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EAN : 9782021476859
384 pages
Seuil (15/04/2021)
3.92/5   31 notes
Résumé :
En l’espace d’un week-end, le quotidien de la ville de Soissons sombre dans le chaos. Les tombes musulmanes de la nécropole dédiée aux soldats de 14-18 sont atrocement profanées et de l’autre côté de la ville, Julia, en convalescence à la suite d’un accident traumatisant, trouve une main sauvagement coupée sur les berges de l’Aisne.
L’adjudant Gomulka, gendarme désabusé et proche de la retraite, se voit confier ces deux enquêtes.

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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Sachez qu'en matière de polar, thriller et autres tueries, j'ai beaucoup moins de recul qu'un Walter PPK et comme je n'apprécie guère les situations glauques, ce qui aggrave mon cas, j'imaginais alors avoir beaucoup de mal à rester constructif.

Contre toute attente, j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman écrit au scalpel qui découpe et décrit avec la même précision chirurgicale les faits, les protagonistes et les victimes en suivant les pointillés de leur vie, de leur caractère et de leur trajectoire :
Ceux du gendarme Gomulka en fin de carrière, fatigué du képi que sa femme quitte d'avoir trop attendu ainsi que ceux de l'ambitieux Lieutenant Delahaye assoiffé de reconnaissance, qui a tout à prouver et à valider, même ses origines. Haïtien à Soissons, questionnements à foison.
Il y a aussi ceux des « Spartiates », un groupuscule d'extrême droite sensé avoir profané la partie musulmane d'un cimetière militaire. C'est une plaie.
Il y a également les pointillés à moitié effacés de Julia, en pleine thérapie, traumatisée par un accident insensé qui l'a laissée déboussolée et dépendante. Ex-DRH abusive et c'est un pléonasme.
On déplore les pointillés désoeuvrés des migrants venus de pays ou il ne pleut que des obus et maintenant parfois des abus, à l'opposé des pointillés acérés des dirigeants d'une clinique psychiatrique spécialisée en addictions et en diverses opérations.
Et enfin, les pointillés de camés paumés dirigés par Karim Safti sans oublier ceux émoussés d'Éric, un milouf revenu d'Afgha avec ses stigmates et d'autres loustics qui ne pourront pas regagner leurs pénates.

Bien sûr, dans ces enquêtes, on découvre des mains arrachés, des corps découpés, une tête de chien tranchée, des hommes égorgés mais c'est malheureusement justifié comme peut l'être la sordide réalité des évènements quand les individus débordent de haine à la recherche du succès, du gain et de la performance dans cette société bouffée par la réussite sans aucune compassion pour « le facteur humain », celui qui nous sonne sans arrêt et à qui on n'ouvre que partiellement et avec parcimonie la porte.

Le souci du détail et la qualité de traitement des sujets abordés ont emporté mon adhésion. Thomas Fecchio à écrit un roman brûlant en s'emparant de thèmes actuels et sensibles qu'il a su exposer avec habilité dans ce polar noir.

Merci à Babelio de m'avoir fait confiance et aux éditions Seuil « Cadre Noir » pour cet envoi.


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Découvert dans le cadre d'une lecture commune, ce roman est plein de bonnes surprises.

L'histoire se déroule à Soissons. Des tombent musulmanes ont été profanées. L'adjudant Gomulka est chargé de l'enquête. Mais malheureusement pour lui, pendant le même week-end, une main est découverte sur les bords de l'Aisne. le lieutenant Delahaye lui est adjoint afin de démêler au plus vite ses 2 affaires qui, très vite, apparaissent liées.

A la lecture du quatrième de couverture, je m'attendais à un roman plus ancré dans l'histoire, avec plus de références à la période, mais cela n'enlève rien à l'histoire, à l'intrigue. Il m'a manqué cependant des éléments de contexte, des descriptifs de décor, des éléments qui me plonge dans l'ambiance.
Les 2 personnages principaux, les 2 flics Gomulka et Delahaye sont des stéréotypes de flics, de ceux qu'on retrouve dans les polars des années passées. Ces flics mal dans leur peau, à la limite du suicide et avec un lourd passé sont pourtant attachants. On s'y attache au fur et à mesure du roman. J'aurai pourtant aimé en savoir un peu plus sur eux. Une description un peu plus approfondie aurait été appréciée.

L'enquête en elle-même est très rythmée, pleine de rebondissements. L'auteur nous ballade tout au long de l'histoire et ce, jusqu'à l'extrême fin. C'est très bien construit, parfaitement bien mené. Les chapitres sont un peu longs à mon goût, même s'ils sont découpés en plusieurs parties. Mais ce découpage est compensé par une écriture parfaite et un style dynamique.
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L'oeuvre d'un psychopathe, des meurtres d'une grande cruauté, et une profanation de tombes datant de la Grande guerre. Tel est le panorama de Julia Laurenson, ex-DRH renommée, revenue à Soissons après un grave accident qui lui laisse une main gauche atrophiée. Elle fait penser tous ses espoirs sur l'hypnose que lui propose la clinique psychiatrique pour l'aider à surmonter sa souffrance. Mais la découverte macabre d'une main coupée, déposée sur les bords de l'eau qui accueille sa promenade post-consultation, va faire basculer son histoire. Dans le même temps, et dans une ville en apparence sans histoire, fleurissent des affiches signées "Charlie Martel", assénant "L'invasion s'arrête ici" ; les tombes musulmanes de la nécropole sont saccagées et la haine retire son masque.
L'heure a sonné, celle de mourir comme un chien...
Le cadre est impitoyable, les scènes atroces, et Thomas Fecchio taille au scalpel une société désabusée et désarticulée.
Les personnages s'imposent au lecteur avec l'évidence qui nous rattrape comme la rencontre d'un ami qui vous conterait son dernier séjour dans le fantastique et cruel monde réel. Les flics ont la nostalgie d'un RJ Ellory et la couleur d'un film de Brian de Palma, et les anti-heros font la loi.
Thomas Fecchio est un auteur qui vous donne cette impression, implacable, d'entrer dans votre univers avec fracas et de rester à jamais celui qui vous fait entrer dans l'horreur avec brusquerie, vous tirant par l'envie. Et ne lâchant plus votre main.
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Les premiers moments du roman, m'ont tout de suite fait comprendre que j'aimerai cette histoire. Une impression de lire du Nicolas Lebel, ma belle découverte dans ce genre, c'est vous dire la qualité de cet auteur alors. Des personnages charismatiques, une enquête qui part dans tous les sens, très addictive et qui réserve pas mal de surprises.

