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EAN : 9782823610161
752 pages
Editions de l'Olivier (28/09/2017)
3.57/5   140 notes
Résumé :
Jacob et Julia Bloch vivent à Washington (D.C.) avec leurs trois enfants. Derrière la façade rassurante qu’offre cette famille juive typiquement américaine , une crise majeure se prépare. Elle éclate lorsque Sam, le fils aîné, se fait expulser du lycée, et que son père est surpris en train d’envoyer des textos pornographiques à une inconnue. D’autres secousses vont suivre, menaçant les Bloch d’une dislocation définitive. Pendant ce temps, au Proche-Orient, un c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Jonathan Safran Foer est un phénomène. Tout est illuminé, son premier roman écrit à l'âge de vingt-cinq ans, m'avait enthousiasmé. J'avais apprécié son imagination, quelques années plus tard, dans Extrêmement fort et incroyablement près. Après dix ans de silence « romanesque », voici donc, sinon JSF lui-même, du moins son double, Jacob, personnage central de Me voici, un ouvrage qui entremêle un feuilleton familial, une fiction géopolitique et des réflexions spirituelles et morales.

Le centre de gravité de l'ouvrage est le couple formé par Jacob et Julia, des bobos aisés de Washington, juifs, quadragénaires, mariés depuis seize ans. Malgré leur complicité attentive dans la tenue quotidienne de leur foyer et dans l'éducation de leurs trois garçons, ou à cause de cette complicité attentive, ils ont laissé leur intimité de couple se désagréger. Un constat d'ensemble qui justifie de se séparer, dit l'un ; qui justifie de rester ensemble, aurait pu dire l'autre, ...mais qui ne le dit pas !

L'auteur, qui parle d'expérience, s'étend sur le risque qui guette le couple, lorsque l'un ferme une part de soi au regard de l'autre, tout en oubliant ce qui compte pour l'autre. Les enfants, fins observateurs, ne font pas de cadeaux. En bon Juif ashkénaze américain à la Woody Allen, Jacob, dans sa manie de tout intellectualiser, a du mal à ne pas perdre pied dans ce tourbillon de casse-tête familiaux.

Comme si ses problèmes familiaux ne suffisaient pas, Jacob apprend qu'un séisme de grande ampleur a frappé le Moyen Orient, provoquant des dégâts considérables en Israël et dans sa périphérie. Une catastrophe qui va rallumer les hostilités entre Israël et toute la région. Dans un discours glaçant, l'Ayatollah appelle à la destruction de l'entité sioniste et à la mort de tous les Juifs sur la planète. Comment doit réagir un Juif américain non-croyant dont la pratique religieuse se limite à des traditions minimales ? Jacob s'interroge sur ce qui constitue l'âme juive et l'âme d'Israël. Les controverses ne manquent pas en famille, d'autant plus que des cousins israéliens sont de passage.

La dramaturgie des événements maintient le lecteur en haleine jusqu'à la fin. Jacob et Julia divorceront ils vraiment ? Israël sera-t-il vraiment rayé de la carte ?

Pages hilarantes et pages émouvantes se succèdent, quand elles ne sont pas à la fois hilarantes et émouvantes, comme celles des obsèques où un jeune rabbin débutant, chaussé de baskets aux lacets dénoués, réunit croyants et non-croyants – et le lecteur ! – par le rire et par les larmes. D'autres pages sont en revanche anxiogènes, voire carrément angoissantes.

La lecture est par moment ardue, tant l'inspiration de l'auteur est foisonnante. C'est le cas des premières pages, préfiguration énigmatique de l'ensemble, à relire absolument après la fin du livre. Les sept cent cinquante pages sont ventilées en une centaine de séquences, toutes titrées, dont la taille va de trois lignes à quarante pages ! Une structure originale qui aère la lecture. On peut déplorer quelques longueurs, quelques passages inutiles, quelques invraisemblances, aussi. La maturité et la sagacité des enfants, notamment, ne me paraissent pas correspondre à leur âge. Mais dans leurs échanges avec leurs parents, la pertinence et la drôlerie de leurs propos sont proprement irrésistibles.

L'ouvrage alterne narrations et dialogues, dont certains, réduits à des répliques très brèves à l'emporte-pièce, s'étendent sur plusieurs pages. Cela donne une lecture vive, dynamique, mais plus complexe lorsque les enfants dialoguent dans des univers virtuels... L'écriture est pleinement maîtrisée, en tout cas dans sa traduction française, à la syntaxe parfaite. le texte est fluide, empreint d'un ton plutôt badin, grâce à l'emploi de quelques mots et expressions du langage de tous les jours.

