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EAN : 9782251771335
184 pages
Les Belles Lettres (01/05/1999)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Le détective Frank Gonzalez remarque une jeune femme à l'air effrayé. Soudain, elle se met à courir et, lorsqu'il la rejoint, elle semble en proie à une terreur insurmontable. « Qu'allez-vous me faire ? » lui dit-elle, croyant avoir affaire au tueur à gages dont, par un intermédiaire elle a loué les services pour commettre un meurtre : son propre assassinat. Mais sa raison de mourir a disparu et elle ne connaît pas l'homme qui rôde dans la ville décidé à remplir so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sally est le 10ème d'une série de 12 romans portant un prénom féminin écrits par Howard Fast ou son alias, E. V. Cunningham, lorsque pourchassé par McCarthy et ses complices pour son activité militante rougeoyante, jeté en prison durant un an puis blacklisté, il doit se cacher pour continuer à écrire. Initialement publié en 1967, Sally est paru chez Neo, éditeur regretté, en 1986 avec une traduction due à Pierre Sergine et l'une des mythiques couvertures créées par Jean-Claude Claeys. C'est sous cette forme que je viens d'en achever une seconde lecture. Et toujours la magie …. Et toujours la perfection...


Sally Dillman, fille d'un mécanicien de locomotive, est institutrice. A la suite d'une erreur de diagnostic médical, elle se croit condamnée à brève échéance, et pour profiter de ses derniers moments après avoir vendu la maison de ses défunts parents, s'installe à l'Hôtel Saint-Regis de New-York, en attendant que le tueur à gages qu'elle a elle-même commandité abrège ses souffrances à une date qu'elle a souhaité ignorer. Mais tous les diagnostics ne sont pas fiables.


Tout se joue au cours d'une seule journée, durant laquelle Frank, désigné par son chef, met toutes ses compétences et son attirance au service de Sally pour retrouver le « pistolet ». Embarquement immédiat pour une splendide, instructive et sociale promenade dans New-York, avec pour guide Frank Gonzalez, flic portoricain né dans un taudis du quartier espagnol de Harlem, dont la madeleine de Proust consiste en l'odeur d'urine et de chou incrustée dans sa rue. Il a grandi dans une jungle, avant de réussir par miracle l'examen de sortie de l'école secondaire puis de l'université. A 32 ans, Frank vit toujours chez son étouffante mama, cuisinière hors pair, qu'il doit informer de chacun de ses déplacements ou de tout retard pour manger avant de se signer et de jurer que non, son travail n'est pas dangereux.


Il présente à Sally, Gramercy Park, lui en résume l'histoire, lui parle de la clé qui en interdit l'entrée à tous, à l'exception d'une poignée d'enfants des familles friquées domiciliées alentour. Sally et Frank se rendent ensuite dans une salle de boxe, sur les traces de ganstères que Frank connaît puisqu'ils ont été ses copains d'enfance immigrée et que leurs mamas partagent pauvreté et souvenirs du pays. Puis, ils traversent The Sheep Meadow où ne paissent plus les historiques moutons ; font une halte à l'Hôtel Saint-Regis dont le bar célèbre, La King Cole Room est l'un de ces endroits new-yorkais où une femme ne peut entrer que si elle est escortée d'un homme.


Sally est un roman bref, percutant, social, dont chaque détail réaliste est le reflet de l'humanisme, de l'engagement politique de Howard Fast, qui a été l'un des fondateurs du Mouvement mondial pour la Paix, et acteur de tous les combats émancipateurs et progressistes, au détriment de sa propre liberté.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
-- Avez-vous déjà tué quelqu'un Franck ?
-- Non.
-- Alors, comment savez-vous que, le moment venu, vous serez capable de la faire ? C'est la seule chose que je vois à vous demander. Pour le reste, vous pouvez comptez sur moi. Mais comment le savez-vous ? C'est un tueur. Il sait qu'il peut tuer, mais vous ?
-- Dieu me protège! Je le sais, lui répondit Gonzales. Pas si ma propre vie était en jeu. Mais, pour la vôtre, je suis certain de réussir.
-- Très bien. Allons-y
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En ayant terminé, elle demeura immobile sur son siège à les regarder. Puis elle se mit à pleurer et Rothschild prit la parole.
- Allons, il ne sert à rien de pleurer maintenant, Miss Dillman. Vous nous avez raconté votre histoire. Il s’agit d’y réfléchir et de voir ce que nous pouvons faire.
Gonzalez avait dans sa poche un mouchoir propre, soigneusement plié. Sa mère repassait ses mouchoirs avec l’amour qu’elle eût consacré à une œuvre d’art. Il sortit ce mouchoir propre et le tendit à Sally Dillman. Tout en s’essuyant les yeux, elle murmura :
- S’il vous plaît, pourriez-vous me donner une cigarette ?
Rothschild avança son paquet. Gonzalez remarqua les doigts jaunis de nicotine et s’en voulut de n’avoir pas deviné combien à ce moment-là, elle pouvait avoir besoin de fumer.
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Gonzalez ne put résister à l’envie de déclarer :
- Je crois !
– Ce faisant, il lança un regard belliqueux à Rothschild qui se contenta de hausser les épaules
– Peut-être, poursuivit Gonzalez avec colère, ignorez-vous qu’une jeune femme comme celle-ci n’a qu’à sortir pour louer un pistolet ? Aussi simple que ça ! On loue un tueur comme on louerait un taxi. Eh bien, je vous déclare, moi, dans votre vielle pourrie, c’est possible.
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- S’il vous plaît, pourriez-vous me donner une cigarette ?
Rothschild avança son paquet. Gonzalez remarqua les doigts jaunis de nicotine et s’en voulut de n’avoir pas deviné combien à ce moment-là, elle pouvait avoir besoin de fumer. Pour lui, par principe, il n’appréciait pas de voir fumer les jeunes femmes mais, en raison de ce qu’elle avait traversé, il était prêt à lui pardonner. Lui pardonner ! « Mais qui diable es-tu donc, se demanda-t-il avec colère, pour exiger ou pardonner n’importe quoi ? »
Ayant séché ses yeux, elle les remercia l’un et l’autre, Rothschild pour la cigarette, Gonzalez pour le mouchoir.
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— C’est l’essence même de la boxe. C’est l’essence de ce que, dans ce pays, l’on dénomme « le noble art de l’auto-défense ». C’est un mensonge. La boxe est aussi sale, aussi pourrie, aussi infecte que les courses de taureaux pour lesquelles se passionnent les gens de langue espagnole. Cela me lève le cœur, lorsqu’au cinéma, je vois une course de taureaux et son public passionné et pontifiant – ce peut être un art grand et noble, la boxe aussi d’ailleurs. Mais les seuls qui choisissent cette carrière de boxeurs, ce sont les gosses qui n’ont aucun autre moyen de s’arracher à leur jungle. Les gosses qui sont nés tout au bas de l’échelle. À la vieille époque, les premiers de ces mômes furent Irlandais ; les Juifs les suivirent ; puis vinrent les Italiens, puis les Noirs et, maintenant, ce sont les Portoricains. Et tous deviennent sonnés parce qu’aucun être humain n’a été conçu pour recevoir des coups sur la tête, dans l’estomac, dans les reins et au foie, encore, et encore, et encore. Ce n’est pas pour cela que Dieu a créé l’homme. Dieu n’a pas conçu les gens pour qu’ils deviennent des bourreaux ou des sacs de sable à bourrer de coups. 
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Vidéo de Howard Fast
Bref extrait de Spartacus, de Stanley Kubrick, d'après le livre de Howard Fast
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