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sur 1662 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Billy Summers est un ex-tireur d'élite reconverti en tueur à gages… mais un gentil qui n'accepte que de tuer des vrais méchants. Avant de partir à la retraite, le sniper vétéran de la guerre en Irak accepte un dernier contrat particulièrement lucratif qui l'oblige à se faire passer pour un écrivain, tout en s'intégrant à la population locale de Red Bluff en attendant de pouvoir éliminer sa cible. Se prenant volontiers au jeu, il décide d'ailleurs de tuer le temps en écrivant sa propre autobiographie…

À mon grand bonheur, le maître de l'épouvante délaisse donc le surnaturel afin de nous servir un roman noir qui tient en haleine de la première à la dernière page. Alors certes, ce scénario reprenant la trame du « job de trop », ce fameux « dernier coup » condamné à foirer, est assez classique et pourrait facilement se transformer en mauvais film interprété par Steven Seagal… sauf que c'est Stephen King (« 22/11/63 ») aux manettes. L'écrivain américain a non seulement l'art de planter une ambiance et de servir des personnages particulièrement attachants (même quand leur métier consiste à tuer des gens), il s'avère surtout un narrateur hors pair.

Le lecteur a d'ailleurs droit à deux conteurs pour le prix d'un car le personnage principal entrecoupe régulièrement le récit concocté par Stephen King pour nous raconter sa propre histoire, de cet événement marquant qui a bouleversé son enfance à ses années en tant que tireur d'élite durant la guerre en Irak. En imaginant un tueur à gages, aspirant écrivain et fan de Zola, Stephen King partage non seulement son amour pour l'écriture, mais également ses doutes concernant la pertinence de la guerre du Golfe ou son aversion envers le « trumpisme ».

Puis il y a cette jeune femme nommée Alice, qui vient vite confirmer notre attachement envers ce tueur à gages qui se targue d'avoir une éthique et qui transforme progressivement ce « dernier coup » en road-trip à travers les États-Unis. Malgré quelques clins d'oeil à ses autres romans, tel que l'hôtel Overlook dans « The Shining », Stephen King livre donc un polar dépourvu de fantastique et d'horreur, rendant hommage à la littérature et étalant tout son talent de narrateur !

Si, comme moi, vous êtes allergique au surnaturel, mais adorez le roman noir à la R. J. Ellory, n'hésitez pas et foncez !
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Alors qu'à quarante-quatre ans il est bien décidé à raccrocher, Billy Summers, ancien tireur d'élite des Marines qui a servi en Irak avant de devenir tueur à gages dans la vie civile, accepte un dernier contrat, celui que son expérience et son instinct lui font pourtant pressentir comme « le coup de trop ». C'est qu'il y a deux millions de dollars à la clef, et puis la cible est l'un de ces méchants, nuisibles à la société, auxquels, conformément à son code d'éthique personnel, il restreint strictement son champ d'action. Il s'installe donc docilement dans la nouvelle identité prévue pour lui : un écrivain débutant, venu chercher le calme entre un modeste pavillon de banlieue et un bureau en centre-ville surplombant le palais de justice dont les marches serviront, le moment venu, de théâtre des opérations. On s'en doute, les imprévus vont s'en mêler, et les grains de sable initiaux se transformer en gros cailloux...


Peut-on rendre sympathique un homme qui gagne sa vie en assassinant des gens ? C'est ce que réussit Stephen King avec son personnage si bien campé dans ses complexités qu'il finit par transfigurer une intrique ouverte sous les auspices les plus classiques. Usant de la tactique du roman dans le roman grâce à la couverture d'écrivain qui, assez facétieusement mais pas sans danger pour lui, mène en réalité Billy à se montrer sous son jour le plus authentique – fin lettré, lecteur de Thérèse Raquin dont la référence accompagne d'un bout à l'autre le récit pour mieux souligner le poids de la mauvaise conscience qui fait du crime un calvaire, le sniper s'astreint ordinairement à une apparence d'homme de main un peu limité, destinée à endormir la paranoïa de ses commanditaires –, King déroule le suspense de son action principale tout en laissant son héros dévoiler lui-même son histoire et ses failles au rythme de l'écriture de ses douloureuses réminiscences.


