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EAN : 9782812928727
Editions De Borée (11/02/2021)
3.69/5   16 notes
Résumé :
Employée chez un médecin l'hiver et pour les récoltes de fraises l'été, Mathilde ne reçoit plus de nouvelle de sa mère, restée au village voisin. Inquiète, elle décide de s'y rendre et apprend la terrible nouvelle : Jeanne est décédée, et la petite qu'elle venait de mettre au monde a été confiée au couvent. Mathilde, qui découvre alors qu'elle a une demi-soeur, tente de la retrouver, mais l'institution religieuse lui refuse tout contact. Parallèlement, Olympe grandi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Avec « Pour ma soeur », je découvre l'écriture de Louis Mercadié que je trouve fort intéressante. La narration est agréable et fournie, l'auteur nous parle de sa région avec passion.
L'histoire démarre en 1940, Jeanne, jeune veuve et sa fille Mathilde se posent à Saint-Just-d'Aubrac petite bourgade des Monts de l'Aubrac qui s'étendent sur trois régions : l'Auvergne, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. C'est la misère mais elles sont heureuses ensemble. La jeune fille se place comme servante à Saint-Geniez-d'Olt dans la vallée. Elle aura plusieurs employeurs, c'est la région des fraisières qui ont eu grand succès à cette époque : les fraises qui y sont produites sont exportées à travers tout le pays.
Mais un drame va perturber tout ce bonheur, après la mort de Jeanne, Mathilde perd la trace de sa petite soeur. Rancoeur, malveillance, la petite famille n'était pas bienvenue dans ce petit village, on ne les connaissait pas et Jeanne rejetait la religion après la mort de son mari.
Mathilde n'aura de cesse de rechercher Olympe. Entre trafic d'enfants au temps du franquisme, intransigeance de la religion, et maltraitance d'enfants et de femmes, ce livre nous livre une société des années 50/60 toute empreinte d'hypocrisie, de violences familiales. Olympe et Mathilde sont comme leur mère, avide de liberté et d'amour. Ce sont des femmes de caractère qui savent ce qu'elles veulent.
Très belle histoire que celle ci, à la fois violente et douce. Où la volonté de justice et d'aimer porte deux jeunes femmes à se surpasser.
De plus l'auteur nous raconte un tas d'anecdotes de la région fort intéressantes : les fraisières comme on les nomme, ont un impact fort sur la population, tous ceux qui le peuvent en ont une. C'est le poumon agricole et productif de la région : Les foires agricoles, les fêtes locales, les différents métiers qui en découlent. Mathilde fera connaissance de Baptiste, un lenguejeyre sorte de rebouteux très efficace et très respecté. Et tant d'autres... les annotations sont très instructives sur le local et les personnalités qui s'y rattache. A travers ses écrits, on sent tout l'amour de son pays qui anime l'auteur.
Merci aux Éditions De Borée et à Virginie pour ce très beau roman qui vient de sortir le 11 février.
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Comment qualifier le dernier ouvrage de Louis Mercadié, Pour ma soeur, publié aux éditions deBorée ? La condition de la femme reste un sujet majeur de l'ensemble de son oeuvre mais ce dernier ouvrage en témoigne avec encore davantage de force et de conviction. Mais nous y reviendrons… Intéressons-nous d'abord à l'ancrage local de son oeuvre : les monts d'Aubrac, déjà très présents dans L'enfant du buron et le village de Saint-Geniez d'Olt. C'est ainsi que l'auteur nous fait revivre avec le roman Pour ma soeur l'époque où la vallée du Lot exhalait le parfum des fraises. Nous participons à la récolte des fraises, la fête des fraises et apprenons l'histoire de son implantation en vallée d'Olt.
Naturellement le thème majeur reste la vie et le sort des femmes. Jeanne est une femme émancipée, chose rare à cette époque. Très soucieuse de son indépendance elle se moque des conventions et des préceptes de l'Eglise, ce qui lui attire les foudres de l'abbé Chaprouze, curé du village. En arrivant à Saint- Just elle est victime d'une double méfiance, celle qui s'exerce envers les nouveaux arrivants et celle qui s'exerce envers les femmes libres. Lucienne, la marguillière, lui voue une haine féroce.
Après la mort tragique de Jeanne c'est le sort de ses deux filles qui va porter l'espoir d'une amélioration de la condition féminine. Maintenant orphelines , Mathilde et Olympe sont séparées. L'auteur met en parallèle la vie des deux soeurs et comme dans L'enfant trouvé c'est la quête des origines qui va tisser l'intrigue du livre. La vie respective de Mathilde et Olympe nous tient en haleine, avec cette interrogation qui court tout le long du livre, parviendront-elles à se retrouver ?
Tandis que Mathilde a une existence plutôt paisible, Olympe subit toutes les adversités d'une enfant volée. La violence est omniprésente dans sa vie. Victime du trafic d'enfants pendant la période franquiste elle subit les sévices des religieuses de l'orphelinat et voit son amie Sophia décéder sous les coups. Adoptée par Monsieur et Madame Valenciano elle découvre que Monsieur Valenciano frappe sa femme qu'il finit par assassiner. Très volontaire et déterminée, Olympe parvient à surmonter les épreuves et devient avocate, essentiellement pour défendre les droits des femmes.
Avec Olympe l'auteur est parvenu à créer un personnage très attachant, une belle figure de femme. Après les émouvantes retrouvailles des deux soeurs c'est elle qui met en place une stratégie visant à démasquer l'assassin de leur mère qui n'est autre que Lucienne, la marguillière ! Cela nous conduit à l'attitude de l'Eglise de cette époque envers les femmes, attitude que l'auteur ne cesse de dénoncer. C'est l'abbé Chaprouze, curé de Saint-Just qui en incarne les dérives et les excès. Il vilipende sans relâche les plaisirs de la chair et pour lui l'existence même des femmes est un blasphème.
Mais nous ne voulons pas tout révéler du déroulement de l'intrigue et laissons au lecteur le plaisir de la découverte…
Avec Pour ma soeurLouis Mercadié a renoué avec tous les thèmes qui lui sont chers :la condition de la femme, les répercussions des évènements historiques sur la vie des gens ordinaires, tout cela dans les monts d'Aubrac et la vallée du Lot où l'auteur a ses racines.
Si vous connaissez cette région vous retrouverez avec plaisir des noms de lieux familiers, sinon ce sera l'occasion de vivre un moment d'évasion…





