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EAN : 9782363081988
81 pages
Arléa (29/08/2019)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Lorsque Brice Matthieussent débarque pour quelques jours, dans un cadre universitaire, à Saint-Pétersbourg, il ne sait rien de la ville. Et même il a pris soin de ne pas s’informer.
Sa rêverie et sa lucidité n’en seront que plus intenses.
Ce qui se donne à lui, loin des Nuits blanches de Dostoïevski qui rôde dans ce texte merveilleusement, ce sont des passants lourdement vêtus, toque de fourrure et col relevé, réunis autour d’un brasero ; des chiens er... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
LES JOURS NOIRS, nous nous retrouverons à Saint-Pétersbourg

de Brice Matthieussent

Éditions Arléa

Grâce à Masse Critique de Babelio, j'ai découvert Brice Matthieussent sous un registre que je ne connaissais pas, celui de l'écrivain... et, pas de doute, le bougre sait écrire et il écrit bien !

Si vous ne le savez pas, Brice Matthieussent est un traducteur de grand talent (celui de Jim Harrison entre autres) mais il est aussi un des chefs-de-file de la nouvelle génération de traducteurs et traductrices... un de ceux qui redonnent de la noblesse aux traductions ! Fini de tronquer, d'arranger et de réécrire selon son bon vouloir, on respecte enfin le texte original pour le lecteur français !

Mais fini le bavardage et parlons plutôt du livre LES JOURS NOIRS...

En décembre 2006, Brice Matthieussent se rend à Saint-Pétersbourg pour animer des ateliers d'écriture à l'Académie polaire (université fondée en 1991 afin de former des cadres issus du grand nord sibérien et de l'Extrême-Orient soviétique). de ce séjour, il tire un magnifique portrait de la ville de Saint-Pétersbourg en l'opposant au roman de Dostoïevski, "Les nuits blanches".

On se doute qu'il fait très froid à Saint-Pétersbourg mais on y apprend que les habitants ont aussi très faim ; les animaux qui s'aventurent dans la ville (chiens, chats, corneilles, lapins, renards, loups, ...) se retrouvent souvent dans les assiettes. Et Brice Matthieussent parle à merveille de ce peuple russe... un peuple qui a perdu l'estime de soi et le cache sous les traits de l'arrogance tout en gardant une ferveur pour la littérature et la poésie. Face cette misère, Brice Matthieussent mets en parallèle les lieux prestigieux de Saint-Pétersbourg qui, eux, sont flambants neufs et brillent de mille Ors pour satisfaire les touristes.

Aussi inimaginable que cela paraisse, Saint- Pétersbourg est une ville sans panneaux publicitaires, mis à part quelques écrans plasma dans le centre-ville (toujours à destination des seuls touristes car c'est seulement dans le métro aux heures de pointe que l'on peut croiser les saint-pétersbourgeois).

Mais Brice Matthieussent évoque aussi la littérature pour nous parler d'autres villes, américaines celles-là, et qui portent le même nom : St Petersburg en Floride où mourra un certain Jack Kerouac, une St-Petersburg (fictive) située dans le Missouri (où naîtra Tom Sawyer et Huckleberry Finn) et une St-Perterburg (sans le S mais bien réelle) en Virginie Occidentale. Et à ma grande joie, il n'oublie pas de mentionner Michel Strogoff.

Bref, j'ai adoré ! Et je remercie les éditions Arléa et Babelio pour cette lecture.
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On appelle, à Saint-Pétersbourg , "jours noirs" la période opposée aux "nuits blanches" où entre la mi-mai et la mi-juillet, le ciel est illuminé presque à toute heure. Les "jours noirs" arrivent à la fin de l'automne.

Cet ouvrage propose une découverte sensible de la ville de Saint-Pétersbourg, de certains traits de caractère que l'auteur attribue aux Russes, après écoute ou observation des habitants de cette ancienne capitale de la Russie, et de nombreuses références à Dostoïevski.
Pas à pas nous suivons avec délectation, parfois amusement et même effroi (au sujet de crimes racistes) le cheminement d'individus souvent pittoresques. Certains Russes sont devenus riches et ils l'affichent. On voit toutes sortes de véhicules dans cette cité: voitures russes fatiguées ou luxueuses berlines allemandes, taxis, bus et minibus bondés, énormes camions militaires… Les jeunes Russes sont conscientes de leur jeunesse et de leur beauté. À tout moment de la journée elles sont très bien habillées et leur visage est très habilement maquillé.

Nombre de Russes ont gardé un caractère très froid vis-à-vis du narrateur. Dans les restaurants, les vendeurs dans les boutiques sont restés distants. Quand il leur a posé une question, il a été surpris par leur façon de ne pas répondre ; ils ne le regardent pas, , perçoivent à peine sa présence. Ils ont des têtes désagréables, certains vous font comprendre qu'ils parlent exclusivement russe et que même si vous faites des efforts pour parler en russe, vos efforts resteront vains car ils considèrent a priori qu'ils ne vous comprendront pas. L'auteur insiste sur la fierté spontanée de certaines personnes qu'il a rencontrées.

