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M.-G. Séré (Autre)3.46/5   25 notes
Résumé :
Dans une veine bien différente de ses premiers romans et de la critique d’art, J.-K. Huysmans livre ici un récit ironique et antipatriotique de son expérience de civil mobilisé durant la Guerre de 1870. Il fréquente alors de jeunes écrivains réunis chez Émile Zola à Médan.

En 1880 Huysmans insère « Sac au dos », déjà publié en 1878, dans un recueil collectif de nouvelles intitulé Les Soirées de Médan. On trouvera ici la version de 1878, avec l’introdu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique

Une nouvelle d'un jeune Huysmans encore proche du mouvement naturaliste; d'ailleurs l'une des deux versions fut incluse dans le recueil Les soirées de Medan, à côté de celles De Maupassant (Boule de suif) et de Zola (L'attaque du moulin).

Huysmans, qui avait participé à la « drôle de guerre » de 1870, a sans doute tiré de cette expérience la trame de son récit.
On est loin des chefs-d'oeuvre que seront A Rebours ou le cycle de Durtal: Là-bas, En route et la Cathédrale.
On est loin aussi de la cruauté et de la qualité des nouvelles De Maupassant consacrées à cette guerre de 1870.
Mais ce récit alerte et ironique, qui montre l'organisation absurde des forces armées françaises, qui parfois fait penser à Céline, se lit vite et avec plaisir.

Le jeune Eugène Lejantel s'embarque avec une foule désordonnée de jeunes recrues dans un train qui doit le conduire sur les lieux de combats contre l'armée prussienne. On voit tous ces jeunes peu disciplinés et buvant beaucoup, d'abord partir vers la Champagne, puis sans qu'ils y comprennent grand chose, le train s'arrête et revient vers Paris, où, là, un autre train les emmène vers Rouen. En raison des mauvaises conditions d'hygiène, Eugène est atteint de dysenterie, et se retrouve dans un Hôpital puis un autre à Evreux. Là, il se lie d'amitié avec Francis Emonot, un artiste peintre, il se fait soigner par la belle et gentille soeur Solange. Francis et Eugène, vont « faire le mur » , ripailler en ville, et conter fleurette à deux jeunes filles. Eugène va aussi se rendre chez des amis de ses parents et leur demander d'intercéder auprès des autorités militaires pour obtenir une permission. Malheureusement, les deux compères ont été aperçus en ville par le général qui commande la place. La punition tombe sur Eugène contraint de rester à l'Hôpital tandis que Francis part. Peu de temps après, l'armistice est signé, et les soldats sont démobilisés. Eugène sur le retour « flirte » dans le compartiment avec une séduisante jeune fille, mais malheureusement ne peut conclure car le frère de cette belle l'attend à l'arrivée. Il revient chez lui, puis retrouve avec délices sa garçonnière!

Toute cette histoire est un peu futile et tourne en dérision l'armée. On n'y voit pas la douleur des combats si ce n'est par le court récit d'un soldat revenu du front.

En résumé , le récit d'un bref épisode d'une guerre de comédie, joliment écrit, plein de verve et d'insouciance. Mais sûrement pas pour moi une oeuvre marquante de Huysmans.
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Cette fois-ci, je n'ai pas accroché au style d'écriture de Joris-Karl Huysmans! Il pouvait certainement y avoir assez d'ingrédients pour pouvoir exploiter un sujet de guerre même dans un style ironique. Mais ici, la narration qui est tenu par un soldat pendant la guerre de 1870, est vide d'intérêt aussi bien pour les personnages que pour les situations telles structurées. On part de l'ironie vers le burlesque, mais un grand fossé se creuse entre cette fausse bouffonnerie et ce sujet sur la guerre, et moi, lectrice, je me perds. Je n'ai pas aimé!
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Je découvre un auteur du XIXè avec Huysmans. je viens de passer un moment assez tranquille, je lui découvre une écriture très fluide et si je dois le comparer à ses amis de l'époque, je le caserais entre Maupassant et Zola, du plus simple au plus soutenu et dans les descriptions qui sont de même style.
Dans ce récit, tiré d'une nouvelle parue dens Les soirées de Médan, on y croise un jeune soldat qui se retrouve incorporé dans la garde mobile de la Seine, la guerre contre la Prusse vient d'éclater et ses journées nous seront relatées sous forme d'épisodes alternant les recherches d'hospices pour se soigner contre la dysenterie, le bubon ou encore un Anthrax avec un ami qui l'accompagne sur le front.
Rien de bien extraordinaire à la découverte de ce récit mais une chose est sûre j'irai voir et lire un roman certainement plus fourni comme Là-bas ou encore En ménage.
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Sac au dos, ce n'est pas le récit d'une randonnée pédestre dans des sentiers au charme bucolique. Cela réfère plutôt à la musette du soldat conscrit par les autorités pour aller guerroyer dans le conflit franco-allemand de 1870. La nouvelle est inspirée du propre parcours de Joris-Karl Huysmans, né en 1848, à qui l'incorporation en tant que civil dans l'armée française donne lieu à quelques péripéties exemptes de bravoure ou de courage. Ainsi, le narrateur Eugène et son copain de chambrée, convoyés en train de gare en gare, sont plutôt incommodés par la colique que par des blessures de guerre. Séjours à l'hôpital ou en ambulance, entrecoupés de sorties clandestines, les deux compères trouvent à s'amuser tout en craignant in petto le champ de bataille auxquels ils sont destinés.
Un court texte teinté d'ironie et de quelque légèreté m'a fait découvrir un autre aspect de l'oeuvre littéraire de Joris-Karl Huysmans. En prime, l'édition empruntée à la bibliothèque municipale contenait deux versions de la nouvelle, permettant d'apprécier le travail de l'écrivain sur son écriture. J'entreprends à la suite son roman En rade.
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Après des études de droit quelque peu poussives, Eugène Lejantel (nom d'emprunt) est incorporé à Paris, dans un régiment de gardes mobiles. Envoyé au camp de Mourmelon pour y faire une préparation militaire, il tombe malade et est envoyé à l'hôpital où il fait la connaissance d'un peintre dénommé Francis Emonot avec lequel il se lie d'amitié. Les deux lascars ne sont pas à l'article de la mort, aussi, en bons vivants, amateurs de jolies filles, ils n'hésitent pas à faire le mur pour des escapades nocturnes à Evreux. Leurs incartades seront découvertes et sanctionnées. Francis rejoindra son régiment et Eugène retournera chez ses parents à Paris.

