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EAN : 9782360540433
245 pages
Le Mot et le reste (23/03/2012)
4.09/5   11 notes
Résumé :
Sur les traces de l’écrivain et écologiste américain Edward Abbey, Arnaud Devillard chronique au jour le jour son périple aux États-Unis. Mais les paysages qu’il découvre ne sont pas exactement les espaces presque vierges des années soixante… Entre les descriptions tragi-comiques du trajet le long de la route 66 au mythe terni depuis longtemps et ses errances sur les parkings immenses des grands parcs, Arnaud Devillard nous livre mille anecdotes sur Abbey, l’histoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si il y a un lieu qui m'a fait rêver depuis l'enfance c'est bien l'Arizona, Monument valley ou le grand Canyon, j'ai toujours aimé les westerns, les films sur l'ouest américain et leurs paysages. Outre les récits d'Edward Abbey, j'ai lu il y a quelques années le journal de John Wesley Powell qui fut le premier à descendre le Colorado pour le goût de l'aventure mais aussi pour le cartographier.
Des risques incensés pris par un groupe d'hommes à bord de bateaux en bois, partis avec 3 mois de vivres !!

Ce livre m'avait étonné d'autant que Powell s'y révélait très respectueux de la nature et, plus rare à l'époque, des tribus indiennes rencontrées qui l'aidèrent à terminer son parcours.
Ce livre publié en 1995 chez Actes Sud n'est plus disponible mais si vous êtes anglophones vous pouvez le télécharger sur vos ebooks ou encore en MP3
Tout ce préambule pour vous expliquer que j'ai sauté sur le livre d'Arnaud Devillard qui est parti avec sa compagne sur les traces d'Edward Abbey « Quarante ans après Désert solitaire » et a pendant tout son périple tenu un journal où très simplement il nous raconte ses journées.

Il y met de belles doses d'humour et de rage qui font très bon ménage.
Je saute allègrement son étape New-Yorkaise et je le rattrape dans sa voiture de loc sur les routes de l'Arizona vers l'Ouest mythique, brûlant sous le soleil mais à l'abri dans un énorme 4x4 climatisé « le genre d'engin que nous n'avons pas arrêté de critiquer »avoue-t-il, mais fournaise oblige.
Et commence ce qui va devenir un rituel : l'entrée dans un parc national où un ranger vous remet « la liste des sentiers de randonnée avec description et niveau de difficulté » trouver un place pour la voiture, acheter un pique-nique à la supérette et ... suivre le flot des touristes.
Car comme l'avait prévu Edward Abbey « les parcs nationaux sont devenus des parc d'attractions, des centres commerciaux » et les visiteurs se sont multipliés
« En 1956, le parc des canyons accueillait 30.000 visiteurs par an. Déjà la foule pour Edward Abbey. Aujourd'hui, Arch Canyon attire entre… 900.000 et 1 millions de touristes !"
Mais voilà nos deux touristes ne perdent ni le moral ni le sens de l'humour et le programme est énorme : le lac Powell, le désert Moab, Bryce Canyon, Monument Valley et bien sûr le Grand Canyon
Ils sont en permanence partagés entre, l'admiration totale devant les paysages grandioses ou « Tout est trop grand » un « Désert de poussière gris-rose » un « Océan de grès rouge » et la colère devant les complexes hôteliers, les autoroutes du tourisme et leurs embouteillages, les hordes de touristes en tongs et canettes de coca là où il faut chaussures, sac à dos et litres d'eau !!

Pourtant jamais ils n'oublient qu'ils font eux aussi partie de cette horde,
« foule acceptée, accueillie avec nécessité par les autorités pour remplir les caisses et rentabiliser les investissements. Tout cela au détriment de la nature, réduite à l'état de pur produit marketing, déclinée en produits de merchandising dans les boutiques de souvenirs. »

Partez avec Arnaud Devillard à la poursuite d'Edward Abbey, de John Muir et des westerns de votre enfance, c'est un livre sympathique et réjouissant.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Arnaud Devillard part, avec sa femme, sur les traces d'Edward Abbey. 40 ans séparent leurs visites des grands canyons et quels changements ! C'est pire que ce qu'avait envisagé l'écrivain écologiste sur les grands parcs : tourisme de masse, embouteillages, etc. le premier était à pied, à cheval, maintenant c'est en voiture. le parallèle est intéressant. Des scènes fortes. Et en plus, leurs expéditions sont rythmées par la musique qu'ils écoutent : Hendrix, Joplin, Led Zep, etc. A compléter avec les livres d'Abbey et de Peacock. Quel beau voyage dépaysant et instructif !
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Cet ouest mythique, indissociable du rêve américain, creusé par l'eau, usé, pétrit du temps et du vent, est la destination à laquelle beaucoup aspirent. Bercé au rythme des fusillades au coeur des canyons, chant d'indien et feu de camp entre cow-boys fatigués; puis plus tard, emporté par la plume furieuse de Ed Abbey, Arnaud Devillard rêve de voir un jour ces territoires sauvages, empli de solitude.
Seulement voilà, j'ai dis "à laquelle aspire beaucoup"! Et même avec des rêves plein la tête, un touriste est un touriste, un parmi tant d'autres. Ce n'est pas vraiment une déception pour l'auteur, il savait déjà ce que le bulldozer touristique avait fait de ces lieux immémoriaux.
Voici donc le récit d'un voyage réaliste au coeur des canyons. Pas de virées en 4*4 sur des chemins boueux mais des parking surchargés, pas de balades solitaires bercées par le vent mais une foule de touristes pressés, pas de feu de camp à la belle étoile mais des motels et des aires de pique nique....
Malgré un portrait un peu morose, le voyage en vaut la peine. La magie est là, au fond d'une crevasse, face à une étendu vierge et même sur la lac Powel ( celui qui a rendu Abbey si furieux...).
Arnaud Devillard à la plume légère, au delà du simple récit de voyage, il vous emporte, vous plonge au coeur de l'ouest, de son histoire de sa musique. Par anecdotes et digressions, il fait de son voyage un hymne à cet ouest qu'il aime et qu'il a fantasmé. "Journal des canyons" est un incontournable pour ceux qui sont, vont ou rêvent de partir.
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Direction le sud ouest des Etats-Unis, en compagnie d'Arnaud Devillard et de sa compagne Cécile. Nourri de rock-folk (d'où des passages marrants sur son écoute au volant) et de Désert solitaire d'un certain Abbey, Arnaud Devillard va donc découvrir sans trop d'étonnement que quarante ans après, les craintes d'Abbey étaient bien fondées. Place au touriste roi. Visitor centers, parkings, shop gifts, chemins goudronnés et balisés, plateformes d'observation, hôtels, restaurants, agences de voyages, s'agglutinent tout près (mais vraiment tout près) du moindre site grandiose (les sites grandioses sont légion dans le coin).

