« le meilleur et le plus sage de tous les hommes que j'aie connus. »
Par cette phrase, John Watson termine les chroniques des mémoires de
Sherlock Holmes…
C'est la dernière fois que le fidèle ami trempe la plume pour raconter les aventures du célèbre détective. Il reprend la chronologie des enquêtes en se remémorant la première qu'il avait intitulée «
Une étude en rouge » et la dernière «
le traité naval ». Pour cet ultime récit, qu'il aurait souhaité ne pas rapporter, il nous fait rencontrer pour la première fois l'ennemi juré de
Sherlock Holmes, le professeur James Moriarty.
En 1890, les notes se sont faites rares. Un mariage, une autre maison, John Watson n'avait plus la possibilité de suivre
Sherlock Holmes dans ses aventures, et c'est un soir d'avril 1891, qu'une opportunité lui est offerte à nouveau…
Sherlock Holmes arrive chez lui, complétement défait et effrayé. le maître de Londres, où comme il l'appelle le Napoléon du crime, veut le tuer et met tout en oeuvre pour le faire. Il s'en est fallu de peu qu'un fiacre ne l'écrase, qu'une brique dégringolée d'une toiture ne lui fracasse la tête, et que son appartement au 221B Baker Street ne prenne feu.
Moriarty est à l'origine de tous les crimes et forfaits. Cultivé, issu d'une famille de la bonne société, brillant, détenteur d'une chaire de mathématiques dans une faculté, il dit de lui qu'il est son égal et qu'il ne peut s'empêcher d'éprouver de l'admiration. Mais entouré de gens influents qui lui assurent leur protection, il est très difficile, voire impossible, d'arrêter ses agissements et de le faire traduire en justice.
Afin de mieux réfléchir et de se reposer un peu au calme, Holmes l'informe qu'il va partir seul quelques temps, loin de Londres et des sbires de Moriarty. Mais à cela Watson lui répond… « Je serai ravi de vous suivre. »
Le duo se retrouve donc pour ce voyage, une excursion dans les Alpes ; Genève, Meiringen pour terminer aux chutes du Reichenbach.
Le bon air pur, des randonnées sur des sentiers escarpés, les montagnes, la neige sur les hauteurs… et bientôt Moriarty…
Lorsque Watson écrit les dernières pages, il ne s'attarde pas trop et va directement à l'essentiel. Sa peine est immense et il nous confie le vide qu'il ressent car
Sherlock Holmes va disparaître dans les chutes du Reichenbach avec le pire des criminels.
J'arrête là de vous raconter cet épisode qui devait être le dernier des mémoires. En 1893, las des aventures de son héros,
Arthur Conan Doyle avait souhaité le supprimer, sans songer un instant à la pression du public qui le fera revenir sur cette décision quelques dix années plus tard…
Je reprendrai donc mes lectures pour ma plus grande joie, avec le titre «
La maison vide » et je vous recommande cette nouvelle pleine d'émotion, qui ne sera pas un final, mais le prélude à d'autres lectures…
A bientôt Sherlock !
« Mon cher Watson,
Je dois à la courtoisie de M. Moriarty de vous écrire ces quelques lignes. Il consent à attendre mon bon plaisir pour que nous procédions au règlement final des questions pendantes entre nous. Il m'a résumé les méthodes grâce auxquelles il a échappé à la police anglaise et s'est tenu informé de tous nos déplacements. Ces méthodes confirment la très haute opinion que je m'étais formée de ses capacités. Je suis satisfait à la pensée que je vais délivrer la société de sa présence, bien que je ne craigne que ce ne soit au prix d'un sacrifice qui attristera mes amis et vous spécialement, mon cher Watson. Je vous ai déjà expliqué toutefois que ma carrière avait atteint son apogée ; aucun dénouement ne me paraît plus décent que celui-ci. En vérité, pour tout vous avouer, j'étais tout à fait persuadé que la lettre de Meiringen était un piège, et je ne vous ai pas retenu parce que j'étais sûr de ce qui allait se passer. Prévenez l'inspecteur Patterson que les papiers dont il a besoin pour faire condamner la bande sont dans le casier M, enfermés dans une enveloppe bleue sur laquelle est écrit : « Moriarty ». Avant de quitter l'Angleterre, j'avais disposé de tous mes biens en faveur de mon frère Mycroft. Je vous prie de transmettre mon souvenir à Mme Watson et de me croire, mon cher ami, très sincèrement vôtre,
Sherlock Holmes. »