Alexandre Oulanov est un homme détruit depuis qu'au détour d'une rue un "ami qui vous veut du bien" l'a informé que sa femme a engagé un tueur à gages pour l'éliminer. La trahison de cette femme qu'il aime de tout son coeur est déjà synonyme de mort pour lui. Plus rien ne l'intéresse et même la mort violente de deux de ses collègues le laisse indifférent.
Anastasia Kamenskaïa, major de la police moscovite, partage un peu cet état d'esprit. Sa dernière enquête ne cesse de la hanter, elle a bien du mal à s'intéresser à son travail et son impossibilité à communiquer met son mariage en péril. Pour ne rien arranger une députée de la Douma est elle aussi assassinée et Anastasia déteste se mêler de politique.
Bien que dans cet opus, l'intrigue soit spécialement alambiquée, parfois à la limite du compréhensible, c'est toujours un plaisir de parcourir les rues de Moscou avec le major Kamenskaïa. Fidèle à elle-même, elle renâcle quand il s'agit d'accepter une enquête et elle s'épuise pour la mener à bien. Fatiguée rien qu'à l'idée de procéder à un interrogatoire, elle est d'autant plus démoralisée que son comportement l'éloigne de plus en plus de son mari. Taraudée par l'idée qu'il puisse envisager le divorce, elle trouve un peu de réconfort dans son travail et dans son amitié avec Tatiana, juge d'instruction et, secrètement auteure de polars. Avant qu'elles ne trouvent le fin mot de l'histoire, il sera question de manipulation, de solitude, de trahison et de la vie en couple.
Le fil de l'enquête n'est pas toujours facile à suivre mais cela reste un bon moment de lecture et la découverte de la police et de la justice russes.
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C'est la première fois que je lis un polar russe, et ma foi ce n'est pas l'euphorie.
Beaucoup de personnages, beaucoup de noms et leurs différents diminutifs à enregistrer, une intrigue prenante mais une fin bâclée, la clé de l'énigme arrive par un heureux hasard... C'est d'autant plus dommage que les thèmes abordés ici, la manipulation, le mensonge et la vie de couple des divers personnages étaient très bien traités.
Alexandre Oulanov, présentateur de talk-show télévisé, se sent en danger depuis que sa femme a engagé un tueur pour le supprimer. Il ne comprend plus rien et sa vie est devenue un cauchemar. Dans le même temps, deux de ses collaborateurs sont tués dans l'explosion de leur voiture. Coïncidence, vengeance ? C'est sur ces pistes là que se lance l'inspectrice Nastia Kamenskaïa, alors qu'un nouveau meurtre est annoncé, celui d'une députée de la Douma. Ces affaires auraient-elles un point commun ?
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L'inspectrice Kamenskaïa et sa dépression nous entraînent dans cette Russie si déroutante.
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(attention, dernier paragraphe du roman)
Il suffit de couper l'accès de l'oxygène au cerveau pendant quelques minutes pour provoquer des changements irréversibles et transformer un être humain en légume pour le restant de sa vie. C'est exactement ce qui m'est arrivé. Pendant plusieurs semaines, j'ai été un mort-vivant et je ne pourrai plus jamais revenir à la vie. J'ai perdu Vika, j'ai perdu mes amis, j'ai perdu mon travail. J'ai perdu tout lien avec la vie normale. Après ce que j'ai fait à Vika, il m'est impossible d'aimer encore, même elle. Après ce que Loutov m'a fait, je ne peux plus croire personne. Après ce que j'ai fait de ma vie, je ne peux plus vivre.
Tout est devenu futile et inutile. Je ne peux plus avoir d'avenir puisque je suis mort hier.
(incipit)
Je suis mort hier. Hier, oui, je vivais encore. J'étais le même que les années précédentes. J'étais celui que j'avais été toute ma vie durant. Mais, depuis hier, je suis un homme mort. Et je n'ai aucune idée de ce que sera mon existence. En aurai-je même une, d'ailleurs ?
Regarde-t-on le pavillon du bateau qui vient nous secourir quand on est aspiré vers l'abîme ?
On dit que les enfants ne savent pas mentir, mais c'est faux! Ils savent très bien. Ce sont les gosses très intelligents qui n'y parviennent pas, parce qu'ils essaient de réfléchir comme des adultes. Lorsqu'un enfant normal ment, on n'a même pas l'idée de ne pas le croire, tellement notre logique est éloignée de sa façon de raisonner.
Je suis mort hier. Hier, oui, je vivais encore. J'étais le même que les jours précédents. Et que les années précédentes. J'étais celui que j'avais été toute ma vie durant. Mais, depuis hier, je suis un homme mort. Et je n'ai aucune idée de ce que sera mon existence. En aurai-je même une, d'ailleurs?
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