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EAN : 9782253053866
841 pages
Le Livre de Poche (01/10/1990)
3.92/5   18 notes
Résumé :
Que se passe-t-il donc dans la paroisse de Santa Liberata? La secte qui y est installée est-elle dangereuse? Et que vient faire dans cette histoire Monguzzi et sa passion pour une correspondance datant du XIXe siècle?
Le lecteur est plongé au coeur d'une ville grouillante d'hommes et de femmes apparemment normaux. Les personnages du roman sont si nombreux que les auteurs nous donnent un organigramme pour les connaître. Il y a ceux du Turin comme il faut et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je poursuis dans mes souvenirs livresques grâce à Babelio. Pas toujours facile, pourtant, de se souvenir dans le détail des intrigues de livres lus il y a parfois une trentaine d'années, comme c'est le cas pour celui-ci. On se souvient plutôt du moment et des circonstances où on l'a tenu entre les mains, du contexte culturel de sa lecture. C'est, quoi qu'il en soit, pour moi un excellent exercice de mémoire. de ce livre, je retiens donc ce qui me semble être le personnage principal : Turin. Cette grosse et froide ville industrielle du nord, engoncée, à l'étroit entre les Alpes suisses et Françaises et les Apennins. Curieusement, c'est ici, et non pas à Naples ou Palerme, que les auteurs ont situé l'action de ce rocambolesque roman policier, tout droit venu de la comédie. Celles des films de Comencini, de Monicelli, de Scola… Tout commence par un cadavre trouvé dans une église. Je me souviens d'un curé très agité et de très nombreux personnages qui vont être touchés par cette affaire. On se croirait véritablement dans le Sud. le récit fonctionne très bien et on ne s'ennuie pas une seconde. Comme Dino Risi qui ne comprenait pas comment les frère Taviani pouvaient faire du cinéma à 2, je suis étonné qu'on puisse écrire un roman à 2 également. Ça reste un mystère.
Avec ce livre, on retrouve la véritable ambiance de l'Italie, celle de la truculence, de l'exaltation, des cris et des pleurs et de surcroît avec l'Église. Et tout cela à Turin ! Pas étonnant que "La femme du dimanche" ait été portée à l'écran par Comencini.
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TOPOS
A la fin de ma première critique, j'ajoute la suite, dans un suspense haletant...
Voici Turin, la vile de la Fiat, mise en scène par les deux co-auteurs inséparables. C'est un peu grisouille, surtout que l'intrigue se passe en Février. Une ville industrielle, quoi. Avec quand même un centre ville ancien, dense, un rien étouffant même.
Et une galerie de personnages de chez fouillé.
Si je résume, disons que nous avons des éditeurs d'ouvrages philosophiques, un commissariat et sa hiérarchie, un curé un peu atypique et ses ouailles du même tonneau. Puis une bourgeoise raffinée et sa fille, un gars assez sympa mais du Milieu, Dieu (dit "le grand Boss"), du clergé de la hype, et un livreur de crayons dans sa Volkswagen. Ah, et un ingénieur de chez Fiat aussi. Il neige, il vente. Et tout ce monde bruisse autour de Santa Liberata, l'église où officie le curé atypique.
Ils se débrouillent bien, les auteurs, avec tout ce beau monde. Un par un ils leur font prendre forme, leur donne vie, les animent de pensées de désirs de questions, des trucs humains assez savoureux, des jolies médiocrités bien pardonnables, des faces sombres, des humours à froid. On les suit, c'est enlevé, cocasse. L'intrigue se resserre petit à petit, pas pressée, pendant ce temps on visite Turin, ses ruelles, ses commerçants, ses banlieues zé alentours.
On se balade aussi dans les théories religieuses, sous plein d'angles différents car perçues par chacun des personnages, du très athée au grand prélat. Ça semble tourner autour des gnostiques, ça tombe bien, mon avant-avant-dernière lecture "Monsieur - ou le Prince des Ténèbres" de Lawrence Durrell en parlait aussi, et n'imaginez pas que j'y aie compris quelque chose, mais au moins c'est familier à mon oreille. Bref, me suis surprise à avoir hâte de retrouver le bouquin (la madame elle lit le soir, avant dodo) et ses joyeuses bandes auxquelles je me suis attachée. Ah chouette, il ne me restait que quelques pages, demain je finis et enfffffin je vais comprendre où les facétieux auteurs voulaient nous mener.
Et je tombe sur : TOPOS.
C'est la fin du livre. On ne sait pas qui a fait quoi, qui est où, ce qu'ils sont advenus, qui a fait le coup, who done it, quoi ! Folle de frustration, je secoue l'objet-livre, le retourne dans tous les sens dans le fol espoir que de nouvelles pages apparaissent, et que vois-je sur la couverture, là, LA, qui me saute à la gorge tel un serpent gnostique et m'enserre le cou :
Tome 1.