L'analyse et l'écriture sont suffisamment précises, pour qu'on découvre dans Jacob ce que l'on trouve aussi dans les personnages joués à l'écran par Woody Allen ; la petite faille qui pourrait nous déchirer, quand nous voudrions n'être ni totalement d'un côté, ni totalement de l'autre, et que nous craignons qu'il n'existe rien entre les deux.

« Me voici » ou « me voici pas » ? On trouve la seconde formule en titre de plusieurs séquences. Elle reflète le caractère de Jacob, un homme protégé par sa pusillanimité, doutant de tout, y compris de lui-même, et donc dans l'incapacité de lâcher : « me voici ! », tel Abraham choisissant de marquer ainsi sa confiance absolue en son Créateur.

Me revoici, pour ma part, enthousiasmé à nouveau par Jonathan Safran Foer. Un enthousiasme qui est peut-être juste celui d'un homme, juif ashkénaze, non-croyant, marié depuis suffisamment longtemps pour croire avoir déjoué les risques qui auraient pu menacer son couple. Qu'inspirera ce livre à un lecteur différent de moi ? Qu'inspirera à une lectrice le personnage de Julia et son face-à-face avec le personnage de Jacob ? Ce n'est pas moi qui donnerai la réponse.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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A partir d'un schéma de départ assez simple, une famille juive new-yorkaise empêtrée dans ses soucis ordinaires, Jonathan Safran Foer nous entraine dans un récit foisonnant avec un parallèle net entre les failles qui menacent l'équilibre fragile d'une vie de couple, et le drame qui couve en Israël et qui se révélera différent de ce que laissaient supposer les prédictions.

Les thèmes abordés ont le temps d'être développés , au long des 740 pages du roman, mais pas de panique, l'ensemble reste facile à parcourir même si parfois l'on peut s'égarer, un peu comme dans une réunion de famille où l'on vous présente 15 cousins inconnus en un quart d'heure. La solution, se dire que ceux des personnages qui comptent sauront se manifester à nouveau pour signifier leur importance.

Ce qui rend la tâche facile, c'est la légèreté du style et la présence récurrente de l'humour, en particulier dans les dialogues, avec des échanges fulgurants entre les personnages, les saillies les plus affutées émanant bien sûr du narrateur, double à peine déguisé de l'auteur.

Les crises qui constituent la trame de fond du roman permettent à l'auteur d'aborder de multiples thèmes, la famille, et les affres de l'éducation, dont les aléas constituent si l'on n'y prend garde le meilleur moyen de  détruire le couple, de la place de la religion quand on n'est pas croyant et que la pratique se réduit aux rituels qui permettent de réunir la famille élargie en recréant un semblant de cohésion. le tout sur un fond de fiction géopolitique parfois un peu lourd.

Tout repose sur la personnalité singulière, drôle, excentrique, fantasque, sans doute profondément angoissée du narrateur, et qui ressemble comme un frère à Woody Allen, dans ses questionnements ironiques et spirituels, à la fois attachant et irritant.

Le roman laisse une impression de sincérité dans le propos, qui évite la fausse pudeur, et ne fait pas l'impasse de ses zones d'ombre. comme l'annonce le titre Me voici, avec ses forces et ses faiblesses, ses moments de grâce et ses échecs .