Et si l'on n'y croise aucune horreur fantastique relevant de l'univers habituel du maître de la terreur surnaturelle, c'est quand même toujours l'angoisse et l'effroi les plus intenses que, dans un ample et lent crescendo pleins de surprises mais aussi d'émotions, l'écrivain distille au rythme de ses phrases sèches et crépitantes. Simplement, elles se nourrissent de monstruosités ordinaires qui, en toute impunité, prolifèrent dans une Amérique que les mentions à Trump et au Covid-19 ancrent bien dans notre actualité : mafia, crime, viol, pédophilie…


Gentil qu'à son corps défendant de vrais méchants ont conduit à endosser un rôle dont sa conscience n'arrive pas à se convaincre qu'il n'est que faussement semblable au leur, Billy tente de conjurer ses fantômes en défendant, quand l'occasion s'en présente, ces innocents dont il ne peut plus goûter la vie paisible que le temps d'une identité d'emprunt dans un quartier modeste de l'Amérique moyenne. Mais, dans sa poche, Thérèse Raquin est là pour nous le rappeler : jamais crime commis ne s'efface… Coup de coeur.

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Que ceux qui ne lisent pas Stephen King, et jugent son oeuvre sans la connaître, jettent un oeil curieux sur Billy Summers. Ils seront surpris de découvrir un des innombrables pans du talent protéiforme du King.

Même quand il s'attaque au roman noir (il cite des références comme Jim Thompson et Elmore Leonard en interview), son talent éclabousse chaque page. Et sa manière de raconter des histoires se reconnaît entre mille, quel que soit le genre auquel il s'adonne. Qu'importe l'étiquette…

Voilà un roman à plusieurs niveaux de lecture. En surface, une histoire de tueur à gage pour laquelle King joue la partition du dernier job, celui de trop, celui qui ne tourne pas du tout comme imaginé. Où le tireur devient la cible.

Mais pas que. En filigrane d'abord, puis de manière de plus en plus présente, pressante, il nous décrit le pouvoir de l'écrit.

Et en couche additionnelle, il rajoute un énorme supplément d'âme, par la rencontre inattendue de deux solitaires que rien ne devait se faire croiser. Liés à la vie à la mort.

L'écrivain américain joue d'abord avec une vision assez manichéenne des relations pour mieux creuser ensuite, comme souvent, arrivant très rapidement à ce que le lecteur entre en empathie avec un meurtrier, à ce qu'il le trouve éminemment sympathique, lui qui a toujours eu comme règle du « métier » de ne flinguer que des salauds. Ça n'empêche pas ce personnage d'avoir une vision très réaliste de lui-même.

Son dernier contrat va l'obliger à travailler sous couverture. Celle d'un écrivain débutant qui s'installe dans un quartier populaire paisible pour y séjourner, et dans un immeuble de bureaux anonyme pour écrire. Mais, quand on n'a rien d'autre à faire qu'attendre le moment propice, on peut être tenté de vraiment jouer le jeu de sa fausse identité.

Stephen King joue alors avec sa marotte, l'écriture. Billy Summers se met donc à écrire son passé. Avec, au départ, la maladresse et la fraîcheur de l'auteur débutant. Un nouveau personnage d'écrivain qui permet à King de revenir aux sources, mais aussi de proposer une variation différente de son obsession.

Car, pour une fois (c'est presque inédit chez lui) l'écriture se révèle vite comme une thérapie pour le personnage, un bienfait, et non une malédiction. Même quand on doit coucher les atrocités d'une enfance terrible et d'un passage à la vie d'adulte éprouvant (Summers est un ancien de la guerre en Irak et souffre d'un évident stress post-traumatique).

Cette strate-là, King nous l'annonce dès la toute première page, avec un hommage appuyé à… Thérèse Raquin de Zola. Une dédicace qui reviendra à plusieurs reprises dans le roman, pour mieux souligner le pouvoir des livres.