La blague fumasse. La gifle torride. le tsunami mental.
Bon d'accord, j'ai commandé le tome 2, et il va me falloir attendre de nombreux jours avant livraison, de quoi lire des mini-ouvrages de 80 pages en attendant, pour rester dans le mood. Taquins, les italiens. Mais c'est pour ça qu'on les aime.
A suivre, donc…
C'est agaçant hein !
SUIIIIIIIITE !!!!!
Me voilà sur mon stylo blanc, arrivant au galop :
Il était une fois… La Nuit du Grand Boss, Part II - le retour de la vengeance du il revient mais il n'est pas content…
C'est moi qui n'étais pas contente en voyant que mon passionnant livre de poche n'était que le tome 1 d'un polar bien fourni qui en contient deux.
On s'était quittés, le livre et moi, sur un mot : TOPOS.
Une recherche, une commande, une livraison, le temps de lire autre chose et aaaargh, j'ai pu me replonger dans l'univers de Fruttero et Lucentini, ouf, essuyage de front.
Turin. Une maison d'éditions. Une église qui a été reprise par un curé étrange, qui s'envole dans la gnose comme on s'envoie en l'air, en guise de saut de l'ange. Un ingénieur guère épanoui, tourmenté même, qui travaille dans la grande maison de la ville : la Fiat - et son patron cocasse. Une belle bourgeoise qui a le sens des valeurs, et sa fille qui plane aimablement dans une réalité qui la séduit en tous points. Des gars du Milieu, pas forcément des mauvais bougres, et pour certains, non dénués de charme. Et un commissariat en fourmilière avec ses personnages haut en couleur, dont la Pietrobono n'est pas la dernière. Ah, et un vendeur de crayons en Volkswagen, toujours.
Je vous balance un meurtre allez. Oh, il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ? Va bene, deux meurtres entre Turin Centre et sa banlieue ravagée d'ennui avec ses petites jumelles mignonnes (non, elles il ne leur arrive rien). Ces deux meurtres seraient-ils liés ? Et le troisième mort, c'est un suicide ou un meurtre, ah là ça ferait beaucoup - mais l'affaire est complexe.
Les hommes sont chafouins, fatigués, intrigués quand même, oppressés pour certains. Heureusement les femmes sont là pour ajouter de la beauté au quotidien. Petit clifhanger : la toute dernière scène où l'on retrouve le commissaire Santamaria est un bijou, dans le genre érotisme le plus discret du monde. Non j'ai rien dit.
Le tome II donc, ——attention, spoiler—— est indispensable pour comprendre le tome I. J'ai bien fait de le lire aussi. Me suis régalée, pour tout dire, et j'ai déjà ma petite liste d'autres bouquins de Fru&Lucc, à l'écriture bien riche, aux personnages bien humains. Ils choisissent une ville italienne par roman. On est bien, dans leur Italie.
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C'est le deuxième roman policier de Frutero et Lucentini, après "la femme du dimanche" , En français, il a été affublé d'un titre idiot, pseudo-argotique, rappelant ceux de la Série Noire au temps de Marcel Duhamel.
Le titre original"Dove e la notte", soit" Où en est la nuit ?," (livre d'Isaïe, lu à la vigile de Noël)correspond beaucoup mieux au contenu et à l'esprit du livre, dont la Gnose est un thème important Ce titre a nui à la réception du livre en France.
L'enquête du Commissaire Santa Maria part d'un meurtre commis dans une paroisse de Turin où le curé prêche une curieuse doctrine gnostique. Elle va aller jusqu'à la Fiat, en passant par la grande bourgeoisie, la Mafia, le peuple des faubourgs, une maison d'édition..
En même temps l'histoire est très drôle, empreinte d'un humour typiquement italien, et la thématique est extrêmement riche. Il y a une passerelle avec "le pendule de Foucault' d'Umberto Eco, écrit quelques années après, où Jacopo Belbo dit à Casaubon (je cite de mémoire)"La Gnose, maintenant on en parle partout, tenez, même dans ce roman policier"
D'ailleurs, je me permets la comparaison, bien que les deux livres ne jouent pas dans la même catégorie, les deux livres ont un air de famille (des cousins très éloignés, certes)


J'ai dû lire la Nuit du Grand Boss (ce titre !) trois ou quatre fois, et je le place très haut dans mon Panthéon personnel.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le riche, disait Diogène, se nourrit quand il veut et de ce qu’il veut ; le cynique, quand il peut et de ce qu'il trouve.
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