Dans cette courte nouvelle, la guerre de 1870 semble bien lointaine et ce n'est pas avec le sac au dos dans la poussière que nous entraîne Joris-Karl Huysmans mais plutôt dans le huis-clos d'un hôpital aseptisé, un sanctuaire de paix géré par des religieuses chargées de prodiguer les soins aux malades et blessés de guerre. Une part autobiographique est donnée à ce récit cocasse et plaisant. L'auteur croque avec humour « l'envers du décor », une autre vision de la guerre vue par les malades depuis leurs chambrées d'hôpital et ironise sur l'impéritie des médecins militaires, prescrivant à tous, vénériens et blessés, fiévreux et dysentériques, une tisane de réglisse.

L'auteur utilise volontairement la dérision pour dénoncer un nouvel aspect de l'absurdité de la guerre. Il rejoint dans cette optique les sujets abordés par ses compagnons d'écriture des Soirées de Médan, avec notamment, les conséquences désastreuses de l'impréparation militaire, décrites dans « L'attaque du moulin » d'Emile Zola ou la satire sociale détaillée par Guy de Maupassant dans « Boule de suif ». Un beau style littéraire pour une histoire bien sympathique qui prête à sourire !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
les estropiés sautaient à pieds joints, ceux dont les intestins brûlaient les arrosaient de lampées de cognac, les borgnes ouvraient les yeux, les fiévreux cabriolaient, les gorges malades beuglaient et pintaient, c'était inouï !
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Aussitôt que j’eus achevé mes études, mes parents jugèrent utile de me faire comparoir devant une table habillée de drap vert et surmontée de bustes de vieux messieurs qui s’inquiétèrent de savoir si j’avais appris assez de langue morte pour être promu au grade de bachelier.

L’épreuve fut satisfaisante. — Un diner où tout l’arrière-ban de ma famille fut convoqué, célébra mes succès, s’inquiéta de mon avenir, et résolut enfin que je ferais mon droit.

Je passai tant bien que mal le premier examen et je mangeai l’argent de mes inscriptions de deuxième année avec une blonde qui prétendait avoir de l’affection pour moi, à certaines heures.

Je fréquentai assidûment le quartier latin et j’y appris beaucoup de choses, entre autres à m’intéresser à des étudiants qui crachaient, tous les soirs, dans des bocks, leurs idées sur la politique, puis à goûter aux œuvres de Georges Sand et de Heine, d’Edgard Quinet et d’Henri Mürger.

La puberté de la sottise m’était venue.

Cela dura bien un an ; je mûrissais peu à peu, les luttes électorales de la fin de l’Empire me laissèrent froid ; je n’étais le fils ni d’un sénateur ni d’un proscrit, je n’avais qu’à suivre sous n’importe quel régime les traditions de médiocrité et de misère depuis longtemps adoptées par ma famille.

Le droit ne me plaisait guère. Je pensais que le Code avait été mal rédigé exprès pour fournir à certaines gens l’occasion d’ergoter, à perte de vue, sur ses moindres mots ; aujourd’hui encore, il me semble qu’une phrase clairement écrite ne peut raisonnablement comporter des interprétations aussi diverses.

Je me sondais, cherchant un état que je pusse embrasser sans trop de dégoût, quand feu l’Empereur m’en trouva un ; il me fit soldat de par la maladresse de sa politique.
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Le droit ne me plaisait guère. Je pensais que le Code avait été mal rédigé exprès pour fournir à certaines gens l'occasion d'ergoter, à perte de vue, sur ses moindres mots; aujourd'hui encore, il me semble qu'une phrase clairement écrite ne peut raisonnablement comporter des interprétations aussi diverses.
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Aussitôt que j'eus achevé mes études, mes parents jugèrent utile de me faire comparoir devant une table habillée de drap vert et surmontée de bustes de vieux messieurs qui s'inquiétèrent de savoir si j'avais appris assez de langue morte pour être promu au grade de bachelier.
L'épreuve fut satisfaisante. — Un dîner où tout l'arrière-ban de ma famille fut convoqué, célébra mes succès, s'inquiéta de mon avenir, et résolut enfin que je ferais mon droit.
Je passai tant bien que mal le premier examen et je mangeai l'argent de mes inscriptions de deuxième année avec une blonde qui prétendait avoir de l'affection pour moi, à certaines heures.
Je fréquentai assidûment le Quartier latin et j'y appris beaucoup de choses, entre autres à m'intéresser à des étudiants qui crachaient, tous les soirs, dans des bocks, leurs idées sur la politique, puis à goûter aux œuvres de George Sand et de Heine, d'Edgard Quinet et d'Henry Murger.
La puberté de la sottise m'était venue.
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Le garçon nous apporte une entrecôte qui saigne dans un lac de beurre, le soleil se met de la fête, fait étinceler les couverts et les lames des couteaux, bute sa poudre d'or au travers des carafes, et lutinant le pommard qui se balance doucement dans les verres, pique d'une étoile sanglante la nappe damassée. Ô sainte joie des bâfres!
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