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EAN : 9782021285802
216 pages
Seuil (07/04/2016)
2.56/5   8 notes
Résumé :
Une femme crie vengeance. Un homme l'a trahie et elle est bien décidée à avoir sa peau.
Celle qui raconte cette histoire est célibataire , sans enfants, et trouve dans ses cinquante ans et ses cinquante kilos une énergie dévorante. Vivant dans
l'Alentejo où elle travaille comme correctrice pour une maison d'édition, elle ne quitte sa campagne qu'une fois par semaine. Elle se rend alors a Lisbonne où elle a pour mission de changer, chaque dimanche, la l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une bouffée d'oxygène de liberté respire dans ce roman d'allure féministe! D'un langage saccadé et cru, dynamique et vivant, Mon amant du dimanche dresse le portrait d'une femme mature, d'une cinquantaine d'année qui, intelligente et très fière de sa personne, s'affirme dans sa nature de femme libre et ayant qu'une seule envie: Vivre, et se faire respecter dans ses choix et dans ses goûts. On s'éloigne des crises de nefs, de ressentiment des femmes de 40-50 ans qui n'ont qu'une seule obsession: regretter leur jeunesse, et s'estimer écartées dans la course de la séduction...Mais notre narratrice, elle a encore de l'élixir de séduction encore tout frais dans ses veines...
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Mon amant du dimanche, qui a connu un grand succès au Portugal, est le premier livre traduit en français d'une journaliste et romancière portuguaise Alexandra Lucas Coelho .
Recit d'une vengeance d'une femme modeste humiliée par un homme sans scrupules, ce Liaison Fatale au féminin est plutot intense et joliment troussé, malgré quelques longueurs... une curiosité indéniable..
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La narratrice, une femme de 50 ans originaire du nord du Portugal (tout près de Porto), décide de se venger de l'homme qui vient de l'abandonner ; aussi furieuse que blessée, elle trame son assassinat. Après avoir travaillé dans des maisons d'édition et enseigné, elle exerce désormais la profession de correctrice indépendante. Elle s'est récemment installée dans l'Alentejo, mais elle se rend tous les dimanches à Lisbonne pour nager et s'occuper de la chatte d'une amie partie faire des recherches au Brésil.
C'est dans la petite ville de province où elle a acheté une vieille maison qu'elle fait la connaissance de celui qu'elle surnomme le cow-boy. Dramaturge âgé de 34 ans, celui-ci est venu s'isoler loin de la capitale pour écrire un monologue de théâtre. La rencontre donne immédiatement lieu à une aventure amoureuse aussi intense que brève ; elle prend en effet fin un mois plus tard, le jour où le jeune homme fait la lecture de son texte à Lisbonne. À sa grande stupeur, la narratrice découvre que le monologue n'est rien d'autre que l'histoire de sa propre vie, et que le jeune dramaturge, qu'elle qualifie d'imposteur, l'a utilisée pour écrire son texte.
Le lendemain, un éditeur lui confie la relecture d'une importante biographie de Nelson Rodrigues. Ce poète, écrivain et dramaturge (1912-1980), considéré comme le fondateur du théâtre moderne au Brésil, l'inspire et l'émeut à bien des égards.
Au cours des semaines suivantes, la narratrice se donne tour à tour à trois amants représentant les archétypes masculins : un mécanicien qui écrit des SMS avec des fautes d'orthographe (Sancho Panza), un ami poète, futur prix Nobel de littérature, qui apprend le sumérien (Nosferatu) et un nageur épilé qui travaille pour Facebook (Apollon).
Derrière ce récit de femme blessée, dont l'action se passe entre les mois de mai et de juillet 2014, l'auteure évoque, par des remarques à la fois drôles et acerbes, l'histoire du Portugal, ainsi que la crise actuelle que traverse le pays.

