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EAN : 9782710326595
208 pages
La Table ronde (12/02/2004)
3.36/5   22 notes
Résumé :
Le narrateur - Jean Dorseuil - est envoyé, à quinze ans, dans un pensionnat militaire : le Prytanée de la Flèche. Il découvre la camaraderie avec Frémiot, Rival, Tanguy, mais aussi la promiscuité grossière, la comédie des rapports de forces, la violence absurde du règlement.

Il se détourne ; et s'enferme la nuit dans la bibliothèque. Il ne tend, selon l'injonction des pensées de pascal, qu'à "connaître son néant" : il fait l'expérience d'une autre sol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans les années quatre-vingt, un jeune garçon, Jean Dorseuil, entre en Seconde au Prytanée militaire de la Flèche. Nous suivons son parcours jusqu'au bac dans cette institution ● Ce roman m'a rappelé La Classe de rhéto d'Antoine Compagnon, sur le même sujet exactement, mais se passant vingt ans avant dans les années soixante. En vingt ans, rien n'a changé au Prytanée, ce sont les mêmes méthodes militaires, les mêmes brimades, la même ambiance, et l'on peut se demander ce qu'il en est aujourd'hui. ● C'est le premier roman de Yannick Haenel et son style est beaucoup trop travaillé, c'est de la triple crème bien indigeste. On peut reprendre pour rendre compte de son style la phrase qu'il emploie pour désigner certains livres : « Des pages et des pages, bien dodues, pétantes d'adjectifs, avec des sentences d'Académie à vous faire sonner des médailles. » S'il y a quelques bonheurs d'écriture par-ci par-là l'ensemble relève d'une écriture de tâcheron qui manque d'élégance et de fluidité et le travail se voit beaucoup trop. En particulier, l'auteur abuse du pluriel de noms abstraits dont on trouve des occurrences à toutes les pages : des voluptés, mes vertiges, des vanités, ses prestiges, des puérilités, nos solitudes, mes faiblesses, etc. La densité du style rend impossible toute intrigue et le récit s'englue dans l'afféterie d'une prose hypertrophiée.
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Yannick Haenel, aujourd'hui solidement installé dans le paysage littéraire français, impressionne avec son premier roman "Les petits soldats" (édition originale 1996 mais republié en octobre 2020 dans l'excellente collection de poche des éditions de la Table Ronde "la petite vermillon").
Dans ce roman d'apprentissage mettant en scène son double pensionnaire durant ses années lycée de l'internat militaire de la Flèche, l'auteur, rigoureux transi de la langue, en impose par sa maîtrise : la camaraderie des dortoirs, l'absurdité du règlement, la faux esprit de révolte de petits hommes appelés à devenir des bourgeois, la découverte de la littérature comme échappatoire et agent de désertion, tout sonne juste.
Un grand roman également sur la timidité porté par un style qui claque et ébranle : "La timidité est souvent le motif de nos actes : on se lie à sa propre histoire faute de savoir s'en délivrer"
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Pour avoir été "éducateur" (c'est à dire pion) au Prytanée il y a une vingtaine d'années, j'étais curieux de voir "l'envers du décor", car le Prytanée est un théâtre où les pièces et les acteurs sont inégaux, parfois attachants, souvent insupportables. Théâtre de l'adolescence, théâtre d'une Vieille France parfois un peu rance, bourgeoise et provinciale. Mais l'élève Dorseuil n'est pas un Brution type, il ne rêve pas de Saint-Cyr ou de l'École Navale, mais de littérature, et son ouvrage préféré sont les Pensées de Pascal.
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Avec un style littéraire très précis et soigné, Yannick Haenel raconte, dans un livre semi-autobiographique, ses années de lycée passées à l'école militaire du Prytanée de la Flèche.
Livre sur l'adolescence et ses affres, cet ouvrage est, une nouvelle fois, l'occasion pour l'auteur de remonter aux origines de sa vocation d'écrivain et de mener une réflexion sur la vie en général.
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Je découvre Yannick Haenel avec cette réédition de son premier roman.
Comme le héros, l'auteur est passé par ce pensionnat militaire. Dans la préface de cette nouvelle édition, il précise qu'il est Jean Dorseuil.
Ce roman d'apprentissage se lit vite, le style est fluide et le contenu rythmé.
On ne peut que s'apitoyer et prendre cause pour ces jeunes envoyés dans un pensionnat pour « grandir » et recevoir une bonne éducation.
Face à la tristesse qui règne entre ses murs, les enfants étant traités comme de petits soldats, Jean lit beaucoup. Telle est son activité principale pendant ces trois années : s'enivrer de lectures pour lutter contre la solitude.
Dans son for intérieur, il oppose « Les pensées » de Pascal aux ordres lancés par les surveillants à ces jeunes.
D'autres y ont survécu comme d'illustres prédécesseurs, à l'instar de Descartes qui est resté huit ans.
La littérature est salvatrice, elle le rend plus fort. Une belle ode qui consacre la puissance des livres.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Pauvres enfants ! dit Sesmin : votre Marx a écrit son foutu Capital le cul bien au creux de coussins en soie rose. Le fric de la vente de ses livres, il l’a bien palpé, non ?
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Si l’on nous avait prévenus qu’un jour, sortant du Prytanée, nous serions absolument libres, sans règlement ni punitions, sans cette servilité commode qui nous tenait lieu de conscience, nous aurions ri : comment saurions-nous nous débrouiller sans chaînes ?
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J'étais le jeune homme de service, entouré, un peu choyé ; et j'étais sur des rails : un débutant à qui on jurait que s'il continuait sur cette voie, sans faire de vagues, en approfondissant avec discrétion ce qui, en littérature, s'était toujours fait, et s'il persistait dans une honorable et délicate insignifiance, sans chercher AUTRE CHOSE, serait récompensé - on l'intégrerait.
J'ai déserté.
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Lorsque je n'existerai plus pour le Prytanée, quand mon corps lui aura échappé, c'est alors que j'existerai.

