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Hélène Collon (Traducteur)
EAN : 9782070438044
112 pages
Gallimard (02/09/2010)
3.8/5   81 notes
Résumé :
Trois nouvelles extraites de«Paycheck : et autres récits»(Petit déjeuner au crépuscule, Une petite ville, Là où il y a de l'hygiène...) écrites dans la veine du polar politique et exploitant tous les ressorts de la machination nationale et supranationale.

4ème de couverture Folio 2€
Imaginez qu'au moment où vous ouvrez la porte pour emmener vos enfants à l'école, des soldats armés jusqu'aux dents fassent irruption dans votre cuisine. Dehors, à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un petit recueil pour découvrir P.K.Dick avec des nouvelles qui sont très représentatives de la manière tout à fait particulière de l'auteur de maltraiter la réalité pour la faire parler.
Trois textes brefs ,très teintés d'ironie qui interpellent même si la lecture maltraite le lecteur occasionnèrent. Bousculé ,c'est le mot que j'emploierais pour résumer cette lecture qui est une porte d'entrée assez pertinente dans une démarche de découvrir l'auteur et son oeuvre au coeur du genre SF.
C'est un versant largement métaphorique de la SF qui est convoqué dans ce petit ouvrage .
La troisième nouvelle ,Là où il n'y a pas d'hygiène, est assez incroyable et notablement intense. Dans ce futur la vie politique est polarisée intensivement et de façon simpliste entre les pour et les contre.
La société se déchire autour d'un amendement constitutionnel hygiéniste alors que le débat publique est par ailleurs vide de toute substance . En un rien de page , l'auteur déplace le lecteur au coeur des routines qui caractérisent : la guerre civile, l'embrigadement social et idéologique et les tables familiales polluées par une haine irrationnelle et lancinante. le tout avec le drame de l'eau qui dort et le principe d'incertitude. C'est un texte remarquable ,désespérant , édifiant et brutal.
La première nouvelle , Petit déjeuner au crépuscule , est dramatiquement exquise .Dans ce texte la réalité vient assommer (au sens figuré et au sens propre) une famille dont la petite maison et la petite vie agréable très représentative du bonheur des classes moyenne , part brutalement en fumée car elle devient littéralement un champs de bataille (tranchées et bombes).Le monde vire au cauchemar incompréhensible en quelques secondes. En fait c'est un glissement dans le futur qui projette une famille et son environnement dans un futur belliqueux. Comprendre ce qui se passe est au coeur de la narration et c'est un récit aussi bref que bien posé.
Enfin si le monde ne vous convient pas ,refaites le dans votre cave ,et là ,soyez certain que ce serra vous le chef ! En fait un homme se réfugie dans sa passion de construire des mondes miniatures réalistes. La réalité va glisser encore une fois . La pire ou la meilleure des choses ? Est-ce si important de le savoir finalement ? En tout cas et de toute façon , c'est comme ça !
Des textes où la réalité est aussi glissante qu'une patinoire , c'est un vrai problème la réalité. Cette inconnue ( sourires) …
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CHOISI TON CAMP, CAMARADE !

Les éditions folio proposent, depuis quelques années déjà, une collection d'ouvrages classiques brefs (une sélection de nouvelles, un chapitre notoire, etc) à un prix défiant toute concurrence. Bien entendu, les amateurs d'oeuvres intégrales seront sans doute frustrés par cette méthode mais elle a l'avantage de faire découvrir des textes méconnus ou d'auteurs injustement oubliés, et on ne peut que se féliciter de cette louable intention.

En l'occurrence, voici trois nouvelles d'un recueil plus vaste - important, certes, mais moins que son célèbre Ubik, que Minority report, Blade runner ou encore Les maîtres du haut château, pour ne citer que trois titres parmi les plus connus d'un des génies incontesté de la SF américaine... Et mondiale ! -, recueil original intitulé Paycheck.

Trois courtes (trop courtes, tant on en redemande) nouvelles, donc.

La première, qui donne son nom à l'ensemble, est de type apocalyptique, au cours de laquelle une famille américaine moyenne se retrouve menacée jusque chez elle, en plein petit déjeuner, par d'étranges soldats, tout aussi étrangement recouverts de tenues de protection antiradiations ; militaires violents qui les menacent et accusent de choses tout aussi invraisemblables que parfaitement incompréhensibles à nos héros moyens et vraiment malgré eux. Jusqu'à l'arrivée d'un mystérieux et lugubre "Polit", appelé en renfort...
Où il est question de choix impossibles et d'épée de Damoclès.

