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Anne Rabinovitch (Traducteur)
EAN : 9782072965074
368 pages
Gallimard (14/04/2022)
3.84/5   90 notes
Résumé :
Au bord du bayou Attoyac, le corps d’un homme noir, venu de Chicago, est retrouvé. Cause présumée de la mort: noyade après un passage à tabac. Motif de l’agression selon les autorités locales: le vol. Mais pourquoi alors a-t-on retrouvé son portefeuille sur lui? Et pourquoi deux jours plus tard, au bord du même bayou, et juste derrière le café de Geneva Sweet, le cadavre d’une fille blanche est-il découvert? Dans ce Texas où Noirs et Blancs ne fréquentent pas les mê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un roman que j'ai abordé voici quelques jours et dans lequel je n'ai pu tout de suite " me sentir à l'aise " . N'étant pas trop du genre " patient " , j'ai décidé de l'abandonner aprés quelques pages et de me diriger vers autre chose plus en rapport avec mon humeur du moment . Et puis , le revoilà , me revoilà et nous deux , ça c'est mis " à coller " et parfaitement , du reste ,comme vous le constatez à travers ma note .
Désormais, c'est ma règle, pas d'acharnement , je " remets à plus tard " et j'avoue que cette façon de faire me convient plutôt bien . Inutile de se perdre en " mais pourquoi ? " , inutile de culpabiliser alors que la PAL regorge de trésors qui ne demandent qu'à sortir de l'anonymat .
Donc , j'ai lu " Bluebird , bluebird " et , pour ne pas me " perdre " une nouvelle fois , j'ai scrupuleusement noté les noms des différents personnages afin de bien me situer . A partir de là , tout est devenu limpide et j'ai pu rejoindre le Texas et plus précisément le bourg de Lark où vient d'arriver le Ranger Warren Matthews : deux cadavres viennent d'y être retrouvés, celui d'un homme noir et celui d'une femme blanche .Le shérif local semble " sûr de lui " en bouclant rapidement l' enquête : motif , le vol. Pourtant , Darren, lui , semble plus circonspect , s'attirant les foudres d'une population qui aimerait bien le voir rejoindre ses " pénates "...C'est que dans ces fins- fonds du Texas , Noirs et Blancs cohabitent difficilement , les tensions raciales sont vives et le passé continue à raviver en permanence des plaies déjà béantes. Pour sortir de tout ça , l'omerta est de mise mais Darren, lui même toujours en quête de vérité et en proie à certains démons personnels , fera preuve d'une opiniâtreté bien malvenue et irritante . Au Texas , on a l'habitude de bafouer certaines règles et de " laver son linge en famille ".
L'ambiance est pesante du début à la fin et les éléments s'emboîtent les uns, les autres , avec force , mais lenteur , pour notre plus grand plaisir. C'est que les hypothèses sont plurielles dans cet État cher au Ranger obstiné.
Les personnages , assez nombreux , cachent habilement leur véritable personnalité au point que si aucun n'apparaît vraiment sympathique ( à mon point de vue ) , certains se " dissimulent " pour maintenir en place un système bien en place , un système dont l'agencement est seul garant de la paix .
J'ai beaucoup aimé " avancer " avec Darren dans les eaux troubles des bayous , accompagnés des rythmes du blues , et m'enfoncer dans les racines profondes des protagonistes .
Et puis , quelle fin , mes amis et amies , pas " violente " , non , mais " subtile , très subtile " . Allez , je ne résiste pas , je vous la raconte ...Alors Darren...Comment ça, ça ne se fait pas ? Bon , et bien ce sera pour une autre fois , tant pis - ou tant mieux - pour vous . Restons- en là.
Je quitte le Texas , je me dirige maintenant vers l'Islande . Je vous enverrai bientôt des nouvelles . En attendant , allez - donc boire une bière au café de Geneva Sweet à Lark , au bord du bayou Attayoc . Ce serait bien étonnant que vous vous y ennuyiiez ....
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Dans les bayous du Texas de l'est, il y les blancs, les afro-américains, la musique, la haine et l'amour. Des petits villages frappés d'omerta parce que les convenances, l'histoire, les traditions, la peur dictent les façons de vivre, de survivre, d'aimer et d'haïr.
Dans un de ces petits villages, non disons plutôt un hameau, Lark, se rend un Ranger Texas -la force policière la plus respectée au pays- Darren Matthews, afin d'enquêter sur la mort d'un noir de Chicago retrouvé dans le bayou. Et dans la même semaine, on retrouve également le corps d'une fille blanche de Lark. Notre Ranger, Darren, spécialiste des crimes de haine et qui tente de pourchasser les Fraternités Aryennes, se fait presque imposer cette enquête par un de ses amis du FBI. Lui qui a déjà des soucis administratifs, lui qui a déjà des soucis matrimoniaux, lui qui a déjà des soucis d'alcool, devra tenter de résoudre ces meurtres . Une enquête qui ébranlera ses convictions. En se disant que la réalité n'est pas toujours celle que l'on croit , bien sûr. En faisant admettre que ces meurtres sont des crimes raciaux, ce que personne ne veut avouer mais qu'aussi , au Texas, le rôle déterminant de la race créait des liens familiaux imprévus. Que l'amour et la haine sont liés, toujours.
L'écriture d'Attica Locke nous fait sentir tout le long de cette lecture l'infinie violence de la question raciale. Bluebird, bluebird, c'est plusieurs histoires d'amour, certaines belles et lumineuses d'autres poisseuses, puantes vécues dans une ambiance lourde , étouffante, d'autant plus effroyable que contemporaine. Les Texans d'Attica Locke sont indéniablement, tristement empoisonnés par leur passé et cela nous donne un récit triste, mais brillant, élevé et prenant comme un air de blues...comme John Lee Hooker et son Bluebird.
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Dans l'échelle du respect voire de la vénération des Texans, le Ranger est au plus haut. Il s'impose aux équipes des shérifs locaux. Il est mieux accueilli que n'importe quel Fed exogène, dans un État où l'identité n'est pas un concept d'intello mais une mémoire transmise de génération en génération.

