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EAN : 9782367930152
314 pages
L’Atalante (07/04/2014)
4.17/5   1048 notes
Résumé :
Nœud après nœud, jour après jour, toute une vie durant, ses mains répétaient les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, comme son père et le père de son père l’avaient fait avant lui... N’est-ce pas étrange qu’un monde entier s’adonne ainsi au tissage de tapis de cheveux ? L’objet en est, dit-on, d’orner le Palais des Étoiles, la demeure de l’Empereur. Mais qu’en est-il de l’Empereur lui-même ? N’entend-on pas qu’il aurait abdiqué ? Qu’il sera... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (166) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 1048 notes
J'ai dévoré ce livre. J'ai eu beaucoup de compassion pour ces hommes et ces femmes aux vies brisées et cadenassées par les interdits religieux, le poids insupportable de l'appareil d'état et des traditions.
J'ai pensé à un sombre voyage en Absurdie.
Car dans cette lointaine galaxie, qu'y a-t-il de plus absurde pour un homme que de tisser durant toute une vie un tapis de cheveux appartenant à ses épouses et à ses filles, d'organiser toute son existence autour de cette unique activité, et de répéter sans se poser la moindre question cette tradition millénaire jusqu'à la fin des temps ? Des tapis, figurez-vous, qui sont destinés à décorer le palais de l'Empereur. Un palais grand comme une planète, à la dimension de son immensurable empire. L'Empereur Dieu de cet extraordinaire livre de science-fiction est à l'origine de tout. Il ordonne à l'univers et aux peuples qui y vivent. Il est infiniment loin et en même temps très proche d'eux. Il est le Dieu paternel ou vengeur. Il est omniscient, omniprésent. Tous les personnages de ce roman ne sont que de pathétiques marionnettes qui lui obéissent par peur, par devoir ou pire, par habitude. Cette soumission transpire à chacune de leurs tranches de vie qui sont autant de défaites et de désillusions. le seul sourire, la seule brève éclaircie de ce livre sans concession se passe quand un officier retrouve son libre-arbitre en cachant la vérité à ses supérieurs.
Cette mission absurde et sacrée pour ces tisseurs de confectionner des milliards de tapis de cheveux est une dénonciation implacable de nos grands gourous, tous ces « Petit père des peuples », « Grand timonier », « Il Duce », « Big Brother », « Guide spirituel », « Roi Soleil », « Calife », « Lider Màximo », « El Caudillo », « Grand Prêtre »…, dont la démesure, la tyrannie, les caprices, les rêves fous, détruisent les existences des misérables insectes que nous sommes.
Un petit chef-d'oeuvre, je vous dis !
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Ce livre de SF allemande est un véritable chef d'oeuvre.

Combinant de façon originale science-fiction et obscurantisme médiéval, il touche du doigt l'absurdité des caprices des hommes puissants, leurs conséquences tragiques, la puissance de l'emprise et de l'endoctrinement dont les peuples ont du mal à s'extirper même lorsque le pouvoir despotique n'est plus, tant ce pouvoir laisse une empreinte profonde dans l'âme même de ces peuples serviles.

Sur la planète Gheera, planète recouverte essentiellement de déserts et de steppes, toute l'activité tourne autour de la confection de tapis de cheveux. Économie, système fiscal, acheminement, la société est organisée autour de la vente des tapis qui constitue la ressource essentielle des familles, la dote de toute une vie. D'imposants tapis de cheveux…imaginez comme la vue de l'un d'entre eux doit être saisissante. A l'échelle d'une planète, sur des générations, cela représente des milliards de tapis de cheveux…c'est monstrueux. Des tapis de cheveux humains. Des cheveux de femme. Cheveux noirs, blonds, bruns et roux entrelacés, tissés extrêmement serrés en une multitude de motifs géométriques. le tisseur commence par tisser les grandes lignes de son tapis dans une teinte déterminée par les cheveux de sa première femme, puis les différentes concubines qui arrivent ensuite apportent les nuances à l'ensemble. le pourtour est brodé de poils bouclés prélevés sur les aisselles des femmes. D'où l'importance d'avoir des filles dans cette société et surtout un fils, mais un seul fils, qui ensuite poursuivra la tradition. Ainsi un nouveau-né garçon est tué si le tisseur a déjà un fils.

