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EAN : 9782707314680
92 pages
Editions de Minuit (23/02/1999)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Une femme et un homme. C’est tout simple. La femme doit remplacer la cartouche de son stylo. L’homme, lui, doit se rendre chez un vieil ami. Donc tout les sépare. Ils ont pourtant quelque chose en commun. Le métro. "Ça commence quelque part dans la banlieue sud. On prend ensuite le RER, ligne B, vers la capitale. À Denfert-Rochereau, on emprunte la correspondance avec le métro, direction Étoile. Arrêt à Trocadéro. On s’avance alors jusqu’à un immeuble de la rue Greu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voilà un roman déroutant, c'est un livre où il ne se passe rien ou quasiment rien si ce n'est la vie ordinaire. C'est plus un livre d'exercice de style. L'auteur saisit les pensées, les réflexions des personnages. Il s'arrête sur des détails il les détaille, on sourit ou pas. En tout cas, l'auteur a dû se faire plaisir à jouer avec les mots. Je ne suis pas étonnée d'apprendre que Christian Gailly était aussi un musicien, il y a une recherche dans les mots choisis pour former une musicalité.
Il est difficile de dire si j'ai aimé ou pas. le livre est vraiment particulier et ne ressemble à rien à ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant.
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A la librairie, l'homme est troublé. Il laisse son tour à cette femme, cette femme en jupe rouge imprimée à fleurs. L'animal est ferré.
- Vous désirez monsieur ? demande la vendeuse.
- Berlebeubeu, s'entend-t-il répondre.
Car que voulez-vous quand une femme nous fait perdre la tête, nos dix neurones ne répondent plus présents. Ils sont tous tendus dans un seul but. Quel trésor d'imagination vais-je déployer pour aborder cette dame et quel parade amoureuse vais-je mettre au point pour la séduire ? Faut dire que chez les mecs sur les dix neurones, neuf sont réservés à la sexualité, le dixième lui permet de s'ébahir devant sa voiture, sa télé ou son équipe de foot.
Elle désire une cartouche de stylo à encre, lui un livre mais ne sait plus lequel. le mystère de quelque chose …
Elle a rendez-vous, à Paris. Lui va voir un vieil ami. Ils vont se recroiser à plusieurs reprises : dans le métro, dans la rue …
Christian Gailly, dans ce très court roman nous apporte des touches de descriptions, d'émotions pour nous dépeindre un homme hésitant qui aimerait entreprendre une femme à l'allure parfaite. Tout est suggéré comme un oeil indiscret qui s'invite à cette rencontre. Nous encourageons cet homme à oser, cette femme à le regarder. Voyez-le, ce triste animal, s'empêtrer dans ces sentiments. Allez ... Vas-y ... Aborde-l
- Hé dom on y va ?
- Hein ? Quoi ? ... Oui oui j'arrive …
- Qu'est-ce que je mets ? … Je n'ai plus rien à me mettre !!
- Mais si, mets ta petite jupe noire …
- T'es sûr qu'il fait assez chaud ? … Et je mets quoi d'autre …
- Rien …
- Je voulais dire en haut …
- Ah ! Peut-être ton chemisier blanc en dentelle? Celui qui a un si joli décolleté …
C'est bien cette matière, cette couleur : gage de désir, art de séduire, de montrer sans laisser voir.
- Dom t'es sûr que ça va ? … T'as la voix bizarre …
- Oui oui … Ça va.
- Oh et puis t'as l'oeil vitreux ... On dirait un poisson mort …
- Viens … On ira plus tard …
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Une histoire banale mais transcendée par un style extraordinaire, espiègle et minimaliste à la fois.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'avais deviné qu'elle était médecin, ça m'excitait, j'en étais sûr, j'avais envie de lui dire. Alors juste avant d'arriver à Metz, j'ai osé, je lui ai demandé. J'ai dit Madame excusez-moi, mais par hasard ne seriez-vous pas médecin ? Comme si on était médecin par hasard. Et elle. Elle a répondu oui, en effet, je le suis, pourquoi, vous ne vous sentez pas bien ?
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Il est seul, debout. Le seul qui soit encore debout. ça le change un peu. D'habitude on le range plus volontiers dans la catégorie des types à genoux.
Il est encore un peu essoufflé, un peu intimidé. Il ne regarde personne. Il sent encore sur lui comme des regards qui traînent.
Il est le type qui est monté au dernier moment. Le type qui a gêné la fermeture des portes. Malgré le signal sonore. C'est interdit. Et dangereux. Parce que c'est interdit. Parce que c'est dangereux.
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L’odeur du café lui donne envie de prendre un café, ça se comprend, le café n’est bon qu’au café.
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Je lui dirais voyez-vous, le rouge des fleurs de votre jupe, ça me rappelle un premier sang. Non. Si. Perpétré en plein été dans un grand champ, clairsemé, non, parsemé de fleurs, voilà, il y avait beaucoup de fleurs, ça faisait des taches, de larges taches, non, des plaques, oui, par vagues, et la brise était tiède, non, le vent soufflait en rafales chaudes, non plus, enfin bref, sous les grands coups de zeph tout le champ se vangoghisait.
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On n’est jamais tranquille. On essaie, non, pas d’oublier, même pas, on n’essaie pas, on sait bien qu’on ne peut pas, on laisse faire, ça se dissipe, s’estompe, ça redevient supportable, et puis crac, sous un quelconque prétexte, non, pas un prétexte, un mot, un hasard, une couleur, le mot qui désigne cette couleur et allez, ça remet ça, on repart.
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