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EAN : 9782330034320
121 pages
Actes Sud (03/09/2014)
4.19/5   27 notes
Résumé :
Il est urgent que l'école devienne le lieu où chacun pourra apprendre comment à la fois s'épanouir individuellement et vivre solidairement, le lieu où chacun pourra intégrer en son esprit la connaissance des méfaits permanents du risque d'erreur et d'illusion, ainsi que celle des bienfaits permanents de la compréhension d'autrui et de soi-même. Dans un monde soumis à la complexité et à l'incertitude, Edgar Morin invite à relever le défi en enseignant le seul mode de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Passionnante réflexion sur l'éducation, hyper accessible et convaincante.

Edgar Morin démontre avec simplicité que sa méthode, qui est d'accepter la complexité, est hyper accessible et convaincante. le livre se lit en deux heures seulement tellement il est fluide, mais il faut aussi reconnaitre qu'il faut bien plus de temps pour l'assimiler.

En France, il faut avoir fait polytechnique pour apprendre la multidisciplinarité et savoir faire dialoguer le sciences entre elles. Dans les autres formations, dans les études du lycée, toutes les matières sont découpées en éléments fondamentaux, très théoriques, mais complètement déconnectées de la vie : on oppose les maths au français, la biologie à la physique et les enfants l'intègrent très vite : combien de fois entend-on "avec les coefficients, je peux bosser à fond les maths et négliger les autres matières". le monde culturel lui même est quasiment imperméable aux sciences, on ne sait pas dialoguer.

Alors je ne sais pas comment les idées d'Edgar Morin pourraient être appliquées dans l'enseignement, elles rencontreraient probablement une opposition systématique comme toutes les réformes tentées depuis des décennies. Par principe.

"Désormais, ce ne sont pas les erreurs de fait (d'ignorance), de pensée (dogmatisme) mais l'erreur d'une pensée partielle, donc partiale, l'erreur de la pensée binaire qui ne voit que ou/ou, incapable de combiner et/et, et, plus profondément, l'erreur de la pensée réductrice et de la pensée disjonctive aveugles à toute complexité, qui constituent le problème à traiter."

Refuser de penser "binaire", bien ou mal, c'est aussi un moyen de lutter contre les extrémismes qui pensent qu'un monde, qu'ils refusent de voir comme complexe, peut être gouverné avec des principes simplistes comme le populisme ou l'imposition à outrance. Ce livre pourrait tout autant être un manuel de politique ou de vie dans la société.

Le principal problème de l'enseignement est qu'il consiste trop souvent en une accumulation de savoirs, plutôt que d'apprendre à apprendre. Privilégiant ainsi une attitude de gardiens du savoir, hostile à tout changement. Avec l'avènement d'internet, source de savoir quasiment sans limite, mais aussi source de fake news tout autant sans limites, les populations éduquées à l'ancienne sont totalement démunies : incapables d'apprendre à apprendre les nouveaux savoirs sans un cadre académique, incapables de distinguer une recherche authentique de vérité d'une manipulation affirmée avec une assurance toute scolaire.

C'est possible d'évoluer et de changer, cela s'appelle la littératie médiatique, et ça permet d'apprendre à se servir des sources sans se laisser mani.puler. Je crois qu'il y a beaucoup à apprendre à lire et relire Edgar Morin, en particulier ce petit ouvrage très accessible.

Mais au delà de l'éducation, c'est une véritable leçon de vie que nous donne Edgar Morin, une attitude face au monde :
"Ce n'est pas le bonheur qu'il faut chercher. Plus on le cherche, plus il fuit. Il faut chercher l'art de vivre qui donne en prime de grands et petits bonheurs."
Ce livre est aussi un antidote au consumérisme, mais tout se tient parce que bien sûr, c'est une pensée dominante que de chercher le bonheur plutôt que de chercher la vérité.
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« Génial tu as eu ton capes ! Tiens, je t'offre un livre de Edgar Morin ! » C'est ce qu'on devrait entendre, vraiment. Ce manifeste pour changer l'éducation intituler « Enseigner à vivre » est un petit bijou de pensée et de philosophie. Je peux dire que j'ai lu mon premier livre de Edgar Morin même si j'ai déjà lu de nombreux écrits du philosophe. J'ai bu ses paroles, c'est bien simple, il me sort les idées de la tête, me les éclaircies et me les pose sur le papier, c'est merveilleux !

Bref je reprends mes esprits, sors de mon corps de groupie et tente de vous exposer le pourquoi de cette réjouissance. E. Morin nous présente ici sa vision de l'éducation et de la société partant comme à son habitude, du gros noyau scientifique autour de l'univers. Morin a une incroyable faculté à prendre du recul de par son grand âge peut être (c'est ce qu'on appelle un sage ?). Au coeur de son idée : l'élève doit apprendre à apprendre et non plus apprendre car la connaissance est disponible sur le net actuellement. Apprendre à apprendre pour vivre dans une société où les matières ne sont pas séparées dans le temps et l'espace : tiens mais ce n'est pas l'école ça ? Morin nous exposé donc l'idée que rien n'appartient à une matière. Pourquoi la littérature serait vue en français ? Pourquoi le développement durable en SVT ?