Un tisseur y travaille toute sa vie tant la réalisation est complexe, en utilisant exclusivement les cheveux de ses femmes. Finissant quasiment aveugle, le dos vouté, les doigts raidis par l'âge, sa satisfaction est d'imaginer son tapis, le tapis de toute une vie, décorer le palais impérial. le tissage jour après jour, noeud après noeud, représente un ensemble de gestes tournés exclusivement vers l'empereur. de façon immuable, chaque geste, chaque noeud délicat de ces fils quasi invisibles, lui est dédié. L'emprise sur les corps et les coeurs est totale, régnant depuis des millénaires et des millénaires sur l'humanité éparpillée sur différentes planètes. Et malheur à celles et ceux qui ne portent pas intimement l'Empereur en leur coeur, le malheur s'abattra sur lui. Mantras parmi d'autres que chaque citoyen connait et récite depuis l'enfance. La réalisation des tapis répond à des motivations quasi religieuses, religion d'État en quelque sorte. C'est une activité sacrée. Il est également de notoriété, appris et récité, que c'est l'Empereur qui fait briller les étoiles et le soleil.

Les chapitres s'égrènent sous nos yeux effarés…ce sont véritables uppercuts…Je me suis surprise à maintes reprises à fermer les yeux pour ne pas voir surgir le sort funeste…Nous découvrons des vies brisées, des vies violentées, étouffées, par cette société où le pouvoir de l'empereur, devenu Dieu, où les traditions ancestrales, cadenassent toute vie. Il est interdit de remettre en cause cet ordre immuable sous peine d'être jugé d'hérésie et de se faire lapider, interdit de choisir son destin. Et surtout, au fur et à mesure des chapitres, nous nous demandons comment est-ce possible…tout ça, toute cette souffrance, pour la décoration du palais impérial que personne n'a même jamais vu sur Gherra, le palais étant situé sur une autre planète… ? Comment un Empereur peut-il imposer cela pendant des millénaires, d'aussi loin ? La folie des hommes de pouvoir les transforme-t-elle en dieux, des dieux assis sur l'obscurantisme et l'ignorance de leur peuple, les maintenant ainsi en servitude.

« Nous avons acquis le pouvoir, nous l'avons conservé et goûté sans retenue. Nous avons mené des guerres, opprimé et exterminé des peuples. Nous avons constamment imposé notre volonté, sans aucune pitié. Nul n'osait nous résister. Auprès des cruautés que nous avons commises, tous les épisodes de l'Histoire ont l'air de gentils contes pour enfants. Des cruautés que notre langue ne peut même pas nommer et qui défient l'imagination la plus folle. Et personne n'a pu mettre un terme à nos exactions. Nous avons baigné dans le sang, et aucun éclair ne nous a terrassés. Nous avons entassé des montagnes de crânes, et aucune puissance supérieure ne s'est opposée à nous. Nous avons versé des torrents de sang humain et aucun dieu n'est intervenu. Alors nous avons décidé que nous étions nous-même des dieux ».

Pourtant des rumeurs de renversement de l'Empereur commencent à se faire entendre…simples rumeurs ou vérité ? La toute fin du livre nous donne toutes les clés, toutes les explications de cet artisanat à la fois si fascinant et si monstrueux, et cette fin est grandiose, elle est venue me happer. J'ai fini le livre abasourdie, bouche-bée. Une fin vraiment magistrale. Qui plus est l'écriture de Andreas Eschbach est fluide, belle, parfois poétique, ce qui ajoute au plaisir de lecture.

« La maison se tenait là, toute de guingois, blanchie et rongée comme le crâne d'un animal mort depuis des années. Des cavités noires de ses fenêtres, elle semblait fixer avec attention la jeune femme qui, épuisée, se tenait sur le pas de la porte soigneusement balayé et regardait autour d'elle, indécise ».


Cette histoire touchante, originale et bien écrite, est une dénonciation implacable et brillante des hommes de pouvoir devenus dictateurs, guides spirituels, rois. Leur tyrannie fait sombrer dans l'absurde toute société, leur vengeance et leur vanité nous montre à quel point toute vie est dépourvue de sens. Une SF douce et poétique à la dénonciation politique virulente, accessible à tous. Un livre que je ne suis pas prête d'oublier !

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Un roman particulier au scénario brillant qui mêle habilement science fiction et moyen-âge, les anachronismes seront assez nombreux en cours de lecture.
Il est question d'un empire galactique, d'un Empereur, et de la fabrication de tapis de cheveux, de milliards de tapis de cheveux dont les plus beaux orneront le Palais des Étoiles, la demeure de l'Empereur....
Depuis toujours la seule activité importante est le tissage de ces tapis, et tout ce qui peut permettre à un tisseur de réaliser le plus beau des tapis est mis en oeuvre car seul cela compte, les cheveux des femmes et des filles de chaque maison doivent contribuer à l'excellence qui permettra aux meilleurs tisseurs de s'élever dans la société.
Il y a un mystère savamment distillé autour de cette production et surtout sur sa destination réelle.
Il s'agit d'un roman chorale d'une certaine façon puisque plusieurs points de vues seront exprimés sur différentes planètes, une intrigue et des rebelles, des tapis à tisser, un Empereur dans sa tour d'ivoire.
Le scénario est réellement habile et prenant, mais surtout quelle fin !
J'ai rarement eu l'occasion de voir un final aussi génial, la conclusion justifiera tout, absolument tout ce qui aura précédé et c'est particulièrement réussi tellement c'est énorme.
En conclusion c'est un roman qui pourrait intéresser toutes et tous, y compris ceux qui pensent ne pas aimer la SF, un roman à part tout simplement.
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Ce livre a obtenu le prix bob morane 2000 (roman étranger) et 2008 (prix spécial) ainsi que le grand prix de l'imaginaire 2001.
Un grand cru donc, d'autant que la plupart des critiques sont dithyrambiques.

