Louise Labé est une vieille amie du XVIe siècle. Je l'ai rencontrée, je crois, au collège. Je me rappelle avoir appris par coeur son célèbre sonnet "Je vis, je meurs" sans en comprendre toutes les subtilités et sans voir sa beauté. Au XVIe siècle, la condition féminine est douloureuse. La femme n'est pas un être à part entière. Elle est assujettie à son père puis son mari. Cette place lui est dévolue depuis des lustres. La poésie féminine se libère favorisée par le mouvement littéraire de l'Humanisme représenté par
Rabelais,
Erasme et
Pétrarque, et les poètes de la Pléiade (
Ronsard,
Du Bellay). C'est aussi le temps de l'amour courtois qui se traduit par un lyrisme et un raffinement transgressifs féminin.
Louise Labé perfectionne le sonnet dans sa structure, ses figures de style et en redécouvrant les textes de l'Antiquité(
Platon).
il y a des images qui font sourire : Comme on croit qu'un poulet est un mets agréable" de Madame de Villeudieu (1640-1683)- un poulet étant ici une lettre d'amour, un billet doux. de son côté,
Louise Labé exprime sa douleur, sa solitude. "Ô cruautés, ô durtés inhumaines, / Piteux regards des célestes lumières, / du coeur transi ô passions premières, / Estimez-vous croître encore mes peines ? (extrait du sonnet III). Pour la poétesse, écrire s'est s'émancipée. Elle a une rare maîtrise du sonnet. Je me réjouie de redécouvrir
Louise Labé.