Mais au Texas, et encore plus à Lark, 178 habitants dans le comté de Shelby, cette identité texane s'arrête à la couleur de la peau, et les suprémacistes blancs qui composent les troupes de la Fraternité Aryenne du Texas n'ont pas l'intention de partager la leur avec leurs voisins noirs.

Alors dans ce bourg à deux vitesses, quand un noir et une blanche sont retrouvés morts dans le bayou et que Darren, Ranger noir débarque pour enquêter, la tension monte immédiatement d'un cran : les portes se ferment, les bouches se taisent, les couteaux et les battes sortent de leurs étuis… Et le passé refait peu à peu surface.

Bluebird, bluebird, de Attica Locke – traduit par Anne Rabinovitch – est un polar efficace et sans temps mort, construit sur une intrigue classique mais solide, qui prend toute sa force dans le travail des personnages, particulièrement réussis. de Darren le Ranger à Geneva la patronne de bar, de Wally le potentat blanc local à Randie la jolie veuve éplorée, sans oublier le shérif van Horn ou Faith la jeune serveuse, c'est toute la richesse et la complexité de la culture texane que Locke parvient à transmettre dans ces portraits creusés.

Et dans un ensemble dont j'ai parfois trouvé le style un peu lourd, ce fut bien vite oublié à chaque fois que la plume de Locke s'attardait à décrire l'atmosphère et les fabuleux paysages de cet état décidément à part. On ferme les yeux, et on y est : un bar en bord de route, un bourbon devant soi, et une Gibson Les Paul qui accompagne le blues de John Lee Hooker. Bluebird, bluebird, please, do this for me…
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Bluebird est un roman poisseux, de ceux qui collent aux doigts. Pas poisseux de sucre, mais poisseux de sang, de haine, de racisme.

Au Texas, dans la petite ville de Lark, il y a une frontière entre les Blancs et les Noirs, une ligne de démarcation qu'il vaut mieux éviter de franchir, surtout si vous êtes Noir et que vous décidez d'aller dans le bar des Blancs à tendances nazies.

Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes…

Dans le bayou, on vient de retrouver successivement deux cadavres : celui d'un homme Noir en premier et ensuite celui d'une femme Blanche. le Ranger Darren Mathews trouve cela bizarre aussi, d'habitude, c'est le contraire.

Voilà un roman fort sombre qu'il vaut mieux commencer en ayant du temps devant soi, car il ne se lit pas d'une seule traite. L'ambiance est pesante, lourde, sombre et donne l'impression que l'on suffoque.

Nageant en eaux plus que troubles, Darren Mathews va avoir bien du mal à rassembler les indices (déjà qu'il ne sait pas vraiment s'il est viré dans Rangers ou pas) car les habitants ne se bousculeront pas au portillon pour l'aider dans son enquête et que personne ne semble sympathique, tout le monde dissimulant quelque chose.

Darren Mathews est un Ranger tenace, sorte de pitt-bull qui ne lâche pas sa piste, même s'il a trouvé un os qui semble prometteur. Englués dans les ennuis administratifs avec son boulot, pataugeant dans les soucis matrimoniaux, tenté de téter à la bouteille afin d'oublier ses emmerdes, il devra faire face avec de l'animosité des deux côtés et le fait que personne ne veuille entendre prononcer le fait que ce sont des crimes raciaux.

Il devra aussi se débrouiller pour ne pas se faire péter la gueule (ou pire) par les nazis nostalgiques de la Fraternité Aryenne du Texas, faire face à un shérif qui semble vouloir ménager plus la chèvre nazie plus que les choux afro-américains et faire péter les secrets que tout le monde tait.

Roman noir poisseux, il se lit lentement afin de bien s'imprégner des lieux, des histoires de chacun, de la peur qui règne à Lark, des secrets enfouis, de la ségrégation qui a toujours cours et des non-dits qui va falloir déterrer.

Une intrigue qui semble classique, mais qui ne l'est pas, un scénario qui semble banal au départ qui va se révéler bien plus riche qu'on ne le pense, des personnages bien campés, réalistes, profonds, qui se dévoileront au fur et à mesure de la lecture.

Des atmosphères pesantes, qui ne donnent pas envie de s'arrêter boire un verre de bourbon dans la ville de Lark, 178 habitants (comté de Shelby) tant la tension est à couper au couteau.

Le final est d'une grande subtilité, même s'il est vache, il est à applaudir tant il est retors et machiavélique.

Il ne m'aura manqué que l'attachement aux personnages et les émotions fortes que j'aurais aimé ressentir. Ce sera mon seul bémol.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le titre "Bluebird, Bluebird" donne sa tonalité musicale à ce polar de Attica Locke : il se réfère au morceau "Bluebird" de John Lee Hooker, guitariste et chanteur de blues américain, dans son album de 1952.

