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EAN : 9782846268004
256 pages
Au Diable Vauvert (30/11/-1)
3.33/5   24 notes
Résumé :
En 1945, tandis que le Japon prépare sa défense, un événement inattendu retarde la mise au point de la bombe atomique. L'armée américaine projette alors de faire débarquer sur les côtes japonaises des iguanes géants, cracheurs de feu. Afin de convaincre le pays de se rendre et lui épargner la dévastation, ils doivent procéder à une simulation.
Que lire après Hiroshima n'aura pas lieuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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1945 USA. La guerre du Pacifique a débuté depuis plus de trois ans, mais le Japon ne semble toujours pas disposé à déposer les armes, malgré les assauts répétés des forces américaines. L'opinion populaire gronde, fatiguée d'envoyer ses jeunes gens se faire tuer en Orient : la guerre doit prendre fin et vite ou malheur au gouvernement Truman ! Heureusement, l'élite scientifique américaine vient de créer une nouvelle arme. Une arme comme personne n'en a jamais vue, une arme exceptionnelle, imparable, d'une efficacité si épouvantable que même l'armée tremble à l'idée de l'utiliser : des iguanes géants cracheurs de feu !

Ouais, vous avez bien lu… le gouvernement américain compte lancer des iguanes géants cracheurs de feu à l'assaut du Japon. Sur le moment, ça surprend un peu, faut l'avouer. Mais avant d'en arriver à une aussi cruelle extrémité, le gouvernement souhaite tenter une manoeuvre d'intimidation, une séance de démonstration devant un petit groupe de diplomates japonais pour prouver à l'ennemi l'efficacité meurtrière des iguanes et le convaincre de signer la paix. Hélas, un petit problème se pose. Les iguanes sont bien trop dangereux pour être montrés ainsi au public et risqueraient de se barrer pour aller détruire San Francisco si elles n'étaient pas constamment sous sédatif. Pour pallier cette difficulté, un scientifique a une idée géniale : engager un acteur de films d'horreur pour jouer le rôle d'un iguane nain et détruire devant les yeux des japonais terrorisés une version réduite de la ville de Yokohama. Syms Thorley, acteur juif et vedette très populaire du « Retour de Corpuscula » et de « Corpuscula contre le vampire », est choisi pour ce rôle difficile, mais ô combien excitant ! A lui de livrer la performance la plus parfaite de sa carrière, car s'il venait à échouer, les conséquences se compteraient en dizaines de milliers de vies humaines.

« Hiroshima n'aura pas lieu » est une uchronie rocambolesque, un réquisitoire malin et joyeusement absurde contre les armes de destruction massive écrit par un maître de l'humour décalé. Légère en apparence, elle traite de thématiques beaucoup plus profondes qu'il n'y parait au premier abord : la responsabilité individuelle en temps de guerre, les conséquences dramatiques des armes atomiques, l'irresponsabilité vindicative de certaines branches du gouvernement américain… C'est aussi, de façon évidente, l'oeuvre d'un amateur forcené de séries B et c'est là que le bât blesse légèrement en ce qui me concerne. Malgré une intrigue très divertissante, je me suis sentie rapidement un peu étouffée sous les demi-douzaines de références cinéphiles et hollywoodiennes casées à presque chaque page du roman. Les amateurs de « Godzilla » et de « Mega Shark VS Giant Octopus » seront sûrement aux anges, les autres devraient tout de même apprécier l'originalité du scénario et passer un bon moment de lecture.
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Syms Thorley, acteur de films d'horreurs est contacté par l'armée américaine pour une grande mission : afin d'éviter d'envoyer une bombe qui mettrait fin à la Guerre du Pacifique entre les Etats-Unis et le Japon, les américains veulent effrayer les nippons avec des iguanes géants cracheurs de feu.
