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Inspecteur Grazia Negro tome 1 sur 2

Arlette Lauterbach (Traducteur)
EAN : 9782070752201
208 pages
Gallimard (16/05/2001)
3.63/5   15 notes
Résumé :

Simon, l'aveugle, " sent " et scrute la vie de Bologne la nuit, reconstituant sa propre géographie du monde à travers les scanners sur lesquels il est branché : taxis de nuit, voitures de police, CB de routiers, téléphones portables. Il reconnaît les voix, attribue à chacune une personnalité, une couleur : une voix douce et chaude sera bleue, une voix acre et rude rouge, etc. Grazia, une jeune inspectrice, enquê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je pourrais vous le raconter en musique.

Jazz.
Chet Baker. Almost blue.
Almost blue, there's a girl here and she's almost you. Almost blue, almost flirting with the disaster..Almost blue, there's a part of me that's only true...
Heavy Metal.
Nine Inch Nails: Reptile. Angel bleed from the tainted touch of my caress, need to contaminate to alleviate this loneliness..
Nine Inch Nails: Mr Self detruct. I am the voice inside your head, I am the lover in your bed, I am the sex that you provide, I am the hate you try to hide…and I control you. .
Nine Inch Nail; Heresy. Your God is dead and no one cares, if there is a hell, I will see you there..

Musique.
Don, don, don: cloches tonitruantes.
AC/DC: Hell's bells. My lighting's flashing across the sky. You're only young but you gonna die...
Musique.
Apaisée, féminine, tendre: Summertime.
Musique.
Almost summer ? Bluetime ?
Harmonie nouvelle. Accord parfait.
Finies, les cloches de l'enfer.

Ou voulez-vous que je vous le dise en couleurs?

A Bologne, la ville ROUGE aux arcades BISTRES, Simon, l'aveugle, plongé dans le NOIR et la "petite » inspectrice Grazia Negro à la voix BLEUE , traquent le monstre, l'Iguane à la voix VERTE.

Une traque.

Mais l'Iguane change de peau.
C'est à cause des cloches, c'est à cause de la bête qui grouille sous sa peau : on ne le trouve pas, seule sa voix verte, immuable, le trahit.
L'aveugle la connaît, cette voix. Il faut prendre l'Iguane de vitesse dans cette ville de Bologne pleine de mystères, de cours intérieures, de portiques assombris, d'étudiants clandestins…

Un polar original, un thriller terrifiant, servi par une écriture elliptique, nerveuse, dans un monde de sons, de couleurs, de synesthésies vibrantes qui restituent magiquement la belle ville de Bologne.

Des héros que leurs faiblesses rendent forts, émouvants, - Grazia la flic qui a mal aux pieds, mal au ventre, et Simon l'aveugle qui a peur de sortir, de toucher ce qu'il ne peut pas voir - face à des caricatures souvent cocasses –Vittorio le bellâtre, psychiatre romain macho et technocrate- ou à un monstre gravement déjanté – L'Iguane himself !

Un récit choral pas toujours simple à suivre –j'ai béni mon instinct qui me l'a fait lire en VF- auquel l'aveugle et l'iguane mêlent leurs voix.

Un petit « plus » pour les amateurs : à déguster en écoutant, en boucle, Almost blue…
Musique…

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Derrière la traque au serial killer à Bologne, le roman d'une ville, à quatre voix magnifiques.

Publié en 1997 (en 2001 en France), "Almost Blue" est l'un des plus connus des romans de Carlo Lucarelli, bien à raison, et celui qui installa l'inspectrice bolognaise Grazia Negro parmi les grandes figures du "noir" italien.

Davantage que la traque au serial killer qui constitue l'intrigue principale, ce sont les voix de narration, d'une flamboyante beauté et d'une variété troublante et achevée, qui donnent sa magie particulière à ce roman inhabituel dans le genre.

La voix de l'Iguane, tueur "habité" de voix féroces et incoercibles, qui le poussent à tuer encore et encore, et à changer de peau après chaque crime. La voix de Simon, l'aveugle qui scanne les fréquences radio sans arrêt quand il n'écoute pas de trésors du free jazz, seul capable d'entendre l'Iguane quellle que soit son apparence du moment. La voix de l'efficace et désabusé inspecteur Matera. La voix de Grazia, la policière hors normes, iconoclaste et d'une formidable dureté libre sous l'humble apparence, indispensable. La voix aussi, en fond, de la bureaucratie policière et de ses appendices, si rapidement dépassée par les événements, et tenant plus que tout au contrôle politico-médiatique. La voix de Bologne, enfin et surtout, cette ville si particulière.

Un grand roman.

"Cette ville, lui avait dit Matera, n'est pas comme les autres villes. Tout à l'heure, tandis qu'ils roulaient en voiture pour rechercher la colocataire de l'étudiante assassinée, Matera avait frappé la jointure de ses doigts sur la vitre et penché la tête sur son épaule vers l'extérieur. Cette ville, lui avait-il dit, est différente de ce qu'elle paraît. Vous la croyez petite parce que vous pensez à ce qu'il y a intra-muros, qui est à peine plus grand qu'un village, mais cette ville vous ne la connaissez pas, inspecteur, vous ne la connaissez vraiment pas. Ce que vous appelez Bologne est un territoire étendu qui va de Parme jusqu'à Cattolica, un bout de région écrasé le long de la via Emilia, où les gens vivent à Modène, travaillent à Bologne et le soir vont danser à Rimini. C'est une étrange métropole de deux mille kilomètres carrés et deux millions d'habitants, qui s'élargit comme une tache d'huile entre la mer et les Apennins et ne possède pas de vrai centre mais une périphérie diffuse qui s'appelle Ferrare, Imola, Ravenne ou la Riviera."

