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EAN : 9782843047855
192 pages
Zulma (03/01/2017)
3.27/5   86 notes
Résumé :
Violoniste virtuose, fervent de musique kleizmer autant que du répertoire classique, Hochea Meintzel accepte l’invitation d’un festival de musique carnatique à Chennai, en Inde du Sud. Blessé dans sa chair par un attentat, c’est avec l’intention de ne plus revenir qu’il quitte Jérusalem.

Comme aimanté par les circonstances, après une cahotante équipée qui le mène de Pondichéry à la côte de Malabar, en passant par un ranch de montagne aux frontières du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 86 notes
Ce joli livre dormait sur mes étagères depuis quelques années...Une libraire - bonne fée me l'avait recommandé, un jour de pluie parisien, tout gris, sans rêve et sans musique, me promettant monts et merveilles ...

J'ai réveillé le bel endormi , et , comme dans les contes, son charme a agi : j'en suis sortie tout émerveillée.

Un joli sujet, une imagination débordante, une culture profonde et raffinée, un voyage dont je rêvais depuis longtemps, de la musique, de la musique avant toute chose...

Et une plume...enchantée !

Avec le talent de Hubert Haddad, dont je compte bien découvrir les autres facettes, j'ai découvert le Kérala où les hôtesses tamouls dessinent chaque matin, sur le seuil de leur maison, un merveilleux kolam de pigments colorés, cette "dentelle éphémère des trottoirs" qui augure si poétiquement du jour qui vient, se brouille avec les derniers pas, et s'efface au vent du soir.

Je suis entrée dans la synagogue bleue de Fort Cochin, où neuf vieux juifs de la diaspora en attendent un dixième pour le minyan , la grande prière, afin de convoquer tous leurs dons de conteurs pour raconter, une fois encore, à l'étranger nouveau venu, l'étonnante histoire vraie du royaume de Cochin où les Juifs de tout pays, fuyant pogroms et persécutions trouvèrent un refuge miraculeusement paisible et tolérant parmi les bouddhistes, les musulmans et les chrétiens de cet éden indien...

J'ai écouté les rumeurs de l'ouragan souffler sur les côtes de Malabar auquel s'opposait , fragile mais convaincu, le chant du hazzan bègue. La musique modale carnatique - sitar, tambour, luth arabe, bombarde et violon - m'a bercée de ses lentes mélopées hypnotiques, tandis que, dans la pension de Mâ, le piano de l'enfant monstrueuse du dieu Ganesh répondait au violon virtuose du vieil Hochea Mentzel.

Venu se perdre en Inde comme on se jette en un puits profond, Hochea Mentzel est seul, vieux, marqué douloureusement dans sa chair. Un attentat meurtrier lui a laissé l'âme détruite: le voici desormais sans plus d'espoir en l'homme, en rupture de ban avec cet eretz Israël qui avait été son havre après les déportations et l'horreur de l'holocauste, mais qui est à son tour devenu une terre d'intégrisme, de bruit et de fureur, où deux peuples ne peuvent plus fouler la même terre ni boire la même eau sans une haine féroce.

Mentzel n'imaginait pas trouver paix et tolérance au pays des castes et des intouchables.

Sans doute n'imaginait- il pas non plus y retrouver la passion de la musique, ni l'amour filial d'une jeune fille...

Un conte sensuel, une parabole apaisante sur la vieillesse, un voyage poétique et chamarré, auquel il est bon de s'abandonner, sans réserve, au son du sitar, dans les encens parfumés ..



