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4,3

sur 5035 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le début du XIV° siècle est marqué par des tensions politiques, entre l'Empire Germanique et la pape de Rome, et au sein même de l'Eglise catholique. Lutte de pouvoirs, et conflits philosophico-religieux: voilà les ingrédients d'un bon livre!
Umberto Eco ne l'a pas écrit à l'économie: s'y mélange Histoire, érudition et imagination, brillants apartés, références culturelles, et le lecteur s'y perd avec plaisir.
Des morts violentes et mystérieuses au sein d'un monastère italien, et la recherche du coupable par Guillaume, moine extérieur à l'abbaye, vont constituer la trame du récit. On a dit que cette enquête à huis clos, conduite sur une courte durée - 7 jours - , constituait une sorte d'intrigue policière, sans policiers. Cela est juste.
Le suivi des recherches de Guillaume est passionnant, même s'il faut reconnaître qu'Eco y a inclus beaucoup de complexité... Peut-être une deuxième lecture permettrait-elle d'en découvrir davantage?
Le cinéma s'est emparé de l'affaire, et chacun a pu voir ce film, en regrettant peut-être que le sang et le sexe en ait constitué les ingrédients principaux. le livre est, bien entendu, plus équilibré.
Umberto Eco nous a laissé un grand roman, dont la lecture s'impose aux amateurs de bons livres, et à ceux que le film, aux visées commerciales assez grossières, aurait laissés perplexes.
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Lecture plus facile que la première version il y a quelques années, version plus épurée. Ensuite je dirais que l'intrigue des meurtres, qui a tué qui, est plus anecdotique que la question théologique qui agite le clergé. Réflexion sur la religion, de la richesse des gens d'église qui s'oppose avec certains courants de l'église qui prônent la pauvreté.
Livre intéressant qui vaut la peine d'être lu.
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Roman d'une grande érudition, ce qui m'a beaucoup plu
Je recherche ce genre d'histoire où l'on peut apprendre beaucoup
tout en étant porté par l'histoire et le suspense.
Comme "Qumran", "Le palimpseste d'Archimède" de Eliette Abecassis "Club Dumas" de Arturo Pérez-Reverte mais encore "Confiteor" de Jaume Cabré...Si de votre côté, vous avez des suggestions n'hésitez pas.
L'un des moments les plus triste c'est quand la bibliothèque brûle.



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Umberto Eco nous offre une oeuvre qui constitue sans doute l'un des livres les plus aboutis que j'ai lus à ce jour. Retravaillé sans fin, ce roman nous plonge en plein moyen âge en l'an 1327 et se développe suivant deux axes : une enquête criminelle mené avec beaucoup d'esprit par Guillaume de Baskerville et une réflexion théologique pour une chrétienté qui cherche sa voie.

Le roman est très bien construit et nous est narré par Adso, jeune secrétaire de Guillaume. Cette narration nous permet de vivre avec son regard la série d'événements qui vont frapper l'abbaye au centre de cette histoire.

Si la construction de l'intrigue est sans faille, j'avoue parfois m'être perdu dans les longues discussions théologiques qui sont semées au fil du livre.
Elles sont très intéressantes mais parfois ardues et elles ralentissent considérablement le rythme du livre.

Dans l'apostille de mon édition, Umberto Eco dévoile que ses éditeurs voulaient qu'il raccourcisse le livre d'une bonne centaine de pages, mais il a refusé, indiquant que le lecteur devait se mettre au même rythme que la vie de l'abbaye. Je suis plutôt de l'avis des éditeurs pour ma part trouvant parfois bien longs certains passages.

L'intrigue policière est à la hauteur des meilleurs romans policiers, sombre et complexe. Les sept jours que l'on partage avec Adso nous réservent bien des surprises.

C'est en tout cas un livre passionnant mais réservé aux lecteurs courageux qui ne craignent pas la vue d'un bon gros pavé !
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Quelle ambiance, quelle atmosphère!
On s'embarque pour un voyage si envoûtant que les pages semblent exhaler l'odeur de leur contenu: bibliothèque mystérieuse, poisons, labyrinthes, meurtres sordides, chandeliers perçant la nuit, peur, fascination, texte latin, passion et maîtrise littéraires extrêmes.
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Une lecture qui date un peu, je devais avoir quinze ans lorsque je l'ai dévoré.

