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EAN : 9782752910974
96 pages
Phébus (10/03/2017)
3.11/5   18 notes
Résumé :
« La Corse. Boisée. Montagneuse. Désertique. Magnifique. Mer bleue. Minuscules coques blanches des bateaux jetées dans l’eau comme une poignée de graviers. Côtes brunes. Nouvelle palettes de couleurs. »

Le peintre Jérôme Magnier-Moreno a mis dix ans pour écrire une histoire qui ne parle de rien – ou presque ; un jeune homme parti pêcher le long du GR20… Un premier roman initiatique procurant une impression unique de liberté.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie les éditions Phébus pour leur envoi et Babelio pour m'avoir sélectionnée dans le cadre de cette Masse critique.
Combien il s'avère difficile de porter un jugement sur un ouvrage qui ne comporte que 91 pages d'écriture.
La magnifique couverture, une aquarelle, me donne envie de connaître le peintre Jérôme Magnier-Moreno.
Le narrateur, Jérôme, élève à l'école d'architecture de Versailles, a donné rendez-vous, en Corse, à l'un de ses amis d'études. Jérôme embarque à Roissy muni d'une canne à pêche car après avoir lu la nouvelle d'Ernest Hemingway, La grande rivière au coeur double, il rêve de pêcher de belles truites. Évidemment, arrivé à destination, son ami Olivier, au caractère fantasque, n'est pas au rendez-vous ; c'est en solitaire que le narrateur va vivre ces quatre jours dont il a tant rêvé.
En clin d'oeil à sa carrière de peintre, Jérôme Magnier-Moreno a titré les différents chapitres de divers noms de teintes. Ce texte, qu'il a débuté en 1999, il l'a souvent retravaillé et ce n'est qu'en 2016 qu'il l'a confié à l'éditeur.
Une lecture agréable.
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Abordée par l'auteur lui-même par mail début mai, j'ai répondu à cette délicate attention.

J'ai ainsi reçu une belle missive dans une enveloppe dessinée avec soin et reprenant en aquarelle la couverture avec le nom de la gare : Didi !

Une sympathique Didicace se glissait dans le livre.

J'ai accroché telle la truite aux reflets de la mouche ! Appâtée je le fus, mais déçue il est triste de l'avouer....

Faire un saut et s'écraser... Je m'attendais à de la poésie, des mots glissants comme l'eau d'une rivière dans le calme feutré d'une vallée encaissée.

Un texte très décousu, des mots jetés sur le papier comme autant d'impressions non transformées.

Mon attente d'un texte poétique était sans doute trop forte. Je n'ai perçu dans ce texte que des impressions individuelles, hâchées, lancées à coup de mots et de maux.

La belle île de Corse n'arrivera pas à transformer l'auteur...

Cet auteur est avant tout un artiste contemporain et à regarder ses tableaux je comprends mieux son style. Des couleurs plaquées aux paysages. Est-ce parce que je suis relativement hermétique à l'art contemporain que je n'ai pas accroché au texte de Jérôme Magnier-Moreno ? Sans doute il y a un peu de ça...

On entre dans ce livre en s'asseyant sur les toilettes du cimetière Montparnasse et je dirais qu'il n'y a pas que les fesses de l'auteur qui se sont refroidies.

Suis-je coincée ? Peut-être ... Mais ce qui est trop brut de décoffrage en terme de poésie ne me convient pas.

Un beau cadeau dans un très bel écrin, un auteur généreux et délicat mais que je n'ai pas su apprécier.

Désolée je le suis ... Et sincèrement merci pour votre proposition de lecture et de découverte.

Quant à vous, je vous laisse le soin de découvrir ce livre,
les goûts et les couleurs sont affaires de chacun
A vous de faire le grand Saut, pour voir si ce livre vous plaira ou pas ... !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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"Pour que quiconque entrevoie ce bleu lumineux et profond, il lui faudrait vivre exactement mon expérience. Partir en Corse dans le but d'y rencontrer un ami, ne pas le trouver au rendez-vous, puis dormir dans cette horrible maison d'hôte et, de bon matin, s'accouder à la rambarde du pont surplombant les gorges du Golo. Seule cette expérience lui donnerait accès au bleu que je vois ce matin".

