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EAN : SIE209289_374
(30/11/-1)
4.15/5   10 notes
Résumé :
«Je suis un vieux foetus blasé : Ma vie m'aura servi de leçon. Je ne recommencerai jamais plus.» Ainsi s'achève cette confession hallucinante d'un homme qui pour la première fois arrache le masque du héros -trop célèbre derrière lequel il s'est abrité.
Quelle vie en effet ! Vie d'orgueil et de revanche d'un gosse révolté contre la bêtise des grandes personnes, la pudibonderie lyonnaise, la cruauté des autres enfants ; vie de misère et de colère entre le Rhône... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le titre de ce bouquin m'est resté très longtemps en mémoire avant que je ne trouve son édition de poche en J'ai Lu .
Maintenant, j'ai lu le J'ai Lu, avec sa couverture illustrée (et non photographiée) du visage souriant de Frédéric Dard.
Le père assumé du célèbre commissaire San Antonio, en 1975, se raconte comme aucun et comme jamais!.. Et c'est passionnant, passionné et captivant, pas trop long car écrit vingt-cinq ans avant son décès.
Deux mariages, une tentative de suicides, une oeuvre abondante... Frédéric Dard raconte, assume et fait les mise au point nécessaires et essentielles sur son existence déjà riche: Il y a de l'action, des chagrins, de l'humour et énormément d'amour chez cet écrivain populaire dans le sens si noble du terme!
Il y a ce rapport aux autres, fait de retenue et d'avidité de connaître, de découvrir... Et cette touchante déception quasi-enfantine de découvrir, par exemple, que certains lecteurs lisent San-Antonio en cachette, avec une certaine honte.
Avec Dard, la vie n'est pas un long Fleuve (noir) tranquille. Je sais, celle-là est facile. Sa lucidité sur l'homme est aveuglante et quasi-désespérée.
Je n'ai pas encore entamé la lecture des aventures du commissaire San-Antonio, peu-être (je l'avoue sans fausse honte) un peu effrayé par le nombre et la saveur de ces enquêtes... Mais Je le jure m'a donné une envie d'y plonger comme on plonge une cuillère dans une soupe épicée...
. Sans compter tous les autres Dard...

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On peut critiquer l'individu Dard en surface à l'aune de la pseudo-vulgarité, pseudo-sexisme, etc de son San-Antonio, mais il y a un vrai fond chez ce gars. Un vrai bon fond, lucide sur l'humain, sur l'homme (masculin, encore plus) qui peut se révéler monstrueux, affreux... Heureusement, pas que.
Sous la forme d'un monologue, Frédéric Dard se raconte, sa vie, à tous points de vue, ses rencontres, ce qui fait qu'il est lui. C'est très intéressant, et par moment il y a des fulgurances, des pensées et mots qui explosent à la gueule, des genres de vérités qui ne peuvent pas ne pas faire réfléchir.
Frédéric Dard a enrichi l'humanité, à sa façon.
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Un des plus grands écrivains français. Et derrière les gauloiseries, un homme des plus attachant pour sa lucidité, sa sensibilité, sa gentillesse et son pessimisme. Vive Frederic Dard !
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Hors-série des aventures du commissaire, Frédéric Dard se raconte dans cette mini autobiographie. C'est l'occasion de découvrir un homme simple, loin du héros de ses romans, avec son vécu de joies et de peines, ses amours et son humour, son extraordinaire aventure romanesque et la célébrité qui en a découlé, quelqu'un de vraiment attachant et fragile que l'on aime naturellement.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Plus je vieillis, plus j'ai envie de gueuler. Ces individus que je décris dans mes livres sont épouvantables parce que les hommes sont épouvantables. Nous sommes épouvantables. La foule m'effraie, tout rassemblement me donne le cauchemar. Quand je vais dans une gare et que je vois défiler tous ces types accablés, résignés et pourtant agressifs, j'ai envie de les interpeller, de leur crier : "Écoutez-moi deux minutes, ne serait-ce que deux minutes, pour penser à ce que nous sommes, à ce que nous faisons à longueur de vie..."
