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Commandant Martin Servaz tome 7 sur 8
EAN : 9782374483214
480 pages
XO Editions (01/04/2021)
  Existe en édition audio
3.83/5   2044 notes
Résumé :
« Il y a des ténèbres qu’aucun soleil ne peut dissiper. »

Sous le halo de la pleine lune, un cerf surgit de la forêt.
L'animal a des yeux humains.
Ce n'est pas une bête sauvage qui a été chassée dans les forêts de l'Ariège…

Dans ce thriller implacable au final renversant, Bernard Minier s'empare des dérives de notre époque.
Manipulations, violences, règlements de comptes, un roman d'une actualité brûlante sur les se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (253) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 2044 notes
Martin Servaz ne braconne pas la galinette cendrée.
Son gibier à lui, c'est l'assassin pyrénéen, le fêlé occitan. Après sept romans, je ne comprends toujours pas pourquoi les psychopathes continuent à étriper le chaland dans la région. S'ils lisaient les bouquins de Bernard Minier, ils sauraient que le midi Toulousain n'est pas un bon spot pour eux. L'air du midi, c'est bon pour les retraités et les joueurs de rugby, pas pour les tueurs.
Il faut dire que Servaz, c'est un aimant à criminel. Tu l'envoies une semaine en vacances sur une île déserte et il est certain que t'as un bulot qui se met à massacrer toute la poiscaille ; Tu l'envoies six mois dans l'ISS et il tombe sur un spationaute empoisonné au plat lyophilisé par un allergique aux selfies de l'espace.
Après la lecture de ce nouvel opus, mon diagnostic est à peu près le même que pour « La Vallée », paru l'an dernier. Un supo et au lit ? Non, je prescris cette lecture mais elle présente toujours un peu les mêmes symptômes.
Bernard Minier a le sens du rythme et il est toujours aussi difficile d'éteindre sa lampe de chevet tant qu'on ne connait pas le fin mot de l'intrigue. Morphée devra poireauter. La lecture est divertissante et pour un régional de l'étape, bientôt chauve mais pas chauvin pour un sou, pour deux peux peut-être, c'est toujours sympathique de reconnaître certains coins à champignons et de lire des noms familiers. L'excitation du passage du Tour de France en bas de chez soi.
Un jeune sauvageon de la banlieue toulousaine trouve la mort dans les forêts de l'Ariège. Des cornes de cerfs greffées aux oreilles laissent supposer un remake des chasses du comte Zaroff. Servaz va découvrir que d'autres repris de justesse ou échappés de justice ont disparu. Et si certains avaient décidé de privatiser la justice ?
Cette trame qui ne manque d'adrénaline va attiser les tensions sociales. Toile de fond peinte hélas sans nuance, saupoudrage de l'histoire qui vire à la tartine bien grasse. Si Bernard Minier excelle toujours dans l'action, ses digressions relèvent trop souvent de la caricature bâclée et s'égarent dans les lieux communs, interviews au Ricard, chaines d'infos au Pernod. Clichés sur les jeunes de banlieues, Polaroids de vieux militaires réacs, pellicules de flics désabusés, instantanés de notables véreux et hautains. Vous assaisonnez le tout d'un peu de drogues, d'intégrisme, de violences policières et vous avez le "fourzitou" de l'actu, les restes avariés d'une revue de presse trop empressée.
Il me semble que les premiers romans de la série ne brassaient pas autant d'idées reçues mais ma mémoire a peut-être censuré ces excursions naïves dans la complexité du monde d'aujourd'hui pour ne retenir que certaines scènes de crimes élaborées et intrigues ficelées comme un rôti saignant.
Servat, personnage très bien charpenté, arbitre impartial et désabusé de son époque, permet au roman d'échapper à l'hémiplégie idéologique et au lecteur de se focaliser sur cette nouvelle enquête dans l'air maussade du temps clivant.
Un bon polar pour le week-end mais une photo trop grossière de la société à mon goût.
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Rendez-nous le Bernard Minier des débuts (glacé, le Cercle, N'éteins pas la lumière...), celui qui construisait patiemment ses intrigues, travaillait ses personnages et soignait son écriture, au lieu de la pâle copie qui publie désormais, au rythme frénétique d'un par printemps, des romans paresseux et bâclés. Un esprit moins candide que le nôtre pourrait voir dans cette évolution le signe que l'ambition littéraire a cédé le pas, aux yeux de notre auteur et de son éditeur, à des objectifs moins avouables.