Un peu dur de rentrer dans ce roman, on plonge directement dans le monde du cinéma hollywoodien des années 40, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Mais le ton décalé tape juste, j'ai eu l'impression de me retrouver dans parmi ces acteurs, même si je me suis vite perdue sous tous les noms d'acteurs, producteurs, maquilleurs et autres.
L'idée d'envoyer des reptiles cracheurs sur le Japon, d'avoir les Japonais sur un énorme canular est presque grotesque… et pourtant, le cinéma de l'époque, avec leurs moyens du bord, valait ce qu'il valait. J'étais embarquée, les mésaventures de Syms pour arriver à tenir son rôle d'iguane.
C'est drôle, doucement comique, mais James Morrow fait à travers cette alternative, un formidable réquisitoire pour la paix et les victimes japonaises des bombes, les hibakushas.
Je vais jeter un oeil à ses autres productions.
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J'ai reçu « Hiroshima n'aura pas lieu » de James Morrow dans le cadre de l'opération Masse critique de Babélio que je tiens à remercier ainsi que les éditions Au diable Vauvert.
Livre étrange. le titre m'a attiré… l'idée que l'on aurait pu éviter cette horreur qu'est Hiroshima me plaisait bien.
Cependant je n'étais pas préparée à l'écriture et l'univers de James Morrow.
Les débuts du livre ont été un peu ardus pour moi. Une plongée complète, sans aucune préparation, dans un univers particulier, bizarre pour les personnes qui ne connaissent pas… le monde cinématographique hollywoodien des films de série B, noir et blanc, de monstres en tout genre, des années 40. En effet, le narrateur est un acteur de ce genre de films, Syms Thorley, qui a un certain succès, mais qui comme tous ses « collègues » courent les contrats… On voit les relations superficielles, les jalousies, les coups bas etc.
On lui « propose » ou plutôt on lui ordonne de participer à une opération top secret de la Marine américaine pour tenter d'arrêter la guerre contre les Japonais sans avoir recours à la bombe atomique. Ont été créés des iguanes géants, cracheurs de feu, véritables monstres génétiquement modifiés qui dévasteraient tout sur leur passage si on les lâchait, mais il est difficile de prévoir si on pourra les contrôler. Pour terrifier les Japonais sans avoir recours à ces monstres, la Marine américaine programme de montrer les 3 monstres sous sédatifs aux dignitaires militaires japonais et imagine une grande mise en scène, digne d'un film avec un monstre de caoutchouc et un acteur dedans… Syms Thorley.
On suit les aventures rocambolesques de Syms, les répétitions de cette méga production, la représentation et la suite…
L'écriture de James Morrow est assez décalée, parfois cynique. Il doit être passionné par les films de cette période et de tout cet univers. Moi un peu moins.
J'ai aimé par contre le témoignage sur les victimes d'Hiroshima et Nagasaki, son discours un peu militant anti bombe atomique.
Ce n'est vraiment pas le genre de livre que j'achèterais mais je ne suis pas mécontente de l'avoir découvert grâce à cette opération Masse Critique.
A vous de voir !
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Nous sommes en 1945. Face à l'obstination du Japon, l'Amérique a décidé de se doter d'une nouvelle arme, afin d'obtenir une capitulation sans conditions.
Oui, d'accord, la bombe atomique. Mais pas seulement. Un lézard. Un ÉNORME lézard. Ou plutôt un paquet de lézards mutants, capables de cracher des flammes, de boulotter des porte-avions, d'écrabouiller des villes entières. C'est ça ou la bombe, justement. Pour convaincre les Japonais de signer l'armistice, il faut donc les effrayer une bonne fois pour toutes avec ces créatures . Mais difficile de les relâcher dans la nature ensuite, difficile de laisser traîner n'importe où une bande de varans démesurés qui ont coûté des millions de dollars. Que faire ? Faire semblant.
