Roblès nous livre ici une partie de sa vie : celle où il quitte l'enfance innocente, celle où l'homme se rend compte de la dualité de toutes choses, apprend les remous de l'existence. Il comprend que vivre n'est pas souiller le souvenir de son père décédé, il apprend la violence qui se terre en lui et dans les autres, il découvre l'amour, et décèle la complexe relation qu'il existe entre la solitude inconditionnelle de chacun et l'importance d'accepter l'autre pour alléger un peu le poids de l'existence.
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j'ai bien aimé, car on y retrouve ses souvenirs, l'on sent la chaleur du soleil et la vie là-bas à cette époque
A Oran en 1927, une jeune veuve travaille pour élever durement son fils de 13 ans Or, celui-ci vénère la mémoire de ce père qu'il n'a pas connu mais qui a laissé à ses amis un vivant souvenir. Lorsque la mère parle de se remarier, le garçon se révolte et refuse un projet qui, à ses yeux, est une trahison envers le disparu. Commence alors entre ces deux être un conflit marqué cependant par le sourire de la jolie Véronique et les ardeurs d'un violent soleil d'été
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Beau texte de souvenirs sur le passage à l'âge adulte d'un jeune homme avec pour toile de fond la lutte des classes et les affrontements entre communautés (hors fait religieux).
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Il gisait, nu et bronzé, les yeux clos, en bordure de la cale où la mer clapotait, et je devinais d'où provenait sa déception. Ce matin là, das le désert de ce plein été, je comprenais qu'il me ressemblait, que, d'une certaine manière, il aspirait comme moi à posséder quelque chose qui n'existait pas, quelque chose de très pur, d'infiniment parfait qui ne pouvait être et ne serait jamais de ce monde.
La mer fumait, des brumes noyaient Santa Cruz , bouillaient les horizons. Je me souviens que tout l'univers paraissait stagner dans ces vapeurs et que, cependant, à travers la lumière, un élan était sensible en lui, une force de mouvement, de transformation, de création perpétuels.
Alors, c'est bien vrai que tu m'aimes ?
Mais oui, je l'aime ! Je suis amoureux comme dans les livres. Je connais cet aspect fatal de la passion qui, au cours de certaines lectures (Racine bien sûr), m'a subjugué. Sur un mur, à la craie, j'ai écrit le nom de Véronique. Chaque fois que je croise le mur mon cœur tremble.
L'automne à Oran est la saison claire, plus claire que le printemps, toujours traversé de nuages. La lumière s'accorde alors à l'âpreté des collines et des falaises. Éteints les vastes incendies de l'été. Le ciel n'est plus qu'une seule dalle d'un bleu laiteux qui, le soir, vire tout entier au vert.
La mer fumait, des brumes noyaient Santa Cruz , bouillaient les horizons. Je me souviens que tout l'univers paraissait stagner dans ces vapeurs et que, cependant, à travers la lumière, un élan était sensible en lui, une force de mouvement, de transformation, de création perpétuels.
Émission complète : http://www.web-tv-culture.com/seules-les-montagnes-dessinent-des-nuages-de-marc-lepape-1277.html
C?est en 2008 que nous avions découvert Marc Lepape. Son roman « Vasilsca », alors salué par la critique, avait notamment remporté le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Depuis, ce professeur de lettres avait quitté les écrans radar. Marc Lepape était parti vers d?autres univers. Tout en gardant un goût prononcé pour la littérature, il s?est réorienté vers le théâtre et la mise en scène, donnant lui-même des cours et s?est essayé à la peinture pour éprouver d?autres sensations de création.
Mais l?envie de l?écriture était toujours là. C?est finalement une histoire sur laquelle il s?était déjà penché qu?il ressort d?un tiroir et retravaille. Et voilà ce nouvel opus « Seules les montagnes dessinent des nuages », formidable roman qui, sous couvert d?aventures, d?intrigues sur une île lointaine à la fin du XIXème siècle, cache en fait une véritable interrogation sur la place de l?homme sur la planète, sur notre vision du bien et du mal et notre relation à l?autre et à la nature.
Sur une petite île d?un royaume imaginaire, Erraink Rurem débarque d?un voilier en provenance du continent européen. Sur ces terres lointaines de Sélébie, le jeune ingénieur hydrolicien doit amener l?eau dans les contrées reculées de l?île où vivent des communautés qui ne connaissent ni la violence, ni la jalousie. Mais un crime est commis et les habitants de la vallée de l?Onk apprennent la peur. Erraink, aidé de la jeune et jolie Ilnah, va devoir comprendre ce nouveau monde qu?il découvre, entre mythes et légendes, et lever la malédiction qui semble peser sur ces terres à la fois fascinantes et hostiles.
Porté une écriture flamboyante mais maitrisée, un rythme soutenu en courts chapitres, et des personnages attachants dans leur complexité et leur fragilité, le nouveau roman de Marc Lepape, qui n?est pas sans rappeler le plaisir de lecture de Jules Verne, est un formidable voyage initiatique, une quête intemporelle sur l?accomplissement et une interrogation renouvelée sur le sens de la vie.
« Seules les montagnes dessinent des nuages » de Marc Lepape est publié aux éditions Emmanuelle Collas.
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