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EAN : 9782070370726
192 pages
Gallimard (19/12/1978)
3.87/5   142 notes
Résumé :
En octobre 1918, on demande des aviateurs volontaires pour la Sibérie. Joseph Kessel, sous-lieutenant de vingt ans, s'embarque à Brest. Vladivostok est une ville soumise à la loi de la jungle. Une ancienne caserne enforme six mille prostituées. A bord de leur train de luxe, l'ataman Semenof et ses cosaques font régner la terreur. Une nuit, au cabaret L'Aquarium, Kessel rencontre Léna, une chanteuse mince, triste, qui murmure : " Aime-moi noire... " Ainsi commence un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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La Première guerre mondiale se termine, Joseph Kessel a 20 ans, il est sous-lieutenant. C'est alors qu'il va s'engager volontairement dans le corps expéditionnaire que la France envoie en Russie pour combattre l'armée rouge. le voyage va être long. le paquebot Président Grant accoste à New York, la troupe est accueillie avec liesse : ce sont les premiers vainqueurs à débarquer en Amérique, deuxième escale, le Japon puis, au bout de 80 jours, c'est l'arrivée à Vladivostok. La loi de la jungle règne dans cette ville portuaire du sud-est de la Russie. Ce sera pour Kessel une période de forte turbulence, de nouvelles aventures.
L'aquarium, une boite de nuit légendaire, devient le port d'attache nocturne de Kessel. Lena, une toute jeune femme bien amochée par la vie y chante…
J'ai aimé l'exaltation de cette écriture, le panache de son style hyperbolique , la justesse des mots.


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On est en 1975 et Joseph Kessel se souvient…
En 1918, il a vingt ans. Il est aviateur en cette fin de première guerre mondiale. On demande des volontaires pour aller combattre sur le front de l'Est, en Russie. D'origine russe, il parle la langue. Aussi, il n'hésite pas et s'embarque à Brest alors que l'armistice vient d'être signé, escale triomphale aux Etats-Unis…

« Les temps sauvages, un des derniers ouvrages publiés par Kessel de son vivant, divisé en trois parties :
« La grande virée » : la fin de son engagement en tant qu'aviateur, et sa décision de partir en Russie… Pour quoi faire ?
« le seigneur de l'Orient » : autrement dit « Vladivostok », une ville ou ne s'applique que la loi des cosaques, et encore… il y a la misère…
« Aime-moi noire » : Kessel se fait Troyat dans une histoire touchante, qu'il s'excuse d'être un affreux mélo ; mais néanmoins la triste réalité…

Un témoignage poignant ! Sans doute quelque peu romancé… Pensez donc, soixante ans plus tard… Mais quand même : quel talent de conteur, ce Kessel. On est pris dès les premières pages et on va au bout ; ce qui fut mon cas… Après, il faut un peu de temps pour s'en remettre : ça prend aux tripes…
Un petit bouquin, qui, à la réflexion, pourrait ressembler à la réunion de trois « nouvelles » séparées… Mais quelle force ! que ce récit d'une époque (1918) où le crime l'humanité n'avait cours qu'au quotidien ; inimaginable dans les têtes…
Kessel n'est plus lu, entend-on çà et là… sauf peut-être « L'armée des ombres » popularisé en 1969 par l'excellent film de Jean-Pierre Melville… Et encore… Dommage…
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1919 à Vladivostok. La première guerre mondiale vient de finir mais ses soubresauts se font encore sentir : le jeune Joseph Kessel a quitté l'escadrille dans laquelle il servait pour participer à une mission en Russie et découvre une ville en proie au chaos où Russes Blancs fuyant les rouges, tchèques se battant pour l'indépendance, coolies chinois tenant de gagner quelques pièces pour survivre et officiers européens cohabitent au jour le jour.
Ce petit livre par le nombre de pages est un vrai coup de coeur. Dès le début, on est happé, projeté par les mots de Joseph Kessel dans l'ambiance de la première guerre mondiale au sein d'une escadrille d'aviateurs. On le suivra ensuite tout au long de son absurde voyage, appareillant de Brest le jour de l'armistice pour une improbable mission à Vladivostok, rendue caduque avant même d'avoir commencé, fêté en héros aux États-Unis en sa qualité d'aviateur et français qui plus est, puis plongé dans le chaos russe où il va se faire une petite place entre misère, corruption et fêtes perpétuelles au cabaret L'aquarium. Il y a tout dans ce livre : des cosaques sanguinaires plus féroces que dans nos rêves d'enfants, la magie et la déception des bouts du monde fantasmés comme Vladivostok qui s'avère finalement une ville misérable et triste, l'absurdité de la guerre et les situations inextriquables dans lesquelles elle peut plonger les peuples (ah ces Tchèques passés de l'autre côté de la ligne de front germano-russe pour défendre l'indépendance de leur pays et échoués aux confins de l'Europe après avoir suivi jusqu'au bout les rails du Transsibérien), la folie et la tristesse profonde des fêtes russes, une histoire d'amour perdue d'avance et tant d'autres anecdotes encore... Joseph Kessel fait revivre avec brio toute une époque et une atmosphère. En quelques phrases courtes, il excelle à poser une ambiance, à dresser un portrait et à nous faire ressentir la plus profonde misère comme la joie la plus débridée. On voyage avec lui, on sourit, on s'émeut, on est horrifié par certaines scènes et hop un rebond, un sursaut et déjà l'ambiance a changé et le jeune Joseph est reparti vers d'autres aventures.
Et puis il y a le personnage de Lena : un petit bout de femme au destin poignant, dont même le narrateur s'excuse en nous racontant son histoire de tomber dans le mélo le plus sirupeux. On la découvre dans les dernières pages alors que l'aventure est presque finie et que déjà plane la nostalgie du retour, mais son ombre hantera longtemps le narrateur, qui racontera leur histoire près de 50 ans plus tard, et ce personnage restera sans nul doute dans l'esprit des lecteurs de ce roman.
Si les grands espaces et les terres lointaines vous font rêver, si vous avez envie de vous évader en plein confinement et de revivre l'époque des grandes aventures et des bouts du monde qui n'étaient alors pas si proches, alors plongez vite dans ce livre ! Promis, vous ne le regretterez pas !
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Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Kessel, avec les temps sauvages, l'auteur nous invite dans une période de son existence. Juste le jour de l'armistice, il est envoyé en Russie. C'est l'occasion de nous conter son voyage, départ de Brest, la traversée de l'Atlantique, arrivée sur le nouveau continent, découverte totale de cette terre. Traversée d'Est en Ouest, encore une belle occasion de nous faire part de ce voyage, un petit temps d'arrêt avant d'embarquer et traverser le Pacifique. Terminus du transsibérien à Vladivostok, la ville la plus orientale de la Russie.
Ici, il doit remplir sa mission et ce n'est pas une mince affaire. Il nous fait part de la misère qui règne dans une ville de ce type, les pauvres diables qui sont traités comme des bêtes de somme, les prostituées, les soldats véreux, etc... bref, pas la Russie de son enfance, loin de là.