Mais revenons à l'aspect « polar ». Clairement addictif, sacrément bien mené. Et qui montre à quel point King maîtrise son sujet, même sans utiliser le surnaturel dans l'intrigue. Et nouvelle preuve éclatante qu'il est un incroyable raconteur d'histoires, capable de vous y plonger immédiatement, sans que vous ne puissiez plus lâcher le livre. En une seule page vous êtes dans l'ambiance, en deux vous touchez déjà du doigt qui est le personnage principal. C'est un talent tout simplement inouï.

Ce qui semble s'annoncer comme une énième affaire de tueur floué, de contrat non respecté, de récit maffieux, avec un chemin tout tracé, se révèle pourtant bien plus riche tout au long de ces 550 pages.

L'intrigue est prenante, aucun doute, mais l'accent est vraiment mis sur la qualité et la profondeur des personnages. Avec une rencontre qui va changer le cours de l'histoire de ce Billy.

Par ce biais, comme par celui de l'écriture de la vie de Billy, Stephen King fait passer une foultitude d'émotions. Y instillant des passages éblouissants de lumière, émouvants au possible, dans la pénombre ambiante. Jusqu'à un final magnifique, à en perdre les mots.

Ceux qui sont curieux de l'univers littéraire, celui des auteurs, seront très intéressés par cet aspect du livre. Que ce soit les affres de la création, ou de ce que peut ressentir un écrivain en injectant des parts de lui dans une oeuvre, ou encore concernant le statut d'auteurs aux USA (très différents de ce qu'il est en Europe).

Avec Billy Summers, on sent que Stephen King a adoré jouer avec les codes du roman noir, avec grand respect, tout en racontant à sa manière une histoire passionnante.

Un récit captivant où King fait montre de sa maturité « d'ancien », tout en retrouvant çà et là l'enivrante sensation des premières fois.

Un roman qui a toutes les qualités pour plaire au plus grand nombre, lecteurs assidus du maître ou juste de passage. Pour ces derniers, gageons que ce ne sera que le début d'une aventure commune.

PS : comme petit cadeau, les fans se délecteront des quelques clins d'oeil soutenus à une oeuvre majeure du King.
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Ce S.K restera sans doute dans mon top 5 de l'auteur, après "La ligne verte", mon indétrônable N°1, et "22/11/63" qui le suit de près. J'y ai retrouvé tout ce que j'aime chez Stephen King, une intrigue axée sur le côté psychologique et le développement des personnages, des descriptions immersives mais pas inutiles ou ennuyeuses, de l'action soutenue mais avec des respirations entre deux passages haletants, bref, j'ai lu ces quelques 550 pages avec avidité et grand enthousiasme. J'aurais aimé en faire un retour très exhaustif, mais comme nombre de babéliotes talentueux l'ont déjà critiqué, et que j'ai énormément de retard dans mes billets (je vais me prendre un avertissement de la bibliothèque, je le sens venir !), je me contenterai d'un petit concentré.

Le personnage de Billy Summers est en même temps complexe et très attachant : c'est un tueur à gages, mais avec lequel on ne peut s'empêcher d'être en accord sur le choix de ses victimes, parce que celles-ci, par contre, sont des nuisibles, des êtres qui ne manqueront pas à grand monde... En quelque sorte, il rend service à la société, même si (fort heureusement quand même), la loi interdit de rendre justice de cette façon-là ! Acceptant un dernier contrat parce qu'il a besoin d'assurer ses arrières avant de se retirer, Billy va se fondre dans la peau d'un écrivain en résidence dans la petite ville de Red Bluff et va devenir pour un temps David Lockridge, ce bon vieux Dave, le plus sympa des voisins dans son nouveau quartier.
Par une mise en abyme ingénieuse, Stephen King va exploiter cette "couverture" en faisant réellement écrire à son personnage un livre sur les souvenirs douloureux de son enfance et de la guerre en Irak. Un bon moyen également de faire passer les sentiments de l'auteur à l'égard de cette période de l'histoire des Etats-Unis... Billy en profitera pour exorciser en quelque sorte ses traumatismes.

