AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

J.M.G Le Clézio (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070393121
144 pages
Gallimard (12/04/1995)
4.12/5   93 notes
Résumé :
Pendant près de vingt-cinq ans, le réalisateur de Pickpocket a noté, pour lui-même et pour nous autres, les idées que lui apportait son métier. R. Bresson oppose notamment le "cinématographe", écriture d'images et de sons formant un texte visuel et auditif, au "cinéma" qui reste, selon lui, du théâtre filmé.
Que lire après Notes sur le cinématographeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
A l'instar de Dreyer, Bresson refuse le théâtre photographié, qu'il appelle "cinéma", pour le "cinématographe", c'est-à-dire un art qui n'utilise pas les moyens du théâtre (mimique, gestuelle, intonation...) ; le cinématographe s'exprime, lui, non par les images elles-mêmes (Bresson ne se veut ni peintre, ni photographe), mais par des rapports d'images. Comme les véritables artistes, il cherche l'essence de son art. Ses films, cependant, ne sont pas abstraits ; leur contenu est riche et puissant : ils nous parlent de liberté, de religion, de mort, de résistance, d'honneur ; leurs héros sont forts, opiniâtres, courageux, exigeants. Seulement une douzaine de films, mais presque tous des dates dans l'histoire du cinéma.
Commenter  J’apprécie          150
Pur génie du cinéma, Robert Bresson n'a pas eu une filmographie prolifique, réalisant ses productions que lorsqu'il en ressentait le besoin, trouvait matière à élaborer film après film ses théories sur le cinématographe. Ses notes ici rassemblées sont une mine d'or pour qui aimerait comprendre, ou a compris que ce créateur avait une passion sans équivalent pour le septième art.

Un homme qui n'allait que très peu au cinéma, n'y voyant à ses yeux que du ''théâtre filmé'', ce qui l'incitera à élaborer la théorie du ''modèle'', acteur qui n'agit que par l'instinct, l'automatisme, sans réflexes de jeu ou de phrasé, une manière de lier l'image propre à lui, comme un peintre applique chaque pointe de couleur sur sa toile ; tout doit sembler naturel pour permettre au septième d'atteindre une forme de vérité que lui seul peut détenir.

