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EAN : 9782203038820
171 pages
Casterman (13/04/2011)
3.92/5   37 notes
Résumé :
Hanovre, 1924. Alors que l’on cure l’un des cours d’eau de la ville, les travaux mettent à jour une quantité anormale d’ossements. Des ossements humains, dont l’étude révèle qu’ils ont été systématiquement raclés, comme pour en séparer la chair. L’enquête, quoique laborieuse et mal conduite, mènera à l’arrestation d’un certain Fritz Haarmann: fripier, homosexuel notoire, mais aussi indicateur de police, il est réputé avoir toujours de la viande à vendre, malgré les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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La Leine, rivière passant sous les ponts de Hanovre, asséchée, quelle macabre surprise lorsqu'on découvre au fond de son lit des tas d'ossements. Tous humains. Tandis que la population s'affole quant à la provenance de tous ces os, le commissaire Müller fait aussitôt taire la rumeur d'un éventuel éventreur qui sévirait à Hanovre en sous-entendant que ce sont les victimes du typhus. le docteur Schackowitz décompte pas moins de 20 fémurs, provenant tous de jeunes hommes que l'on a découpé à la scie et dont on a oté la chair des os. Aucun doute quant à l'éventuel tueur en série...
De son côté, Fritz Haarmann prend du bon temps avec son ami, Hans Grans. Dès la petite affaire terminée, le jeune Hans va fouiller dans le placard de Haarmann, s'étonne encore qu'il ait à nouveau tant de viande et s'extasie devant une belle veste quasiment neuve lorsqu'une voisine frappe et entre. Elle vient de nouveau chercher de la viande. Fritz Haarmann lui offre pour 95 pfennings ce qu'il dit être de la viande de cheval et une paire d'os de veau que la femme refuse aussitôt à cause de sa couleur si blanche. Elle repart gaiement, prenant déjà rendez-vous et lui rappelant qu'il ne l'oublie pas dès lors qu'il aura de nouveaux vêtements pour ses jeunes enfants. Haarmann se fait ensuite surprendre par la voisine du dessus au moment où il jette un seau plein dans la rivière...

Fritz Haarmann, surnommé le boucher de Hanovre, reste l'un des plus grands tueurs en série avec à son palmarès plus de 20 victimes, de jeunes hommes violés, découpés puis évidés au cours des année 1923-1924. le tout dans son appartement dans un quartier de la vieille ville, au nez et à la barbe des voisins. Seul l'un d'entre eux, le marchand de tabac qui faisait face à la demeure de Haarmann, se douta dès le début que quelque chose d'étrange s'y passait. Faisant commerce des corps dont il revendait la chair en tant que viande animale, il vendait également les vêtements dont il dépouillait les garçons. Il ne fut nullement inquiété par la police et pour cause, il en faisait partie en tant qu'indic! Il avait même obtenu une carte officielle. Il sera jugé en 1925 et incriminé pour 24 des 27 meurtres, même s'il en avouera entre 50 et 70.
Dans cet album sombre, inquiétant et oppressant, l'auteur raconte les faits tels qu'ils ont été relaté dans la presse, ne faisant nullement le procès de ce tueur mais dénonçant tout de même l'incompétence de la police qui préféra ignorer les antécédents psychiatriques d'Haarmann et profiter du commerce de ce dernier. L'on fait des découvertes de plus en plus macabres et incroyables, accentuées par le documentaire en toute fin de l'album qui retrace le parcours de ce boucher et de ses éventuels "complices" qui ont fait silence, qui énumère la liste des 24 jeunes hommes qui sont passées entre ses mains et nous montre quelques photos. le trait charbonneux, tout en nuance de gris d'Isabelle Kreitz, est plus que jamais sombre, créant une ambiance glaciale et malsaine.
Un album saignant à couper au couteau...

Haarmann, le boucher de Hanovre... m'en fous, j'suis végétarienne!
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Envie de vous payer une bonne tranche, alors Haarmann, portant le doux sobriquet du boucher de Hanovre, devrait facilement répondre à vos attentes.

Récit saignant s'il en est, celui d'Haarmann défie l'entendement.
Tueur en série prolifique - une vingtseptaine de jeunes hommes à son actif - , cet aimable tripier notoirement connu sur la place publique pour ses penchants homosexuels mais surtout sa faculté quasi surnaturelle à vous approvisionner en viande fraîche, en ces temps de disette que sont l'entre-deux guerres (1924), aura marqué les corps et les esprits.

Les corps, forcément, puisque l'ami Fritz dépeçait allègrement tout jeune amant prépubère passant à portée de son égoïne. Sa vie fut sciante au possible, surtout vers la fin lorsqu'il s'est agit de faire face à la faiseuse de veuve à l'âge encore vert de 45 balais.

Les esprits, ensuite, car si quelques péquins moyens se doutèrent bien de l'étrangeté de ses agissements, cet indicateur pour la police fut rarement mis sur le grill et ne dut son arrestation qu'à un concours de circonstance. Pour une fois qu'il en décrochait un…

Ce récit horrifique retrace intelligemment les agissements de ce besogneux tueur en série Allemand, sans jamais tomber dans le voyeurisme ni dans la surenchère, tout en évoquant les conditions de vie misérables d'une population en pleine République de Weimar.