Et pour ajouter une dimension supplémentaire, Billy, sous l'identité d'un troisième personnage (la vie de tueur à gages nécessite parfois le don d'ubiquité !) va faire la connaissance d'Alice, jeune fille un peu naïve victime d'un petit ami pervers. Cette rencontre va donner lieu à une belle relation et initier un road-trip jusque dans les Rocheuses, avec au passage un petit clin d'oeil à l'Hôtel Overlook (mais si, vous savez, celui de Shining !).

Un tueur au grand coeur, une jeune femme en perdition, des méchants vraiment haïssables : rien de nouveau sous le soleil, à votre avis ? C'est vrai que les ingrédients sont classiques, mais la sauce King, ça change tout ! Pas un instant je n'ai eu l'impression d'avoir déjà croisé ces protagonistes, pas une seconde je ne me suis ennuyée. C'est prenant, on est complètement dans l'histoire, on a les nerfs à vif à certains moments, et on soupire d'aise quand les choses tournent bien. J'ai vraiment été ravie de retrouver S.K. à son meilleur niveau, malgré ses 75 ans il prouve là qu'il "en a encore sous le capot".

Bravo et merci pour cet excellent moment !

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Jamais je n'aurais pensé lire un Stephen King mais le pouvoir de persuasion de Babelio et notamment de mes amis, a fait que je me suis lancée. Leur lecture commune d'il y a quelques mois m'a donné envie de découvrir cet auteur, j'ai décidé de lire Billy Summers qui avait l'air différent des autres, plutôt policier/thriller qu'horreur et je suis ravie de l'avoir fait car j'ai adoré !

C'est donc mon 1er Stephen King, enfin pas tout à fait le 1er car le temps que je me décide, le livre à la médiathèque était sorti. « Après » me tendait les bras, je l'ai pris en attendant. J'ai beaucoup moins aimé, les quelques scènes horrifiques ont parasité ma lecture alors que le thème aurait pu me plaire. Je reste donc, pour le moment du moins, sur l'idée que l'horreur n'apporte rien à une histoire quand on peut s'en passer.

Dans Billy Summers, on n'est pas au pays des bisounours non plus, des événements un peu horribles arrivent, des méchants très méchants peuplent ce roman mais on reste dans le genre policier/thriller. Ce livre est donc différent de l'idée que je me faisais des romans de Stephen King, je ne regrette pas ce choix de lecture. Les amateurs de fantastique n'y trouveront pas leur bonheur, une petite touche seulement, histoire de ne pas être trop dépaysé peut-être...

" Assis dans le hall de l'hôtel, Billy Summers attend la voiture qui doit venir le chercher. On est vendredi midi. Bien qu'il soit en train de lire une bande dessinée intitulée Les copains et les copines d'Archie, c'est à Emile Zola qu'il pense, et plus particulièrement à son troisième roman, celui qui l'a fait connaître : Thérèse Raquin. Il se dit que c'est en tout point le roman d'un jeune homme. Et que Zola commençait seulement à exploiter un filon qui allait se révéler aussi profond que fabuleux. Il se dit que Zola est la version cauchemardesque de Charles Dickens. Voilà qui ferait un sujet intéressant pour un essai. S'il devait en écrire un."

Ainsi commence Billy Summers et me voilà ferrée !

Sans trop vous raconter, Billy Summers est un ancien sniper ayant participé à la guerre en Irak. Reconverti en tueur à gages, il n'accepte que les missions où il doit tuer des méchants.
Il a décidé d'arrêter mais un dernier contrat qui va lui rapporter beaucoup d'agent se présente, il l'accepte.
Pour ce faire, il va devoir jouer le rôle d'un écrivain. Billy Summers se prend au jeu et écrit réellement un livre autobiographique. Il y raconte son enfance, sa famille, son expérience en Irak, son retour en Amérique jusqu'au moment présent. On découvre les différents traumatismes qu'a enduré Billy Summers.
Ce récit du personnage principal s'insère dans l'histoire écrite par Stephen King, c'est très bien fait. Nous avons un peu 2 livres en1.

