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EAN : 9782738490827
242 pages
Editions L'Harmattan (30/11/-1)
4.25/5   2 notes
Résumé :
La civilisation occidentale a choisi depuis le Moyen Age de concevoir l'être humain selon un paradigme dualiste : le physique \ le psychique, le corporel \ le mental. Mais l'humanité connaît aussi un fameux paradigme anthropologique ternaire : "Corps, âme, esprit" qui en Orient marque profondement l'hindouisme, le bouddhisme, le taoisme et qu'en Occident joua un grand rôle dans le christianisme ancien. Dix essais ici permettent de mieux le penser, mieux l'explorer.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après avoir lu « Corps, Âme, Esprit » de ce même monsieur Fromaget, écrit en 1990, j'ai voulu comprendre et suivre comment sa pensée et ses recherches avaient évolué depuis. D'où ce deuxième livre 10 Essais (2001) que je viens de terminer et je commence La drachme Perdue (2010).
En matière d'anthropologie (qui cherche à cherche à « penser et comprendre l'unité de la personne humaine à travers la diversité des cultures ») je connaissais surtout Claude Levis Strauss, Georges Balandier, Durkheim et quelques autres. Tous, construisez une personne humaine à deux dimensions Corps et âme (psyché), rien sur l'émerveillement gratuit, sur les joies intérieures sans raison, sur les « hasards miraculeux » de la vie que tous nous rencontrons tous à un moment en tant que personne humaine.
Et voilà quelqu'un qui nous dis que la personne humaine, ne s'est pas toujours pensé en deux dimensions. Une grande partie et depuis longtemps elle se pense en 3 dimensions (corps âme) ** Esprit, qui intègre alors quelque chose de plus riche (certaines cultures en conçoivent, une tribu de Burkina Faso à même jusqu'à 9 dimensions).
Ce deuxième opus rapportant 10 petits essais affine la pensée et l'enrichie d'exemple et m'a amené à être plus attentifs au monde, au Cosmos. Pour ma part étant de culture chrétienne et catholique cela m'a ramené au coeur de l'église. C'est mon chemin et en aucune façon je ne l'imposerais à quiconque. Être Musulman, Bouddhiste, Shinto, Hindou, (Protestant, Orthodoxe et Copte sont chrétiens) et même « Athée tolérant en questionnement », apporte la même richesse et sont nourris par le même désir d'ouvrir cette porte intérieure nous plongeant au cours de nous, que les chrétiens appellent Esprit saint.
Ces essais ont eu sur moi une force agissante que je remercie. Je vous invite à le lire et à choisir votre propre voie.
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Livre très intéressant, l'auteur est capable d'expliquer des idées complexes simplement.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'homme ne naît pas une fois, comme l'affirme le dualisme, mais deux fois. Tout au moins, il le peut. La première naissance est la naissance naturelle : elle correspond au moment où le corps du petit d'homme se sépare du corps de sa mère. Cette première naissance, accompagnée de l'éducation dispensée par la famille et la société, accouche d'un homme duel, seulement corps et âme, ne connaissant que deux ordres de réalité et apte seulement à explorer ces deux ordres. Les premiers chrétiens présentaient cet homme comme seulement né de la femme, seulement né de la chair. Mais en fait, à ce stade, cet homme usurpe son nom. Car, pour devenir un homme accompli, achevé, il est nécessaire de naître une deuxième fois. Sur ce point toutes les grandes traditions religieuses sont unanimes. Suivant les latitudes et les longitudes, cette deuxième naissance sera nommée différemment - conversion, éveil, métanoïa, épistrophe, époptie, libération....- mais sa logique fondamentale demeure, croyons-nous la même. Elle est celle d'une métamorphose qui libère le papillon de sa chrysalide, l'homme essentiel de son apparence circonstancielle, l'homme achevé de sa personne. L'être ainsi libéré est semblable à l'imago des insectes. Il est l'homme que saint Paul qualifie de céleste, nouveau, spirituel ou intérieur. Ceci pour le distinguer du premier homme terrestre, ancien, psychique ou extérieur.
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On se souviendra aussi que la relation normale au corps est une relation d'avoir et non pas d'être [...] "J'ai un corps" et non pas : "je suis un corps" [...]
Nous voici donc à nouveau devant l'âme. Qu'en est-il ? Rares sont les mots dont la signification originelle ne soit engluée dans un pathos aussi fade, collant et déplaisant. Ce qui est regrettable, car cette signification est en tout point essentielle. Ame vient du latin anima. elle est donc ce par quoi l'être est animé. Elle est cet ensemble de fonctions, ou de facultés, faisant qu'un être est en vie et donc, tout d'abord, "respire". L’équivalent grec du mot anima est psyché, d’où vient le terme psychisme.
[...]
Tels sont brièvement esquissés, ce corps et cette âme qui, du dualisme que nous cherchons à comprendre sont les pièces maitresses. Tout deux sont rigoureusement inséparables, car il n'existe en ce monde pas plus d'âme sans corps que de corps vivant sans âme. Ils composent une entité indivisible que l'on nomme justement pour cela individu.
[...]
Ce dualisme ne date pas d'hier. On en repère les prémices dès la Grèce antique. Toutefois, il ne se généralise vraiment qu'à partir du XIIIe siècle et plus particulièrement à partir de la renaissance. L'homme vu par Montaigne (1533-1592) n'est plus que corps et âme.
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Sur le plan de la maitrise des facultés psychiques, il importe au plus haut point d'apprendre à l'enfant à équilibrer émissivité et réceptivité. Il n'y a là rien de spontané. L'éducation dualiste occidentale, pour sa part, suscite une véritable incontinence de la pensée, laquelle, sans cesse et toujours, émet des idées, des raisonnements, des projets, des affirmations... au lieu de se taire et de laisser l'âme(*) paisiblement recevoir ce que le monde lui donne à gouter par l'intermédiaire des différents canaux sensoriels. "On ne peut simultanément penser et sentir".

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(*) Dans l'anthropologie tripartite l’âme est la partie psychique et pas ce qui relève de la spiritualité, l'esprit !
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Ce que je résume d'ordinaire en disant : "les images anthropologiques primordiales ne décrivent pas l'homme tel qu'il est, mais elles font l'homme tel qu'elles le décrivent". Être conscient de cette dialectique revient, me semble-t-il, dans la connaissance de l'humain, à avoir fait un grand pas.
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Je ne veux ici m'étendre sur la phénoménologie de l'esprit. Mais sachons que si l'esprit est pour l’âme une pure merveille - et il l'est - le plus fréquent est justement qu'il commence à se manifester à l'âme à travers l’expérience de l'émerveillement.
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