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Louis Postif (Traducteur)Paul Gruyer (Traducteur)
EAN : 9782859407476
224 pages
Phébus (30/11/-1)
4/5   114 notes
Résumé :

Réédition (en traduction entièrement revue!) d'un des plus grands livres de London. Huit nouvelles pour évoquer les ravages et la violence importés par l'homme blanc dans le « paradis » des mers du Sud. Impitoyable.

Préface de Yann Queffélec, qui a fait de ce recueil extrême (à tous les sens de la parole) l'un de ses livres de chevet.

Avec cet ouvrage, la collection « Libretto » poursuit la publication - pour la première... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Lire les Contes de Jack London c'est affronter les pires tempêtes, rencontrer tous les trafiquants, les capitaines et les coureurs d'aventures des mers du Sud. C'est également découvrir les populations des îles, leurs croyances leurs coutumes — pas toujours pacifiques pour certaines (tels les anthropophages fidjiens ou salomoniens). Mais c'est surtout prendre conscience de la violence de l'homme blanc sur l'homme noir dans ce coin du monde au début du XXe siècle.

Jack London est un admirable conteur capable d'emporter le lecteur dans la tourmente des éléments naturels en furie. Mais ce qui donne un sens profond et intemporel à ses récits, en dehors de leur témoignage sociologique, est sans aucun doute leur dimension humaine. Avec lui point de jugement à l'emporte-pièce, chacun est vu tel qu'il est, avec ses qualités et ses travers. Ainsi London met en avant les valeurs de l'amitié qui sauvent la vie, car dans les mers du sud la vie est fragile, même les hommes les moins tordus, qu'ils soient noirs ou blancs, n'en sont pas moins des joueurs, des buveurs secs ou de fieffés bagarreurs parfois meurtriers.
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Contes des mers du Sud un titre qui évoque les lagons bleus, les plages de sable blanc bordées de cocotiers, le soleil et la douceur de vivre...........mais la version de Jack London est aux antipodes de cette version du paradis terrestre...que ce soit la nature ou les groupes humains (autochtones coupeurs de tête ou blancs s'appropriant richesses en asservissant les peuples indigènes) Jack London décrit au fil de ces nouvelles l'horreur des catastrophes naturelles ou de celles provoquées par la nature humaine.
La nature se déchaîne dans "La maison de Mapouri" où London nous décrit avec une grande vérité, un tsunami balayant les cabanes, les bateaux de pêche et les hommes arrachés des cocotiers et précipités dans les flots ; avec les terriblissimes îles Salomon, un jeune aventurier de salon souhaite découvrir l'aventure dans les îles et se retrouve baladé dans les endroits les plus hostiles, par un marin chevronné, histoire de lui donner une leçon.
D'autres nouvelles s'attachent à révéler l'horreur de la soumission de certains peuples : avec Yeah, Yeah, Yeah, une des nouvelles les plus terribles , un étranger s'étonne de voir toute une tribu obéir servilement à un écossais pas plus gros qu'une brindille, jusqu'au moment où il apprendra le sort subi par la tribu...
D'autres nouvelles subliment l'amitié comme "le païen", (une des plus belles à mon avis) et encore "le legs de Mc Coy", où un bateau de commerce dont la cale se consume depuis quinze jours, erre aux gré des vents pour trouver une plage où s'échouer.
Contes des mers du Sud est donc un recueil assez sombre, violent, souvent terrible qui relativise l'idée romantique que l'on pourrait avoir des îles que l'on pense paradisiaques. Encore une belle découverte et un plaisir de lecture...Merci Monsieur London
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Je connais Jack London en tant qu'aventurier de la ruée vers l'or dont il a tiré de magnifiques récits (Croc-Blanc et L'appel de la forêt pour ne citer que les deux romans les plus célèbres). J'ai appris récemment qu'il avait auparavant bourlingué sur le Pacifique chasser le phoque en mer de Bering et au Japon et, plus tard, sur son propre bateau en Mélanésie et en Polynésie. Ses voyages ont contribué à nourrir sa pensée politique socialiste et anticolonialiste. Il en a rapporté aussi la matière première de son écriture.
Ce recueil rassemble huit nouvelles qui se passent à son époque, c'est-à-dire au tournant du XIX et du XXè siècle. Beaucoup font état de l'esclavagisme qui régnait alors, de la brutalité des méthodes pour mâter la population locale mais aussi de la vengeance que celle-ci exerçait contre leurs bourreaux —vengeance pas moins cruelle — et de leur cannibalisme, alors monnaie courante. D'autres nouvelles sont axées sur les dangers de la mer, la navigation difficile entre les récifs coralliens, les vents capricieux, les courants changeants et les accès délicats aux atolls par des chenaux; sans parler des typhons dévastateurs. En somme, London nous fait une peinture de l'Océanie très éloignée de l'image idyllique des croisières dans les Mers du Sud que nous vendent les agences touristiques…
C'est très bien écrit, bien traduit (il s'agit d'une traduction récente) et l'éditeur a pris soin d'ajouter un glossaire auquel j'ai dû me référer quelquefois pour le vocabulaire spécialisé de la navigation. Que dire de plus ? Jack London est un auteur célèbre mais qui est un peu tombé en désuétude, peut-être à cause des traductions qui, elles, datent. Je recommande tous de le redécouvrir dans le texte original ou via les traductions récentes qui rendent justice à cet auteur incontournable.
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Je ne sais pas pourquoi mais les grands classiques de Jack London ne m'avaient jusqu'à présent pas tentée. Non pas que j'aie d'emblée décidé qu'ils n'en valaient pas la peine, mais tant "L'appel de la forêt" que "Croc blanc" ne m'avaient tout bonnement pas taper dans l'oeil. Accordez-moi s'il vous plaît cette familiarité.