AprèsZola dont Billy Summers est fan, l'auteur nous propose d'autres références littéraires, notamment Faulkner dans le « Le bruit et la fureur », je ne vous en dis pas plus... Ces nombreuses références à des livres que j'ai lus ou écoutés récemment, parfois avec mes amis de Babelio n'a fait qu'accroître mon intérêt pour ce roman.

Stephen King a du talent, c'est indéniable, il arrive à nous faire ressentir de l'empathie et à nous faire trembler pour un personnage qui tue des gens.
Car on s'attache à Billy Summers, ne va t-il pas, entre autre, sauver une jeune fille ?
De cette rencontre va suivre un road- trip passionnant à travers les Etats-Unis.

Ce roman est très addictif mais aussi et surtout plein d'humanité et de sensibilité. La psychologie des personnages est très bien étudiée.
Le côté policier de ce livre nous tient en haleine tout le long.
C'est aussi un hommage à l'écriture et à son pouvoir sur l'écrivain.
"Saviez-vous que c'était possible ? Saviez-vous qu'il était possible de s'asseoir devant un écran ou une feuille et de changer le monde ? Ca ne dure pas, le monde finit toujours par revenir, mais en attendant, c'est génial. Il n'y a rien de mieux. Car tout se passe comme vous le voulez,..." 

J'ai découvert un conteur hors pair, ressenti beaucoup d'émotions durant cette lecture. Avec le recul de quelques jours, je ne suis pas loin du coup de coeur !
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« Billy Summers », c'est l'histoire d'un type qui tue des types méchants, et seulement des types méchants. du moins, c'est certainement ainsi qu'il se présenterait si on lui posait la question. Car oui, Billy Summers est un tueur à gages, « un éboueur armé d'un flingue » et un as dans sa profession. A l'aube de sa « retraite », il va accepter un dernier contrat qui va bouleverser son existence. « Billy Summers », c'est le récit émouvant et passionnant de la vie d'un homme.
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La construction de ce roman m'a beaucoup rappelé 22/11/63. Non pas que l'histoire ait grand-chose à voir, mais là aussi deux, voire trois parties se dessinent, offrant toutes une ambiance et un rythme différents.
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Dans les premiers chapitres, on apprend à connaître notre protagoniste et on appréhende le contexte de la mission. Pour mener à bien cette dernière, Billy Summers va devoir se préparer longuement et s'imprégner d'une nouvelle identité, sur-mesure. Dans cette vie factice, il sera David Lockridge, un écrivain en herbe qui s'attèle à la rédaction de son premier roman. Un camouflage idéal, qui sert à la fois l'auteur (le vrai) et le protagoniste. Une oeuvre autobiographique distillée tout au long du roman, qui nous emmène sur les traces du passé, à la découverte de toutes ces « vies » qui ont forgé notre « héros ».
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J'ai beaucoup apprécié ces pages, où l'on s'égare quelque temps dans l'existence quotidienne de « Monsieur tout le monde ». Notre homme, habituellement très solitaire, va nouer des relations, participer à des repas entre voisins et s'attacher. Et par mimétisme, on va s'attacher aussi, au point de vouloir oublier le but premier de cette existence. Après tout, on est plutôt bien dans ce quartier, parmi tous ces gens sympas !
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Mais Billy lui, n'oublie rien, il réfléchit, il anticipe. Il n'est pas ce type un peu idiot et naïf que ses « employeurs » pensent pouvoir manipuler à leur guise. Alors quand la situation dérape, on est bienheureux qu'il ait été si prévoyant. On enfile un autre costume et c'est le début d'une nouvelle aventure. Une aventure qui nous emmènera à travers les États-Unis, aux côtés d'une jeune fille aussi extraordinaire que touchante. Un petit côté road-trip où se mêlent suspense, action et émotion, et qui rend cette lecture incroyablement captivante.
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Sous la plume de Stephen King, Billy Summers semble si réel que j'ai éprouvé pour lui un attachement sincère. Il est de ces personnages qu'on aime envers et contre tout et qui restent en mémoire longtemps. Il n'a pas le caractère imposant et froid qu'on imagine volontiers chez un tueur à gages. Certes, d'après sa propre conception du monde, il est un type méchant. Mais en vérité il fait preuve d'une grande sensibilité. J'ai été touchée par toutes ses personnalités, factices ou réelles. Après tout, n'y-a-t-il pas une part de chacune d'elles en lui ?
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Parfois, une pointe de fantastique s'invite dans le récit, sans être prédominante, tout juste anecdotique, mais on s'amuse des références. Un hommage plutôt subtil à une autre oeuvre du maître, qui m'a donné des frissons de joie. La joie de celle qui, comme des millions d'autres, se souvient de ce qu'elle a ressenti lors de cette fameuse lecture. La joie de celle qui éprouve une admiration évidente pour le talent du King.
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Dans ce roman, j'ai retrouvé tout ce que j'aime chez cet écrivain hors-pair. Cet art de dépeindre les lieux, de construire une atmosphère, d'imaginer des personnages uniques et mémorables. A l'instar de 22/11/63, de Blaze ou encore de Dolores Claiborne, j'ai été transportée, émue et captivée par cette très belle histoire. Nul doute que « Billy Summers » restera l'une de mes oeuvres favorites de l'auteur.
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Ma chronique complète est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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Un thriller de Stephen King avec juste une petite note de fantastique, plutôt un clin d'oeil aux fans, avec un petit passage au Colorado près de l'hôtel Overlook de Shining.

