Vous ne m'en voudrez pas , j'en suis certain , de vous dire , que , ce matin , les Limousins sont atterrés : Raymond Poulidor , POUPOU, nous a quittés dans la nuit , parti rejoindre Jacques Anquetil et bien d'autres au Panthéon des champions cyclistes ....
C'est que les routes du Limousin , il les connaissait par coeur , Poupou , et il était ici un dieu , une légende vivante , une icône, un homme d'un gentillesse incroyable ......
Je suis même certain qu'il était passé à Peyrilhac , un charmant petit bourg prés de Limoges . Figurez - vous que c'est de ce bel endroit que disparaît la belle Marianne . Son mari , affolé, fait bien entendu appel aux services policiers compétents......
Parmi les policiers , Amel , Martial et , surtout ,Marika, fraîchement débarquée de Marseille , mutée à sa demande suite à l'assassinat de son compagnon , policier , lui aussi , et abattu par vengeance .Se remettre " au vert " , loin de l'agitation marseillaise ...
L'enquête va donc conduire les protagonistes dans les différents quartiers de la " cité de la porcelaine ", une enquête bien ficelée , conduite avec logique , maîtrisée du début à la fin, et , ma foi , bien intéressante ....
Et puis , surtout , il y a Marika dont on va suivre la " nouvelle vie " dans cette région que l'on dit " plutôt froide " et pas forcément très accueillante ....Se reconstruire quand on a perdu son compagnon , qu'on vit avec sa petite fille Lisa , qu'on est flic et qu'on cherche à résoudre une enquête dans un endroit , où, "luxe extrême " , la criminalité est l'une des plus faibles du territoire .Il faut reconnaître qu'il y a là un concours de circonstances plutôt malheureux : fuir la violence pour replonger dans ...la violence ...Oui , il faut être un personnage ...Et Marika va se livrer , se révéler, se dévoiler ....C'est un très beau portrait de femme flic , un très beau portrait de femme meurtrie , un très beau portrait de femme . Plus que l'intrigue , c'est cette " envie de vivre , de se reconstruire , cet "amour de sa fille " qui vont occuper l'espace " , et c'est , à mon avis , bien , très bien fait .
Le style est très soigné , simple et efficace , rien de trop , pas de détails inutiles . Cette jeune auteure possède incontestablement des qualités d'écriture indéniables et un style qui lui est personnel . Son premier roman est , à mon avis , une belle réussite qui en appellera bien d'autres ....Je vais forcément lire le deuxième opus des enquêtes de Marika , un personnage qui vient de se faire une place dans la cohorte de ces policiers qui , grâce au talent de nos auteurs et autrices locaux , font de notre cher Limousin , l'un des territoires français à la qualité de vie inégalée, vous pouvez me croire ....Alors , oui , c'est vrai , si on vous raconte tout ça , des policiers partout , des crimes , ça ne va pas vous inciter à venir , hein ...Mais non , quand même, vous n'allez tout de même pas croire qu'on le fait exprès ? Si ? Ah ben , c'est ben vous qui voyez....
J'espère avoir l'occasion de rencontrer Laurine Lavieille pour lui dire tout le bien que je pense de son travail...
Après , vous allez dire que je suis " un peu chauvin "...Et vous aurez raison ...Juste un peu , hein ...
C'est ça , un limousin . Et ce matin , le " phare " de la région s'est éteint et , il y a quatre ans , au "Bataclan et ailleurs dans Paris ".....Sale journée de grisaille ....Il y a des jours comme ça...A côté de ça, un peu de chauvinisme , c'est bien peu de chose .
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En marchant sur le sentier, je repense aux griffures sur les bras et les jambes de Marianne Cassan. Je l'imagine en Blanche-Neige, affrontant une nature hostile et terrifiante au milieu de la nuit. Fuyant quelqu'un.
En dehors du boulot, ma vie se résume à Lisa. Nous parlons peu de son père, comme si nous avions fait un pacte. Juré de relever la tête, de ne pas nous enfermer dans la colère ou le chagrin pour nous sortir de l'absence obsédante.
Soudain je m'arrête. Pendant une seconde, la lumière à fait miroiter un objet sur le sol. j'accélère le pas en ne quittant pas des yeux le point argenté. Quand j'arrive à son niveau, je m.accroupis : l'angle métallique d'un objet dépasse. Un portable, à moitié recouvert par l'humus.
Elle savait que l’homme se servait d’elle pour créer des personnages, on imagine même que, pendant un temps, cela a dû la flatter. Pour exemple, son pseudo, “Léna Vol”, correspond au nom que Landon lui avait choisi dans sa vie romancée. Toutefois, les dernières semaines avant sa disparition, Marianne s’était mise à fuir l’écrivain. Au point que celui-ci l’a attendue à la sortie de son cours de danse pour lui demander des explications. Cette scène a eu lieu fin février, quelques jours à peine après la sortie de son dernier opus Murder party dans les catacombes. Y avait-il dans ce roman quelque chose qui l’avait dérangée ? S’était-elle sentie trahie ? Était-il allé trop loin ? Je dirais que oui. »
Lorsque j’étais enceinte de Lisa, le médecin m’avait ordonné de rester au lit dès le quatrième mois de grossesse. Cette contrainte, difficile à supporter pour l’hyperactive que j’étais, m’avait permis de lire quelques romans. Une courte phrase de Marie Darrieussecq, à propos de la naissance de son premier enfant, m’avait particulièrement marquée : « J’aurais donné ma vie pour lui. »
C’est ce que j’avais ressenti lorsqu’elle était arrivée : tout était changé. Plus rien, désormais, ne serait comme avant. Et, sans hésiter, j’aurais donné ma vie pour elle.
C’était une évidence.
Il avait pourtant été nécessaire de lire cette phrase pour en prendre conscience.
Vidéo de Laurine Lavieille