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Titre : Me voici
Auteur : Jonathan Safran Foer
Editeur : Editions de l'olivier
Année : 2017
Résumé : Julia et Jacob Bloch vivent avec leurs trois enfants à Washington. Malgré les apparences cette famille juive est au bord de l'explosion, Sam le fils ainé vient de se faire expulser du lycée et Julia trouve des SMS salaces sur le portable de son époux. Pendant ce temps au proche-orient, un terrible tremblement de terre menace directement l'existence de l'état d'Israël.
Mon humble avis : Jonathan Safran Foer, ce nom m'évoque plusieurs qualificatifs : brillant, génial, original, drôle, surdoué. Foer fait partie du cercle très restreint des auteurs immédiatement reconnaissables, ceux qui bouleversent les codes, qui inventent et ouvrent des pistes. La lecture de tout est illuminé et surtout du sublime extrêmement fort et incroyablement près fut pour votre humble serviteur une expérience unique, troublante et inoubliable, c'est dire si j'attendais avec impatience le nouveau roman de cet écrivain américain. Les premières chroniques, premiers avis de blogueurs ou journalistes étaient plutôt mitigés voir négatifs, peu m'importait ! Après cinq années d'attente j'avais enfin dans les mains le dernier pavé de Jonathan Safran Foer ! Je me lançais donc dans cette lecture sans d'autres a priori que le souvenir émerveillé des lectures précédentes du génie natif de Washington. Et puis les premières pages, le plaisir de retrouver son humour, ses dialogues ciselés , cette tendresse mais aussi ce désespoir si caractéristiques de l'oeuvre de Foer. Me voici est un roman fourre-tout (dans le bon sens du terme), à l'image de toutes ses oeuvres, les thèmes abordés sont nombreux : décrépitude du couple, perte des idéaux, judéité, morale, filiation, héritage, frustration. Une fois de plus la structure du roman n'est pas linéaire et la virtuosité de Foer et sa grande précision font de cette oeuvre un objet étrange, attachant et libre. Et pourtant….Pourtant malgré cet attachement, malgré mon enthousiasme au départ j'ai l'impression d'être passé complètement à côté de ce nouvel opus. Les raisons ? Des dialogues interminables parfois drôles mais souvent pesants et abscons, l'impression tenace que le roman va enfin démarrer au prochain chapitre ce qui n'arrive jamais, le sentiment que Foer se caricature, qu'il se répète à l'infini, que ce roman est une boucle dont le seul but de l'auteur est de montrer au monde à quel point il est génial, unique. Contre toute attente me voici est un texte qui m'a souvent ennuyé, irrité parfois, ébloui quelquefois, un roman bouillonnant et complexe surement largement autobiographique ( Foer était lui-même en plein divorce lors de sa rédaction ). Peut-être suis-je passé à côté de ce texte par manque d'acuité, peut-être que la marche était trop haute cette fois-ci et que d'autres lecteurs sauront tirés la quintessence de cette oeuvre ambitieuse et mordante. Cela n'a pas été mon cas et je suis le premier à le regretter, croyez moi .
J'achète ? : Malheureusement non. Par contre si tu n'as pas encore lu les précédents romans de Foer je te conseille vivement de t'y mettre car cet homme est un pur génie. Surement le plus doué de sa génération.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Bonjour a toutes et à tous.
Votre serviteur est heureux de vous retrouver.
J'espère que tout va bien pour chacun et chacune d'entre vous.
Votre serviteur se fait rare ici pour des raisons personnelles, mais ce site demeure l'un de mes préférés.

Aujourd'hui nous allons parler d'un ouvrage qui fait débat depuis sa sortie, et Babelio n'échappe pas a ce débat, et c'est tant mieux.

Safran Foer n'avait pas publié de romans depuis longtemps, et il est revenu avec un opus inclassable....

Inclassable, car d'une telle richesse que l'on ne peut le classifier dans un style ou un autre.
"Me voici " est une oeuvre "monde", et donc par la même, il est impossible de la mettre dans une case....

Commençons par le style.
Safran Foer adopte ici un style assez frontal, direct, tout sauf simpliste, mariant avec brio les dialogues et les longues plages introspectives...
C'est une orme stylistique rarement employée, que votre serviteur apprécie beaucoup.
Cet interêt vient du fait que cette forme permet de faire ressortir l'urgence d'un propos, tout en creusant celui ci, évitant de survoler et donc de passer a travers des éléments cruciaux pour l'intrigue ...
Cette forme permet également de developper une psyché propre a chaque personnages, qui acquierent ainsi une épaisseur qui les rends crédibles.
Nombre de romans perdent de vue l'épaisseur des personnages et donc leur crédibilité, au profit d'une efficacité bien souvent mortelle pour l'intérêt du roman.
Safran Foer mise sur la capacité du lecteur à s'adapter a ces changements de style soudain, ce qui s'avère un compliment pour le lecteur a qui il dis "je te fais confiance, je sais que tu saura faire preuve d'adaptation a ce que je te propose" .
Qui plus est, ce choix s'avère jubilatoire, car il n'y a ainsi aucune lassitude, l'esprit est toujours en éveil.
Le vocabulaire proposé ici étant d'un niveau soutenu, le lecteur enrichit son champ lexical, et ressort plus "savant " de cette expérience.