"Cette ville, lui avait dit Matera, n'est pas comme les autres villes. Elle n'est pas seulement grande, elle est aussi compliquée. Si tu la regardes comme ça, en te baladant, Bologne semble toute d'arcades et de places, mais si tu la survoles en hélicoptère elle est verte comme une forêt grâce aux cours intérieures des maisons qu'on ne voit pas de la rue. Et si tu vas dessous avec une barque tu trouves tant d'eau et de canaux qu'on dirait Venise. Un froid polaire l'hiver et une chaleur tropicale l'été. Une mairie rouge et des coopératives milliardaires. Quatre types de mafias différentes qui au lieu de se tirer dessus recyclent l'argent de la drogue dans toute l'Italie. Tortellini et satanistes. Cette ville est différente de ce qu'elle paraît, inspecteur, cette ville a toujours une moitié cachée."
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Perplexe. C'est le mot qui me vient à l'esprit après avoir refermé ce livre. L'histoire est bien et l'idée originale. Simon est aveugle, il voit les gens et les sons en couleur. Il va aider Grazia, une voix bleue, à attraper un tueur en série un peu particulier appelé l'Iguane.
Je trouve que l'intrigue est un peu bâclée (surtout la fin). L'auteur s'attache peut-être plus à décrire les couleurs que Simon perçoit, les règles de l'inspecteur Grazia et les cloches de l'enfer qu'entend l'Iguane. Cet aspect descriptif m'a d'autant plus dérangé que j'ai eu un réel problème avec le style. Ces descriptions n'ont engendré aucune image chez moi et parfois même je me suis demandé ce que l'auteur voulait nous dire avec l'association de certains mots. En regardant le livre en italien, je me suis aperçue que c'était traduit mot à mot. Alors je ne sais pas si la traduction n'est pas super ou si c'est simplement le style de l'auteur mais en tout cas je n'ai pas accroché.
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Des crimes commis par des morts,un tueur en série « multiface » ,voilà le mystère que doivent percer Simon l'aveugle « synesthésiste » et l'inspectrice Grazia . Une intrigue au rythme très cinématographique dans une Bologne inquiétant .Un bon thriller .
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J'ai lu ce roman d'une traite. Carlo Lucarelli écrit fichtrement bien ! le personnage de l'aveugle est particulièrement intéressant et sert admirablement cette enquête rapide et efficace....


Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il continue à me regarder, il continue à me regarder dedans et il voit aussi cette chose qui rampe très vite sous ma peau, qui se lève et se baisse sous mes vêtements, monte le long de mon bras, glisse sur ma poitrine et me gonfle le cou et court sur ma langue et pousse contre mes lèvres, pousse, pousse, pousse, alors j'ouvre la bouche et le lui montre cet animal qui est en moi, qui gonfle le cou lui aussi, ouvre la bouche lui aussi, et fait siffler sa langue vers cet homme qui me regarde, qui continue à me regarder dedans, les yeux fermés.
Puis je plaque ma main sur mes lèvres ouvertes et je l'avale d'un coup sec et je l'enfonce dans ma gorge, tellement fort que ça me fait mal.
Je m'enfuis, je laisse tomber la cigarette que je viens juste d'allumer, je l'écrase sous ma semelle et je me faufile parmi les gens vers une sortie de secours.
Mais avant je le regarde encore, bien en face, cet homme aux yeux fermés qui arrive à voir en moi.
Qui es-tu?
Qui es-tu, toi?
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Cette ville, lui avait dit Matera, n'est pas comme les autres villes. Elle n'est pas seulement grande, elle est aussi compliquée; Si tu la regardes comme ça, en te baladant, Bologne semble toute d'arcades et de places, mais si tu la survoles en hélicoptère, elle est verte comme une forêt grâce aux cours intérieures des maisons qu'on ne voit pas de la rue. Et si tu vas dessous avec une barque , tu trouves tant d'eau et de canaux qu'on dirait Venise. Un froid polaire l'hiver et une chaleur tropicale l'été. Une mairie rouge et des coopératives milliardaires. Quatre types de mafia différentes qui au lieu de se tirer dessus recyclent l'argent de la drogue dans toute l'Italie. Tortellini et satanistes. Cette vielle est différente de ce qu'elle paraît, inspecteur, cette ville a toujours une moitié cachée.
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Quand le soleil se couche, quand il disparaît complètement derrière les maisons, si bas qu'il semble s'être enfoncé dans la terre, sur la piazza Verdi les lampadaires s'allument. Et tant qu'ils ne sont pas chauds, tant qu'ils sont encore tièdes, opaques et pâles, la lumière reste suspendue , comme attachée au verre et ne descend pas jusqu'aux arcades où les ombres sont plus ombres que les autres et les voûtes plus noires.
Croyez-moi, inspecteur, lui avait dit Matera. Cette ville n'est pas comme les autres.
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-Tu veux que je te dise, petite? Cet Iguane... ce qui m'intéresse plus que l'arrêter, c'est de le comprendre.
-Pas moi. Moi je veux l'arrêter. Et s'il te plaît, Vittorio..., ne m'appelle plus petite. Ça m'agace.
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-Comment était-elle, cette voix?
-Verte.
-Verte?
-Froide, fausse, contrainte...comme s'il devait la retenir pour ne pas la laisser s'échapper de sa bouche. Comme s'il y avait quelque chose d'autre qui bougeait dessous.
-Et pourquoi verte?
- A cause du "erre". Parce que c'est une voix râpeuse et que je n'aime pas ce qui racle. C'est une vilaine voix. Une voix verte.
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