J'ai aimé retrouver la plume de Kessel, le don qu'il a à nous offrir son ressenti lors de ses voyages, on s'y croirait.


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Joseph Kessel se souvient... Octobre 1918, les Alliés forment une nouvelle armée, en Sibérie. Il se porte volontaire...Commence alors un très long périple qui le mènera avec ses compagnons de Brest à New-York puis à San Francisco. Ensuite direction Vladivostok , les glaces, le froid et un monde "sauvage"..
La plume de Kessel une fois encore sait embarquer le lecteur. du sublime à l'horreur, du firmament à l'enfer, du palace au bouge, les scènes se succèdent, les souvenirs affluent. Tendresse et cruauté, douceur et violence et les vingt ans d'un dénommé Kessel...
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Vladivostok. En russe : Seigneur de l'Orient. Ainsi l'avaient baptisé les fondateurs de la ville. J'avais appris cela à Orenbourg, sur les bancs du gymnase. La saga sibérienne... Commencée par Ermak, bandit des grandes routes, sous le règne du tsar Ivan le Terrible et, menée de siècle en siècle, sur des milliers de lieues, à travers fleuves géants, déserts glaciaires, forêts grandioses... pour enfin déboucher sur le Pacifique et bâtir ici Vladivostok – Seigneur de l'Orient...
Eh bien, rarement attente fiévreuse a été douchée de la sorte. Seigneur de l'Orient, ça ? Une ville provinciale, perdue, mesquine... La neige malpropre. Les maisons décrépites, sinistres. Pas une avenue, pas une rue décente. Et le long des lugubres façades, d'étranges patrouilles qui se traînaient va comme je te pousse et dont aucun des soldats n'avait la même tenue. Quel démenti à mes rêves ! Quelle chute dans le réel !
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Après dix jours de mer, les Hawaii ... Honolulu.
...
Le protectorat américain n'avait pas vingt années. Les chefs, les princes, les rois des îles vivaient encore. Les plages étaient vierges. Les moeurs, d'une simplicité, d'une gentillesse primitives. Le rite, le tabou gardaient leur magie. L'hospitalité, son entière vertu. On accueillait le voyageur comme un hôte précieux et non comme un client. Les guirlandes et les colliers de fleurs, magnifiques, la musique des ukulele, les danses de la hula - tout ça, de la part des hommes et des garçons, des femmes et des jeunes filles, n'était pas spectacle, "folklore" tarifé, mais, vieille comme le temps, la bonté de l'accueil.
Voilà pourquoi les gens, leurs mouvements, leurs instruments, leurs voix avaient un accent et un pouvoir qui se sont perdus avec leurs paradis. Pauvres, pauvres paradis dont la musique est devenue le cliquetis des pièces de monnaie, qui sentent le graillon des hot-dogs et des hamburgers, où les charters amènent en quelques heures et déversent les hordes du week-end.
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Il a entouré mon cou du bras qui tenait son verre, j'en ai fait de même pour le sien, nous avons entrecroisé nos poignets et, nos têtes se touchant, nous avons avalé la vodka sans prendre haleine. Oleg a cassé son verre contre la table. j'ai demandé :
-Pourquoi?
-Pour que personne, jamais, ne puisse y boire après nous.
Cela m'a semblé très beau. De plein jet, de plein coeur, j'ai fait voler le cristal en miettes.
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Tout a commencé, en 1918. Aux premiers jours d'octobre.
La guerre enfin, depuis deux mois, avait changé de jeu. Enfin, au bout de quatre années de vie sous terre, engluée à la boue des boyaux, l'ennemi avait cédé, craqué.
Des millions d'hommes argileux, hirsutes, libérés des tranchées, s'étaient mis en marche.
Les uns, les allemands, reculaient, reculaient.
Les autres les talonnaient sans répit.
Notre escadrille, de terrain de fortune en terrain de fortune, se posait toujours plus avant. Elle était arrivée près de Sainte-Menehould.
On volait beaucoup.
Repérages, reconnaissances, réglages de tir, accompagnement d'infanterie, bombardements, combats, camarades perdus.
Ce matin-là, de bonne heure, observateurs et pilotes se trouvaient réunis, comme à l'ordinaire, dans la baraque du mess....
(extrait du premier chapitre "La grande virée")
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Je me suis dit que commencer par l’enfer pouvait être une chance. J’étais maintenant endurci, blindé. J’avais vu le pire.
J’aurais eu raison si le pire avait des limites…
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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