Car oui, il s'agit d'une expérience dans le cas présent.

Tout d'abord, il faut se fâire à l'idée que l'on pars dans un livre conséquent, dans lequel, Il n'y a aucun suspense, aucun super flic, aucun monstre, aucun super héros, juste des humains lambdas ....
Cela ne peut que surprendre les amateurs d'intrigues aux rebondissements nombreux, et incredibles, Safran Foer ne veut pas de cela et le fâit clairement comprendre....

Son propos s'attache à des humains lambdas, une famille en l'occurence, dont Il disséque les rapports, plongeant au coeur même de cette cellule, étudiant de maniere naturaliste les comportements, les idées, ect....
Si l'on devait établir un comparatif avec un cinéaste pour décrire le sentiment qui prédomine à la lecture de cet opus, ce ne peut pourrait être que Bergman et Ceylan.
A l'image de ces maîtres venus de Suède et de Turquie, Safran Foer dépouille totalement son propos, élaguant au maximum le superflu pour aboutir à la représentation de l'âme humaine dans toute sa complexité et sa beauté ....
Sa beauté, car au fond, le propos ici, réhabilite l'humain lambda, celui que nombre d'entre nous fuient pour le refuge non sensique de la fiction fantaisiste, dans laquelle l'humain lambda est remplacé par des des imageries délirantes destinées à donner un miroir trompeur au lecteur relativement à sa propre condition d'être humain....
Safran Foer, à l'image de Frantzen ou Zadie Smith, veut nous parler d'humains, dans un monde rempli d'humains, avec leurs qualités et leurs defauts, avec leur zone d'ombre, et leurs secrets inavouables ...
En incluant une dose d'humour corrosif, il nous fait rire aux larmes....
Nombre de dialogues sont ainsi d'un humour féroce , mais intelligent et d'une drôlerie imparable....
Je pense surtout aux dialogues entre les parents et leurs enfants, ou entre le père et le grand père ....
Et d'un coup, d'un claquement de doigt, il nous prends à la gorge, avec des réflexions introspectives, des remises en question, ce qui est la preuve d'un romancier au sommet de son art....
Certains passages m'ont ainsi mis la larme a l'oeil, comme un certain échange entre Sam et Billie...
Les enfants sont ici d'une importance capitale, apportant chacun une réflexion sur le devenir des parents face a des enfants de plus en plus intelligents, doués, devant lesquels les parents sont débordes....
C'est un hommage aux parents qui donnent l'exemple en lisant, en s'instruisant, ce qui ne peut que faire évoluer les enfants....
Ce que Safran Foer démontre c'est qu'une éducation au contact de la culture, conduira l'enfant a une maturité d'esprit précoce, a des questionnements existentiels, ce qui conduira plus tard a un rejet viscéral de l'imbécilité régressive d'un Trump par exemple ....
Parmi d'autres qualités indéniables de cet opus, l'on ne peut nier que Safran Foer nous offre un pamphlet anti Trump, nous démontrant que les USA sont toujours vivants, que la culture y est toujours presente, et que Trump n'a pas detruit tout les espoirs d'un lendemain ou la culture vaincra ....
Cette oeuvre, c'est une plongée introspective au coeur d'une cellule familiale, c'est une reflexion sur le non dis qui detruit un couple, c'est l'affrontement entre deux conceptions de l'existence : l'une rationnelle et adulte représentée par Julia, l'autre plus instable, immature, puérile même représentée par Jacob et son père.
On peut y voir également une réflexion sur l'erreur de parcours, sur le danger de la méconnaissance de ceux avec qui l'ont vis au quotidien, sur le rejet de soi et le besoin d'amour qui en résulte, sur l'identité que l'on pense se forger, en reniant souvent la vraie, par peur de ce que qu'elle peut montrer comme visage ...

J'emploie rarement le terme "monument " pour une oeuvre culturelle, mais comme pour l'oeuvre de Bergman ou de Ceylan, comme pour nombre d'oeuvres de Philip Roth, je ne peux que reconnaître que Safran Foer nous offre içi un monument de la Litterature contemporaine, une oeuvre somme, une oeuvre monde, qui ausculte l'humain comme rarement ce fut le cas, qui nous remets en question, qui nous fait grandir, oui, selon moi, Safran Foer nous a offert un monument de la litterature, le genre d'oeuvres qui marquent à vie le lecteur ....