Si certains accusent une fausseté dans le jeu, dans l'écriture, dans l'omniprésence de la voix off, c'est peut-être simplement qu'il n'adhèrent pas au fait que le cinéma n'est pas une copie conforme de notre réalité, mais le moyen d'en créer une autre. En outre, Bresson a créé plus qu'une forme de cinéma, il l'a magnifié à travers ses théories pour l'élever plus haut, qu'il parle à sa juste valeur.
Commenter  J’apprécie          84
Bresson est une légende du cinéma français . L'un des plus grands , peut étre méme le plus grand , qui en peu de films a réussit à s'inscrire dans l'histoire . Il apparait comme logique de découvrir ces pages , qu'il a voulu ouvertes a tout les amoureux du cinéma , pour que sa parole si forte résonne encore dans les esprits des cinéphiles . Court opus , mais d'importance cruciale .
Commenter  J’apprécie          70
Un des plus grands cinéastes.
Densité de reflexion rare sur le cinéma.
Commenter  J’apprécie          100
Il s'agit d'une sorte de recueil de pensées de Robert Bresson, réalisateur célèbre, sur le cinéma. Je l'ai apprécié à deux titres : en tant qu'amateur de recueils de maximes, mais également car il me permettra d'affiner mon analyse des films que je verrai. Pour l'essentiel, Bresson critique les réalisateurs de son époque qui n'utilisent pas tout le potentiel du cinéma, se contentant de faire du "théâtre filmé" alors que le cinéma doit être, selon lui, plus fondé sur la manipulation de la succession d'images présentées au public. Je vous laisse vous faire votre opinion en le lisant ; pour ma part j'ai également apprécié de déceler certains traits de la personnalité de l'auteur, un théoricien assez perfectionniste, au détour de quelques maximes ou citations bien senties.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas avoir l’âme d’un exécutant. Trouver, pour chaque prise de vue, un nouveau sel à ce que j’avais imaginé. Invention (réinvention) immédiate. [...]
Pas de mise en scène.
Mais l’emploi de modèles, pris dans la vie. ETRE (modèles) au lieu de PARAITRE (acteurs). [...]
L’important n’est pas ce qu’ils me montrent mais ce qu’ils me cachent, et surtout ce qu’ils ne soupçonnent pas qui est en eux. [...]
Les films de cinéma sont des documents d’historien à mettre aux archives : comment jouait la comédie, en 19.., M. X, Mlle Y. [...]
Monter un film, c’est lier les personnes les unes aux autres et aux objets par les regards. [...]
Que tes fonds (boulevards, places, jardins publics, métropolitain) n’absorbent pas les visages que tu y appliques. [...]
Tournage
Merveilleux hasards ceux qui agissent avec précision. Façon d’écarter les mauvais, d’attirer les bons. Leur réserver d’avance une place dans ta composition. [...]
LE CINEMA SONORE A INVENTE LE SILENCE. »
« Silence absolu obtenu par le pianissimo des bruits. » [...]
Un petit sujet peut donner prétexte à des combinaisons multiples et profondes. Évite les sujets trop vastes ou trop lointains où rien ne t’avertit quand tu t’égares. Ou bien n’en prends que ce qui pourrait être mêlé à ta vie et relève de ton expérience. [...]
De l’éclairage
Choses rendues plus visibles non par plus de lumière, mais par l’angle neuf sous lequel je les regarde. [...]
Il ne faut pas qu’image et son se prêtent main-forte, mais qu’ils travaillent chacun leur tour par une sorte de relais. [...]
Le champ du cinématographe est incommensurable. Il te donne une puissance illimitée de créer. [...]
A la fois précision et imprécision de la musique. Mille sensations possibles, imprévisibles. [...]
Qu’images et sons se présentent spontanément à tes yeux et à tes oreilles comme les mots à l’esprit du littérateur. [...]
TRADUIRE le vent invisible par l’eau qu’il sculpte en passant. [...]
Le vrai n’est pas incrusté dans les personnes vivantes et les objets réels que tu emploies. C’est un air de vérité que les images prennent quand tu les mets ensemble dans un certain ordre. A l’inverse, l’air de vérité que les images prennent quand tu les mets ensemble dans un certain ordre confère à ces personnes et à ces objets une réalité.
[...]
Fais apparaître ce qui sans toi ne serait peut-être jamais vu. »
Quand tu ne sais pas ce que tu fais et que ce que tu fais est le meilleur, c’est cela l’inspiration. [...]
A tes modèles : ‘Parlez comme si vous parliez à vous-mêmes.’ MONOLOGUE AU LIEU DE DIALOGUE. [...]
Modèle. Tu l’éclaires et il t’éclaire. La lumière que tu reçois de lui s’ajoute à celle qu’il reçoit de toi. [...]
Émouvoir non pas avec des images émouvantes, mais avec des rapports d’images qui les rendent à la fois vivantes et émouvantes. [...]
Montage. Passage d’images mortes à des images vivantes. Tout refleurit. [...]
Le réel n’est pas dramatique. Le drame naîtra d’une certaine marche d’éléments non dramatiques. [...]
Ton film n’est pas fait pour une promenade des yeux, mais pour y pénétrer, y être absorbé tout entier. [...]
Expression par compression. Mettre dans une image ce qu’un littérateur délaierait en dix pages. [...]
La couleur donne de la force à tes images. Elle est un moyen de rendre plus vrai le réel/ Mais pour peu que ce réel ne le soit pas tout à fait (réel), elle accuse son invraisemblance (son inexistence). [...]
Un mot le plus ordinaire, mis en place, prend tout à coup de l’éclat. C’est de cet éclat-là que doivent briller tes images. [...]
Sois aussi ignorant de ce que tu vas attraper qu’un pêcheur au bout de sa canne à pêche. (Le poisson qui surgit de nulle part.) [...]
Il faut être beaucoup pour faire un film, mais un seul qui fait, défait, refait ses images et ses sons, en revenant à chaque seconde à l’impression ou à la sensation initiale, incompréhensible aux autres, qui les a fait naître. [...]
En NU, tout ce qui n’est pas beau est obscène. [...]
Combien de films rafistolés par la musique ! On inonde un film de musique. On empêche de voir qu’il n’y a rien dans ces images. [...]
Ce n’est que depuis peu à peu que j’ai supprimé la musique et que je me suis servi du silence comme élément de composition et comme moyen d’émotion. Le dire sous peine d’être malhonnête. [...]
Commenter  J’apprécie          00
Si une image, regardée à part, exprime nettement quelque chose, si elle comporte une interprétation, elle ne se transformera pas au contact d'autres images. Les autres images n'auront aucun pouvoir sur elle, et elle n'aura aucun pouvoir sur les autres images. Ni action, ni réaction. Elle est définitive et inutilisable dans le système du cinématographe. (Un système ne règle pas tout. Il est une amorce à quelque chose.)
Commenter  J’apprécie          41
L'avenir du cinématographe est à une race neuve de jeunes solitaires qui tourneront en y mettant leur dernier sou et sans se laisser avoir par les routines matérielles du métier.
Commenter  J’apprécie          70
DE LA PAUVRETÉ

Lettre de Mozart, à propos de quelques-uns de ses concertos (KV 413, 414, 415) : " Ils tiennent le juste milieu entre le trop difficile et le trop facile. Ils sont brillants..., mais ils manquent de pauvreté."
Commenter  J’apprécie          41
Il faut qu'une image se transforme au contact d'autres images comme une couleur au contact d'autres couleurs. Un bleu n'est pas le même bleu à côté d'un vert, d'un jaune, d'un rouge. Pas d'art sans transformation.
Commenter  J’apprécie          41

Video de Robert Bresson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Bresson
Sur l’œuvre de Robert Bresson (1978 / France Culture). Photographie : Robert Bresson at Cannes, 1962 (© Photo by Jaakko Tervasmäki/Courtesy of NYRB Classics). Émission “Le cinéma des cinéastes”. Diffusion sur France Culture le 28 mai 1978. Par Claude-Jean Philippe. Avec Serge Daney, Jean-Claude Biette et Luc Moullet. Présentation des Nuits de France Culture : « En 1977, le 12ème et avant-dernier film de Robert Bresson, “Le Diable probablement”, sortait en salles et recevait l’Ours d’argent au festival du film de Berlin. Un an plus tard, à l’occasion d’une rétrospective de son œuvre, organisée au cinéma “L’Action République” à Paris, Claude-Jean Philippe recevait pour en parler Jean-Claude Biette, Luc Moullet et Serge Daney. Trois ans après la publication des fameuses “Notes sur le cinématographe”, les deux cinéastes et le critique évoquaient la prétendue rigueur du style bressonien, la spécificité de son travail avec les acteurs, l’accueil critique pour le moins mitigé réservé à son dernier film et son influence sur le cinéma contemporain. »
Source : France Culture
+ Lire la suite
Dans la catégorie : CinémaVoir plus
>Représentations scéniques>Cinéma, radio, télévision>Cinéma (744)
autres livres classés : cinemaVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (225) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7104 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..