C'est tout le talent d'Attica Locke (accessoirement scénariste, notamment sur un projet de la chaîne HBO, sur le mouvement des droits civiques) de nous entraîner dans un Texas que l'on croirait encore engoncé dans les années 1950-60. Et pourtant, l'action se joue bien de nos jours, à l'est du Texas, dans le comté de Shelby.
Darren Mathews, Texas Ranger autant dans l'uniforme que dans l'âme, traverse une période difficile, professionnellement mais aussi dans sa vie privée. Car Darren est un homme de couleur. Et au Texas, malgré la très respectée étoile de sheriff épinglée à son uniforme, la couleur peut très vite s'avérer être un problème.
Par loyauté, Darren est intervenu, en dehors de son cadre professionnel, dans un conflit opposant un vieil ami, lui aussi de couleur, et un homme blanc ne faisant pas mystère de sa haine des Noirs. Ce dernier étant ultérieurement retrouvé mort, le doute plane sur le témoignage de Darren, dont la probité sera examinée par ses supérieurs et qui joue donc son avenir au sein des Texas Ranger. Son épouse, qui réprouve le choix de cette profession bien trop dangereuse, voit là l'occasion de ramener Darren à une vie de famille plus sereine.
C'est sans compter sur sa fibre de justicier texan quand se présente l'occasion d'élucider officieusement un double meurtre dans la petite ville de Lark. À quelques jours d'intervalle seront découverts les corps d'une femme blanche et d'un homme noir. Si les autorités locales sont pressées d'enterrer autant les corps que l'affaire, quitte à évoquer un motif fallacieux, Darren voit immédiatement un lien entre ces deux homicides.
Ce faisant, il va "souffler le feu" sur des braises qui couvent toujours dans le Texas profond. Personne ne veut entendre parler de crime de race, au risque d'exciter une haine ancestrale, dans une région où le Klux Klux Klan a cédé sa place à la non moins raciste FAT: Fraternité Aryenne du Texas. D'autant plus par un homme détenteur de l'autorité qui n'est pas un local, et de surcroît noir !
Attica Locke nous fait plonger en apnée dans le bayou Attoyac, dans ses eaux putrides, qui rendront le corps d'une des victimes, Mickaël. Elle pousse pour nous la porte du café "Geneva Sweet", où la patronne noire, femme courage et taiseuse, fait office de pilier pour sa communauté en offrant un lieu où se restaurer dans une société où il ne fait pas bon se mélanger.
Tout y est, la canette de Dr Pepper, le poisson chat frit, les tubes de blues. On se croirait dans Twin Peaks, version Etats du Sud.
L'auteur nous pousse aussi à l'arrière des cafés prisés des suprématistes, leurs tatouages, l'arme à la ceinture et le trafic de Cristal méth...
A travers ces deux établissements, elle souligne d'autant plus deux mondes qui semblent n'avoir plus rien en commun, tellement irréconciliables que même la loi est impuissante. Attica Locke pointe la haine aveuglée, l'endoctrinement, la violence, un environnement où vous n'êtes jamais en sécurité, où la couleur de votre peau peut vous coûter la vie.
Si Bluebird Bluebird est un polar poisseux, à mon sens très réussi, par l'atmosphère qu'il instille, j'ai tout de même eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire, à m'approprier les personnages, trop seulement ébauchés pour certains. Quand il y a trop de monde sur scène, on ne sait plus où porter le regard. Et si la description de ce Texas moite, étouffant, avec ses nuits d'encre et ses titres de blues m'ont séduite, j'ai buté sur un style parfois lourd, manquant de fluidité (la traduction peut-être ?) qui ont rendu ma lecture pénible. le rythme se "décoince" un peu et s'accélère dans le dernier tiers du récit, compensant ce commencement difficile. J'aurai aimé m'attacher plus au Ranger Mathews, mais il manque à tous les personnages ce "petit supplément d'âme" qui, lorsque vous fermez votre roman, vous donne l'impression de quitter un ami. C'est donc pour moi un roman noir à l'atmosphère moite et sombre mais pas assez abouti. Il a tout de même le mérite d'exhumer cette ligne Mason- Dixon, ligne historique de démarcation entre les États abolitionnistes du Nord et les États esclavagistes du Sud, que l'on aurait pu croire passée d'actualité...
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critiques presse (2)
LeDevoir
22 juillet 2021
Il faut retenir le nom d’Attica Locke ; la lancinante musique de Bluebird, bluebird est une des belles surprises de l’année. À cause de l’intrigue bien sûr, imprévisible, mais aussi parce que ses personnages principaux sont des êtres complexes, éminemment crédibles.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeSoir
02 février 2021