La seconde, d'une drôlerie surréaliste irrésistible, s'intitule sobrement "Une petite ville". On y croise un mari malheureux et trompé par sa femme, employé sans envergure et sans avenir, totalement épris de sa passion : les chemins de fer miniatures et la reconstitution à l'échelle de sa petite ville cossue des environ de San Fransisco. Mais un petit rien va faire défaillir notre homme. En l'espace de trente-six heures, c'est toute la vie de cet homme qui va basculer et, un peu à la manière de cette excellente série des années 60', la "Cinquième dimension", après cette dernière nuit, plus rien ne sera comme avant ! On pourrait tout aussi bien se trouver dans l'une des merveilleuses et loufoques nouvelles d'un Italo Calvino ou d'un Dino Buzzati tant la plume et l'intrigue sont dignes des plus grands auteurs de "littérature classique".

La dernière des trois nouvelles est une dystopie aussi délirante que glaçante. Jugez-en : le gouvernement est devenu mondial et les élections pour son renouvellement sont proches. Désormais, seuls deux partis ont le droit de cité. Les puristes, qui préconise un monde sans aucune odeur corporelle ni trace de délabrement lié à l'âge ou au mauvais entretien du corps, que ce soit lié à une mauvaise haleine, à une transpiration importune, à une denture défectueuse ou encore à une implantation capillaire essaimée... Les naturalistes réclament le droit à laisser se maintenir tout ce qui est "animal" dans l'être humain, tout ce qui lui vient, inexorablement, de la nature. Seuls ont le droit de vote les adhérents à l'un ou l'autre parti. Et il y a Don Walsh. Don ne choisit pas entre ces deux extrêmes-là. Non qu'il ne puisse le faire, mais il ne VEUT pas prendre parti entre ce qu'il estime - on peut le comprendre - n'être que des futilités absolument abracadabrantes. Mais l'heure n'est déjà plus à ce genre de liberté-là. le "I would prefer not to" du fameux Bartleby créé par Hermann Melville est devenu hors-la-loi. Don va s'en apercevoir très vite et un peu tard. Trop tard ?

Trois petits chef-d'oeuvres d'humour, de lucidité aussi, sur notre monde, sur ce qu'il pourrait advenir de lui, trois moments de cynisme bien amené, sans désespoir outrancier mais sans naïveté illusionné sur l'humanité et ses enjeux, ses choix et ses renoncements. Ce bref (trop bref) avant-goût ne saurait provoquer qu'une seule chose chez tout lecteur raisonnable : courir au plus vite chez son libraire et acquérir le recueil intégral !
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Philip Kindred Dick, né en 1928 à Chicago et décédé en 1982 à Santa Ana en Californie, est un auteur américain de romans, de nouvelles et d'essais de science-fiction, l'un des meilleurs du genre, mon préféré entre tous. On lui doit le Maître du Haut Château ou encore Ubik par exemple et le cinéma a adapté certains de ses textes pour nous offrir Blad Runner avec Harrison Ford, Total Recall avec Arnold Schwarzenegger, Minority Report avec Tom Cruise etc.
Dick est décédé le 2 mars 1982, il y a aujourd'hui trente-trois ans et pour commémorer cet évènement et le faire découvrir à ceux qui ne l'auraient jamais lu, je vous propose ce bouquin très court, regroupant trois nouvelles extraites de Paycheck et autres récits (Folio SF). Ces textes ont été écrits en 1954 et 1955 : Petit déjeuner au crépuscule, Une petite ville et Là où il y a de l'hygiène.
La nouvelle ouvrant l'ouvrage se déroule en 1980, c'est-à-dire un futur proche pour les lecteurs de l'époque. En se réveillant un matin, une famille découvre que sa maison est au milieu d'un champ de bataille, conséquence de la guerre déclarée entre Etats-Unis et Russie et qu'un « tremblement de temps » l'a propulsée dans un futur immédiat. le second texte, plus intimiste, nous présente un homme introverti jouant au train électrique dans son sous-sol, qui va reconstruire sous forme de maquette sa ville, la remodelant selon ses souhaits de respect de la morale, ce qui sera fatidique pour sa femme et son amant. Enfin, la dernière nouvelle, nous plonge dans un monde futuriste, où deux partis politiques s'affrontent brutalement, les Puristes et les Naturalistes, sur un programme d'hygiène des corps ! Impossible d'être neutre comme le constatera le héros de cette histoire.
Certes se sont des textes peut-être mineurs dans l'oeuvre de Philip K. Dick mais je trouve qu'ils sont représentatifs de l'oeuvre de l'écrivain et parfaits pour le faire découvrir. Il y a ici son penchant pour la modification de la réalité – ce que j'adore chez Dick - dans Une petite ville (« La réalité est une construction de l'esprit (…) Nous évoluons dans une réalité « consensuelle », c'est-à-dire qui nous est commune à tous, comme si nous partagions le même rêve. »). Des traces de sa paranoïa causée par sa consommation de drogues et une atmosphère lourde et pesante présageant de menaces à venir. Et toujours cette sensation délicieusement désagréable de lire une fable/fiction qui pourrait basculer dans la réalité, notre réalité, si…
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Vous venez de vous réveiller, laissez désormais Philip K. Dick vous mener dans son salon de l'imagination, là où dystopie et désillusion sont monnaie courante...