Structuré en quarante-trois chapitres très courts, à la manière des feuilletons de Machado de Assis (écrivain brésilien de la fin du XIXe siècle), le roman est écrit à la première personne. Il s'agit d'un récit non linéaire, entrecoupé par de nombreux flash-back au cours desquels la narratrice se remémore quelques épisodes de sa vie qui ont eu lieu aussi bien dans sa jeunesse que quelques semaines plus tôt. À un aucun moment le lecteur ne se sent perdu ; la narration est tout à fait maîtrisée.
Alexandra Lucas Coelho manie une écriture vive, alerte, composée de phrases courtes et épurées qui traduisent la fureur passionnelle de la narratrice. Son style est audacieux, souvent oral et familier, sans jamais tomber dans la vulgarité, en dépit des nombreux mots argotiques qui ponctuent son monologue. Les dialogues, parfois directement insérés dans le texte, sont à la fois vivants et théâtraux. Des paroles de chansons ou encore des poèmes apparaissent de temps à autre. Enfin, notons quelques originalités formelles, notamment le chapitre intitulé « insomnie », intégralement écrit sans majuscule, ni point.
Grâce à son rythme effréné et sa grande fluidité stylistique, le récit est extrêmement vivant.

Mon amant du dimanche est un roman étonnant et novateur. La singularité du texte réside moins dans l'intrigue que dans la manière dont celle-ci est agencée et racontée.
Décrits en peu de mots, tous les personnages – la narratrice et ses amants – ont des contours intéressants. du fait de son autodérision et de son caractère bien trempé, l'héroïne-narratrice est à la fois séduisante et captivante. Grâce à sa liberté de ton, l'auteure parvient à saupoudrer chaque page d'ironie et d'humour. Par ailleurs, une importante charge érotique traverse le roman.
Seuls les personnes réelles, issues de la littérature, de la musique, du cinéma ou de la danse, sont nommées. Les personnages de fiction propres au roman sont, quant à eux, désignés par leur fonction ou encore par des surnoms affublés par la narratrice, dont on ignore le prénom.
Le roman est traversé par des réflexions autour de la littérature, de la poésie et de l'écriture. Mon amant du dimanche est aussi le titre du livre que la narratrice songe à écrire : une douzaine de pages de ce roman sont d'ailleurs intégrées à la narration, dans un jeu métalittéraire.
Des auteurs (et leurs personnages respectifs) de la littérature classique sont convoqués à plusieurs reprises, souvent avec beaucoup d'humour : Flaubert (Madame Bovary), Balzac (La Femme de trente ans dont on retrouve plusieurs références et citations), Tolstoï (Anna Karénine), Dostoïevski (Raskolnikov), Joyce (Leopold et Molly Bloom) dont la narratrice corrige une traduction, Beckett, Emily Brontë (Heathcliff), Stendhal (Julien Sorel), Jules Verne (Michel Strogoff), Marguerite Duras, Sarah Kane (dont le cow-boy connaît des extraits par coeur), etc. Une grande place est donnée aux auteurs de langue portugaise, des plus classiques – Camões, Machado de Assis (et son personnage, Brás Cubas), Euclides da Cunha –, aux plus contemporains – Saramago, Herberto Helder, Maria Gabriel Llansol, António Lobo Antunes, Gonçalo M. Tavares, Mia Couto –, en passant par Fernando Pessoa, Clarice Lispector, Sophia de Mello et, en premier lieu, Nelson Rodrigues. La narratrice se réfère à des épisodes familiaux ou sentimentaux de la vie De Balzac, de Joyce, d'Euclides da Cunha ou encore de Nelson Rodrigues.
La musique est également présente tout au long du roman. La narratrice évoque, en les nommant ou pas, Caetono Veloso, Chico Buarque, Leonard Cohen, Zeca Afonso, Carlos Paredes, etc. Enfin, elle fait aussi référence à quelques figures de la danse (Isadora Duncan) et du cinéma (Tarantino ou Godard).
Ajoutons que l'ensemble des thèmes et allusions résonnent au fil des pages, à la manière d'échos ou de ricochets.
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Vraiment, titre et couverture ne rendent pas justice à ce livre ! Il ne s'agit pas là d'un roman de gare loin s'en faut ; une écriture alerte, un propos érudit, bourré de références littéraires.
Oui, on y parle de sexe aussi, de manière un peu crue, c'est vrai... La narratrice, une petite bonne femme de cinquante ans, vit sa sexualité de façon tout à fait décomplexée (comment lui en vouloir ? ). Elle a été trahie par un amoureux de 16 ans son cadet, la seule chose qui l'anime durant ce court roman est la vengeance.
C'est le seul roman de cette auteure portugaise qui a été traduit en français, quel dommage, je me serais volontiers ruée sur les autres ! Reste à espérer que les éditions du Seuil jetteront un oeil par ici :)
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Une lecture relax avec laquelle on passe un très bon moment, tout en nous faisant douter sur le concept du sexe et de l'amour.
Etant cru et drôle à la fois, lire ce livre est assez gênant. Mais lorsqu'on s'y habitue, il devient génial.
Pour terminer ma critique, j'adore quand l'auteur fait de nombreuses références à différents auteurs portugais ou brésiliens. Ceci me permet de connaître plus d'auteurs lusophones et ainsi découvrir leurs oeuvres par la suite.