Car oui malgré quelques passage un peu long et alambiqué, je ne suis guère ennuyée avec cette lecture.

D'une part pour le cadre moyenâgeux dépaysant et d'autre part (et surtout) pour une intrigue policière passionnante, même si j'ai deviné le fin mot de l'histoire avant la fin.

La bibliothèque labyrinthe avec ses secret et (dans un passage) ses mirages m'a beaucoup marqué - et peuple quelque rêve mouvementé.

Le final est ma;gré son côté devinable assez intéressant par ce qu'il dénonce:

bref un bon roman qui vaut la peine d'être lu.
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Guillaume de Baskerville, tant par son nom que par sa perspicacité à inférer à partir de menus détails, est inspiré de Sherlock Holmes (dont le célèbre retour "sur demande populaire" est conté dans le Chien des Baskerville). Moine franciscain au passé d'inquisiteur, Guillaume est lui aussi "de retour", mais plutôt comme enquêteur... Serait-il, comme son modèle, tiraillé par des démons intérieurs, dans l'addiction à une sorte de drogue ? (Le personnage de Conon Doyle est consommateur de morphine et de cocaïne...) Tant le narrateur que le personnage lui-même attirent l'attention sur une faiblesse : un penchant à l'orgueil lorsqu'on en vient à la connaissance. Guillaume se méfie de lui-même : délaisser la recherche du bien en toute circonstance - à l'exemple du prophète, dieu descendu sur Terre -, pour la passion de la vérité, celle qui permet d'être sûr de distinguer entre ceux dans le droit chemin et ceux dans l'erreur, de tracer une ligne entre orthodoxie et hérésie, de juger ses semblables - se substituant ainsi au Dieu du ciel -, est une grande faute. Et une faiblesse récurrente chez l'Homme qui se cherche toujours une supériorité... C'est exactement le type de péché que commet l'Inquisition (se délectant d'être dans le vrai et de châtier l'erreur - là où Jésus appelle au contraire à la compassion et au pardon : "pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font", Évangile de Luc, 23). le censeur, à la manière dont il coupe le livre, tranchant entre l'acceptable et le non-acceptable, agit de manière comparable. Supprimant l'exemple du péché, l'Église ne voudrait garder que le bon chemin... Alors que le péché est pour Jésus partie de la vie ("Que celui qui n'a pas péché lui jette la première pierre...", Évangile de Jean, 8). du point de vue pédagogique, erreur fondamentale de croire que la faute doit être évitée alors qu'au contraire elle permet de prendre conscience de ses limites, de ses faiblesses, et donc de s'améliorer. C'est par la confrontation au péché et à l'erreur que le religieux, comme le laïc, peut apprendre à distinguer bien et mal.

Dans cette période où la chrétienté se perd dans des affrontements d'ordres et dans la chasse aux hérésies (ici les méconnus Dolciniens), Bernard Gui (personnalité réelle célèbre pour son Manuel des inquisiteurs), plus qu'un inquisiteur sévère, est présenté comme un intriguant ambitieux, l'abbé qui interdit la bibliothèque est un avare obsédé de précieuses pierres, le vieil aveugle qui réprimande les jeunes qui s'amusent, un aigri imbu de lui-même, pape et empereur se livrent une guerre politique... On pourrait reprendre ici le constat que fera un chef indien après son voyage en France à la fin du XVIIe : les chrétiens sont très stricts dans les règles morales qu'ils se donnent et pourtant le vice est partout éclatant (à l'inverse des Hurons, cf. Dialogues avec un sauvage). Comme si l'intense lumière inquisitrice braquée sur les petits méfaits du quotidien - péchés de chair, petits larcins pour s'adoucir la vie, grossièretés, moqueries... -, produisait en retour une ombre épaisse dans lesquelles des vices bien plus importants s'épanouissaient. C'est sûrement l'une des leçons fondamentales et souvent oubliées des Évangiles : Jésus minimise systématiquement le péché des gens de peu et ne pardonne rien aux grands prêtres donneurs de leçon (qui le feront condamner en retour...). C'est un monde chrétien à l'envers que semble avoir réalisé l'Église. le règne de l'obéissance par la peur aboutit inévitablement à la persécution des portions les plus fragiles de la société : pauvres, marginaux, femmes, minorités, jeunes...

