L'histoire des conceptions anciennes et populaires du sacrifice don, du sacrifice nourriture, du sacrifice contrat et l'étude des contre-coups qu'elles peuvent avoir eu sur le rituel, ne nous arrêtera pas, quel qu'en puisse être l'intérêt. Les théories du sacrifice sont vieilles comme les religions ; mais pour en trouver qui aient un caractère scientifique, il faut descendre jusqu'à ces dernières années. C'est a l'école anthropologique et surtout à ses représentants anglais que revient le mérite de les avoir élaborées.
D'autre part, peu à peu, le caractère sacre des animaux domestiques, profanés quotidiennement pour la nourriture. de l'homme, alla lui-même en s'effaçant. La divinité se détacha de ses formes animales. La victime, en s'éloignant du dieu, se rapprocha de l'homme, propriétaire du troupeau. C'est alors que, pour s'expliquer l'offrande qui en était faite, on se la représenta comme un don de l'homme aux dieux. Ainsi prit naissance le sacrifice-don.
L'emploi principal de la psychologie individuelle et de l'anthropologie aboutit surtout à constituer des schèmes très généraux, où tous les faits fusionnent les uns avec les autres, même avec leurs opposés, de telle sorte qu'on aboutit à une sorte d'image générique, et non pas à un système rationnel des phénomènes constatés.
Le mot de sacrifice suggère immédiatement l'idée de consécration et l'on pourrait être induit à croire que les deux notions se confondent. Il est bien certain, en effet, que le sacrifice implique toujours une consécration ; dans tout sacrifice, un objet passe du domaine commun dans le domaine religieux ; il est consacré.
Le 1.10.2022, Nassima Taleb présentait dans "Un livre un jour" (Radio Zinzine) l'ouvrage de Marcel Mauss et Henri Hubert “Essai sur la nature et la fonction du sacrifice”.