Le commissaire Paul Antonelli est un trentenaire heureux. Après une année de labeur intense, il s'apprête à passer la dernière semaine d'août à la Baule en compagnie de sa famille. Ses grands-parents adorés ont loué une jolie maison où il a prévu de les rejoindre avec son épouse Lise et leur fille Annabelle.
Partis à la mi-journée de Bordeaux où ils résident, ils arrivent en fin d'après-midi au 13, rue de la Forêt. Or, contre toute attente, personne n'est là pour leur ouvrir la porte et le couple d'octogénaires reste introuvable.
Commence alors un minutieux travail de reconstitution des dernières semaines de René et Anna Antonelli avant leur mystérieuse disparition. Leur petit-fils ne sait pas encore que cette traque hors norme le mènera du Danemark à l'Ecosse en passant par Londres, Naples, Munich et Varsovie...
En cherchant ses grands-parents, le jeune flic sera amené à revisiter le passé pour le moins tourmenté d'Anna, descendante d'un certain Aleksander Gelbart originaire de Pologne.
Le rythme de l'enquête est d'emblée très soutenu, les découvertes succèdent aux surprises : on ne parvient pas à lâcher ce polar trépidant qui fait la part belle à l'Histoire de la Mitteleuropa au XXe siècle. Si les descriptions topographiques se limitent à l'essentiel, j'ai énormément apprécié les portraits des principaux protagonistes et surtout le détail de la relation entre le commissaire Antonelli et sa fille Annabelle. C'est très fin et élégant, le trait est d'une justesse telle qu'on a l'impression d'avoir des personnages réels devant soi... Une merveille !
Au final, un roman comme je les aime : nerveux, concret, émouvant et profondément relié à un contexte sociohistorique dont on n'a manifestement pas fini de tirer tous les fils !
Le seul petit bémol se situe dans le dernier quart du livre : au lieu de conclure en conservant une belle tension, on a le sentiment que
Marc Magro tricote son récit pour parvenir à dépasser les quatre-cents pages : ce n'était pas nécessaire !
Heureusement, le fin mot de l'histoire nous réconcilie avec le cours sinueux de l'intrigue et je me réjouis de découvrir ses précédents opus.
Je remercie l'opération Masse Critique et la collection Marge Noire des Éditions
De Borée qui m'ont permis de passer un excellent moment en compagnie d'un écrivain haut-savoyard que je ne connaissais pas, mais qui mérite le détour.