Dans L'Oeuvre ouverte, Umberto Eco présente le récit policier comme une illustration de sa conception de l'art : l'oeuvre d'art est un dispositif incomplet qui attend la participation du spectateur/lecteur pour être achevé et produire son effet. L'interaction ne s'arrête pas pour lui à ce jeu entre narration et lecteur, lequel cherche à découvrir les secrets de l'intrigue avant qu'ils ne soient explicités par l'enquêteur officiel. Dans ce roman, enquêteur et narrateur ne sont que des personnages de fiction, faillibles. Il n'y a pas d'auctoritas pour imposer une interprétation. C'est au lecteur de donner sens à sa lecture et à l'enquête qu'il a menée avec l'aide des personnages (dans le contexte religieux, c'est une vision non-littéraliste qui va à rebours de l'Église qui fixe le sens des textes). Quelles conclusions tirer quant à l'Inquisition (ne faut-il pas tout de même des enquêtes ? les Dolciniens semblent se rapprocher davantage de la secte criminelle) ? la censure (n'est-il pas tout de même préférable de restreindre l'accès à certaines oeuvres) ? la hiérarchie de l'Église (toutes les interprétations se valent-elles) ? Comment aller vers le bien sans une figure d'autorité pour définir bien et mal, sans imposer une discipline morale (sans tomber dans la morale du monde des affaires...) ?

L'assistant Adso, docteur Watson du roman (ressemblance phonique), moine novice et apprenti enquêteur maladroit mais bien intentionné, représente le lecteur dans le récit (le Lector in fabula, en paraphrasant un autre essai d'Umberto Eco). Comme tout jeune en formation intellectuelle - comme tout lecteur donc -, il vit, s'amuse, découvre le désir, commet des erreurs, découvre le décalage entre l'idéal et les dures réalités... Il est une victime collatérale de l'Inquisition : son apprentissage de la vie par l'expérience est stoppé (il ne lui restera que l'ascèse et les lettres) ; on le punit indirectement en rendant impossible toute suite. La partie perdue de la Poétique d'Aristote symbolise bien cette partie de l'existence amputée par la rigueur morale de l'Église : amour, sensualité, joie, insouciance, jeunesse... Un champ lexical auquel on pourrait ajouter "la rose" : métaphore de la femme aimée dans le Roman de la rose ; mais aussi fleur, beauté, éphémère, jeunesse, trouble des sens, épines. La rose est une métaphore tellement usée au Moyen-Âge qu'on en oublie l'amour vécu qu'elle désigne, tout comme le concept du péché originel (inventé par Saint Augustin), la vision de la femme tentatrice mère de tous les maux, la rose avec ses épines, recouvre comme un filtre photoshop la vraie femme que les hommes ont devant leurs yeux... La seule femme du roman d'Eco paiera pour les fautes de tous. le narrateur, Adso devenu vieux, a continué sa carrière religieuse et semble raconter cette aventure pour retrouver les bribes de ce quelque chose qu'il n'a pu vivre, dont il ne connaît que le nom. (N'a-t-on pas nous aussi des mots si usés qu'ils nous empêchent de voir et de vivre dans la réalité ?)
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Ce roman m'aura donné bien du fil à retordre !
Abandonné une première fois assez vite, repris plus tard, puis de nouveau abandonné quelques pages plus loin… Mais que m'arrivait-t-il ? Et dire que j'avais adoré l'adaptation cinématographique, quelle déception de ne pas arriver à rentrer dans l'intrigue.
Étant un homme de challenges, je ne voulais pas que cette troisième tentative soit un échec, je me suis donc mis à l'ouvrage avec une certaine application et en parfaite condition de concentration pour affronter les nombreuses digressions et autres citations gréco-latines de l'auteur. La chrétienté au XIVeme siècle n'étant pas vraiment mon dada et probablement mon manque d'érudition m'empêchait de tout saisir facilement.
Et hourra, je suis enfin venu à bout de ce livre à ma troisième tentative. Une fois passé le début repoussoir, le reste fut plus fluide.
J'ai compris plus tard en lisant l'Apostille de l'auteur dans laquelle Umberto Éco nous explique, sans détour, ce qu'il appelle « le souffle ». En résumé, il a refusé la demande de l'éditeur de raccourcir le début de son livre, et il reconnaît volontiers que les 100 premières pages de son roman ont une fonction « pénitentielle et initiatique » pour le lecteur. Comme pour une randonnée en montagne, il faut « opter pour un souffle, prendre un pas », sinon et bien… on reste à flanc de colline.
Voilà donc une belle métaphore et surtout un bon conseil que je n'avais pas reçu avant de démarrer ce roman.
Il fallait insister car c'est bel et bien un ovni littéraire, inclassable et avec une ambiance incroyable. du grand art ?, oui certainement, mais pas à la portée de tous, surtout si vous ne trouvez pas rapidement votre souffle !!
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En 1327, un conflit fait rage au sein de la chrétienté entre les défenseurs de la pauvreté du clergé (franciscains et assimilés) et leurs opposants défendus par le Pape.
Guillaume de Baskerville, ancien inquisiteur et frère franciscain, se rend dans une abbaye pour enquêter sur le meurtre d'un moine.
Il est accompagné par son jeune secrétaire, Adso de Melk, qui à travers son journal nous retrace leur enquête.

