Merci à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique.
"Quand tout ceux qui respirent en ce monde seront morts toi, tu vivras, tel est le pouvoir de ma plume."
William Shakespeare
Travailler, se divertir, nourrir des projets et redoubler d'effort, désirer et aimer, s'intégrer chaque jour un peu plus dans la grande toile des existences humaines, tout cela pour finalement ne plus être.
Tel un ver rongeant toutes nos sources quotidiennes de bonheur.
A quoi bon alors fabriquer de si belles choses pour ne les apprécier que l'espace d'une vie ?
Nous ne faisons qu'alimenter nos entropies croissantes en nous comportant sans le savoir comme des machines à vapeur rejetant nos excédents de chaleur dans un environnement incapable de se débarrasser de l'accumulation inévitable de ses déchets.
A longue échéance tout semble condamner à disparaitre sous les débris d'un univers en ruine fauché par ses propres rejets?
Ne craignons pas de prendre pour exemple un simple de nos pets soulageant notre entropie intérieure mais détériorant l'entropie extérieure au même titre qu'une étoile se débarrassant de ses photons pollue son espace environnant.
Manger des noix et des graines permet de les bruler plus lentement et d'évacuer moins de déchets et de chaleur en empêchant mon entropie de monter en flèche mais peut-on s'habituer à long terme à se genre de nourriture ?
Faut-il martyriser notre tour de taille en lui attribuant tel l'horizon des évènements d'un trou noir des disproportions liées à nos gloutonneries ?
Le big bang devient presque le contenu d'un acte pur tant son entropie originelle est basse mais irrémédiablement réduit au désordre par la programmation de son thermodynamisme.
Un acte sans public semblable à un morceau de Lycra révélant dans la structure entremêlée de ses mailles quand on l'étire les spécificités originelles du monde quantique dont on projette les caractéristiques dans le vide.
Pourquoi y-a-t'il quelque chose plutôt que rien ?
A ce jour il n'existe aucune réponse à cette question sans antécédent.
Une sorte de liquide en ébullition sans parents responsable de l'apparition de la gravité répulsive déclenchant le bang de l'espace temps.
Le comment sans son pourquoi dont les spécialistes les plus érudits sont capables d'en expliquer le fonctionnement sans nous dire à quoi il sert.
A moins que comme le mentionne
Albert Camus tout commence par la conscience et rien ne vaut que par elle.
L'immense privilège de s'éjecter de l'éternité et de pouvoir se réaliser au contact de la perception des choses.
Le corps finit par mourir mais la petite voix intérieure qui nous parle, de même que nos pensées, que nos sensations et que nos émotions remplissant nos environnements subjectifs semblent relever d'une présence éthérée qui transcende les limites de l'existence physique.
Atman, l'âme immortelle quelque chose survivant à nos formes physiques et que la science traditionaliste peine à comprendre.
L'esprit relié à la réalité ainsi qu'à l'éternité.
L'explication de nos mondes intérieurs en termes purement scientifiques représente l'un sinon le seul défi que nous ayons encore à relever.
Que sommes-nous? Un sac de particules régi par les lois de la physique ?
Ou comme le suggère Démocrite que des atomes et du vide collés par la force électromagnétique ainsi que par la force nucléaire forte maintenant conjointement les protons et les neutrons dans le noyau des atomes.
Comment nous accepter comme étant un tout dans du rien, une forme sans forme, être et ne pas être plénitude de notre vacuité, yin et yang présence et absence simultanée de la vitalité incorporelle de toutes nos particules élémentaires.
Ressentir c'est avant tout être au plus près des émotions de l'expérience humaine. Une histoire cheminant au coeur des sensations intimes du bonheur et du malheur de chacun d'entre nous.
Selon
Descartes la matière et l'esprit sont divergents. L'univers est physique et spirituel. Les atomes ne sont pas la substance dont sont faites les pensées.
Les êtres et les choses sont ce qu'ils doivent être dans leur réalité tout en étant ce que je veux qu'ils ou qu'elles soient dans mes pensées.
Ils ou elles possèdent donc deux personnalités : la leur par leur déterminisme et la mienne par tous les dimensions que ma conscience leur impose.
Notre cerveau contient des milliards de milliards de milliards de particules ne faisant que s'agiter de tous cotés dans un schéma hautement organisé.
Comment un ensemble de particules dépourvu d'esprit est-il capable de se réunir afin de nous fournir toutes nos sensations intimes, ensemble n'étant qu'un tourbillon enfermé dans notre esprit ?
Comment découvrir ce que ressent une chauve souris ?
Aussi performante que soit nos possibilités d'entendement ceci est impossible.