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Blessé dans sa chair et dans son coeur lors d'un attentat, le grand violoniste Hochea Meintzel quitte Jérusalem avec la volonté ferme de ne plus jamais y revenir. Déçu par Israël qu'il accuse d'avoir compromis tous les espoirs de paix avec la Palestine, le vieil homme trouve refuge en Inde, à Chennai, sous la protection de Mutuswami son admirative interprète qui lui rappelle tant Samra, sa fille adoptive. Troublé par cette rencontre, déboussolé par un pays en perpétuel mouvement, Hochea se retire à Fort-Cochin dans une modeste pension de famille. Là, alors que la ville est menacée par un cyclone, il est invité à se joindre au Kaddich dans la célèbre synagogue bleue. Il apprend ainsi l'histoire mythique de l'arrivée des juifs en terre indienne.

Un texte très poétique qui oscille entre rêve et réalité, légendes juives et réalités indiennes. Cependant, si la plume est fine, chaque phrase ciselée avec maestria, cette succession de belles phrases, justement, enrobe une histoire qui est finalement très confuse. Un exemple : ''La musique modale carnatique, intemporelle et savante, allait chercher sa maestria dans un registre si languissamment mélodique, avec ses cadences sinusoïdales, qu'elle semblait articuler les premières fluctuations du fond diffus cosmologique...''. C'est beau, c'est érudit, et pourquoi pas sublime, mais ça veut dire quoi ?! Peut-être faut-il être savant, fin connaisseur en musicologie, amoureux de l'Inde et aussi versé dans la théologie juive pour apprécier toute la beauté du propos...Mais le simple lecteur se perd dans les méandres d'une histoire difficilement compréhensible.
Bref, un rendez-vous raté avec l'Inde d'Hubert Haddad, source de plus de souffrances que de plaisir.
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L'Inde du Sud, terre d'accueil ancestrale de la diaspora juive, semble être le dernier voyage pour Hochéa Meintzel, violoniste de renommée internationale.
Victime il y a quelques années d'un attentat à Jérusalem, il reste meurtri par les souvenirs qui engouffrent ses nuits dans un labyrinthe souterrain dont il se réveille épuisé.
Seul le lever du jour dissipe ses fantômes en le faisant renaître au monde extérieur de ce pays qu'il traverse : le bruit des klaxons, les cris de la foule bruyante sur les marchés de Pondichéry, le tapage luxuriant de la forêt tropicale, la furie de la tempête sur la ville côtière de Fort Cochin ou simplement le vrombissement des pales d'un ventilateur d'une chambre d'hôtel.
Toute cette vague de sensations que le vieil homme reçoit forme la musicalité et le rythme de ce beau texte dédié à la musique et à son pouvoir de consolation « les mélodies sont des âmes qui n'ont pas de corps ».
Au contrepoint des bruits et des sons s'harmonisent en une partition musicale les autres sens comme le parfum entêtant des fleurs, la senteur des épices ou les couleurs chatoyantes des saris que l'auteur magnifie par la beauté de ses mots.
Ce livre contient aussi des passages érudits sur les croyances, les religions, le cosmos et en général les idées intellectuelles de Hubert Haddad qui permettent aussi de mieux comprendre le conflit intérieur de Hochéa.
Dans cet environnement cosmopolite où le mélange des langues forme une musique insolite et aidé par Mutuswami, interprète et musicienne, le virtuose apprend la paix intérieure.