Faire semblant, jouer la comédie, c'est justement le boulot de Syms Thorley, acteur de série B, que l'armée contacte pour tenir le rôle du lézard: endossant le costume de l'animal, il doit ratiboiser une maquette de Yokohama devant la délégation japonaise, et convaincre l'ennemi qu'il s'agit d'un véritable animal mutant, un bébé varan pris de fureur.
Autant dire que les choses ne se passent pas ainsi ...autant dire qu'on s'amuse bien à lire ce récit farfelu, et que les amateurs de séries B y retrouveront tous les noms qui les enchantent, de Bela Lugosi à Ray Harryhausen.
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Curieux livre que le récit de cet acteur spécialisé dans les monstres qui raconte la tentative de faire capituler le Japon en les terrorisant avec de faux lézards geants ! Beaucoup d'allusions au cinéma de genre difficile à capter quand on est pas amateur et une réflexion sur la bombe atomique fait un mélange de genre pas toujours compréhensible. Mais si on se laisse porter par la loufoquerie du récit, on arrive au bout sans trop d'ennui.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Cet intervalle abominable a vu renaître le projet Manhattan, et l'équipe Oppenheimer concoctait un engin explosif rempli de plutonium, un système testé avec succès le 16 juillet dans le désert près d'Alamogordo au Nouveau-Mexique. Ils ont nommé cette première explosion atomique Trinité. Au nom du Père, du second soleil, et des fantômes profanes d'un millier de rats-kangourous, lézards à corne, monstres de Gila et renards nains. Amen.
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- Elle parle de l’éclair aveuglant et de la pluie noire. Elle décrit les survivants brûlés qui avançaient en titubant vers la rivière. Leurs yeux avaient fondu dans leurs orbites. Ma tante écrit que ce jour-là, un cyclone fait de cris a déchiré la ville. Les gens pleuraient leurs mères, leurs enfants, leurs dieux, leurs morts. Ils pleuraient surtout pour avoir de l’eau.
- Les radiations, ai-je dit en tendant à Eric sa tasse de boisson tiédasse. Ça provoque une soif inextinguible.
- Leur peau partait en lambeaux, comme de la cire coulant d’une bougie.
- J’ai vu les images.
La chair de Kha-Ton-Ra était fragile, mais au moins, les bandelettes maintenaient l’ensemble. Eric a bu une gorgée de café et poursuivit :
- Ma tante a réussi par je ne sais quel moyen à gagner l’hôpital. Elle était infirmière et voulait se rendre utile. Mais elle n’était pas préparée à voir l’horreur. Comment aurait-elle pu ?
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Je ne m’attendais certainement pas à rencontrer une connaissance, mais je reconnaissais maintenant le contremaître, un collègue du nom de Willis O’Brien qui avait fasciné les amateurs de films avec ses animations en stop-motion, dans le film muet Le Monde Perdu et huit ans plus tard dans King Kong –mais malheureusement, il n’a pas sorti d’autres grands films depuis. J’imagine qu’il détestait Le Fils de King Kong autant que le public qui ne s’était pas déplacé pour le voir.
- M. O’Brien ? ai-je timidement demandé.
Le grand manitou des effets spéciaux m’a lancé un regard septique.
- Est-ce que je vous connais ? Ou devrais-je dire suis-je autorisé à vous connaître ?
Il est autorisé à vous connaître, mais il n’est pas autorisé à savoir ce que vous savez à propos de l’opération Fortune Cookie, en dehors de ce qu’il sait déjà, a expliqué Yordan. Et vice versa.
- Syms Thorley, me suis-je présenté serrant la main du grand homme.
- Appelez-moi Obie.
- Nous nous sommes rencontrés une fois sur un plateau de Sam Katzman, ai-je expliqué. Mack Stengler vous avait recruté pour l’aider à tourner les deux premières scènes de Corpuscula. Vous faisiez la mise au point tandis que la caméra avançait vers votre merveilleuse petite maquette du château de Werdistratus. Je portais mon maquillage de monstre, aussi vous ne vous souvenez peut être pas de moi.