Elle ne fait qu'exécuter son processus existentiel uniquement de manière instinctive ou peut-être selon une hérédité collective lui permettant de savoir des sa naissance ce qu'elle doit faire tout le long de sa courte vie.
Nous sommes tissés dans un essaim de particules en interaction dont l'ensemble est capable de nous faire ressentir aussi réellement que mentalement le chaud, le froid, la joie, la tristesse, les tempêtes, les éruptions, les avalanches, les séismes, le rouge et le bleu sans pour autant en percevoir les facultés subjectives.
Toutes nos réactions sensitives ne sont que l'agir de leur non agir alimentant les frémissements émotionnels de notre monde intérieur.
Un vitalisme électromagnétique proto conscient ayant le pouvoir de transcender notre vision du monde.
La mécanique quantique semble essentielle pour comprendre le fonctionnement de nos consciences. Toutes les structures matérielles ainsi que celles de nos cerveaux sont faites de particules régies par ses lois.
Finalement la conscience de l'univers ne serait-elle pas que l'expansion dans l'espace et le temps de la version déterministe de sa version désincarnée contenant le lycra de sa mécanique quantique originelle passant de l'éternité à l'infini.
Dans une telle perspective, notre vie ne se déroulerait pas sous l'influence des dieux mais plutôt sous la coupe de lois immuables.
Le déterminisme scientifique étouffe t'il notre libre arbitre ?
Selon
Joseph Campbell toutes les histoires mythologiques ne sont qu'un « monomythe » un monde unique selon lequel un personnage reçoit un appel à l'action, entreprend une aventure pleine de dangers, défie la mort et revient chez lui après un voyage initiatique accompagné d'une nouvelle aura héroïque.
Ulysse vainqueur du cyclope tombant dans la toile de Circé n'est qu'une récurrence permanente.
Un challenge de survie par l'évènement dans un environnement naturel dangereux en mouvement présentant toujours les mêmes données à gérer.
Une pure coïncidence, une rencontre basée sur la collision entre deux ou plusieurs protagonistes naturels ou humains déclenchant de la matière.
Ulysse voguant vers Ithaque côtoie le déterminisme et ses accalmies en permanence. Une aventure succède à une autre dans un temps imparti.
Un circuit fondé sur la rencontre, la capture et l'évasion.
Le retour d'Ulysse au pays n'est qu'une errance perpétuelle en rotation autour d'un archétype à l'image de péripéties répétitives.
Les mésaventures de Don Quichotte, de
Josef K et d'Emma Bovary ne sont-elles que de la fantaisie littéraire ou sont elles réalisables dans notre monde ?
Des personnages inventés racontant des histoires aidant de jeunes esprits à mieux comprendre les règles du monde qu'ils vont affronter.
Ludwig von Beethoven assistant à la première de sa neuvième et dernière symphonie soudainement ne tenant plus en place et dirigeant lui-même de manière transcendée les musiciens reproduisant son oeuvre dont il n'a jamais entendu le moindre son est une belle histoire et en plus elle est vraie.
La musique une fois écrite attend d'être jouée au même titre qu'un univers couché sur papier attend de vibrer par le mécanisme de son histoire.
Sans la musique selon
Nietzsche la vie serait une erreur.
Sans l'art, la vulgarité de la réalité rendrait le monde insupportable.
Les oeuvres jaillissent d'une pulsion irrésistible d'expression de soi.
Il existe donc comme le spécifie
Charles Darwin malgré son coté imprévisible un gout pour le beau dans la nature.
La queue du Paon le pénalisant pendant sa fuite lors de l'attaque d'un prédateur le met par contre en valeur devant des femelles se pâmant devant le déploiement de ses plumes flamboyantes.
Nos anatomies actuelles et futures seront elles capables de supporter encore longtemps la valse à deux temps de l'entropie basse et élevée ?
Cela semble impossible car l'intensité de l'expansion ne cessant de croitre finira par absorber la force électromagnétique de notre corps pulvérisant ainsi tous nos atomes.
Nous enflerons avant d'exploser en mille morceaux tout comme l'univers.
A l'origine les particules étaient si solidement serrées par leur basse entropie que la gravité n'avait nullement besoin de se manifester.
Dans l'univers en expansion les particules en se dispersant se façonnent leur propre entropie haute les empêchant de se rassembler.
Nos jours seraient donc comptés ceci n'empêchant pas l'immense ensemble infini de notre univers de se constituer ses propres sources d'énergies ou bien de créer de vastes possibilités permettant à chacun de leur environnement de durer plus longtemps.
Seul moyen de gagner de l'espérance de vie supplémentaire sans nous accepter comme étant comme le souligne
Nabokov qu'une étincelle entre deux éternités de ténèbres.