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Sok-yong Hwang (Autre)Mikyung Choi (Traducteur)Jean-Noël Juttet (Traducteur)
EAN : 9782809715187
831 pages
Editions Philippe Picquier (07/01/2021)
4.25/5   4 notes
Résumé :
En 1996, Hwang Sok-yong est incarcéré pour s'être rendu en Corée du Nord. Il va y passer cinq années et c'est du fond de sa cellule qu'il revit les engagements d'un homme profondément impliqué dans son époque. L'enfance à Pyongyang, la fuite vers le Sud sur le dos de sa mère, la guerre du Vietnam, l'écriture, la lutte contre Park Chung-hee, les massacres du soulèvement du Gwangju. En 1989, il se rend illégalement en Corée du Nord. De retour d'exil, il est immédiatem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Lectrice des romans de Hwang Sok-yong depuis quelques mois, afin de prolonger ma rencontre des oeuvres et de son auteur, je me devais de me plonger (le mot est encore éloigné de la réalité) dans ce monument qu'est le Prisonnier.
Je mets ci-dessous la présentation de l'auteur et de l'oeuvre par son éditeur en France, les éditions Zulma.

« Né en 1943 en Mandchourie, où sa famille s'était réfugiée pour fuir les Japonais, Hwang Sok-yong se retrouve quelques années plus tard à Pyongyang, la cité rouge repeinte aux couleurs soviétiques, puis à Séoul, où il est surpris par la guerre de Corée. Avant de partir combattre au Vietnam, de rentrer au pays, et de se lancer dans d'autres luttes, au nom de la démocratie. de 1993 à 1998, il est expédié en prison pour avoir osé se rendre à Pyongyang, afin de soutenir les artistes du Nord. Lorsque j'étais en détention, raconte-t-il, on n'avait pas le droit d'avoir un stylo bille. On m'a mis au cachot pendant deux mois pour avoir gardé secrètement un stylo. Je me suis battu énergiquement. J'ai fait dix-huit fois la grève de la faim. Certaines ont duré jusqu'à vingt jours. Hwang Sok-yong est un écrivain du défi. Un idéaliste dans un monde privé d'idéal. »
André Clavel

J'ai découvert les livres de Hwang en 2020, et j'ai lu, passionnément, avidement, fascinée par la puissance de l'écriture et des « histoires »,
Monsieur Han, Princesse Bari, puis Toutes les Choses de notre vie, La Route de Sampo, l'invité, le Vieux Jardin, Sim Chong, fille vendue, et enfin L'étoile du chien qui attend son repas.
Fascinant, éblouissant, lumineux, violent, cruel parfois, chaque roman est tout à la fois politique, historique, social, et humaniste.
Voici donc une autobiographie – partielle – de cet écrivain exceptionnel. Il raconte son combat, combat que j'ai vu, lu, à travers les livres ci-dessus cités. Un combat incessant pour son pays d'abord, la Corée, qui n'est qu'une, qui devrait n'être qu'une. Une lutte permanente pour les droits élémentaires de tout être humain. Combat et lutte qu'il mène avec d'autres Coréens, en tissant des réseaux, via des associations, des comités, puis des rencontres, des congrès, entre artistes, écrivains, peintres, poètes, et cette mobilisation, l'engagement de ces personnes, leur activisme (terme non péjoratif), sont décrits minutieusement par Hwang, et c'est à couper le souffle.
Il raconte aussi ces années d'emprisonnement. Et nous avons oublié ou n'avons jamais appris quelle dictature avait été la dictature sud-coréenne, tandis qu'on nous enseignait son développement économique, formidable (je me souviens de mes cours de géo).
La lecture de cet ouvrage monumental, de 800 pages dans un assez grand format, mais petits caractères, est exigeante. Hwang déploie moult détails et les noms des personnes coréennes ne sont pas facilement mémorisables.
Néanmoins, c'est une lecture passionnante quant au combat mené par un homme qui est à l'inverse d'un prisonnier. C'est un homme libre, quoiqu'on lui interdise, qui continue d'écrire et n'a de cesse de raconter et de livrer bataille pour les libertés élémentaires auxquels ont droit tous les êtres humains.
Les descriptions de ces années en prison, les relations entre incarcérés, gardiens, condamnés à mort (et exécutés), les interrogations que se pose Hwang, sont incroyables, remuantes.
Et puis, en 2023, terminant cette lecture, je me suis posée la question : qui en a à faire de la Corée ? Et j'ai refermé le livre avec une grande tristesse.
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L'autobiographie de Hwang Sok-yong est une lecture très dense et exigeante. En effet, elle foisonne de moults détails, l'auteur ayant eu un parcours particulièrement atypique. À travers sa vie, nous découvrons les bouleversements connues par la Corée du Sud, notamment durant la dictature militaire.
C'est donc une lecture qu'il faudrait faire en prenant des notes, tant les informations sont riches, que ce soit au niveau des événements/émeutes/réunions ayant eu lieu, qu'au niveau des personnalités de l'époque, des jeunes condamnés à mort, ceux en prison etc.

Hormis ce côté plus historique, nous découvrons malgré tout un peu plus la personnalité de Hwang Sok-yong, même s'il reste tout de même quelqu'un de discret. Il a un peu écrit également sur ses oeuvres (me donnant au passage très envie de lire "l'invité" !). Et j'ai aussi retrouvé quelques éléments autobiographiques qui avaient été glissés dans "Le vieux jardin".

Cet ouvrage pourrait être un ouvrage universel, les écrits d'un homme qui s'est battu pour la démocratie au péril de sa liberté, un homme qui a rêvé de voir des améliorations dans son pays et pour les générations futures, mais aussi un homme qui a souffert de la séparation de son pays en deux, prônant depuis lors la réunification et tentant de dialoguer avec le Nord, là aussi malgré les risques encourés par cette fameuse loi sur la sécurité.

Lecture donc très dense mais passionnante à de nombreux niveaux !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'enquête tournait au délire. Je croyais que, puisque j'avais tout révélé, on me laisserait tranquille. Ce que je n'avais pas prévu, c'était qu'ils falsifieraient mes déclarations. Je ne saurais dire si la stratégie que j'avais mise en œuvre pour ma défense était la meilleure. Et pouvait-il y avoir une stratégie meilleure que les autres ? Car ils avaient la maîtrise, eux, de la conduite d'un scénario qui ne devait aller que dans un sens, et moi, j'en étais réduit au statut de marionnette manipulée.
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C'est une erreur de considérer des faits connus comme étant le reflet de la réalité. Car ces faits peuvent avoir été travestis pour servir d'indices accusateurs.
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Et puis, si le Nord s'effondrent subitement, cela ne serait pas sans danger. Comme ce fut le cas à la Libération, le destin de la péninsule tomberait de nouveau entre les mains de puissances étrangères sans que le Sud ait son mot à dire. Pour que le Sud et le Nord s'engagent sur la bonne voie, il faut conduire le changement nous-mêmes en restant maîtres de nos destins.
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Les moments de beauté de l'Histoire sont rares, mais la mémoire sait en conserver la splendeur.
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Le bonheur, c'est rien d'autre que de vivre.
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