Avec près de trente victimes au compteur, Fritz entrera définitivement au Panthéon des grands malades célèbres même si la grippe espagnole lui tiendra à jamais la dragée haute. On saluera cependant son évidente volonté de bien faire...

Un récit bicolore foncièrement sombre au trait hyper travaillé, un petit fascicule final retraçant sa vie, son oeuvre, histoire de rêver encore un peu, ce Vampire de Hanovre mérite largement le détour, ne serait-ce que pour la leçon d'histoire, aussi effroyable soit-elle.


Haarmann, le boucher de Hanovre, sur place ou à emporter ?
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♥ 1er coup de coeur de l'année 2019 ♥
*
Quand on ressort l'histoire d'un serial-killer méconnu
*
Pris cette BD à ma médiathèque cette après-midi. Lu dans la foulée.
En une lecture nerveuse et presque sans respirer, aux yeux ouverts "comme des soucoupes", la gorge nouée, presque la nausée en ces deux heures d'intense émotion.
*
Je ne connaissais vraiment pas cette histoire sordide de ce sérial killer, Fritz Haarmann, le boucher de Hanovre des années 30.
Cet homme de 45 ans ayant tué, démembré, disséqué 24 jeunes gens presque sous les yeux de la police locale ! Et cerise sur le gateau, ayant vendu de la viande fraîche et vêtements masculins au marché noir.
Ce fait-divers n'aura pas fait couler beaucoup d'encre à l'époque de l'entre-deux-guerres. Effectivement, la corruption dans la police était de mise et Mr Haarmann travaillait pour eux en tant qu'indic !
*
Je trouve que cette histoire vraie a été très bien adaptée. L'absence de couleurs en quadrichromie donne le ton sombre. Pas de rouge sang, uniquement un crayonné plus appuyé qui donne cette profondeur et cette horreur. Un graphisme hyper réaliste, des détails essentiellement architecturaux (notamment dans le décor urbain, maisons, ponts...) m'ont laissé admirative pour le travail de l'illustrateur. J'apprécie énormément toute cette précision dans le trait. L' effet de lumière (par exemple le soleil qui éclaire à travers les fenêtres) est très bien rendu, avec juste un coup de crayon ! Et les mouches qui apparaissent de temps en temps quand la viande se dégrade, c'est d'un glauque bien placé!
*
Un récit horrifique (et malheureusement véridique) retraçant les dix-huit mois de ce tueur en série allemand, est bien documenté, fidèle et sans jugement.
Ce n'est qu'au terme de l'arrestation qu'on se rend compte de la folie sous-jacente de cet homme.
Petit bonus intéressant: en post-face, le dossier regroupant l'anamnèse, l'explication du procès, diverses photos des lieux, et même le nom des victimes.
Les auteurs ont évité le sordide, ils nous ont juste raconté le quotidien de mr Haarmann ainsi que l'implication (ou évitement, selon de quel côté on se place) de la police.
*
Une leçon d'Histoire effroyable sortie des cartons des coulisses de la police. Avec près de 30 à 40 victimes, Fritz restera à jamais dans les annales des plus grands sérial-killers.....
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Allemagne, années 1920. Des dizaines d'ossements humains sont retrouvés dans la Leine, rivière qui passe à Hanovre. Les résidents assistent à cette pêche macabre du haut de leurs fenêtres. Pas de panique, rétorquent les autorités, ce sont des victimes du typhus. La population est sceptique, d'autant qu'un homme se comporte bizarrement : trafic de viande et de vêtements en bon état en cette période de pénurie - c'est louche. Mais la police a des accointances avec l'individu suspect, alors soupçons et témoignages sont vite balayés...

Une BD bien sombre, au graphisme très réaliste en noir et blanc, à dominante foncée. Pas besoin de rouge sang pour se mettre dans l'ambiance sordide de ces crimes en série précédés de pédérastie - les victimes étant des jeunes hommes. Les mouches sont là pour ajouter à l'horreur ambiante, suggérant la puanteur des morceaux de cadavres dans la chambrette de l'assassin.

Un bon album pour les curieux qui aiment se faire peur, frissonner et être dégoûté jusqu'à la nausée.

Comme souvent dans cette excellente collection, une postface très intéressante éclaire le lecteur sur le contexte historique... puisque oui, ceci est (fortement) inspiré d'une histoire vraie.
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A Hanovre, en mai 1924, la population découvre avec effroi un jonchement d'ossements humains au fond de la Leine asséchée. Qui aurait pu croire qu'un tel caveau se situait à portée du regard ? Pour contenir la frayeur déclenchée par cette vision, le commissaire Müller invoque les ravages du Typhus. En réalité, l'examen des os, raclés et léchés, brutalement arrachés à la chair des muscles qui les entouraient, montre bien que la police est confrontée à un cas criminel. Mais étrangement, l'enquête tarde à progresser. Haarmann, le fabuleux boucher d'Hanovre, peut continuer à exercer sa profession en toute quiétude.