Et force est de constater, que sans tomber en pamoison, j'ai passé un agréable moment avec ce roman.

Depuis des temps immémoriaux, des pères passent leur vie à tisser des tapis avec les cheveux de leur femmes et filles destinés au palais de l'empereur. Mais personne n'a jamais vu ces tapis au palais et la quantité fabriquée est telle que l'on se pose des questions.
D'autant que l'empereur, qui pourtant vivait depuis des dizaines de milliers d'années, élevé au rang des dieux, est mort, que les rebelles ont pris le pouvoir et que personne ne sait rien sur cette histoire.

Le titre et le quatrième de couverture ne rendent pas grâce à l'oeuvre. J'ai longtemps hésité avant d'ouvrir cet ouvrage, justement à cause d'eux. Mais finalement bien m'en a pris. Et effectivement il n'y avait pas d'autre titre possible, puisque tout repose sur ces tapis de cheveux.

Une énigme tout d'abord : Que deviennent ces tapis ? Que le lecteur se rassure, il aura sa réponse, aussi surprenante que logique.

Le livre se compose de scènes de vie, dont beaucoup sont situées sur une seule planète productrice de tapis, une description d'un système, instauré depuis des millénaires, de type médiéval-fantasy où les femmes sont des objets courtisés pour leur chevelure, entrecoupées de scènes plus "science-fiction" "space opera", ou doucement, les explications se mettent en place pour arriver à la révélation finale.

Les personnages, sont un peu oubliés par l'auteur. Il n'y a pas vraiment de personnage central. C'est peut être le seul reproche que j'aurais à faire à ce livre. Il manque - bien que je sois sur qu'il s'agisse d'une volonté délibérée de l'auteur de ne pas se reposer sur un personnage, mais plutôt sur une histoire ou des histoires - il manque donc à mon humble avis un personnage fil rouge, qu'on aurait pu suivre tout au long du roman.

Une histoire facile à lire, originale et pleine de poésie (je plagie honteusement le quatrième de couv) qu'il faut découvrir absolument.
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Ils sont beaux, mes tapis, ils sont beaux ! Tout de cheveux tissés, ils sont le but ultime de tout bon père de famille désireux d'assurer un certain train de vie à sa descendance ! Grâce à ce système social à première vue capillotracté, et pourtant diablement original, Andreas Eschbach nous tisse une histoire touffue certes, mais également moelleuse et confortable.

Tout commence sur une planète isolée, aux confins de la galaxie. Là, la tradition veut que chaque père de famille tisse pendant toute sa vie, à partir des cheveux de sa femme et de ses filles, un magnifique tapis destiné à l'empereur galactique et ayant également pour but de subvenir aux besoins financiers de sa descendance de la génération suivante. Andreas Eschbach pose ainsi, dès le départ, la problématique de l'éternel recommencement au centre de son intrigue. Et l'intrigue en effet, quelle est-elle ? D'un drame presque anodin, lié à ces tapis, de destins personnels en politiques à l'échelle d'une galaxie, l'auteur cherche surtout à nous faire ressentir le poids de la tradition et sa force dans une société établie. Pour cela, nous abordons l'ensemble des facettes d'une galerie large et variée de personnages : le vieux tisseur qui perd le fruit de toute une vie de labeur, les politiciens rebelles qui ont mis à bas l'empereur immortel, les occupants de vaisseaux explorateurs aux confins de l'Empire délabré.
Dans ce space opera non militariste, l'intérêt est ainsi plutôt sur les aspects culturalistes, puisqu'à l'image de cette branche de l'anthropologie, ce roman met clairement en évidence l'influence de la culture, de l'éducation, de la tradition organisée par la société, sur la personnalité des individus qui la composent. Devant cet état de fait, la difficulté de compréhension de certains viendra sûrement du flou chronologique engendré dans l'enchaînement des différents chapitres, mais à part ça tout cela reste plutôt lisible et vraiment prenant. Nous pouvons au milieu du roman soit que l'auteur s'est retrouvé le derrière entre deux chaises pour passer ainsi d'un planet opera centré sur le poids des tapis à un space opera trop large et trop englobant, soit que la transition entre les deux est juste trop nette au prix d'un changement de décor un peu déstabilisant. Pour autant, nous ne pouvons nous empêcher de souligner dans ce premier roman d'Andreas Eschbach une certaine poésie et un sens de l'épopée discrète, qui me fait rapprocher le style de cet auteur de celui de Jean-Philippe Jaworski, avec bien évidemment une approche différente du point de vue de l'aventure galactique.