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Plus tard cette nuit là, après notre sempiternel dîner de spaghettis, suivi d’une séance de deux heures où Darlène et moi avons peaufiné mon Lycanthrope jusqu’à ce qu’il devienne un joyau de série B, j’ai décidé de me mettre à mes devoirs dans la peu de Gorgantis. Nous avons sorti le costume de la camionnette et l’avons traîné dans le salon. Darlène n’en revenait pas de l’incroyable éclat de la chose. Elle le décrivait comme « troublant », « envoûtant » et « pervers » -ce qui dans sa bouche sonnait comme un compliment. Comme elle était juchée derrière moi sur une échelle, tenant la grosse tête contre sa poitrine, j’ai glissé mes pieds dans les cuissardes souples en caoutchouc et mes mains dans les griffes en néoprène. Après avoir allumé les yeux, Darlène a regagné le sol, saisis la tirette sur ma queue et grimpé sur l’échelle pour aligner les dents de la fermeture éclair dorsale. Je me retrouvais donc de nouveau emballé dans mes écailles et mes serres, une apparition du Crétacé destinée à monter à l’amiral Nagumo à quel point il avait raison d’imaginer que son attaque sur Pearl Harbor avait réveillé un dragon endormi.
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– Oncle Sam ne vous veut pas en uniforme, c’est en costume qu’il vous veut, m’a annoncé l’agent Jones.
– Un costume de clown ? Suis-je censé faire une tournée dans le Pacifique avec l’USO pour divertir les troupes ? Je ne joue pas les clowns, mais les monstres.
– C’est exactement ça. Oncle Sam veut vous voir dans la peau d’un monstre. Nick et moi devons décider si vous êtes une menace pour la sécurité. Nous sommes aussi censés vous attendrir un peu.
– Avec vos poings ?
– En vous annonçant que la mission vous rapportera dix mille dollars.
– Dix mille ? Merde alors.
– Personnellement, je pense que vous devriez le faire gratuitement par patriotisme. D’autant que vous êtes si bien intégré et tout et tout, est intervenu l’agent Jones.
– Pour tout vous dire, nous pensions recommander votre partenaire Dagover, mais apparemment la Navy pense que vous êtes meilleur acteur, a ajouté l’agent Brown.
– La Navy sait de quoi elle parle, ai-je dit.
Je me permets de saisir l’occasion pour remettre les choses clair. Il n’y a jamais eu de rivalité entre Siggy Dagover et moi-même. Il y a plutôt eu une incroyable vendetta qui s’est arrêtée avant qu’il n’y ait mort d’homme, à Hollywood il y a des moyens plus originaux pour régler les différends. Souvenez-vous de la guerre entre Joan Crawford et Bette Davis, et vous comprendrez. La seule chose que j’admirais chez Dagover était son ambition. Embauché à l’université de Göttingen comme professeur de linguistique en 1934, il a été le premier intellectuel non juif à fuir Hitler. Atterrir à Manhattan en pleine Grande Dépression a été le pire moment de sa vie ; il a gagné sa croûte en nettoyant les vitrines et en grattant les parquets pour les derniers ploutocrates de New York, avant de sauteur dans plusieurs trains qui l’ont mené sur la côte ouest, bien décidé qu’il était à faire sa place dans le cinéma.
– Pas de Jap dans votre arbre généalogique ? m’a soudain demandé l’agent Jones.
– Seulement des prêteurs sur gages, des fabricants de bagels et des rabbins, ai-je répliqué sans m’attendre à ce qu’il éclate de rire.
L’humour n’a jamais été la tasse de thé des antisémites, à l’exception de T.S. Eliot, qui a consacré sa plume aux chats.
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Videos de James Morrow (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Morrow
James Morrow vous présente son ouvrage "Lazare attend" aux éditions Au diable Vauvert.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2425226/james-morrow-lazare-attend
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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