Publié pour la première fois en 1999, ce premier roman policier de
Claude Izner (pseudonyme des soeurs
Liliane Korb et
Laurence Lefèvre) a été réédité en 2013 par les Editions 10/18. Ce polar, qui se déroule à Paris en 1998, ne fait pas partie de la série des enquêtes de Victor Legris, mais il en annonce la couleur avec talent.
Dans «
Sang dessus dessous », Milo Jassy est bouquiniste sur le quai des Grands-Augustins à Paris. Tandis qu'il s'absente pour prendre un café, une inconnue coiffée d'un bonnet-chat -une cagoule- dépose à son attention un paquet à sa voisine de stand, qui vend des souvenirs pour touristes. de retour, Milo, stupéfait, découvre trois livres emballés dans du papier journal, trois feuilles identiques de la même édition récente comportant un article relatant la découverte d'un libraire, assassiné dans sa boutique du XIème arrondissement.
Il s'agit de Roland Fresnel, un ami que Milo n'a pas revu depuis deux ans. Roland était aussi le frère de Nelly, ancienne petite amie de Milo. Ce dernier prend aussitôt contact avec Nelly et se rend chez elle. Nelly, qui était brouillée avec son frère, n'en sait pas davantage. Seul indice près du corps, des livres tailladés de
Jules Verne, de la collection Hetzel, que la victime collectionnait.
Un deuxième meurtre est commis. Milo comprend rapidement qu'il doit résoudre cette énigme s'il ne veut pas connaître le même sort. Peu à peu, l'étau se resserre, poussant Milo, qui ne se connaît pas d'ennemis, à se pencher sur ses souvenirs, ses amours et amitiés anciennes.
«
Sang dessus dessous » est un excellent policier. J'ai beaucoup aimé le personnage de Milo, cet érudit autodidacte qui a tout appris dans les bouquins qu'il lit, plus qu'il ne les vend. Personnage pourtant loin d'être extraverti, manquant de confiance en lui, Milo a toujours un bon mot littéraire. Il partage avec Victor Legris, héros des autres enquêtes de
Claude Izner, son amour des livres bien sûr, mais aussi « de la tendresse, un certain humour, une désinvolture évidente », comme le précise l'auteur dans son avant-propos. Autant d'ingrédients qui en font un séducteur auquel on s'attache bien vite. Je n'ai qu'un regret : que ce personnage ne soit pas devenu récurrent dans les romans de
Claude Izner !