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1941, dans le Cantal. Orpheline de père, Mathilde est employée en ville, alors que sa mère est restée dans le village voisin. Elles sont très proches, mais cela fait un an et demi qu'elles ne sont pas vues. Mathilde est inquiète, car elle ne reçoit plus de réponses à ses lettres. Elle profite de quelques jours de repos pour lui rendre visite. Elle apprend que Jeanne, sa maman, est morte noyée, peu de temps après avoir mis au monde une petite fille, Olympe. Elle tente de retrouver cette demi-soeur, dont elle ne connaissait pas l'existence, et qui a été confiée au couvent. Hélas, la mère supérieure, soeur Pilar, lui interdit de la rencontrer, avant de lui annoncer son décès. Mais Mathilde n'y croit pas.


Elle a raison de douter. En réalité, Olympe a été emmenée en Espagne. Elle grandit au sein de l'orphelinat des soeurs de la Miséricorde de Pampelune. Son prénom a été changé : elle s'appelle Carmen. Elle est élevée avec une discipline de fer et les coups pleuvent, d'autant plus que son caractère affirmé déplaît aux religieuses. Elle trouve du réconfort dans son amitié avec Sofia, une orpheline. En grandissant, les petites comprennent que le couvent est le coeur d'activités étranges. Instinctivement, elles comprennent que les adoptions cachent une terrible réalité.


En France, Mathilde garde espoir de connaître la vérité au sujet de sa mère et de sa petite soeur. Elle entend dire qu'un trafic d'enfants est organisé entre la France et l'Espagne.


Retrouvera-t-elle Olympe ?


J'ai aimé suivre la vie de Jeanne, Mathilde et Carmen. La première a perdu son mari, dans un accident, et a rejeté la religion, à la suite de ce drame. Elle a décidé de quitter les lieux du malheur et de recommencer une nouvelle vie avec sa fille. Elles se sont installées à Saint-Just-d'aubrac, mais n'ont jamais été acceptées par les villageois. Jeanne a été la cible du courroux du curé, mais a décidé de vivre à sa manière, de rester libre. Sa fille aînée est une jeune fille courageuse, qui est appréciée de ses employeurs. L'auteur décrit, avec passion, le premier emploi qu'elle exerce : la cueillette des fraises, qui tient une très grande place dans la région du Cantal. Mathilde montre de la détermination pour retrouver sa soeur, qu'elle aime sans la connaître. Sa personnalité attachante lui permet de bénéficier d'appuis importants. C'est une femme forte et sensible, à la fois. Enfin, Carmen, elle, a un caractère affirmé. Elle vit de nombreuses épreuves, elle subit la maltraitance et est témoin de plusieurs tragédies. Cependant, elle conserve une rage de vivre et une volonté de changer son destin. Toutes trois sont des personnages féminins rayonnants, au caractère indépendant et au coeur généreux.


[…]


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Mathilde et Olympe sont les filles d'une battante. Jeanne quitte trop vite ces deux filles mais leur laisse un héritage fort : la liberté de pensée et la force de s'affirmer dans un monde discriminant.
Ce roman est émouvant et extrêmement documenté sur l'histoire des monts d'Aubrac et de la vallée du Lot. On y découvre la culture des fraises, les foires agricoles, l'intransigeance des curés exprimée dans de longs serments moralisants.