Et un beau jour de cet été, une bête offre promotionnelle fait de moi la détentrice de Contes des mers du Sud, que j'ai initialement acquis parce que l'envie m'a pris de remettre mon nez dans des ouvrages bilingues. Grand bien m'en a pris.

Il faut dire que les deux contes de ce recueil sont TERRIBLES. Tout d'abord, dans chacun des contes, il se passe beaucoup de choses en très peu de temps de lecture. Ensuite, Jack London y met en scène tout ce qu'il y a de pire et de meilleur dans l'homme. Et mine de rien, juste comme cela en passant, l'auteur appuie bien fort le doigt là où cela fait mal : administration colonisatrice au sommet de son indifférence, de sa cruauté et de sa stupidité (les Français en prennent pour leur grade, en l'occurrence), vie dans les plantations esclavagistes de canne à sucre, peine de mort (voire exécution sommaire), rouerie commerçante, trafic fait sur le dos de la population locale colonisée, pouvoir des éléments et de la nature agissant plus ou moins comme une justice divine. Et tout cela en quelques centaines de pages.

Concernant les textes anglais, je dirais que le premier se lit aisément avec un niveau d'anglais moyen comme le mien mais que le deuxième révèle une profusion de vocabulaire de spécialité et une foule d'images littéraires très élégantes, ce qui m'a conduite à terminer la lecture en français. Finalement, le bilingue, cela a du bon !

Du coup, je m'en vais voir à présent ce qu'il se passe du côté de Croc blanc.
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Les Contes des Mers du Sud est un recueil de nouvelles de Jack London. Petites histoires de vie dans les îles du Pacifique, ces nouvelles (un peu datée) explorent différentes facettes de l'exploration (colonisation) de ces îles et nous montre surtout l'immense talent de Jack London.
Ces nouvelles sont un peu datées car elles parlent beaucoup du cannibalisme des autochtones, de leur cruauté face au bon anglais apportant la civilisation. Malgré tout, la deuxième nouvelle traite d'une amitié noir-blanc innovante pour l'époque. le fond est donc à prendre avec des pincettes et à remettre dans le contexte de l'époque.
Cependant, sur la forme, on ne peut enlever à Jack London son don pour le réalisme et cette facilité qu'il a de nous emmener en quelques phrases dans un autre monde, une autre époque. Pas besoin de 20 pages, pour comprendre la situation et vers quel chemin l'auteur veut nous emmener.
Je le conseil aux lecteurs avertis.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il est également assuré qu'en certaines de ces îles, à Malaïta par exemple, les honneurs sociaux vont de pair avec le plus grand nombre de meurtres accomplis, que les têtes humaines servent couramment de monnaie d'échange, et que celles des blancs ont une cote supérieure à celles des autres. Au point que des villages entiers se réunissent parfois au nombre d'une douzaine, pour instaurer des souscriptions dont le montant, qui s'amplifie de lune en lune, ira au guerrier assez heureux pour pouvoir présenter au gardien de la cagnotte une tête de blanc.
Les terriblissimes îles Salomon.
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"Au cours de l'après-midi, abordèrent trois chaloupes remplies d'hommes blancs. Ils s'en vinrent vers notre village, où sans autre préambule ils tuèrent tous les hommes qu'ils rencontrèrent. Et, aussi, toutes les volailles et tous les cochons. Ceux d'entre nous qui n'avaient pas été tués gagnèrent leurs pirogues et pagayèrent sur le lagon. Nous laissions sur la terre ferme toutes nos maisons en feu. Au milieu du l'après-midi, nous aperçûmes une flottille en provenance de Nihi village qui commande la passe du même nom, au nord-est de l'île. C'étaient les seuls rescapés de l'incendie qui, comme le nôtre, avaient ravagé leurs habitations".
Yah ! Yah ! Yah !
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Ladite vapeur n'était guère agréable : c'était le souffle méphitique de la mort, qu'alourdissaient des milliards de germes. Nous ne manquions pas de nous verser une nouvelle rasade, dès lors que nous la voyions monter des morts et des mourants amoncelés, et le plus souvent, c'étaient deux verres, puis un troisième, mais alors bien tassés...De plus, nous nous étions fait une règle de recourir à une tournée d'appoint à chaque fois que l'on hissait les morts par-dessus bord pour les jeter aux requins qui pullulaient autour de nous.
Le païen.
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La fièvre l'ignorait, ainsi que les rhumes et les refroidissements. La dysenterie ne s'attaquait pas à lui, ni les maladies de peau ou les ulcères pernicieux auxquels Noirs et Blancs paient couramment tribut sous ces climats. Sans doute était-il tellement saturé d'alcool que les mauvais germes en étaient découragés. Volontiers je me représentais une pluie de bacilles, tombant à terre foudroyés pour avoir tenté de s'attaquer à cette éponge imbibée de whisky. Personne n'aimait McAllister, les microbes comme le reste du monde. Il n'aimait, quant à lui, que le whisky, et il s'obstinait à vivre.

(Nouvelle intitulée "Yah ! Yah ! Yah !" p 85)
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On invoqua avec ferveur les gris-gris les plus maléfiques, mais avec un mécréant comme McAllister, il n'y avait pas de gri-gri qui tienne. S'agissant d’Écossais pris de boisson, les fétiches sont impuissants.
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Videos de Jack London (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack London
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