AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782228887939
375 pages
Payot et Rivages (03/05/1994)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Parti en 1876 avec la caravane du pèlerinage de la Mecque, Charles Doughty s'engage dans une longue errance de deux ans et demi parmi les campements bédouins. Sans escorte et muni d'un pécule dérisoire, il sillonne l'Arabie à la recherche de sites bibliques ou de formations géologiques remarquables, et dans cette région d'islam "fanatique", il refuse de se faire passer pour un musulman, au péril de sa vie.
Son récit, paru en 1888, fut longtemps le livre de ch... >Voir plus
Que lire après Arabia DesertaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Charles Montagu Doughty (1843-1926) avait écrit cet ouvrage : Travels in Arabia Deserta, devenu simplement : Arabia Deserta à la suite d'un long périple de plus de deux ans dans la péninsule arabique, souvent sous divers déguisements et dans une attitude d'humilité, dans le but de dissimuler ses origines européennes et chrétiennes aux gens qu'il rencontrait et croisait sur sa route, et il nous décrit les moyens employés pour passer le plus possible inaperçu, les risques encourus, les peurs éprouvées, les épreuves de la maladie et des doutes, les difficultés qu'il eut parfois à conserver cet anonymat, les situations dans lesquelles il fut placé, les lieux visités, la géographie des régions traversées, les expériences vécues dans les zones les plus sensibles, celles des lieux saints de l'Islam. On tremble, s'extasie, souffre et espère avec Doughty. le récit est prenant, tant les conditions de voyage n'étaient pas habituelles : il fallait oser se lancer dans cette aventure et relever ce défi de circuler en terre musulmane en se faisant passer plus ou moins pour un caravanier parmi d'autres tout en refusant obstinément d'être pris pour un Musulman si jamais on le démasquait. Par certains côtés, tout cela rappelle le voyage d'exploration de Charles de Foucauld au Maroc.
Curieusement, l'ouvrage ne reçut pas l'accueil qu'il méritait lorsqu'il fut édité, et il fallut attendre un bon moment pour qu'il soit reconnu pour ce qu'il était : l'un des plus beaux récits de voyage en terre lointaine. Dès lors, il devint incontournable pour qui souhaitait se déplacer en Arabie.
T.E. Lawrence, autrement dit Lawrence d'Arabie, qui avait fait d'Arabia Deserta son livre de chevet dans sa jeunesse, avant de partir en 1909 faire son tour des forteresses des Croisés au Liban et en Syrie, lui donna après la Première Guerre mondiale une magnifique préface qui accrut encore l'audience de l'auteur et fit, du coup, grimper les ventes.
Il existe une version longue et une version abrégée de Travels in Arabia Deserta. La seconde fait au lecteur un plus grand effet.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)

Commenter  J’apprécie          210
Livre de chevet de Thomas Edward Lawrence alias Lawrence d'Arabie, ce texte est considéré comme le chef d'oeuvre de la littérature de voyage. Pourquoi? François Pouillon dans un "dossier critique" en fin du livre, nous explique que l'auteur défie une évidence : la règle d'or du genre."A savoir qu'il faudrait, pour voir vrai, ou penser juste, les sociétés exotiques, manifester à leur endroit un émerveillement attendri, vibrer en sympathie avec les illusions qu'elles entretiennent sur leur propre compte et finalement réfléchir l'image avantageuse qu'elles entendent présenter au regard d'autrui". Or, Charles Doughty est un voyageur atypique, "âpre et intransigeant à l'égard de l'Islam et des arabes, suffisant, chauvin" mais c'est "pourtant lui qui apporte le témoignage le plus riche et le plus pénétrant sur la texture sociale de l'Arabie intérieure au XIXè siècle et sur le monde bédouin dont c'est la terre d'élection."
A titre comparatif, Ferdynand Ossendowski avec "Esclaves du soleil" s'est essayé au même genre, à la différence notable que son voyage n'a rien d'aventurier comme celui de Doughty et que son texte est un prétexte à la justification de la colonisation et sert, à la limite, à tenter de justifier les théories racistes les plus basiques.
J'ai lu ce livre car je voulais savoir ce que lisait Lawrence dans ses jeunes années et qui était en partie responsable de son destin. le texte est bien écrit, l'aventure permanente, la description des hommes, de la nature, des moeurs est réaliste et sans fioritures. L'auteur dit ce qu'il voit. Et pas autre chose. C'est déjà beaucoup.
Commenter  J’apprécie          141

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Zeyd était un cheikh du désert, basané et même presque noir, de taille et d'âge moyens; son rude visage portait la trace des morsures de la faim. Un teint si sombre ne plaît pas aux Arabes qui, dans ces hauts pays, sont plus rougeâtres que bruns. Il croient que le noir indique le sang vil des races d'esclaves; aussi, à leurs yeux, tout ce qui est crépu et annelé passe-t-il pour une difformité. On se rappellera, à ce propos comment, dans le Cantique des Cantiques, l'amante excuse le teint basané de sa beauté: "Je suis noire, mais je suis belle, fille de Jérusalem, comme les tentes du bédouin, comme les tapis de Salomon". Le noir, privation de lumière, c'est la teinte de la mort (mawt-el-aswad) et, par analogie, celle des calamités et des maux: le coeur de l'insensé ou du méchant est réputé noir (kalb-el-aswad).
pp. 74,75
Commenter  J’apprécie          20
Quant aux hommes bien posés, aux cheikhs surtout, laisser là leurs anciennes femmes et passer à de plus jeunes est leur coutume courante; autrement, ils ne seraient pas musulmans.
p.113
Commenter  J’apprécie          70
Un pauvre bédouin s'était joint à nous dans la plaine; il nous suivit, poussant son âne, et il fut tout heureux de recevoir de mes mains, pour son déjeuner, une poignée de dattes de Teyma.
Commenter  J’apprécie          60
Les Sémites n'ont pas de place pour les demi-tons, pour les nuances, dans la portée de leurs regards. Ce peuple s'en tient aux couleurs primaires, spécialement au noir et au blanc ; il voit toujours le monde sur une ligne droite. peuple rempli de certitude, méprisant le doute, cette moderne couronne d'épines des autres hommes. Un sémite ne saurait comprendre nos difficultés métaphysiques, les questions que nous nous posons à nous-mêmes. Il ne connaît que ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, ce qu'on croit et ce qu'on ne croit pas ; toutes nos hésitations, nos réserves, nos distinguo lui sont étrangers.
[...]Leurs pensées passent avec la plus grande facilité d'un extrême à l'autre. Ils se meuvent spontanément dans les superlatifs.[...] Ils excluent tout compromis et poursuivent la logique de leurs idées jusqu'à l'absurde, sans voir rien d'incompatible entre leurs conclusions opposées.
[...)Leurs convictions procèdent de l'instinct; leurs actes, de l'intuition. Ce qu'ils fabriquent le plus, ce sont les croyances. Ils ont monopolisé les religions révélées, découvrant toujours un antagonisme entre le corps et l'esprit, et plaçant l'accent sur l'esprit.

Introduction de T.E. Lawrence (1921).
Commenter  J’apprécie          00
(...) à cette école d'observation humaine infinie, ils apprennent à tenir des propos opportuns. Celui-ci émaillait les siens de dictons, cette sagesse de l'illétré
Commenter  J’apprécie          60

autres livres classés : yémenVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (25) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}