiment être passée à côté du roman. le problème vient surtout du style d'écriture, sans compter qu'il y a très très très peu de dialogues. Cela manque donc de vie, de dynamisme. de plus, le rythme est terriblement lent. Je n'ai pas du tout été dépaysée par ma lecture malgré les nombreuses descriptions. Bien dommage.

Par contre, j'ai apprécié, à travers Jim, en apprendre plus sur les histoires des différents personnages rencontrés. Cela enrichit nettement le récit. Force est de constater que la vie des colons européens à leur arrivée en Amérique, eux qui ont tout quitté dans l'espoir d'un meilleur avenir fut très difficile, aussi bien à la ville qu'à la campagne, la vie d'Antonia en est un parfait exemple. L'autrice met vraiment l'accent sur ces difficultés qu'adultes et enfants rencontrent tout au long de leur vie, sur cette différence entre vie rurale et vie campagnarde, sur les personnes qui réussissent ou non dans le Nouveau Monde, sur la vie des femmes de l'Ouest tout particulièrement.

En bref, ce fut une bonne lecture dans l'ensemble, sympathique mais sans plus. Ce ne fut pas ce à quoi je m'attendais à abordant ma lecture et ce n'est donc pas du tout un roman que je relirais à l'avenir.

Je remercie Mylène et les éditions L'Archipel pour l'envoi de ce roman.
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Mon Antonia de Willa Cather

Ce livre, je l'ai dévoré en 24 heures avec ses 380 pages tant la plume est fine, belle et entraînante et les personnages principaux comme secondaires attachants. Cela a aussi été l'occasion de lire sur une période sur laquelle j'avoue ne pas beaucoup lire celles des pionniers américains.
Jim a 10 ans quand il se rend au Nebraska pour vivre chez ses grands-parents. Il est orphelin et découvre la vie à la ferme. Il rencontre aussi la famille Shimerda, des voisins tchèques qui ne parlent pas encore l'anglais et qui font face à des difficultés matérielles pour s'établir et agrandir leurs cultures. Les Shimerda ont une fille, Antonia, qui a trois ans de plus que Jim. Ils vont devenir amis et garder le contact jusqu'aux années à l'université de Jim.
C'est à travers les yeux d'enfants tout d'abord qu'on découvre le tableau d'une Amérique dans laquelle les immigrés tentent de prendre place, les différentes communautés, la solidarité mais également la colère ou le racisme qu'ils peuvent inspirer. Un tableau social que Willa Cather dresse finement et de manière très fluide nous plongeant au milieu de ces nombreuses interactions.
La magnifique plume de l'autrice dresse également les décors fabuleux du Midwest s'adaptant aux saisons, à la campagne avec un milieu que l'homme tente d'apprivoiser par la culture comme la ville que nos personnages découvrent, une fois adolescents, à travers les bals et les intrigues amoureuses.
C'est un roman merveilleux qui lie fresque sociale, ascension, déception et nature writing . Une autrice dont je vais poursuivre la découverte, sans faute.
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Optima dies prima fugit (Les jours les meilleurs sont les premier à s'envoler) . C'est avec cette citation des Georgiques de Virgile que s'ouvre ce beau roman de Willa Cather placé ainsi sous le signe du souvenir nostalgique.

L'auteure s'attache à évoquer le Nebraska de son enfance, et bien que le narrateur soit un homme mûr, c'est un récit fortement autobiographique qu'il nous est donné de lire, emprunt de l'amour de l'auteure pour cet état de la grande plaine, qui s'étend du Missouiri aux Rocheuses, au coeur du midwest, vivant de l'agriculture et de l'élevage, et dont on dit que c'est, avec le Kansas, la meilleur terre à maïs du monde. A travers la belle amitié entre un garçon venu de sa Virginie et d'une enfant de la Bohème est retracé l'histoire de tous ces Tchèques, Allemands, Norvégiens, Danois, Suédois, Russes, gens industrieux et durs au mal, qui vinrent sur cette terre peu accueillante, au paysage morne d'herbe rouge, territoire des serpents à sonnette et des chiens de prairie, aux étés ardents et aux hivers rigoureux parcourus de blizzard, pour y recommencer leur existence et laisser à leurs enfants une vie meilleure que celles qu'ils connurent. C'est à force de solidarité entre fermes voisines et d'une unité indéfectible dans chaque famille qu'ils s'élevèrent, notamment grâce à toutes ces filles de la campagne qui trouvaient à s'employer à la ville. Il subsiste dans ces pages un peu de cette énergie que donne l'espoir de celui qui aborde une terre vierge, de cet esprit des colons, de cette ruée vers l'ouest légendaire et mythique.

