Tout l’exercice (mitsvas) proposé par l’Enseigneur dans l’Évangile de Philippe consiste à introduire dans tous nos actes, y compris ceux de l’intimité, de la conscience et de l’amour, afin que cet espace-temps (le monde) devienne un Espace-Temple, lieu où se manifeste la Présence de YHWH, « Celui qui est l’Être qu’il est », en toute clarté, innocence et paix.
(page 98)
En hébreu, le mot basar, qui a été traduit en grec par sari, en latin par caro, et en français par « chair », ne désigne pas une partie du composé humain. Il désigne la totalité humaine, ce que nous appellerions aujourd’hui la totalité psychosomatique ou la totalité psychophysiologique.
Il n’exclut pas l’idée d’âme, mais il l’inclut.
(page 74)
« Tout est pur pour celui qui est pur », disait Paul de Tarse, or c’est l’Amour qui purifie.
Le sexe sans amour peut être sordide, hygiénique, « fonctionnel » ou agréable.
Avec l’Amour il peut devenir épiphanie de la transcendance, communion à la très simple Présence.
L’Amour est le seul Dieu dont on ne peut pas faire une idole : on ne le possède qu’en le donnant, prétendre se l’approprier c’est le perdre.
C’est celui garde le cœur mais aussi le corps de l’homme dans l’Ouvert.
(page 20)
Logos, davar en hébreu, signifie : intelligence, parole, verbe, information créatrice… Là encore, traduire c’est trahir, c’est réduire.
Le Logos n’est pas la parole, le verbe ou la raison au sens ordinaire du terme. C’est la Parole créatrice. Le davar biblique donne forme et consistance à toutes choses…
Pour les Sémites, la parole et l’événement ne sont pas séparés. Il s’agit d’une parole en acte, d’un verbe efficace. Le concept contemporain qui se rapprocherait le plus de ce davar hébraïque, c’est le concept d’information.
Pour qu’une chose existe, elle a besoin d’être « informée » au sens génétique du terme ; sans cette information, comme le dira saint Jean par la suite, rien ne subsiste. Rien ne prend forme.
(pages 56-57)
Les Évangiles de Nag Hammadi comme les Évangiles canoniques nous invitent à nous rendre libres à l’égard de nos dualités, qui nous « diabolisent », nous déchirent.
Il ne s’agit pas de nier le corps ou la matière, mais à travers notre non-appropriation et notre non-identification à ces plans du réel, de les sanctifier, de les transfigurer…
(page 134)
Jean Yves Leloup présente son livre « Dictionnaire amoureux de Jérusalem » à la librairie La Procure à Paris.
Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/dictionnaire-amoureux-jerusalem-jean-yves-leloup/9782259206631.html
[Émission tournée le 27 avril 2010]
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