« Plus que tout art, la musique a soif d'images, elle donne un rythme aux jeux d'ombre, laisse se confier les créatures, raccorde aux cycles naturels leurs trajectoires confuses et restitue l'âme des choses ; tout deviens danse à travers elle ».
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A la fin d'un concert à Tel-Aviv, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, déclare ne plus vouloir « être juif, ni homme, ni rien qui voudrait prétendre à un héritage. »
Sifflé, hué, le vieil homme quitte Israël » sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère. » Il accepte de partir en Inde, invité à un festival de musique carnatique à Chennai.
Il y est accueilli par une jeune interprète, Mutuswami, jeune femme délicieuse au timbre musical qui n'est pas sans lui rappeler Samra, sa protégée, presque sa fille adoptive.
Mutuswami l'accompagne sur les routes de l'Inde jusqu'à Pondichéry pour le laisser sur la côte du Malabar où, pendant un cyclone, Hochéa sera le participant inespéré de la prière au sein de la synagogue bleue.
Les légendes et la musique accompagnent ce voyage. Elles sont le visage de l'exil et de l'espoir.
Le vieux hazzan bègue de la synagogue raconte les légendes des naufrages qui ont amené le peuple juif en Inde. Adonias, échoué sur la côte du Malabar, peuple le sud de Kochi de juifs mariés aux basses castes, en créant la Jérusalem de l'Est.
» le mélande des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
La musique, souvenir personnel d'Hochéa, celle d'un vieux rabbin dans le ghetto de Lodz. Là où périrent ses parents et sa soeur.
Hochéa est un » curieux personnage au beau visage triste« , un vieil homme usé sous le poids de la mémoire, un rescapé du ghetto et de l'attentat sur la route du Carmel où il était avec Samra.
» Samra était son dernier regard et la limite de sa raison. ».
» Depuis l'attentat, le monde lui parvenait à peu près exclusivement par les voies auditives, sous forme d'architectures et de paysages mêlés tout en vibrations internes. »
Hubert Haddad excelle en ce domaine. Il nous donne à voir et à entendre la beauté des paysages, le mélange des cultures, la puissance du cyclone et la force des légendes. le chemin et le passé de Hochéa sont semés de rencontres, des personnages qui ont une histoire, une origine et un havre de paix.

Dans ce récit hautement travaillé, riche de culture, Hubert Haddad fait vibrer l'usure d'un vieil, à l'image de tant d'exilés, qui n'attend plus qu'un tourbillon l'emporte au ciel.
« On aimerait mourir débarrassé de toute croyance. »

Les amoureux de la plume de Hubert Haddad seront conquis par ce nouveau roman. La construction et la culture de l'auteur peuvent décontenancer les lecteurs peu habitués à cet univers. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la sensibilité d'Hochéa Meintzel.
» Juifs ou Palestiniens, la haine est un suicide. Nous sommes une même âme, un même chant d'avenir. »
A la fin d'un concert à Tel-Aviv, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, déclare ne plus vouloir « être juif, ni homme, ni rien qui voudrait prétendre à un héritage. »
Sifflé, hué, le vieil homme quitte Israël » sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère. » Il accepte de partir en Inde, invité à un festival de musique carnatique à Chennai.
Il y est accueilli par une jeune interprète, Mutuswami, jeune femme délicieuse au timbre musical qui n'est pas sans lui rappeler Samra, sa protégée, presque sa fille adoptive.
Mutuswami l'accompagne sur les routes de l'Inde jusqu'à Pondichéry pour le laisser sur la côte du Malabar où, pendant un cyclone, Hochéa sera le participant inespéré de la prière au sein de la synagogue bleue.
Les légendes et la musique accompagnent ce voyage. Elles sont le visage de l'exil et de l'espoir.
Le vieux hazzan bègue de la synagogue raconte les légendes des naufrages qui ont amené le peuple juif en Inde. Adonias, échoué sur la côte du Malabar, peuple le sud de Kochi de juifs mariés aux basses castes, en créant la Jérusalem de l'Est.
» le mélande des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
La musique, souvenir personnel d'Hochéa, celle d'un vieux rabbin dans le ghetto de Lodz. Là où périrent ses parents et sa soeur.
Hochéa est un » curieux personnage au beau visage triste« , un vieil homme usé sous le poids de la mémoire, un rescapé du ghetto et de l'attentat sur la route du Carmel où il était avec Samra.
» Samra était son dernier regard et la limite de sa raison. ».
» Depuis l'attentat, le monde lui parvenait à peu près exclusivement par les voies auditives, sous forme d'architectures et de paysages mêlés tout en vibrations internes. »
Hubert Haddad excelle en ce domaine. Il nous donne à voir et à entendre la beauté des paysages, le mélange des cultures, la puissance du cyclone et la force des légendes. le chemin et le passé de Hochéa sont semés de rencontres, des personnages qui ont une histoire, une origine et un havre de paix.