L'histoire nous est contée par l'intermédiaire du manuscrit d'Adso, les faits sont présentés par ordre chronologique, le livre est découpé en 7 parties pour 7 jours et chaque chapitre suit l'ordre d'une journée monacale (matines, ...).
Cette construction structure l'oeuvre et attise la curiosité du lecteur.
En effet, chaque jour un nouveau meurtre a lieu, certains mystères semblent s'éclaircir quand d'autres se font plus insondables.
Malgré l'écriture d'Umberto Eco, d'une virtuosité incroyable mais exigeante, la structure et la longueur des chapitres réussissent à en faire un bon "page turner".

J'ai également beaucoup apprécié le duo formé par Guillaume de Baskerville et son secrétaire.
Je me suis attachée à ce duo de choc, j'ai trouvé les personnages intéressants parce qu'imparfaits et donc particulièrement réalistes.
L'érudition de Guillaume ne l'empêche pas de commettre des erreurs comme la piété d'Adso ne l'empêche pas de pêcher.
Qu'il s'agisse de la construction narrative ou des personnages, j'ai fortement pensé aux romans d'Agatha Christie même si le niveau de langage n'est pas comparable.

L'oeuvre d'Eco tourne, on peut s'en douter, autour de la religion.
Les réflexions théologiques sont légion et souvent passionnantes.
Malheureusement, l'attrait de l'auteur pour les énumérations de plusieurs lignes m'a parfois rendue la lecture pénible tout comme l'utilisation dans le texte de nombreux passages en latin non traduits qui créent un sentiment de déclassement du lecteur fasse à l'érudition de l'écrivain.
Malgré cela, j'ai été subjuguée par le talent d'Umberto Eco et je compte continuer à découvrir ses autres oeuvres (romans et non fiction).
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Enfin, j'ai rattrapé mon retard en lisant le nom de la Rose…j'avais particulièrement apprécié Umberto Éco il y a 25 ans quand j'avais lu « Comment voyager avec un saumon? », que j'avais adoré. Je me souviens particulièrement de mes éclats de rires à la description par Éco des tifosi…pour ce qui concerne le nom de la Rose, et contrairement à ce qu'Eco écrit dans son apostille, ce ne sont pas les 100 premières pages qui m'ont rebuté; elles sont intéressantes et posent bien l'intrigue. En fait, j'ai trouvé très pédants de mettre du latin partout, sans prendre même le soin de le traduire en notes de bas de page. Par ailleurs, les rapports entre Adso et Guillaume, très esclave et maître, me semblent très datés. Cela m'a fait penser aux rapports entre Watson et Sherlock Holmes : de l'admiration, des « fulgurances » du maître qui suscitent toujours des remarques passionnées de la part de « l'esclave ». Pour le reste, je me suis un peu perdu dans les digressions théologiques entre les tenants de la pauvreté de l'Eglise et les tenants des biens matériels. L'histoire policière est elle-même très ténue. Bref, j'ai sans doute lu ce livre trop vite, sans prendre le temps de la réflexion. Et suis, à titre personnel, trop éloigné des choses religieuses pour prendre plaisir à leurs controverses stériles…
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