Ce nouveau roman part pourtant sur des chapeaux de roue. Les premiers chapitres sont intenses et rythmés, et suscitent une curiosité certaine. Mais l'enquête ne décolle jamais vraiment, faute de véritable mystère à éclaircir. Chose étonnante pour un roman policier, l'incertitude concernant l'identité des coupables, leurs motivations et leur mode opératoire, est levée rapidement. Dès lors, aucune surprise ne vient agrémenter le train-train inexorable de l'enquête qui défile sous nos yeux, que nous avons d'ailleurs de plus en plus de mal à garder ouverts. Servaz et son équipe, eux-mêmes loin de leur meilleure forme, ont laissé à la police scientifique le soin de faire avancer leur laborieuse enquête. Nous sommes peut-être en présence d'un plaidoyer subtil pour le remplacement des effectifs de police judiciaire par l'intelligence artificielle.

Un problème de taille se pose cependant : comment remplir 472 pages avec une intrigue si maigre ? Réponse : avec des considérations sociales, sociétales, politiques. Des musulmans fondamentalistes qui accusent la France et sa police de racisme systémique. Des enseignants blancs et d'extrême gauche qui les encouragent. Des enseignants immigrés qui s'y opposent, et traitent leurs élèves avec ambition et exigence. Des militaires et des policiers qui accusent la justice, par son laxisme, d'être responsable de la déchéance du pays. La mention toutes les trois pages d'un masque porté par un personnage, pour bien nous rappeler que l'intrigue se passe au temps du covid. Des étalages de faits divers réels (violences, attentats, agressions contre des policiers) sans rapport avec l'intrigue, sans doute pour tenter d'instaurer un "climat". Ce projet est pourtant mené avec trop de paresse et de complaisance pour ne pas échouer totalement, faute d'une véritable dialectique entre l'enquête policière et cette toile de fonds. La subtilité n'est, de sucroît pas de mise : les personnages récitent leur catéchisme (indigéniste, zemmouriste, anticapitaliste...) dès que l'occasion leur est fournie, et même, la plupart du temps, sans qu'aucune occasion ne leur soit fournie.

J'ai donc refermé ce livre avec soulagement, et aussi la sensation peu agréable d'avoir été le pigeon de cette Chasse, en déboursant 13 euros pour un objet qui ressemble à une nouvelle policière entrecoupée de coupures de presse du Figaro et de Libé. Je me tiendrai désormais loin des balles, en espérant que ma prière initiale soit exaucée et que Bernard Minier revienne un jour à l'exigence de ses débuts.
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Malgré les nombreuses digressions et les analyses sociétales souvent superflues, j'ai apprécié cette lecture, ma première de cet auteur.

L'intrigue m' a paru tenir plutôt bien la route, avec un suspense allant crescendo, ce qui engendre une lecture assez rapide, pour aller vite découvrir la fin. Les personnages sont bien campés, les dialogues réussis et les situations imaginaires ou réalistes bien présentées.

J'ai aimé également les décors de l'intrigue, Pyrénées ariégeoises et la ville de Toulouse, bien dépeinte, autant dans les ruelles autour de la place du Capitole que vers les cités de Bagatelle ou du Mirail. Quelques descriptions de la nature, des intempéries, trop brèves et rares à mon goût, émaillent ce polar sans casser son rythme.