Merci pour votre attention, portez vous bien et lisez des livres .
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« Me voici » sorti à l'automne dernier était très attendu par tous les fans de Jonathan Safran Foer. En quinze ans, Jonathan Safran Foer n'aura produit que trois romans " dont Tout est illuminé », ou le best seller sur le 11 septembre « Incroyablement fort et extrêmement près" complétés d'un essai qui a fait pas mal de bruits sur la surconsommation de la viande animale.

Ce pavé de 750 pages est un roman tragi comique qui est l'oeuvre d'un écrivain en crise, qui a traversé l'explosion de son couple et son divorce d'avec la romancière Nicole Krauss et on peut facilement retrouver dans le couple Julia-Jacob au bord de la rupture une partie autobiographique évidente.

"Eparpillés parmi les décombres, se trouvaient les fragments du vitrail de son Présent juif, chaque tesson illuminé par la destruction."

Les Bloch semblent constituer une famille juive américaine typique et plutôt soudée jusqu'au jour où Sam, le fîls aîné âgé de 13 ans, est renvoyé du collège pour avoir écrit un chapelet d'injures racistes, et où Jacob, le père, est surpris en train d'échanger des textos pornographiques avec une inconnue, deux micro événements a priori, mais qui vont tout faire basculer dans la vie de Jacob.

De ce roman fleuve qui sonde avec fougue les difficultés de la vie de couple, mais aussi celles d'être père, d'être fils, et la relation au judaïsme dans notre société actuelle, on notera avant tout la qualité exceptionnelle des dialogues et la virtuosité de certains passages.


Une oeuvre très brilante, traversée, on l'imagine par une vraie sincèrité, mais qui a le défaut d'être parfois aussi agaçante, foutraque et boursouflée car elle donne l'impression de partir dans tous les sens, surtout dans sa seconde partie, un peu trop absurde et qui se teinte de géopolitique dont on a du mal à comprendre tous les tenants et aboutissants.

Bref, une oeuvre aussi foisonnante que roborative qui pourra autant rendre béats d'admirations les uns qu'en laisser d'autre sur le bas côté.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (9)
Culturebox
15 décembre 2017
"Me voici", troisième roman de Jonathan Safran Foer (auteur rare), raconte l'histoire d'une famille juive américaine se désagrégeant en même temps qu'une catastrophe naturelle menace d'anéantir Israël. Un roman brillant et drôle, qui d'un point microscopique réussit à embrasser le monde.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
13 novembre 2017
Un roman brillant et drôle, qui d'un point microscopique réussit à embrasser le monde.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
08 novembre 2017
Jonathan Safran Foer revient avec son troisième roman, Me voici, le récit d'un couple qui se délite sur fond de crise d'identité personnelle et planétaire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
06 novembre 2017
Après les brillants Tout est illuminé et Extrêmement fort et incroyablement près, l’écrivain américain Jonathan Safran Foer signe son grand retour aux romans avec Me voici.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaCroix
02 novembre 2017
Jonathan Safran Foer, écrivain new-yorkais très en vogue, explore la transmission père-fils sur quatre générations dans l’intimité d’une famille juive sur le point d’exploser.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
20 octobre 2017
Une famille de Juifs américains en voie d'explosion. Un roman drôle et décapant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
10 octobre 2017
C’est une brique comme les aiment souvent les romanciers américains, un roman-monde, une somme étourdissante, que nous offre Jonathan Safran Foer, auteur de trois romans seulement en quinze ans.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
28 septembre 2017
L’Américain compte parmi les écrivains rares  : trois romans en quinze ans. Question de méthode : il accumule lentement sa matière littéraire. « Me voici », qui traite d’un sujet douloureux, le divorce, réclamait qu’il soit « prêt ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
07 septembre 2017
C'est une véritable brique que nous propose Foer, dans la pure tradition des grands romans américains. L'histoire de Jacob et Julia Bloch, un couple installé à Washington avec ses trois enfants, qui traverseront une crise familiale sur fond de conflit international.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants veulent vivre le bras relié à une perf de Ben and Jerry's fondue et le cerveau trempé dans une cuve pleine de sperme de Steve Jobs. Etre un bon parent n'a rien à voir avec la satisfaction des desiderata de tes enfants.
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Julia alourdissait tout, créant de la place pour exprimer toute émotion intime, engageant une conversation approfondie sur la moindre remarque, vantant perpétuellement la valeur de la tristesse. Jacob avait l’impression que la plupart de leurs soucis n’en étaient pas et que ceux qui en étaient pouvaient être traités par le divertissement, la nourriture, l’exercice physique ou le passage du temps. Julia voulait toujours donner à l’existence des enfants un soupçon de gravité : sorties culturelles, voyages à l’étranger, films en noir et blanc. Jacob ne voyait rien de mal – il y voyait même de grands avantages – à leur proposer des activités plus espiègles, plus bêbêtes : parc aquatique, matchs de base-ball, mauvais films de superhéros, qui leur donnaient beaucoup de plaisir. Pour elle, l’enfance était une période de formation de l’âme. Pour lui, c’était le seul moment de la vie où l’on pouvait se sentir en sécurité et heureux. Chacun voyait la myriade de défauts et l’absolue nécessité de la conception de l’autre. (p. 415)
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Ils étaient enfants et petits-enfants d'immigrés, de .survivants .Ils se définissaient par la flagrance de leur faiblesse, et ils en étaient fiers. Et pourtant ,ils se laissaient griser par le muscle. Pas au sens littéral-ils trouvaient ça louche ,ridicule, pitoyable. Non, ils étaient surexcités par la mise en pratique musculaire d'idées nées du cerveau des juifs; les Macchabées se glissant sous des éléphants grecs en armure pour poignarder leur ventre tendre; les missions du Mossad dont les chances de réussite ,les moyens et les résultats relevaient de la magie; les virus informatiques prodigieusement compliqués et intelligents qu'ils ne pouvaient qu'être développés par des Juifs, mais sans jamais les trahir. Tu crois que tu peux déconner avec nous le monde ? Tu crois que tu peux faire de nous ce que tu veux ? Tu peux .Mais le cerveau est plus fort que le muscle comme la feuille est plus forte que la pierre ,et on va te donner une leçon; on va s'installer à nos bureaux et on sera les derniers debout.
.
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Ces derniers mois, les habitudes alimentaires de Benjy s'étaient orientées vers ce qu'on pourrait appeler des aliments non aboutis : légumes surgelés (consommés avant d'avoir décongelé), flocons d'avoine crus, nouilles japonaises crues, pâte à tarte et quinoa crus, macaronis crus saupoudrés de fromage en poudre non reconstitué. Jacob et Julia se contentaient de modifier la liste des courses, préférant ne pas aborder le sujet ; ils redoutaient la portée psychologique d'une telle initiative.

