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EAN : 9782867443459
144 pages
P.O.L. (27/08/1993)
4.44/5   9 notes
Résumé :
Dieu gît dans les détails est la chronique de jours ordinaires passés à la clinique psychiatrique de La Borde, fondée en 1953 par Jean Oury, avec la collaboration de Félix Guattari et de quelques autres.
L’auteur de ce livre, est l’un des nombreux compagnons de route de cette aventure qui a suscité tant de commentaires, d’attaques et d’éloges. Venue la première fois pour accompagner un ami médecin, elle s’est attachée à ce drôle d’endroit peuplé de drôles de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avais déjà entendu parler de l'asile de la Borde et cela m'intéressait d'en apprendre plus.
Il s'agit ici du témoignage de l'auteur qui l'a découvert, par hasard, alors qu'elle avait 20 ans et s'y est finalement installée, observatrice privilégiée et bienveillante de ce petit monde particulier.
On peut suivre l'évolution de sa relations aux "habitants" et les réflexions que cela entraîne pour elle.
J'ai trouvé ce texte doux et plein de portraits respectueux tant de patients que d'aidants.
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Marie Depussé est arrivée à La Borde au cours d'un été et s'y est installée comme par évidence. A travers le partage de ses observations, elle ouvre les portes d'un lieu hors norme, où vit une communauté de soignants-soignés soudée par "le partage des heures". le temps s'écoule lentement, au rythme des repas et des ateliers, sans injonction. La Borde est un "asile" au sens fort du terme. Il y règne un climat de bienveillance vital pour ces individus, naufragés ballottés par les vicissitudes de l'existence. Une atmosphère particulière, que l'auteur parvient à transmettre par la douceur de son regard. Il m'est venu, à la lecture de ces tranches de vie, un sentiment de quiétude.

Marie Depussé, avec la pertinence de son regard d'analyste, montre l'importance des détails, où se révèle la singularité de chacun, où se nouent les interactions, où se densifient des journées routinières. Elle dit la grâce d'un rituel (l'heure du tilleul), la poésie et la force des échanges, l'enjeu d'actes aussi anodins en apparence que le ménage, qui fait aussi partie de la délicate "tâche de soigner". Car on soigne ici par une attention discrète. L'auteur rappelle ainsi que l'extraordinaire se loge dans la simplicité, dans des petits riens qui colorent le temps, pourvu que l'on porte un regard sensible sur ce(ux) qui nous entoure(nt).

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une écriture comme suspendue, qui se perd, puis retrouve le fil, le réel... en écho avec les personnages qui peuplent cet endroit... ce récit m'a touché car il parle si justement des humains hors normes... ceux que l'on regarde de travers, avec peur... les fous... ce livre m'a aidé à les rencontrer et à en faire mon métier... à penser comment faire avec leurs singularités! ... j'ai rencontré l'auteur à l'occasion du film fait sur ce lieu... il y a très longtemps déjà... à lire, comme un poème!
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Marie Depussé dans ce livre relate la vie des fous de la clinique de la Borde... Un magnifique ouvrage emprunt d'une grande humanité... A lire et relire...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
" Les fous

Je dis les fous. Par prudence. Dire, comme chacun s'autorise à le faire, les psychotiques, est une violence qui engendre des diagnostics, à vie. Par tendresse. On ne peut dire "les fous" sans les aimer un peu. Tous les pensionnaires ne méritent pas le mot. A côté des fous, il y a les fragiles, les boudeurs de la vie, les très fatigués. Si je m'autorise à les désigner, indifféremment, par le mot, c'est que les habitants de La Borde l'aiment bien. Nous, les fous.

Il ne les vexe pas : au contraire..."
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Parce qu'au-delà de l'éventuelle douceur, épique, de l'heure, il faut qu'un être, qu'on paye assez mal pour cela, ne manque pas, ne manque jamais, l'heure de la rencontre avec le fou suppliant ou rêveur, l'urgence de l'occasion, qui se fout de l'heure des repas, comme de la cadence des bureaux. S'il manque cette heure, le kairos, comme dit le directeur, qui aime dire les choses en grec, le fou meurt, très vite, très facilement, sans autre forme de reproche. (p.26-27)
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Il y a au-dessus de La Borde un ciel de gentillesse, une nébuleuse discrète et un peu floue, qui autorise à vivre, dans le détail, de pauvres vies tordues.
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Je crois que ce qu’on désigne du terme ingrat de « psychothérapie institutionnelle » a commencé par cet acte simple, de l’ordre du baptême : appeler les fous par leur nom. La façon dont il a prononcé son nom : Jacqueline. Tout commence là. (p.37)
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Il a toujours pensé qu’il pouvait y avoir un dialogue entre des groupes d’êtres parlants et les délires les plus solitaires. Pas n’importe quels groupes, disait-il, ceux qui « laissent affleurer l’image la plus accomplie de la finitude humaine, toute entreprise mienne s’y trouvant dépossédée au nom d’une instance plus implacable que ma propre mort, celle de sa capture par l’existence d’autrui… » (p.144-145)
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Videos de Marie Depussé (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Depussé
Marie Depussé dans sa cabane à La Borde le 14 juillet 1993, avec Carine Toly, Jean Oury et Boudu, à l'occasion de la parution de "Dieu gît dans les détails" aux éditions P.O.L
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