Sans être un monument du genre, ces Milliards de tapis de cheveux laissent un souvenir des plus agréables en se fondant sur un concept vraiment original et en racontant une histoire prenante. La conclusion est lourde de réflexions sur le sens de nos vies de mortels.

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Citations et extraits (144) Voir plus Ajouter une citation
L'étroite ruelle dormait encore. Une légère nappe de brouillard matinal planait entre les pignons des toits, se mêlant à la fumée froide qui s'échappaient des cheminées où, au cours de la nuit, les feux s'étaient éteints ; lorsque les premiers rayons du soleil vinrent caresser les faîtes des petites maisons de guingois, tout apparut plongé dans une lumière intempestive, rêveuse et doucement vaporeuse. Par endroits, dans des coins sombres, des mendiants dormaient, couchés à même le sol telles des mottes de terre, enveloppés jusqu'à la tête dans des couvertures en lambeaux. Quelques rongeurs se frayaient difficilement un passage au milieu des ordures, suffisamment rassasiés pour contourner avec indulgence les dormeurs, et certains se risquèrent en fouinant jusqu'au mince filet d'eau qui gargouillait faiblement au milieu de la ruelle.
Soudain, ils se dispersèrent et regagnèrent précipitamment leurs repaires, comme tirés par des fils invisibles, effrayés par une forme emmitouflée qui, à bout de souffle, s'approchait d'un pas rapide et trébuchant, et se glissait d'ombre en ombre en se hâtant vers la maison d'Opur, le maître flutiste.
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Nœud après noeud, jour après jour, une vie durant, les mains de l’exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, des cheveux si fins et si ténus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s’être si intensément concentrés – et pourtant, l’avancée de l’ouvrage était à peine perceptible ; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille approximative n’excédait pas celle d’un ongle. Mais, malgré tout, l’homme se tenait là, accroupi, courbé au-dessus du châssis de bois craquant sur lequel son père et le père de son père s’étaient penchés avant lui, avec sous les yeux le verre grossissant hérité de ses ancêtres et rendu presque opaque d’avoir tant servi, les bras appuyés sur une planche polie calée sous sa poitrine, et ne guidant l’aiguille qu’au seul bout de ses doigts.
(Incipit)
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Nœud après nœud, jour après jour, une vie durant, les mains de l'exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les cheveux, des cheveux si fins et si tenus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s'être si intensément concentrés ; et pourtant, l'avancée de l'ouvrage était à peine perceptible ; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille n'excédait pas celle d'un ongle. Malgré tout, l'homme se tenait là, accroupi, courbé au-dessus du châssis de bois craquant sur lequel son père et le père de son père s'étaient penchés avant lui, avec sous les yeux le verre grossissant hérité de ses ancêtres et rendu presque opaque d'avoir tant servi, les bras appuyés sur une planche poli calée sous sa poitrine, et ne guidant l'aiguille qu'au seul bout de ses doigts.
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Je reste souvent assis des heures ici, à contempler ce qui est en mon pouvoir, dit l’Empereur. Toutes ces étoiles et toutes leurs planètes sont à moi. Tout cet espace insaisissable est mon domaine. Là où s’exerce ma volonté et où ma parole fait loi. Mais le pouvoir, le véritable pouvoir, n’est jamais celui qui s’exerce sur les choses, fussent-elles des soleils ou des planètes. Seul compte le pouvoir que l’on a sur les hommes. Et le mien ne se limite pas à celui des armes et de la violence ; mon emprise s’étend aux cœurs et aux pensées des hommes. Des milliards, des centaines de milliards d’êtres humains vivent sur ces planètes, et ils m’appartiennent tous. Aucune journée ne s’écoule sans que chacun d’entre eux pense à moi. Ils me vénèrent, ils m’aiment ; je suis le centre de leur vie.
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Nœud après nœud, jour après jour, une vie durant, les mains de l’exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, des cheveux si fins et si ténus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s’être si intensément concentrés – et pourtant, l’avancée de l’ouvrage était à peine perceptible ; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille approximative n’excédait pas celle d’un ongle.

(Incipit)

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Avec Patrick K. Dewdney, Philippe Curval et Andreas Eschbach
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