De nombreuses critiques de de roman, excellentes...après avoir lu celles de Sando et tynn.... Je me sens assez désarmée pour écrire mes impressions...et trouver de « nouveaux mots » !!!
Je souhaitais lire cette auteure...depuis un moment... c'est fait... Même si j'ai trouvé cette lecture fort agréable... je suis restée "sur ma faim"...quelque peu frustrée...On assiste en tant que lecteur aux préparatifs d'une fratrie... qui va se retrouver en Grèce, chez leur frère aîné, après la mort de leur père. Mais nous ne ferons qu'imaginer leurs retrouvailles, au vu des confidences et récits de l'enfance de chacun...
Le sujet est universel: à la mort du Père, la maison familiale est vendue, la maman ne supportant pas de s'y retrouver seule… ses enfants , adultes, n'y venant plus aussi souvent. Cette fratrie se retrouve en Grèce, la terre de leurs grands-parents, dans la nouvelle maison du frère aîné, qui les a invités. Une réunion de la fratrie pour faire plaisir à la maman…
Une fratrie très unie, avec aussi des non-dits, des jalousies, des ressentis individuels d'injustices, de préférences, des secrets , comme dans tant de familles. Beaucoup trop d'amour circule, mais souvent « mal » ou « maladroitement », provoque des blessures, des peines inconsolables.
La mort du papa et la vente de la maison familiale, ne font qu'un, dans une sorte de cataclysme dans l'esprit de chaque membre de la tribu. Tour à tour sur le chemin vers la Grèce, pour retrouver Saul, leur frère aîné… nous lisons le récit et la perception, les souvenirs des quatre enfants… leurs regrets, leurs colères, leur nostalgie… Chacun regrette la fin de l'enfance, les complicités, les moments joyeux dans la maison du Père…leur éloignement, leurs vies désormais trop distinctes, et distantes.
Un texte émouvant… où chaque personnage dévoile ses failles, sa sensibilité. J'ai une préférence pour le frère aîné, dit « l'Intellectuel » de la famille… à l'opposé du Père, très manuel…tout cela de prime abord… Mais Saul est le seul des quatre enfants à raconter, se souvenir de ce père aimant, mais trop « taiseux »… Curieusement, on retrouve Saul, devenant ébéniste, abandonnant son ancienne vie, de directeur d'un grand quotidien… il partira s'installer en Grèce, sur la terre de ses aïeux…et retrouvera les gestes du Père, qu'il avait tant observés enfant…Du fils qui semblait le plus éloigné du papa, communiste, ouvrier…le récit dévoile finalement une proximité incroyable…
« Est-ce qu'on transforme le passé avec le temps ? Ou chacun le voit-il à sa façon ? »
« Evidemment. Les souvenirs s'enracinent différemment » (p.141-142)
Le dilemme absolu, éternel et insoluble… la nostalgie de la fratrie fusionnelle de l'enfance… et en même temps la nécessité vitale de s'en échapper, pour construire sa vie d'adulte…
Un roman pétri de dialogues… avec des personnalités , bien campées…du suspens sur quelques non-dits de la tribu. Un texte plaisant, pétri de tendresse, et de nostalgie…Chaque membre de la fratrie…bougonne mais est impatient de retrouver les rassemblements d' »avant »…, d'avant que chacun soit « trop grand »…et d'avant… surtout la mort du Père, aimé et respecté…
Cette première lecture de cette auteure, me donne envie entre autres de découvrir "
Les séparées" dont "ma libraire" m'a parlé avec enthousiasme...