Intégré aux forces de la police en tant qu'indic, Haarmann flâne dans la gare de la ville et brandit sa carte de police pour arrêter de probables « délinquants ». Tous ont un point commun : il s'agit de jeunes hommes isolés, souvent déboussolés, que Haarmann prend sous son aile avant d'imposer son pouvoir. Il échoue rarement à ne pas ramener ses victimes chez lui, et après quelques civilités, il les fait mijoter dans sa casserole. de la bonne viande, des manteaux ou des vestes : voilà le résultat des traques d'Haarmann. Dans la misère qui caractérise la République de Weimar de l'entre-deux guerres, cela permet de bien vivre. Personne ne crache sur un steak supplémentaire, et même si son origine est douteuse, il est plus facile de manger à sa faim et de fermer les yeux que de s'interroger sur la provenance d'une pièce de viande qui n'a plus grand-chose à voir avec l'humanité à laquelle elle a appartenu.



Dans ce roman graphique aux traits sombres et travaillés, qui s'inscrit en continuité avec la noirceur de l'histoire qui nous est rapportée, Haarmann ne prendra finalement pas la place du pire criminel. Si ses agissements sont évidement condamnables, qu'en est-il de la réaction des forces policières qui, malgré de nombreuses plaintes et réclamations des voisins du boucher, n'ont jamais cherché à vérifier la véracité des condamnations dont il faisait l'objet ? Figure garante d'un ordre moral et civil, les forces de l'ordre préféraient fermer les yeux sur la destitution qui menaçait Haarmann. Ce brave boucher, qui nourrissait, vêtait et rassurait la population, ne pouvait pas être un criminel. Et pourtant si…


Dans cette optique, les incursions dans l'esprit d'Haarmann sont inexistantes. Ce roman graphique ne cherche pas à donner une explication rationnelle à ses agissements, et seule la conclusion permettra peut-être de toucher du doigt la folie qui animait ses actes. Comprenant qu'il y avait là un déficit à pallier, la bande dessinée s'accompagne d'un dossier documentaire qui retrace plus précisément la biographie d'Haarmann. On comprend alors que si le personnage avait constitué le thème principal de ce roman graphique, il ne serait pas resté le récit policier froid et distant que Kreitz et Meter proposent à leurs lecteurs, mais l'histoire glauque d'un homme sur lequel le réel n'avait sans doute plus beaucoup de prise.


« Certains prétendent toujours que la viande humaine ressemble à de la viande de porc ou de veau. Non, elle est beaucoup plus noire, différente aussi de la viande de cheval. Et je sais de quoi je parle, j'en avais toujours plein les mains. »



Le sordide a été évité de peu. Sous-entendu, il est plus angoissant, et protège Kreitz et Meter de la tentation de se vautrer avec plaisir dans l'esprit insondable d'Haarmann.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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critiques presse (3)
BulledEncre
20 janvier 2014
Une effrayante mais bonne adaptation d’un fait réel mêlant innocence et atrocité.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDGest
16 juin 2011
Haarmann, le boucher de Hanovre est une réussite à tous points de vue. À réserver néanmoins à un public averti et aux amateurs de viandes rouges au cœur bien accroché.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDSelection
14 juin 2011
Le dessin expressionniste, en noir et blanc [...] d'Isabel Kreitz renforce l’ambiance angoissante de ce portrait d’un sérial-killer homosexuel
Lire la critique sur le site : BDSelection
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Certains prétendent toujours que la viande humaine ressemble à de la viande de porc ou de veau. Non, elle est beaucoup plus noire, différente aussi de la viande de cheval. Et je sais de quoi je parle, j'en avais toujours plein les mains. (extrait de l'interrogatoire de Fritz Haarmann). (p. 167)
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Un être humain est bien peu de chose, tout au plus le contenu d'une valise.
Extrait de l'interrogatoire de Fritz Haarmann
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- Mais, monsieur le commissaire, je ne suis pas le seul à trouver suspects les agissements de Haarmann. Ses voisins disent que, souvent, la lumière brûle toute la nuit derrière ses rideaux fermés et jusqu’au matin, on entend marteler, scier et cogner comme si on hachait des os et de la viande !
- Et qu’en déduisez-vous ?
- Le lendemain, il revend de la viande à moitié prix !
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- On verra, peut-être livrera-t-il davantage de saucisses…
- Mon épouse n’en raffole pas vraiment.
- Que reproche votre épouse à ces saucisses ?
- Elles ont une drôle de consistance et quand elle les a piquées à la fourchette, la graisse lui a giclé à la figure !
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La souffrance dans la tête, je sais de quoi vous parlez… Je connais ça aussi, mais autrement… Moi, c’est les sous-vêtements ! La taille quatre c’est trop petit et cinq c’est trop grand ! Une vraie souffrance, comme vous pouvez vous l’imaginer !
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