Je crois fermement que le roman policier est inscrit dans mon ADN depuis ma naissance. le polar me transmet des sensations d'espaces, de temps, de poids des corps et des vies. C'est une sainte idéologie. « le plaisir c'était de changer de peau perpétuellement » (
Italo Calvino). le monde de
William Irish est un monde fiévreux où les émotions prédominantes sont la solitude et la peur. C'est une course contre le temps et la mort.
William Irish a le génie de nous faire nous identifier au personnage principal en dépit de sa part d'ombre. Sa vision est autocentrée sur la société blanche américaine, dans ce que j'ai lu jusqu'à présent.
Cette anthologie regroupe cinq romans dont «
La mariée était en noire » adapté par le talentueux
François Truffaut et trois groupes de
nouvelles : «
Six nuits de tonnerre », « Si la mort pouvait parler » et « Les roses mortes ». Des personnages, des mondes s'entrecroisent et se complètent pour servir au mieux l'intrigue et sa richesse dramatique et psychologique. L'époque est violente. Les textes sont écrits dans les années quarante. La Seconde guerre mondiale s'invite en toile de fond dans certains d'entre eux.
William Irish a une obsession des détails que ce soit dans les descriptions, la lumière, les femmes, les couleurs, les émotions. La nuit, les villes, les rues sont importantes pour projeter une atmosphère d'angoisse et de mort. L'argot aussi est essentiel comme une marque au fer rouge.