Pour ainsi dire, c'était le titre qui m'avait beaucoup intrigué. En conséquent j'en attendais ni plus ni moins de ce recueil, n'ayant jamais lu cet auteur de ma vie, mais c'est une très belle découverte que j'ai pu faire ! En effet, moi qui pensais que les nouvelles seraient toutes plus ou moins reliées, elles sont en fait totalement indépendantes les unes des autres et offrent chacune une histoire et une morale particulières.

La première nouvelle, éponyme du recueil, "Petit déjeuner au crépuscule", est la plus longue et la plus déroutante. Nous y suivons l'histoire de Tim et de sa famille, qui, un bon matin, découvrent un monde en ruine tout autour de leur havre de paix. Ici, il est question de l'importance des choix et de leur conséquence dans le futur.

La deuxième nouvelle, "Une petite ville", nous emmène dans la triste vie de Verne Haskel, un employé fatigué, qui se réfugie dans un passe-temps plutôt original, la création d'un monde miniature. Mais très rapidement, les événements vont prendre un autre tournant... Cette nouvelle est irrésistible, drôle, dont la fin vous fera probablement dessiner un sourire sur votre visage. Dans cette nouvelle, cependant, je n'y vois pas vraiment de morale, si ce n'est qu'il faut rester maître de sa vie et faire ce que l'on veut, qu'en importe les conséquences.

La troisième nouvelle, "Là où il y a de l'hygiène", nous dévoile Don Walsh, un homme neutre pris au centre d'un conflit politique majeur... Sur l'apparence et l'odeur particulière. Les élections sont dans quelques jours, Don va-t-il choisir un camp ou rester lui-même ? La fin est glaçante. C'est d'ailleurs selon moi la meilleure nouvelle du recueil, dans laquelle il est question du pouvoir personnel, du pouvoir politique et de son absurdité.

Finalement, c'est un recueil absolument fantastique qui nous est proposé, les nouvelles, pourtant méconnues, sont délicieuses, somptueuses et se lisent facilement, on y ressent fortement l'influence du contexte politique de l'époque. Grâce à ce recueil, je ne compte pas m'arrêter là et pleinement plonger dans l'univers infernal de Philip K. Dick.
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Comme le dit sido73, on retrouve dans ces 3 nouvelles le style de la Quatrième Dimension : des histoires dérageantes, dans des mondes étranges et décalés.
Dans la première, une famille se retrouve projeté dans un monde en ruines avec des soldats inquiétants et frustres... l'histoire la plus intéressante du recueil.
La seconde, c'est un homme qui s'est enfermé dans son monde qu'il construit dans son sous-sol : une maquette géante de sa propre ville dont il prend soin de la rendre aussi identique que la vraie où il habite. Mais il en marre de cette ville avec ses habitants qu'il déteste de plus en plus, il décide donc d'améliorer celle de sa cave pour la faire correspondre à sa fille idéale. Tout est dans la chute pour cette nouvelle.
Enfin, celle qui est pour moi la moins intéressante, une histoire qui se situe dans une société où les naturalistes et les puristes s'opposent avant des élections qui vont déterminer le basculement du gouvernement dans un camp ou dans l'autre...
Un ensemble plutôt correct avec des récits qui se lisent vites, facilement et qui ménagent bien le suspense.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
_ Il est inepte de tuer un individu parce qu'il a mauvaise haleine !
(Là où il y a de l'hygiène)
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La réalité est une construction de l'esprit ,vois-tu. C’est lui qui nous fournit sa définition, son existence même.
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Mais l'analyste était une créature de l'état, un fonctionnaire avec bureau et emploi.Son rôle était de réconcilier les gens comme Don avec le monde tel qu'il était.
(Là où il y a de l'hygiène...)
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Les gens mourront tout autant que si la cause était réelle.
(là où il y a de l'hygiène)
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- L'avenir appartient aux jeunes, déclara Jimmy à l'intention de Carl. Et la jeunesse de cette planète est résolument puriste. Vous n'avez pas l'ombre d'une chance ; la révolution puriste est en marche.
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Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
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