Bon sur le papier c'est génial, dans la réalité c'est tout autre. Difficile de faire sortir ces schémas ancrés dans la tête des profs et des élèves (et des parents). Mais bon c'est pour cela aussi que chaque enseignant devrait se voir offrir ce merveilleux bouquin. Des connaissances et pensées à creuser, dans son coin avec l'aide ou non de ce grand Edgar. Merci en tout cas, ce fut fabuleux!
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Dans ce manifeste pour changer l'éducation, Edgar Morin analyse de façon claire les défauts du système éducatif qui ne parvient pas à fournir les éléments nécessaires à une meilleure compréhension intellectuelle et humaine entre les individus. L'élève doit apprendre à apprendre pour vivre en société, les enseignements sont enchâssés dans des catégories isolantes, alors que les enfants ont des aptitudes naturelles à sentir les liens et les solidarités leur permettant de les situer dans leur environnement. L'ensemble des réflexions de l'auteur sont parfaitement justes et compréhensibles par tous, alors, enseignants, élèves, parents d'élèves, concepteurs de programme de l'éducation nationale inspirez vous en pour améliorer notre bien vivre ensemble !
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Livre salutaire car il repose la question de l'éducation.
Les instituteurs, les maîtres d'école, les professeurs font un travail admirable et tellement utile. Ce travail pourrait être réalisé dans un meilleur cadre, dans une institution repensée et mieux comprise. L'importance de cette mission est évidente si nous voulons que les générations qui arrivent soient bien meilleures que les précédentes. Dans un monde dominé par les machines, les robots, les ordinateurs, les écrans, les algorithmes ... il est plus urgent que jamais de vivre pleinement notre humanité, à accepter le doute, l'incertitude, l'erreur, l'incomplétude ...
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Intéressante réflexion sur l'enseignement actuel qui tend à cloisonner les connaissances alors qu'il conviendrait d'avoir une vue globale des savoirs afin de mieux comprendre notre monde. Il faudrait donc, selon Morin, apprendre aux élèves à vivre, à comprendre (soi-même, les autres, la réalité), à connaître (en reconnaissant l'utilité de l'erreur mais aussi en décloisonnant les savoirs) et à être humain (en se reconnaissant comme partie de la société, de l'histoire humaine et terrien). Pour cela, une condition: des enseignants passionnés.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
L'enseignement de la littérature, de l'histoire, des mathématiques, des sciences, contribue à l'insertion dans la vie sociale ; l'enseignement de la littérature est d'autant plus utile qu'il développe en même temps sensibilité et connaissance ; l'enseignement de la philosophie stimule en chaque esprit réceptif la capacité réflexive.
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Ce livre prolonge une trilogie vouée, non tant à une réforme de notre système d’éducation, mais à son dépassement, terme qui signifie non seulement que ce qui doit être dépassé doit être aussi conservé, mais aussi que tout ce qui doit être conservé doit être revitalisé. Il oblige à repenser non seulement la fonction, je dirais même la mission enseignante, mais aussi ce qui est enseigné. Si enseigner, c’est enseigner à vivre, selon la juste formule de Jean-Jacques Rousseau, il est nécessaire de détecter les carences et lacunes de notre enseignement actuel pour affronter des problèmes vitaux comme ceux de l’erreur, de l’illusion, de la partialité, de la compréhension humaine, des incertitudes que rencontre toute existence.
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Le mode de pensée ou de connaissance parcellaire, compartimenté, monodisciplinaire, quantificateur nous conduit à une intelligence aveugle, dans la mesure même où l'aptitude humaine normale à relier les connaissances s'y trouve sacrifiée au profit de l'aptitude non moins normale à séparer. Nous devons penser l'enseignement à partir de la considération des effets de plus en plus graves de l'hyper spécialisation des savoirs et de l'incapacité à les articuler les uns aux autres. L'hyper spécialisation empêche de voir le global ainsi que l'essentiel. Or les problèmes essentiels ne sont jamais parcellaires et les problèmes globaux sont de plus en plus essentiels. Nous perdons l'aptitude à globaliser, c'est-à-dire à introduire les connaissances dans un ensemble plus ou moins organisé. Or les conditions de toute connaissance pertinente sont justement la contextualisation, la globalisation.
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Contrairement à ce que l’on croit, les enfants font fonctionner spontanément leurs aptitudes synthétiques et leurs aptitudes analytiques, ils sentent spontanément les liaisons et les solidarités. C’est nous qui produisons des modes de séparation et qui leur apprenons à constituer des entités séparées et closes. Les enfants sont obligés d’apprendre au sein de catégories isolantes : l’histoire, la géographie, la chimie, la physique, sans apprendre en même temps que l’histoire se situe toujours en des espaces géographiques et que chaque paysage géographique est le fruit d’une histoire terrestre, sans apprendre que la chimie et la microphysique ont le même objet, mais à des échelles différentes. Nous apprenons aux enfants à connaître les objets en les isolant, alors qu’il faut aussi les replacer dans leur environnement pour les connaître et qu’un être vivant ne peut être connu que dans sa relation avec son environnement, où il puise de l’énergie et de l’organisation.
Un enfant peut très bien comprendre que quand il mange, il accomplis non seulement un acte biologique vital, mais aussi un acte culturel : que cette alimentation a été choisie en fonction des normes que lui ont données sa famille, sa religion… L’enfant est apte à saisir cette complexité du réel alors que souvent l’adulte, formé par l’enseignement académique, ne le peut plus.
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Nos moments de plénitude ne sont-ils pas ceux où nous nous sentons "être bien" ? Être bien et bien-être sont alors synonymes : nous sommes en bien-être près d'une personne aimée, dans une commensalité amicale, après une belle action, au sein d'un beau paysage.

Mais le mot bien-être s'est dégradé en s'identifiant aux conforts matériels et aux facilités techniques que produit notre civilisation. C'est le bien-être des fauteuils profonds, des télécommandes, des vacances polynésiennes, de l'argent toujours disponible.
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Videos de Edgar Morin (101) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edgar Morin
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?". 
0:00 Générique 0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001. 
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) 
https://rdv-histoire.com/  
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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