Le style limpide et sûr de l'auteure, son affection qui transparaît pour cette terre rude, la belle charge émotionnelle qui s'en dégage, font de mon Antonia, un classique. Écrivain peu connue dans l'hexagone, Willa Cather bénéficia du réelle popularité tant auprès de ses lecteurs que de la critique durant l'entre-deux guerres, William Faulkner la citant parmi les quatre grands auteurs américains du siècle.
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Un livre sur la nostalgie. Nostalgie de l'enfance, des amitiées tissées à cette époque, dans les champs de maïs et au cours des bals quelques années plus tard lorsque l'adolescence sera arrivée. Nostalgie d'une époque également. Epoque où l'Amérique n'était pas encore agro-industrialisée et où chacun réussissait à être autosuffisant ou presque en possédant quelques vaches, poules et cochons et en cultivant maïs, potirons, fruits et légumes divers. le paysage de ce vaste pays a bien changé. Ces pionniers ont été engloutis dans une machinerie infernale qui les a broyés.
Je n'ai pas été particulièrement conquise par le style, parfois simpliste, sans grande originalité mais ici, c'est le fond qui prime et ce livre respire l'odeur des moissons automnales, la terre labourée pour le maïs, les foins. Il est emprunt de nostalgie et de douceur à travers ces deux personnages principaux d'Antonia et de Jim auxquels on ne peut que s'attacher. Malgré ses faiblesses, c'est un livre qui m'a beaucoup plu et fait réfléchir sur ce que nous nommons le progrès notamment.
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Je connaissais déjà Willa Cather grâce à un court roman : le Pont d'Alexander. J'avais apprécié son style et sa qualité narrative, et me suis donc lancé dans la poursuite de la découverte de son oeuvre.

Grâce à Babelio, j'ai continué avec 'Mon Antonia', vu ses excellentes critiques et qui fut récompensé par un prix Pulitzer en 1923. Pour la petite histoire, W Cather est seulement la 2ème femme écrivain à avoir reçu ce prix, la 1ère étant Edith Wharton avec 'Le Temps de L'innocence'.

Tout a déjà été dit dans les critiques absolument remarquables qui me précèdent. Remarquables par leur qualité d'analyse mais également par leur style, et je ne saurais atteindre un tel niveau!

Je confirme la poésie affleurant tout ce récit, la mélancolie d'une époque révolue, et le point de vue de la femme écrivain, sans tomber dans le féminisme. C'est ce dernier point qui m'a particulièrement frappé et plu. A part Wharton, beaucoup des romans de cette première moitié de siècle aux USA ont été écrits (et/ou diffusés) par des hommes. Ici, le narrateur est certes Jim Burden, mais on sent la sensibilité de la femme écrivain derrière. Tout est suggéré, adouci, bref embelli.

Je sais qu'un livre m'a marqué lorsque arrivé à la dernière page, je le referme avec regrets, et surtout, avec l'émotion du narrateur en moi pour longtemps. Tel est le cas ici.

Un des aspects de ce livre est son côté nature writing particulièrement subtil ici. Je connais bien les USA pour les avoir traversés en tout sens, hormis cette région des grandes plaines. Après ce livre, je rêve de marcher dans ces paysages somptueux, gravés en moi presque aussi bien que si je m'y étais déjà rendu. Edward Abbey m'a fait cet effet avec le parc des Arches (Utah), dans un tout autre style bien évidemment.
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