Des dernières pages, on retiendra :
« Les espaces austères et démesurés de cette ville dessinée concourent à l'assujettissement, à la mise au pas. Tout, hormis le métro, y est visible, quadrillée, repérable. Saint-Pétersbourg, la ville des "hommes de peu d'envergure" (Dostoïeski), est l'utopie réalisée de la régulation urbaine : on exige de ses habitants qu'ils se conforment à ce modèle de justes proportions et d'harmonie » (page 81).
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Je me sens toute petite à vouloir donner mon avis sur ce livre souhaité, et obtenu grâce à Masse critique. Merci pour cet envoi aux organisateurs et aux éditions Arléa. de Brice Matthieussent, j'ai apprécié la qualité de ses traductions, je connais moins son oeuvre. Merci à lui pour ses impressions émouvantes et si simplement exprimées.
Je n'irai pas le retrouver à Saint-Pétersbourg ! La littérature m'a bien souvent donné envie d'y aller... il est trop tard maintenant ! J'ai aimé m'y promener au travers son regard, mais cette ville me semble à présent si triste que j'ai perdu l'envie de m'y rendre. Ce n'est peut-être pas votre cas ? alors Imaginez-vous débarquant, comme lui, dans cet endroit mythique ... dans un couloir du métro, votre premier regard se porte sur une femme miséreuse, assise avec un chat au milieu de la foule qui attend sans la voir, et vous ne voyez qu'elle...
Vous ne pouvez pas vous rendre à Saint-Pétersbourg ? Prenez-ce livre, et suivez son auteur !
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•BALADE RUSSE•
🦊 Et si l'intrigue d'un livre n'était qu'un accessoire ? Les jours noirs en serait le parfait étendard. Beaucoup de lecteurs aiment la part d'aléa, de suspense dans un livre. Rares sont ceux qui arrivent à se détacher de cela pour que le livre leur convienne. Et pourtant, le style et l'imbrication des mots n'est-elle pas au-dessus de tout ? Brice Matthieussent nous amène au coeur de la ville de Saint-Pétersbourg, de cette population russe qui traverse la vie avec une fatigue ambiante. Ce peuple voûté par harassé par sa journée de travail, le froid n'y aidant pas, est observé par l'auteur avec une précision et une absolue lucidité. L'espace temps est tout aussi important car la période où s'est rendue l'auteur s'avère être celle des jours noirs, cette période de décembre où le jour est quasi inexistant. A contrario et par hommage, l'auteur compare avec les fameuses nuits blanches de Dostoievski où c'est la nuit qui en devient absente•••
🦊 La découverte de cette ville mythique pourrait en rebuter plus d'un, n'espérez pas y trouver une belle histoire royale à raconter, c'est bien la réalité urbaine qui est visée. La première partie dans le métro est absolument saisissante. Ces personnes que l'on croise et recroise chaque jour sans y prêter attention, sont bouleversantes. Ce récit autobiographique est court mais intense, la douceur des mots, l'enrobage si naturel de l'auteur fait de ce livre une véritable bouffée d'air frais. On aimerait avoir Brice Matthieussent à chacun de nos voyages pour cet oeil si acéré quant aux choses que l'on pensait futiles. Une pincée d'ironie dans un pays si particulier, à la hiérarchie des faux-semblants, la neige immaculée en ressort grandie. Son passé de traducteur depuis quarante ans a t-il aidé l'auteur à saisir la puissance de chacun de ses mots ? Il est fort possible que cette expérience lui ait valu une si belle plume. L'usage de la ponctuation permet une aération jamais ennuyeuse ou sirupeuse, ce court récit est un délice•••

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désolé, vraiment, d'avoir trouvé ce livre absolument intenable. Je respecte l'auteur dont le métier de passeur d'une langue à une autre est un art sublime.
Toutefois, je trouve ce petit livre :
- d'une fatuité incroyable: M. Matthieusent "a pris soin" de ne rien savoir de la ville où il est ... invité. C'est un parti pris. Peut être pas littéraire mais c'est un parti pris. (Que pense-t-il vraiment des "stagiaires" qu'il est censé accompagner pour des ateliers d'écriture....
- d'un ego surdimensionné : rien moi que se mettre en miroir avec Dostoieski, avec un titre pauvrement inversé (jours noirs / nuits blanches.. quelle hardiesse de style...)
- d'une inutilité assez vaste.
Comment peut-on s'auto-satisfaire à ce point de passage aussi creux... (M. Matthieusent découvre les rudiments de la langue russe... (page 33 par exemple) on croirait un explorateur en pleine jungle, tout amusé de retrouver le mot "étage" dans la langue russe... Qu'un collégien de 6e s'en amuse, soit... mais un traducteur émérite...!
Pas mal de passages à l'avenant... où l'auteur offre à la ville, qui n'en demandait pas tant..., ses vues compassées et vraiment pas originales... (évidemment quand on préfère arriver vierge, on prend le risque de ne rien voir...)
Quel est l'intérêt de ce livre, même pas inspiré par une volonté personnelle de découvrir une ville, un langue, des gens... Voyager ainsi en notes de frais, cela ne suffit peut-être pas pour "décider" de faire un livre. Vous ne pensez pas ?
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce que je vois à Saint-Pétersbourg, dans la rue, les cafés populaires ou les transports en commun, ce sont plutôt des masses accablées, écrasées, sous le joug. Ou alors, en marge de la foule, des êtres à la dérive, ainsi la mendiante-qui-ne-mendie-pas, exclue de la communauté, rejetée et irrécupérable, invisible et ne voyant rien, reléguée avec son chat sur un tabouret en bois.
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Les célèbres "nuits blanches" de Saint-Pétersbourg qui, entre la mi-mai et la mi-juillet, illuminent le ciel presque à toute heure, font place en cette fin d'automne ce que j'appelle "les jours noirs".
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Videos de Brice Matthieussent (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brice Matthieussent
Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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