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'aime les hommes. Les hommes sont l'immaturité des femmes, difficile de ne pas accepter d'être leurs otages. L'enveloppe d'un homme est dure, sa force est centrifuge, il fonce. Au long des siècles l'homme a abandonné la chasse et maintenant peut-être est-il en train de s'abandonner à cette ambition satisfaite qui lui est naturelle, parce que l'insatisfaction est totalement centripète, féminine. L'homme a des lignes d'arrivée, il marque des buts avec sa tête, il fait des pyramides, de la trigonométrie, il agit avec l'audace des entreprenants, l'impudence des simples. Voyez donc comme un certain jour, là-bas au Levant, un homme a décidé d'écrire que la femme a été tirée d'une côte d'Adam. Est-ce que vous vous rendez compte que quelqu'un, un jour, a bel et bien écrit ça pour la première fois ?

L'homme de la genèse, l'égal des poissons-oiseaux-bêtes-reptiles avant que dieu lui dise de dominer la terre et se donne la peine, en plus, de tirer de lui une femme : non, merci, je ne suis pas cette femme-là.

Nelson Rodrigues voulait que la femme soit douce, qu'elle soit une épouse et une mère, ses pièces de théâtre sont les dernières techniques de sauvetage du mariage, incestes, stupre et adultères à foison pour que chacun puisse expier ses fantasmes. Par le chemin des fantasmes je m'approche de lui, simplement je n'utilise pas le crucifix, et je crois que la douleur donne plus de force pour que la vie continue, pathétique, délirante, brute. C'est ainsi que ces dernières semaines j'ai vécu toutes les existences d'un carnaval, tandis que ce putain de salaud de cowboy certainement fumait ses joints, en chill out après la création du monde.
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"Evidemment, au lieu de cette terre qui se jette dans un au dela-c'est moi qui allais me jeter dans les bras de ce salaud, les deux illusions étant de même grandeur, et c'est de ce genre de conneries qu'on s'alimente, bordel de merde, je ne veux pas y penser, ca finirait pas réveiller le garagiste."
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Le problème n'était pas de ne jamais avoir baisé avec un garagiste, mais de ne jamais avoir baisé avec quelqu'un à qui je disais vous. C'est aussi pour ça, probablement, qu'il ne m'était pas venu à l'esprit de gémir prenez-moi, baisez-moi. Ca aurait sonné comme dans un roman porno à Cascais.
Je me demande comment font les snobs de Cascais.
Dites-moi, vous penserez à me prévenir quand vous serez sur le point de jouir ? Ou : J'aimerais à présent que vous m'enfiliez par le cul ? Question d'habitude.
Personnellement, ça ne me branche pas.
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Un jour, pas trop éloigné, disons un peu avant l'apocalypse, quelqu'un va découvrir le moyen de produire de l'énergie avec la tension qui règne dans un espace clos quand deux personnes s'apprêtent à aller au lit pour la première fois.
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- Putain, c'est de la littérature qui déborde.
- Non, plutôt de la vie qui déborde.
- Comment ça, de la vie ?
- Ce que tu lis devient ta vie, non ? Si la littérature n'est pas de la vie, c'est quoi alors ?
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