Ce n'est pas un roman d'horreur, mais qui raconte quand même quelques horreurs, celles de la guerre, des meurtres et des viols.

C'est l'histoire d'un tueur à gages « moral », qui affirme n'avoir tué que des « méchants », des gens qui le méritaient bien. Avant de tuer pour la mafia, il a tué pour le gouvernement américain, il a été « sniper » dans les conflits au Moyen-Orient. Il se retrouve dans une planque où sa couverture est d'être un écrivain. Il se prend au jeu et décide d'écrire son autobiographie. Et, bien sûr, tout ne se passera pas comme prévu et les péripéties s'enchaîneront.

À travers le suspens du thriller, on retrouve les thèmes chers à Stephen King, l'enfance, l'amitié, la justice, et surtout la littérature. On ne s'attend pas à retrouver Zola dans un polar des États-Unis, mais Billy Summers est un grand amateur de Thérèse Raquin.

À travers les réflexions de Billy Summers, King parle aussi du processus de l'écriture et de son rôle dans la vie d'un auteur :
« Saviez-vous qu'il était possible de s'asseoir devant un écran ou une feuille de papier et de changer le monde? Ça ne dure pas, le monde finit toujours par revenir, mais en attendant, c'est génial. Il n'y a rien de mieux. Car tout se passe, comme vous le voulez, et si je veux que vous soyez toujours en vie, présent dans cette histoire, vous l'êtes et vous le resterez. »

Un Stephen King à la fois familier et différent de ses autres romans, car cette fois on peut le recommander aux lecteurs qui sont allergiques au surnaturel.
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Voilà un bon roman du King, totalement dépourvu de fantastique ! Pour le lecteur habitué à l'imagination débordante de l'auteur, cela étonne. Très contente de cette histoire qui tranche avec le lot et démontre une fois de plus l'éventail de ses habiletés.

Ex-marine des États-Unis devenu tueur à gages, Billy Summers n'a toutefois qu'une seule règle: abattre pour de l'argent, à condition que ce soient juste des méchants. Résolu à accomplir une dernière mission puis enfin tirer sa révérence, les choses ne se passent pas du tout comme prévu. Heureusement, Billy en a dans le crâne ! Sa débrouillardise, sa grande patience, son sens de l'organisation et son flair hors pair lui donnent un avantage que ses ennemis n'ont pas: toujours un coup d'avance.