Avec ce polar au cœur d’un Texas reculé, Attica Locke déjoue les clichés pour brosser le portrait d’une société où les questions de race, de terre et de communauté s’entremêlent.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Ils n'étaient pas disposés à livrer un Etat tout entier à la haine d'une bande de pauvres blanc gratte-couilles et cracheurs de chique.
L'argent leur avait permis ce choix, à coup sûr. Mais il exigeait aussi un effort de leur part, et ils acceptèrent de le lui accorder. Ils battirent une école noire à Camilla, proposèrent des prêts aux petites entreprises dirigées par des gens de couleur quand ils le pouvaient, et consacrèrent leur vie au service public, devenant professeurs, médecins de campagne, avocats et agitateurs lorsque l'époque l'exigeait.
En tout cas, on ne les ferait pas décamper.
La certitude d'être spéciaux, d'avoir le courage d'endurer ce que d'autres n'étaient pas capable d'affronter, était le summum de leur quintessence texane.
C'était une arrogance issue d'une force d'âme authentique et d'une tendance à l'entêtement remontant à six générations, bouclier homérique contre les jalousies mesquines et les injustices mortelles qui occupaient le temps libre des Blancs, leur regard intrusif et oppressant sur chaque aspect de la vie des Noirs - de ce que tu manges à qui tu épouses aux vêtements que tu portes à la musique que tu joues à ta façon de te coiffer à ta manière de les aborder dans la rue. La famille Mathews reconnaissait ce comportement pour ce qu'il était : une obsession fébrile qui n'avait en réalité aucun rapport avec, une préoccupation qui affaiblissait un homme centré sur lui-même.(P.58)
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"Il s' agit d' un de ces foutus trous perdus blancs minables, Mathews et vous le savez, dit Wilson. Vous l' avez compris dès le premier jour. Et la dernière chose dont vous avez besoin, c' est de faire courir le bruit que la Fraternité Aryenne devient incontrôlable dans le Texas de l' Est ou que les Noirs et les Blancs s' entretuent dans cet État. Toutes les manifestations qui ont eu lieu dans le reste du pays...le Texas peut s' en passer. Les gens sont encore en train de ruminer la fusillade de Dallas qui a causé la mort de plusieurs policiers. Ne commençons pas une guerre raciale à cause de un bouseux blanc du comté de Shelby. Pour l' instant, il n' y a pas l' ombre d' une preuve de l' implication de la Fraternité dans cette affaire, alors acceptons la victoire qui se présente et n' en faisons pas une croisade."
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Darren avait décidé qu'une seule loi comptait désormais pour lui : elle se résumait à une paire de bottes - cousues main, de préférence en crocodile ou en vachette -, un insigne, et un Colt .45.
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Geneva Sweet dépassa Mayva Greenwood, mère et épousé bien-aimée, qu’elle repose en paix avec Son Père céleste. Elle traînait derrière elle une rallonge orangée. Le soleil perçait à travers les arbres en cette fin de matinée, parsemant d’étoiles le tapis d’aiguilles de pin sous ses pas. Elle fit glisser le fil entre la sœur de Mayva et son mari Leland, Père et Frère dans le Christ, tira un bon coup, puis gravit la petite colline, veillant à ne pas marcher sur les tombes, et à suivre les sentiers tracés entre les stèles disposées au hasard, à des angles curieux, comme les dents d’un pauvre hère.
Elle transportait un sac de courses en papier de Brookshire Brothers ainsi qu’un petit poste de radio d’où s’échappait la voix vibrante de Muddy Waters – l’un des disques préfères de Joe : Have you ever been walking, walking down that ol’ lonesome road. Lorsqu’elle parvint à la dernière demeure de Joe « Petey Pie » Sweet, Époux et Père et Pardonne-lui Seigneur, Démon de la Guitare, elle posa la radio avec précaution sur la dalle en granit poli, et rangea le cordon d’alimentation dans sa cachette derrière la stèle. La tombe voisine avait une forme et une taille identiques. Elle appartenait à un autre Joe Sweet, plus jeune de quarante ans et mort lui aussi.
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La Fraternité Aryenne du Texas était née dans une prison de cet État, et plus de la moitié de ses membres y avaient été incarcérés à un moment donné, ce qui ne les empêchait pas de poursuivre les activités criminelles de leur organisation (...).
L'initiation à la FAT exigeait un cadavre noir, peu importe lequel, tant que vous l'égorgiez vous-même.
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Dans le cadre du Noirwich 2020 Crime Writing Festival.
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