Dans ce récit hautement travaillé, riche de culture, Hubert Haddad fait vibrer l'usure d'un vieil, à l'image de tant d'exilés, qui n'attend plus qu'un tourbillon l'emporte au ciel.
« On aimerait mourir débarrassé de toute croyance. »

Les amoureux de la plume de Hubert Haddad seront conquis par ce nouveau roman. La construction et la culture de l'auteur peuvent décontenancer les lecteurs peu habitués à cet univers. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la sensibilité d'Hochéa Meintzel.


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Je suis totalement passée à côté de ce roman, dans lequel, pourtant, j'avais mis de grandes espérances, étant depuis longtemps attirée par l'Inde.
Si l'évocation des bruits et des odeurs, des animaux emblématiques de ce pays m'ont charmée, les personnages m'ont semblé bien trop fades pour retenir mon attention.
Le personnage principal, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose blessé depuis un attentat, quitte Jérusalem pour se rendre à Pondichéry. C'est alors le début d'une pérégrination sans repos qui le mènera à Madras, puis à la synagogue bleue de Fort Cochin. Accompagné de Mutuswami, une jeune musicienne, Hochéa va rencontrer des personnages divers et devoir répondre à une demande.
J'ai eu du mal à comprendre les faits et gestes des personnages, ainsi que les nombreuses références religieuses qui ponctuent régulièrement le récit.
Dommage...
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Hubert Haddad a comme toujours une plume somptueuse, avec un vocabulaire riche, un syntaxe soignée, tout est poétique, tout est féérique.
Mais, comme la riche nourriture, cela devient lourd, j'ai du mal à avancer, je n'arrive pas à entrer dans l'histoire, je dois chercher " argali " dans le dico (une chèvre) et c'est comme ça tout le long.
Dommage, je dois rendre l'ouvrage, et je n'ai pas pu l'assimiler complètement.

Par ailleurs, je signale un belle revue initiée par Hubert Haddad " Apulée" du nom d'un auteur berbère d'expression latine, un vrai livre annuel, que je me suis offert après une incursion dans une librairie. C'est assez merveilleux avec des textes d'auteurs du Sud comme Mohammed Dib, et Jean-Marie Blas de Roblès. Ds photos, des poèmes, un livre à picorer, à laisser à disposition sur la table du salon.
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Il avait senti son immense chevelure glisser en pluie le long de son visage et se répandre sur ses mains tandis qu'une fragrance de tubéreuse l'etourdissait d'une sorte d'ivresse neigeuse.
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Ceux qui ont connu la pire oppression, l'abandon des nations et l'holocauste peuvent-ils accepter de bafouer leur aspiration à l'universalité pour une intégrité absurde? Juifs ou Palestiniens, la haine est un suicide. Nous sommes une même âme, un même chant d'avenir. La terre est toujours assez vaste aux vivants.
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Le hazzan s’essuie le front et sourit. Il a chanté le kaddish yatom, dit des endeuillés, avec toute l’allégresse requise. Grâce à la prière, une âme s’en trouve confortée et, de seuil en seuil, accédera pour l’éternité au Gan Eden. Mais le paradis n’est qu’une allégorie. Les morts sur cette terre n’ont besoin que de repos.
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Tout déplacement l'épuisait, fût-ce d'un quartier à l'autre de Jérusalem. Il aura vécu ces dernières années dans un confinement presque total, refusant les visites et les sollicitations. Pourquoi jouer dans un monde sourd ? L'art n'est qu'une comédie de l'ennui. Les foules s'y abandonnent éperdument comme au sommeil.
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Vidéo de Hubert Haddad
VLEEL 206 Rencontre littéraire avec Hubert Haddad, L'invention du diable, Éditions Zulma
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