Mec ordinaire au physique passe-partout qui sait se fondre dans la masse, préfère vivre en solo mais tout de même capable d'interagir avec les autres lorsqu'il le faut, Billy joue le rôle du bon voisin nouvellement arrivé.
À cause de son mode de vie, celui-ci a évidemment bien peu de contacts avec son entourage, ce qui a un impact sur le rythme du roman.

Tandis que la mission se met tranquillement en place, la première moitié explique en parties entrecoupées le passé du personnage. le rythme est donc plutôt lent quoique toujours intéressant et sans longueurs. Simplement, on sent - et c'est probablement intentionnel - le temps qui passe.
Au milieu du roman, l'arrivée impromptue d'Alice vient changer la donne et c'est là, pour moi, que le récit devient plus palpitant. La deuxième moitié est plus vivante, passe plus vite. Puis il y a le rôle de Bucky, qui prend de plus en plus de place. Après le silence et les introspections, il est bon de retrouver une interaction, des dialogues, une certaine promiscuité. J'ai beaucoup apprécié ces deux ambiances; l'une froide et statique, l'autre chaleureuse et dynamique, dans un même livre. de plus, les personnages de Billy, Alice et Bucky sont sympathiques, accrocheurs, faciles à aimer, développés juste assez.
Malheureusement, j'aurais souhaité que les méchants soient "plus méchants", il me semble qu'ils laissaient présager un plus grand danger...enfin bon, c'est ma seule déception.

Éloge à la liberté, à la soif de justice et à l'amitié - la vraie - Billy Summers est, au-delà de nous divertir, une histoire complètement plausible, sans artifices, qui nous fait sillonner les petites routes des États-Unis tout en rendant hommage aux américains partis combattre à Falloujah, en Irak.

Un roman offrant une palette de couleurs inattendue...et aussi, un savoureux clin d'oeil à Shining !

Pour quelqu'un qui ne serait pas trop fan du style de Stephen King, je pense que vous pouvez allègrement vous laisser tenter par ce titre, beaucoup plus terre à terre que bien d'autres.
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Si les histoires de tueurs, même au grand coeur, ne sont pas ma tasse de thé, il est difficile de résister à un roman non horrifique de Stephen King tant le talent de l'auteur est immense. Si vous raffolez des scènes d'action et des personnages inattendus, nul doute que ce livre vous plaira.

Billy Summers, un tueur, va effectuer sa dernière mission, tellement bien payée qu'elle va lui permettre de prendre sa retraite. Mais Billy est allé au cinéma, il sait que l'ultime coup foire la plupart du temps. Alors, il se méfie.

Le roman est long, très long, presque 550 pages, et il manque de punch. Les rebondissements ne surprennent pas, à l'exception du dénouement, remarquable.

Pas du tout de fantastique dans ce livre ? Cherchez bien, et vous pourriez en trouver une minuscule touche, comme un rappel de qui est l'auteur, après tout.

Le super méchant n'est connu qu'à la fin. Nick, le méchant qui a recruté Billy, n'a pas franchement l'air d'une lumière. Quant à Bucky, l'ami de Billy, il est nécessaire que ce dernier répète plusieurs fois à Alice que c'est un méchant, tant cet ermite dans sa cabane paraît sympa.

Je n'ai pas retrouvé la puissance présente dans certains livres de Stephen King. C'est pourtant une écriture parfaite pour ce roman noir et le fait que King soit capable d'adapter à ce point son style en fonction de ses livres, montre l'étendue de son talent.

Lien : https://dequoilire.com/billy..
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Thriller captivant. J'ai été prise par le récit du début à la fin. On y ressent rapidement l'atmosphère qui s'en dégage. Il comporte également de nombreux rebondissements et on s'attache naturellement aux personnages principaux.

« À la fois thriller, récit de guerre, road trip et déclaration d'amour à l'Amérique des petites villes, Billy Summers est l'un des romans les plus surprenants dans l'oeuvre de Stephen King, qui y a mis tout son génie et son humanité. »

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