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Je suis parti parce que j'aimais une autre femme et que je me suis mis à l'aimer plus fort que celle avec laquelle je vivais. Mais pourquoi ? Pourquoi, justement, y a-t-il eu possibilité d'amour plus fort ? Pourquoi, moi, qui avais passé vingt ans avec une femme, au-je pu commettre ce qui était pour moi l'impensable ? On me l'aurait dit cinq ans avant, j'aurais souri? Bêtement souri. Je ne me rendais absolument pas compte de cette désagrégation. J'avais des bouffées d'anxiété. Ce que j'écrivais à ce moment-là était très révélateur, affreusement noir, comme si je m'étais libéré, inconsciemment, d'une angoisse.On me disait :
- Vous devez en avoir un drôle de foyer pour écrire des histoires pareilles !
Je pensais : "Quel con, ce type ! Il ne sait pas ce qu'est l'imagination ou quoi ?"
Il m'a fallu très longtemps, même l'ayant quitté, pour faire l'autopsie de mon premier fort. Ma belle-fille me disait, après la rupture :
- Cela a l'air de vous surprendre. Vous avez l'air d'un homme pris au dépourvu, mais ce qui se passait était très apparent. Ce qui frappait, quand on arrivait chez vous, c'est que personne ne parlait, chacun vivait pour soi. C'était angoissant comme un aquarium vide.
C'était donc un amour lentement décomposé dont tu ne sentais l'odeur qu'en venant de l'extérieur.
S'il n'y avait pas eu Françoise, j'aurais sans doute continué à vivre ainsi. J'aurais peut-être traversé cette étendue d'eau grise et je serais peut-être arrivé sur l'autre rive pénardement ? Peut-être, su nous étions devenus vieux ensemble aurions-nous retrouvé quelque chose ? Peut-être tout se serait-il mis, doucement, fonctionner ? Peut-être notre couple aurait-il guéri en silence ? J'en 'aurais jamais su que nous avions été malades. Je serais mort guéri. Mais c'est une supposition toute gratuite, puisque justement un nouvel amour est venu et à tout emporté.
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J'ai réfléchi là-dessus pendant quelques années et il y a peu de temps que je suis sorti de cette période de méditation. Je suis descendu aussi profond que j'ai pu, au creux de mon être (on e dira que je n'ai pas eu grand effort à fournir !). Et j'ai fini par comprendre que la vérité humaine, c'était de s'exprimer coûte que coûte, tant qu'on le pouvait. La solution n'est pas le silence puisque le silence est l'aboutissement de tout, qu'il est inéluctable. La signification d'un homme, c'est de se manifester. Plus les années passent, plus lje me sens une vitalité que je n'avais jamais connue auparavant. Un besoin de parler, de dire, n'importe ciment, mais de dire. Un besoin de crier. Le type qui se noie et qui crie au secours n'étudie pas sa diction. Il gueule ; "Au secours!" Je crie : "Au secours!" et je crierai jusqu'à la fin. Et quand je ne pourrai plus, il y aura peut-être encore ma main qui fera des signes.
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Depuis que je suis au monde, je me noie. Ce qui m'étonne toujours, c'est que les gens n'aient pas, eux aussi, l'impression de se noyer. Je suis comme le type éveillé qui verrait des somnambules déambuler sur le toit et leur dirait : "Mais vous n'avez pas peur ?" Ils sont au bord de la gouttière et ils répondent : "Peur de quoi ?"
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Qu'est-ce que je sais de l'homme ? J'ai promené des regards et puis c'est tout. Pourtant, j'en suis convaincu que l'homme a des réserves qui dont de lui un dieu vivant. Il porte en lui sa propre énergie, il peut marcher à transistor, et il s'acharne à se brancher sur le courant électrique. Il possède des piles qui se déchargent sans qu'il s'en soit jamais servi. J'ai conscience, en me sachant irrémédiablement seul, autonome, de disposer d'une force qui me préserve non de la mort, mais de ces maléfices quotidiens dans lesquels la plupart des gens butent et culbutent et qui s'appellent nous tous.
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Vidéo de Frédéric Dard
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
#SanAntonio #FrédéricDard #Aphorismes #LittératureFrançaise #XXeSiècle
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