L'ambiance est posée d'emblée lorsque, à peu près au même moment, un carré musulman d'un cimetière dédié à la 1ere guerre mondiale est profané, et qu'à l'autre bout de la ville de Soissons, on trouve une main découpée au bord d'un cours d'eau. Rapidement, Julia Laurenson qui a trouvé la main, semble suspecte, au vu de nombreuses caractéristiques de son passé et vécu. L'enquête est menée par un duo de policiers, loin d'être lisses. J'aime ce genre de personnages, cabossés par la vie et qui donne beaucoup de relief à l'intrigue.

Une intrigue, qui justement va nous mener vers de multiples pistes, entre concurrence professionnelle ou groupes d'extrême droite (Un mal qui ronge la société, et dans mon bassin sinistré, tout comme dans le Soissons du roman, ce poison nationaliste est bien trop présent). Les scènes fortes et assez dures se succèdent, l'ambiance est pesante et noire, mais reste largement supportable pour moi qui n'apprécie pas les thrillers trop « hard ».

Un roman difficile à reposer une fois que l'on a mis un pied à Soissons pour résoudre cette enquête. J'ai trouvé l'écriture très visuelle, avec un rythme intense. Je ne fus donc pas étonnée après ma lecture de constater que l'auteur est également scénariste, et qu'il a contribué notamment à quelques épisodes de la série Candice Renoir si j'ai bien compris.
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Polar à l'ancienne mais avec des ingrédients bien d'aujourd'hui . Prenez un vieux gendarme dont le couple va à l'éclatement et qui attend sa pension dans une petite ville de province, joignez-lui un jeune gendarme ambitieux qui rêve d'un coup d'éclat qui fera de lui un héros et ajoutez-y une ex directrice de ressource humaine bien dure souffrant dans sa chair et son âme et le tout baignant dans un trafic de migrants et surtout de meurtres particulièrement sanglants dans cette petite ville de province où il ne se passe jamais rien et vous obtenez un récit détonnant.
Thomas Fecchio mène son récit tambours battant, sans temps mort et dans une structure qui laisse penser à plusieurs solutions avant d'arriver au final qu'il a choisi.
Quelques longueurs et quelques incohérences ici et là n'empêchent pas de prendre beaucoup de plaisir à suivre cette enquête et de s'attacher aux personnages .
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Donnez à quelqu'un un petit pouvoir sur les autres, vous créez un monstre.
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l devait se rendre à l’évidence, il n’avait pas d’argent et plus de papiers, il avait besoin d’aide. Dans cette situation, il n’y avait qu’une personne sur qui il pouvait compter. Mais impossible de se présenter devant elle ainsi. Elle appellerait à coup sûr la police si elle le voyait avec ses vêtements couverts de rouge. Il ne pourrait pas lui en vouloir, n’importe qui ferait de même. Il devait se changer. Comme ça elle ne lui poserait pas de questions. Mais où trouverait-il des vêtements propres à cette heure de la journée ?
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Quelques heures plus tard, les membres liés par du fil barbelé il hurlait qu’il avait compris et qu’il promettait de partir sans se retourner. Il était trop tard, le fantôme s’avançait vers lui avec une longue lame effilée. Quand il la sentit plonger dans sa chair jusqu’à buter sur un os qu’impitoyablement elle commença à scier, il sut qu’une fois de plus il s’était trompé. Il aurait dû comprendre que c’était bel et bien le dernier avertissement.
Et quitter la ville.
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– T’aurais pas dû leur dire qu’on servait à rien, lâcha Benoît une fois qu’ils furent remontés en voiture.
Beaucoup de choses chez ce gosse énervaient profondément Gomulka, de sa façon de bomber le torse à ses cheveux blonds coupés en une brosse durcie au gel, mais le pire était sa manière de parler d’évidence.
– C’est ce que je pense. Et dans ce genre d’affaires, c’est la réalité, répondit placidement Gomulka. Tu verras ça à la longue.
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Des bandes venues de la région parisienne sillonnaient la campagne du sud de la Picardie et pillaient les maisons dont les propriétaires étaient absents. Un coup de sonnette pour vérifier que la demeure était vide et ils la ratissaient en moins de quinze minutes, volant objets high-tech, cash et bijoux. La gendarmerie, qui mettait en moyenne trente minutes à intervenir, était battue à la course. Quand elle essayait d’intervenir.
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Vidéo de Thomas Fecchio
L'heure des chiens - Thomas Fecchio - LTL # 192
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