Jérôme Magnier-Moreno est peintre et son roman se compose de touches de couleurs qui sont autant de sensations et d'instants comme photographiés sur le vif. On imagine que pour lui, chaque souvenir est relié à une ou plusieurs couleurs, comme le jaune de la boîte aux lettres à laquelle il confia les exemplaires de son manuscrit un beau jour de 2016, plus de dix ans après avoir commencé à relater cette escapade corse de 1999. Quelques jours de marche et de pêche à la mouche prévus en compagnie d'un ami, Olivier, rencontré lors de leurs études d'architecture, un être assez fantasque et imprévisible pour que son absence au rendez-vous n'inquiète pas plus que ça notre narrateur. Quelques jours essentiels, d'introspection et de retour sur lui-même, qui vont marquer à jamais la suite de son parcours.

Le moins que l'on puisse dire c'est que ce roman n'est pas commun. Plus qu'un livre, c'est une oeuvre d'art. Et comme toute oeuvre d'art, il peut laisser perplexe, ouvrir des abîmes de réflexion, faire sourire ou grincer des dents. On peut être sensible, comme je l'ai été à la palette du peintre dans laquelle l'écrivain trempe sa plume. Et en même temps un peu agacée par les moments plus crus dont nous gratifie ce héros un peu paumé alors qu'on aurait préféré qu'il continue à nous faire profiter du paysage en silence. Question de sensibilité sans doute...

La Corse et ses paysages sont comme une pommade sur les blessures des corps et des âmes, tout comme l'écriture semble l'avoir été pour l'auteur, des années après ce voyage et les événements qui l'ont marqué. Et cet ouvrage, en lui permettant de lier écriture et peinture (dessins de couverture), ses deux modes d'expression favoris, revêt certainement une importance qui dépasse largement le simple objet éditorial et que l'on pense percevoir entre les lignes.

"J'écris quotidiennement depuis si longtemps maintenant, depuis les débuts de mon adolescence, l'écriture fait tellement partie de moi, de ma manière de vivre, que j'utilise les mots exactement comme d'autres le feraient d'une caméra ou d'un appareil photo."

Et la balade fut loin d'être désagréable entre bleus, verts, rouges et jaunes qui donnent envie de se laisser aller à la contemplation et de laisser la nature combler nos vides et lisser nos cicatrices.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le récit de ce petit livre débute dans les toilettes du cimetière Montparnasse où l'auteur confie que la décision qu'il a prise le rend malade. Depuis dix ans, il trimballe dans un vieux sac à dos rouge, sorte de gri-gri, garde-corps et compagnon d'aventures, un journal de bord dans lequel il raconte son séjour en Haute-Corse ; les pérégrinations d'un jeune Parisien, architecte, peintre et pêcheur de truite. Une décennie plus tard, il est enfin prêt à le faire publier.
Dans une gamme de couleurs allant du rouge au bleu profond, l'auteur saisit le paysage, l'odeur du maquis, l'ambiance, ses rencontres et ses sentiments. Il devait rejoindre son ami Olivier qui n'est jamais venu et il s'est retrouvé à longer le fleuve Tavignanu, seul et, au final, heureux de l'être.