Si vous lisez vraiment des phrases, elles anéantissent vos lourdeurs. La graisse des plaintes se liquéfie. Quelque chose déserte en vous. La vie des phrases est le seul royaume. C'est ainsi que j'ai déserté. A force de me nourrir de phrases et de nuit, je traversais les journées avec un masque. C'était une désertion inapparente, une méthode d'absence et un plaisir/

Devant les paupières qui refusent de se baisser, le monde peu à peu perd son éclat; il se brouille, se confond finalement et disparaît. Le secret des comédies forcées réside toujours dans une soumission, fût-elle cachée.
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Je respectais Gascon :

1° Parce qu'il nous faisait lire et nous encourageait à la littérature (vivre avec des objections, disait-il, sinon ne pas vivre ; adossez vos châlits à la bibliothèque ; lisez, noircissez vos carnets, énervez-vous, assomez-nous de poèmes, s'ils sont mauvais, ce que je souhaite, on en enveloppera le beurre chez l'épicier) ;

2° Parce qu'il aimait les militaires sans être de leur côté ;

3° Parce qu'il avait le courage, en classe, de ne rien cacher de sa vie, d'être frileux et affecté, et de réduire les illusions par des détails ;

4° Parce qu'il m'apprit à prendre le néant au sérieux.
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Videos de Yannick Haenel (66) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yannick Haenel
« Je crois que j'ai organisé ma vie depuis que j'ai commencé à écrire, depuis la fin de l'adolescence, pour atteindre ce point à chaque instant. Je crois que c'est ça, que j'appelle le sacré. Quelque chose qui n'a pas besoin d'un Dieu, d'une transcendance, et encore moins d'une religion. C'est un accès à autre chose que ce que la société nous donne. »
Andrea Poupard est parti à la rencontre de Yannick Haenel, auteur de "Le Trésorier-payeur" (2022) et de "Tiens ferme ta couronne" (Prix Médicis 2017). En avril 2024, Yannick Haenel est également à l'initiative de la revue littéraire "Aventures", dont le premier numéro invite 65 auteurs et autrices à répondre à la question suivante : "Écrivez-vous des scènes de sexe ?"
Ce film a été réalisé en partenariat avec le Master Scénario, Réalisation, Production de l'École des Arts de la Sorbonne Université Paris 1.
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