Charles Montagu Doughty (1843-1926) avait écrit cet ouvrage : Travels in
Arabia Deserta, devenu simplement :
Arabia Deserta à la suite d'un long périple de plus de deux ans dans la péninsule arabique, souvent sous divers déguisements et dans une attitude d'humilité, dans le but de dissimuler ses origines européennes et chrétiennes aux gens qu'il rencontrait et croisait sur sa route, et il nous décrit les moyens employés pour passer le plus possible inaperçu, les risques encourus, les peurs éprouvées, les épreuves de la maladie et des doutes, les difficultés qu'il eut parfois à conserver cet anonymat, les situations dans lesquelles il fut placé, les lieux visités, la géographie des régions traversées, les expériences vécues dans les zones les plus sensibles, celles des lieux saints de l'Islam. On tremble, s'extasie, souffre et espère avec Doughty. le récit est prenant, tant les conditions de voyage n'étaient pas habituelles : il fallait oser se lancer dans cette aventure et relever ce défi de circuler en terre musulmane en se faisant passer plus ou moins pour un caravanier parmi d'autres tout en refusant obstinément d'être pris pour un Musulman si jamais on le démasquait. Par certains côtés, tout cela rappelle le voyage d'exploration de Charles de Foucauld au Maroc.
Curieusement, l'ouvrage ne reçut pas l'accueil qu'il méritait lorsqu'il fut édité, et il fallut attendre un bon moment pour qu'il soit reconnu pour ce qu'il était : l'un des plus beaux récits de voyage en terre lointaine. Dès lors, il devint incontournable pour qui souhaitait se déplacer en Arabie.
T.E. Lawrence, autrement dit Lawrence d'Arabie, qui avait fait d'
Arabia Deserta son livre de chevet dans sa jeunesse, avant de partir en 1909 faire son tour des forteresses des Croisés au Liban et en Syrie, lui donna après la Première Guerre mondiale une magnifique préface qui accrut encore l'audience de l'auteur et fit, du coup, grimper les ventes.
Il existe une version longue et une version abrégée de Travels in
Arabia Deserta. La seconde fait au lecteur un plus grand effet.
François Sarindar, auteur de :
Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)