Quelques jours d'introspection pour appréhender l'avenir et reconquérir le goût de la vie, réflexions en tout genre, sexualité exacerbée, méditation poétique, de belles images et une communion forte avec l'espace, l'écriture peut aussi parfois se montrer sinueuse, comme un chemin de randonnée. Par « sinueux », je définie ainsi les déséquilibres de ma lecture où j'ai souri et… de temps en temps, fait la moue..
La quête initiatique du jeune homme n'aurait pas pu trouver plus belle terre que cette île, forte et fière…
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Cela commence dans les toilettes du cimetière Montparnasse, puis avec des enveloppes contenant chacune un roman qui disparaissent dans une boîte aux lettres. le roman lui-même est le récit d'un court voyage en Corse d'un architecte fraîchement diplômé qui ne sait pas encore trop quoi faire de sa vie. En attendant de savoir, il va passer quelques jours à pêcher en Corse avec son ami Olivier. Ils ont rendez-vous à la gare d'un petit village. Olivier n'arrive pas, notre architecte observe, écrit beaucoup et parfois dessine, les couleurs l'inspirent, la fraîcheur des rivières, les parfums de la myrte et du romarin.
Je ne ressors pas plus emballée que ça par ce roman qui a des qualités qui sont à la fois des défauts : il est un peu foutraque, mélangeant les styles et sautant d'une tonalité à une autre et je trouve à cela un côté plutôt rafraîchissant, mais qui au bout d'un moment finit par dépasser ce qu'on en attend, et lasser... le roman n'est pas très long et pourtant je me surprenais à avoir envie de supprimer quelques paragraphes : raconter ses rêves, quel intérêt ? Noter de longues citations d'Hemingway ou Thoreau a-t-il lieu d'être dans ce qui ressemble plus à un journal de bord de voyage ? Que dire de la longue digression où l'auteur fait parler la rivière ?
Au final, de même que le spectateur qui se met à regarder la mise en scène au cinéma montre qu'il n'est pas vraiment dans le film, le lecteur qui mentalement réarrange le texte n'est certes pas absorbé par l'histoire. Et si de temps à autre la Corse de l'auteur devenait bien réelle (ce sont les passages sur la nature qui sont les plus réussis) à d'autres moments je me suis demandée ce que je faisais là.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La micheline démarre.
Au moment de son arrivée en gare, j'ai entendu un garçonnet la désigner du nom chantant de «Trinichellu !».
Bruit lent, rivière, vigne, tunnel.
Les pare-soleil sont tirés : à travers eux le paysage m'apparaît sous la forme de gros pixels.
Arbres fruitiers,
orangers recourbés comme des plumeaux sous le poids de leurs fruits,
jets d'eau d'irrigation,
superbe rivière,
vallée, pré, village,
tunnel à nouveau,
arbres fruitiers en fleurs, grenadiers qui dégoupillent leurs couleurs : orange ! jaune ! rouge ! premier plan vert clair, horizon bleu.
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D'ailleurs, il n'y a qu'à écouter, la Rivière. Elle me parle, je l'entends, subjugué par l'éloquence de son discours fleuve.

«Partez faire le tour du monde, tuez, violez, allez en prison, purgez votre peine et revenez sur mes berges : je serai toujours là, coulant au même rythme ou peu s'en faut. Toujours étincelante aux feux des soleils de fin d'après-midi. Près de Corte, d'Argentat ou de Florence, c'est égal ! Énorme coulée d'argent en fusion derrière les arbres qui me bordent.
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Entre mes jambes, je contemple le geyser d'écume pulvériser l'espace dans un fracas de fusée au décollage avant de bientôt ralentir, pour finalement serpenter calmement, comme si de rien n'était, chapelet de perles vif-argent ornant le drap vert de la prairie calme, couverte de mousses, de fougères et de libellules au vol tranquille.
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Là, coulant entre des rochers de granit beige adouci et sculpté par le temps, le Tavignano m'apparaît, féerique, étincelant, telle une rivière de diamants serpentant dans son écrin de velours végétal.
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Pour que quiconque entrevoie ce bleu lumineux et profond, il lui faudrait vivre exactement mon expérience. Partir en Corse dans le but d'y rencontrer un ami, ne pas le trouver au rendez-vous, puis dormir dans cette horrible maison d'hôte et, de bon matin, s'accouder à la rambarde du pont surplombant les gorges du Golo. Seule cette expérience lui donnerait accès au bleu que je vois ce matin.
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