Bon, je vois des critiques négatives laissant entendre que Minier a fait beaucoup mieux, raison de plus pour me donner envie de lire d'autres de ses romans policiers.
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Un peu plus qu'un simple polar, la vision d'une des conséquences d'une société permissive et décadente.
Un jeune noir délinquant est poursuivi par un groupe de chasseur. On est au fin fond de l'Ariège, en octobre, une nuit de pleine lune, la lune des chasseurs. Il porte sur la tête une tête de cerf qui lui coupe sa respiration. Blessé à l'épaule par un carreau d'arbalète, il déboule sur une route et se fait percuter par un automobiliste. Il décèdera après avoir ressuscité sur la table du légiste et avoir soufflé les mots : « le coq ! ». le commandant Servaz et son équipe sont chargés de l'enquête…
Cette histoire sur fond de faits divers ayant réellement eut lieu a tendance parfois à lambiner. La tension dramatique de l'intrigue est faible. On ne retrouve pas les éléments captivant de certains des romans de Bernard Minier, notamment ceux où apparaît le diabolique et psychopathe procureur suisse.
Ce thriller a quand même l'avantage de soulever le problème de l'ensauvagement d'une partie de notre société et l'impuissance de la justice à punir, handicapée par la multiplication des lois, des jurisprudences et des vices de procédure à la limite de l'entendement. Alors l'auteur imagine un héro des temps moderne, un justicier à la tête d'un groupe de magistrats, militaires ou policiers, tous déçus du système, dont le slogan serait : « Oeil pour oeil, dent pour dent. » La loi du talion. Ce héro explique : « La vie est une lutte... Nous l'avons oublié. Aveuglés par nos idéologies, par les idées folles de nos sciences humaines et par notre vision occidentale dégoulinante de bons sentiments, nous avons oublié que le monde est dur, nous avons renoncé à nous défendre, au juste châtiment, à la rétribution des crimes, et ce faisant nous avons laissé les monstres croître et se multiplier sur notre sol. » Voilà qui est à l'évidence un constat sacrément intéressant !
Editions XO, Pocket, 525 pages.
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Je me souviens encore du choc éprouvé à la lecture de glacé le premier roman de l'auteur. J'avais adoré. Plaisir confirmé au deuxième tome mettant en scène Servaz (Le Cercle)
Les deux derniers romans de Minier, La vallée et celui-ci, même s'ils restent de vrais " tourne pages" (en français dans le texte) m'ont un peu laissée sur ma faim. Beaucoup de digressions, de discours sur l'état de la société, de personnages de celle-ci stéréotypés qui n'apportent rien à l'intrigue et pas grand chose à une réflexion approfondie sur les problèmes actuels de la société.
En mélangeant intrigue policière et réflexion sociétale, l'auteur appauvrit l'une et l'autre. Dommage, car malgré ces réserves, il arrive toujours à rendre la lecture addictive.
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critiques presse (6)
LeParisienPresse
17 juin 2021
Plus grand vendeur de polars en France, Bernard Minier fête ses dix ans d’écrivain avec la sortie du glacial et génial «La Chasse», depuis ce jeudi en librairie.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
LaPresse
17 mai 2021
Le dernier roman policier de Bernard Minier, La chasse, est profondément ancré dans la réalité, dans le monde tel qu'il est actuellement.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Actualitte
22 avril 2021
Deux mondes qui s’observent, indirectement, et que Servaz va arpenter, dans une enquête peu commune.
Lire la critique sur le site : Actualitte
SudOuestPresse
15 avril 2021
C’est la septième enquête de Martin Servaz, son héros récurrent, dans les Pyrénées
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaTribuneDeGeneve
12 avril 2021
Dans son neuvième polar, «La chasse», l’auteur instille son angoisse des lendemains dans les plis de l’intrigue.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Culturebox
06 avril 2021
Dans ce nouveau roman, Bernard Minier nous emmène au cœur d’une société secrète et cruelle que son héros va traquer. C’est un univers aussi noir que haletant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
Il n'était pas dupe cependant. Il savait que cette émotivité était inhérente à ce qu'il était en train de vivre. Que c'était un des nombreux tours que Dame Nature lui jouait pour l’attendrir, le préparer à son rôle de père. Et que derrière nos parades nuptiales, les élans de nos cœurs, nos promesses et nos engagements, il ne s'agit pour elle que d'une seule chose : assurer la survie de l'espèce, le cycle infini de la reproduction, de la naissance et de la mort.
Commenter  J’apprécie          220
Une enquête criminelle, c'était le job le plus complexe et le plus exigeant qui soit ; un avocat rusé ou un magistrat indélicat pouvaient ruiner en un clin d'œil des mois d'efforts et, comme si ça ne suffisait pas, on multipliait les obstacles, les empêchements. Résultat, les statistiques étaient sans ambiguïté : les trafics explosaient, le taux d'homicides était le plus élevé d'Europe, deux fois supérieur à ceux de l'Espagne, de l'Allemagne et même de l'Italie voisines, n'en déplaise à "Gomorra".
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La forêt recouvrait les collines, la nuit recouvrait la forêt, la peur recouvrait ses pensées. Sa peur avait un son - celui de sa propre respiration terrorisée et de son cœur qui battait -, elle avait une odeur - celle de sa transpiration et de cette chose puante sur sa tête -, elle avait une couleur : noir, noir de la foret, noir de l'âme de ces hommes, noir de sa propre peau.
Commenter  J’apprécie          120
Autobronzant, chevaux jaunes laqués en forme de ridicule casque à visière, sourire de requin, regard froid. On était le 27 octobre. L'élection approchait. Pas ici, mais en Amérique. Tous les sondages donnaient Trump perdant. Mais ils s'étaient largement trompés la dernière fois, non ? Trompés parce que l'époque était devenue imprévisible. Quelle est notre époque, d'ailleurs ? se demanda-t-il. Celle de l'hystérie et des bouffons. Celle du manichéisme. Celle des réseaux sociaux et de leur folie. Certainement pas celle de la raison.
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Partout dans le pays, c'était la même rage désinhibée, le même effondrement de l'autorité. Une vraie guerre, qui avait lieu tous les jours dans la rue. Une guerre perdue d'avance tant que les flics seraient livrés à eux-mêmes, méprisés ou abandonnés à leur sort par les juges, sous-équipés, et honnis par certains de ceux qu'ils étaient censés protéger...
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