L'histoire :
Employée chez un médecin l'hiver et pour les récoltes de fraises l'été, Mathilde ne reçoit plus de nouvelle de sa mère, restée au village voisin. Inquiète, elle décide de s'y rendre et apprend la terrible nouvelle : Jeanne est décédée, et la petite Olympe qu'elle venait de mettre au monde a été confiée au couvent. Mathilde, qui découvre alors qu'elle a une demi-soeur, tente de la retrouver, mais l'institution religieuse lui refuse tout contact.
Parallèlement, Olympe grandit de couvents en familles d'accueil : quand elle apprend à son tour l'existence de Mathilde, elle fera tout pour la retrouver.
Le destin remettra-t-il les deux soeurs sur le même chemin ? Ensemble, elles pourraient faire la lumière sur l'étrange mort de leur mère, et sur les pratiques obscures du couvent...

Découpé en plusieurs volets, ce roman décrit le courage de Jeanne veuve qui s'installe au coeur d'un petit village méfiant voir quasiment hostile à l'étrangère. On part ensuite en ville travailler avec Mathilde, attachante et généreuse, elle trouve de nombreux appuis parmi les notables pour partir à la recherche de sa petite soeur volée par les religieuses. le troisième volet se déroule au coeur d'un orphelinat franquiste où les enfants volés sont battus, exploités et vendus sur catalogue à des familles riches. La quatrième partie s'attaque à des sujets de fond la violence conjugale qui terrorise femme et enfants. Les deux soeurs vont ensemble enquêter sur la mort de leur mère et retrouver le goût du bonheur.
Tragique, bouleversant et intelligent.
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Jeanne et sa fille Mathilde arrive à Saint-Just d'Aubrac après le décès de son époux. Elles se trouvent une vieille ruine qu'elles aménagent avec les moyens du bord. Elles n'ont pas grand-chose mais vivent correctement. Mathilde part peu de temps après travailler à la ville pour éviter d'être un fardeau pour sa mère. Cette dernière est mal vue au village. Les commérages vont bon train, surtout que depuis la mort de son mari elle refuse d'aller à l'église. le curé du village, un être malveillant fera tout pour qu'elle se sente mal au village. Et ce sera pire lorsqu'elle va tomber enceinte et afficher crânement son joli ventre rond.
Mais un malheur va arriver sans que Mathilde soit au courant. Sans nouvelles de sa mère depuis quelque temps, elle décide de redescendre au village et quelle n'est pas sa surprise quand elle apprend que sa mère est morte noyée dans le lavoir et qu'elle avait accouché peu de temps avant d'une petite fille.
Mathilde va tout faire pour retrouver sa petite soeur mais elle rencontrera des difficultés notamment au couvent où la petite a été prise en charge. On lui annonce rapidement que le bébé n'a pas survécu, mais Mathilde n'y croit pas une seconde et fera tout pour connaître la vérité. Pour cela elle demandera de l'aide au fils du châtelain, Edouard, mais également au Dr Benoist qui l'a embauché chez lui et qui se considère un peu comme son père.

Le roman se découpe en plusieurs parties, la première qui concerne Jeanne et sa vie au village. La seconde sera consacrée à Mathilde et à sa quête de vérité. La troisième à Olympe, nous connaîtrons l'enfer qu'elle a vécu durant sa petite enfance. Et enfin la quatrième concernera les deux femmes.
L'auteur une fois de plus choisit de nous parler des orphelinats mais cette fois-ci en pointant les horreurs qui se sont passées à cette époque. L'époque des bébés enlevés à leur mère et achetés par de riches espagnols. Un trafic immonde dont on a eu du mal à trouver les coupables. Il nous parle également une fois de plus des maltraitances faites aux femmes. Ces dernières à cette époque étaient totalement soumises à leurs époux et devaient taire les maltraitances surtout quand le mari en question était un homme influent. (..)

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cependant Jeanne ne se confiait jamais, à tel point qu'aucun de ses amants ne sut d'où elle venait. Elle était libre, libre dans sa tête, libre dans son corps, ne voulant être dirigée par aucune loi, et redoutait que l'on s'occupe de sa personne.
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Videos de Louis Mercadié (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Mercadié
Rencontre avec Louis Mercadié à l'occasion de la parution de son livre "L''enfant trouvée" (Éditions de Borée, janvier 2018).
Abandonnée sur le parvis d'une église par une nuit glaciale, Noëlle a été recueillie par les soeurs et va grandir à l'orphelinat. Comme tous les enfants sans famille, la petite fille doit participer aux tâches de nettoyage et d'entretien de l'établissement, jusqu'au jour où on estimera qu'elle est en âge de travailler. Exploitée comme tant d'autres dans une filature puis à la mine, l'existence qui l'attend n'a rien de réjouissant. Pourtant, Noëlle ne baisse jamais les bras. Des écuries d'un château aux barricades de la Commune, du froid des nuits sans toit à la chaleur d'un atelier d'artiste, elle est poussée par l'espoir de retrouver un jour celle qui l'a mise au monde.
Fils d'un tonnelier dont il a conservé le savoir-faire, Louis Mercadié est un amoureux du temps passé. Membre de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron et historien, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont "Marie Talabot, une Aveyronnaise dans le tourbillon du XIXe siècle", pour lequel il a reçu deux prix littéraires.
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