p. 38
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"Eparpillés parmi les décombres, se trouvaient les fragments du vitrails de son Présent juif, chaque tesson illuminé par la destruction."
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Videos de Jonathan Safran Foer (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jonathan Safran Foer
Dans ce nouvel épisode, nous allons parler d'engagement, et de comment l'écriture peut servir une cause. Notre invité : le journaliste Hugo Clément. Après avoir travaillé pour le Petit Journal, Quotidien et Konbini, il a rejoint la rédaction de France Télévisions en 2019. Spécialisé dans l'environnement, il présente l'émission documentaire "Sur le Front". Ardent défenseur du bien-être animal, il est également très actif sur les réseaux sociaux.
En 2019, son premier livre Comment j'ai arrêté de manger les animaux évoquait la transition qui l'a amené à devenir végétarien. Son deuxième livre, Journal de Guerre écologique, paru chez Fayard en 2020, vient de sortir en poche. Il y raconte ses enquêtes coups de poing menées sur le terrain, au plus proche de ceux qui agissent en faveur de la protection de la planète.
Juste après cet entretien, nous retrouverons notre libraire Romain, pour quelques conseils de lecture... engagés, à n'en pas douter !
Bibliographie :
- Comment j'ai arrêté de manger les animaux, de Hugo Clément (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192327-comment-j-ai-arrete-de-manger-les-animaux-hugo-clement-points
- Journal de guerre écologique de Hugo Clément (éd. Fayard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17443037-journal-de-guerre-ecologique-pourquoi-je-suis--hugo-clement-fayard
- Faut-il manger les animaux, de Jonathan Safran Foer (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/2015320-faut-il-manger-les-animaux--jonathan-safran-foer-points
- le Tour de Gaule d'Astérix, de René Goscinny et Albert Uderzo (éd. Hachette) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16049-une-aventure-d-asterix-5-asterix-le-tour-de--rene-goscinny-albert-uderzo-hachette-asterix
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