"Edward Abbey raconte son affolement quand il apprend que le Bureau des routes publiques projette de tracer une route goudronnée dans le parc des Arches. Il pouvait retenir son souffle, ce n'était qu'un gentil début."

Tout est fait pour que le touriste soit pris en main et fasse le moins d'efforts possible. Et business is business, par exemple un million de visiteurs au parc national des Arches. En 2008. Quand Abbey y était ranger, en 1956, pas de route goudronnée, voitures interdites, 30 000 visiteurs sac au dos.

L'auteur est parfaitement conscient que lui aussi est un touriste qui suit les mêmes sentiers balisés (comment faire autrement si on veut découvrir le coin?) et parfois ressent du malaise, en particulier en visitant des villages indiens.

Cependant, quels coins fabuleux! Durant ma lecture j'avais les images plein la tête. Même si depuis 1995, date d'un voyage par là-bas, cela a dû changer, et pas en s'améliorant.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Raconter son séjour de plus de 3 semaines avec sa compagne dans les grands parcs américains, c'est ce qu'à entrepris Arnaud Devillard en 2008 à son retour en France. Là où la majorité d'entre nous auraient couché ces lignes sur un blog, ce journaliste de profession l'a fait sur papier sous le titre de « Journal des Canyons », aux éditions le Mot et le Reste.

Ce carnet de voyage au jour le jour est d'emblée placé sous le signe de l'hommage à l'écrivain et essayiste américain Edward Abbey, auteur notamment de « Désert Solitaire » et « le Gang de la clef à molette », dans lesquels il défendait ses prises de position d'écologiste radical. Celui que l'on surnomme le « Thoreau de l'Ouest américain » a travaillé dans les années 50-60 comme ranger dans ce qui deviendra Arches National Park. Il prônait la défense des espaces naturels, redoutait de voir les parcs nationaux devenir des parcs d'attraction, des centres commerciaux.

Quarante ans plus tard, Arnaud Devillard et sa compagne vont constater que les craintes de Edward Abbey s'avéraient justifiées. Au cours de leur road-trip de 3 semaines dans l'Utah, l'Arizona et le Colorado, ils vont éprouver des sentiments contradictoires face à ces paysages grandioses défigurés par le tourisme de masse, à ces Amérindiens (Anasazis, Navajos et Hopis) parqués dans des terres impropres à l'agriculture (les badlands) ou tout simplement disparus. de Moab et Arches National Park à Grand Canyon en passant par Zion, Bryce Canyon, le Lake Powell, la Forêt Pétrifiée et Monument Valley, Arnaud Devillard parvient à nous faire voyager avec lui sur les interminables lignes droites des autoroutes de l'Ouest américain, au son des Creedence, Bob Dylan, Townes van Zandt, Neil Young et autres monuments de la musique américaine.
Lien : http://www.fromnewyorktobigs..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[...] Une chose en particulier renverse Abbey. Le barrage sur la Colorado River dans le Glenn Canyon.
Le chantier commence à l'automne 1956, s'achève en 1963 et la retenue met plus de 15 ans à noyer entièrement la région.
Elle fait disparaître un canyon labyrinthique et son écosystème et forme le Lake Powell.
Arrivent les marinas, les house-boats, les jet-skis, les golfs et les motels dans une région jusque là délaissée des blancs et occupée par les indiens navajos.
Abbey ne s'en remet pas.
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La pointe de Manhattan est aujourd’hui deux fois plus grande que lorsque les Hollandais s’y sont installés. C’est connu : ce sont les ordures de la ville qui ont servi de remblai. Le quartier d’affaires de New-York a ainsi les pieds dans la pourriture. Il est permis d’y voir un signe.
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foule acceptée, accueillie avec nécessité par les autorités pour remplir les caisses et rentabiliser les investissements. Tout cela au détriment de la nature, réduite à l’état de pur produit marketing, déclinée en produits de merchandising dans les boutiques de souvenirs.
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En 1956, le parc des canyons accueillait 30.000 visiteurs par an. Déjà la foule pour Edward Abbey. Aujourd’hui, Arch Canyon attire entre… 900.000 et 1 millions de touristes !
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Bryce Canyon : Tout autour, à perte de vue, le désert rouge, des dômes, des bosses et des arêtes sur un plateau tordu comme un tôle sortie d’un brasier
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