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Amélie Sarn (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782847891768
101 pages
Delcourt (17/11/2004)
4.09/5   39 notes
Résumé :
"Mon père est dans le coma. De quand date la dernière fois où j'ai souhaité sa mort ?..." À travers une histoire de haine et d'amour qui lie une fille à son père, Amélie Sarn s'empare, du pouvoir salvateur des mots.
Que lire après Elle ne pleure pas elle chanteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Il était une fois une gentille Princesse , belle comme le jour d'une nuit sans lune , croquant la vie à pleines dents sans qu'aucune vilaine carie ne vienne noircir son si délicieux sourire ultrabright fraîcheur fraiche senteur petit furet des Balkans...
Non , c'est trop pour une seule personne , ça transpire l'excès de bonheur , on n'y croit pas un seul instant .

Il était une fois la rencontre entre Amélie Sarn , douloureuse porteuse de cette histoire autobiographique , et Murat / Corbeyran , dessinateur et scénariste très inspirés ayant su poser des images et des mots à la hauteur du délicat sujet abordé .

Laura traine son mal-être depuis toute petite .
Laura s'embourbe un peu plus chaque jour dans une vie qui n'est que questionnement et tourment .
Laura jubile à l'annonce du coma de son père .
Laura a connu l'inceste .

Étrangère à sa propre famille , prise en étau entre un frère ressemblant de plus en plus à leur monstrueux géniteur et une mère passive et soumise , elle décidera cependant d'affronter ses peurs , d'exorciser ses fantômes en se rendant régulièrement à son chevet afin de vider son trop plein de souffrances pour , allez savoir , enfin réussir à tourner la page !
Pouvoir enfin , non pas pardonner à ce père haï et vénéré , figure ogresque et démiurge idolâtré tout la fois , mais tenter de lui inoculer un peu de sa journalière affliction , de ses quotidiennes tortures physiques et mentales avant qu'il ne se décide à calancher .
Trouver le courage de vider son sac , de se confier , de comprendre...pour avancer .

Sujet difficile , écriture sublime .
Des dessins épurés , tout en rondeur , pour traiter d'un sujet âpre , bouleversant , lié à l'intime .
Un encrage lumineux au service d'un thème à la noirceur ténébreuse .
Et que dire des textes ! Simples , touchants , puissants , dignes des plus beaux uppercuts d'Ali versus Foreman à Kinshasa ! Ils vous surprennent , vous cueillent , vous émeuvent , pour finalement vous laisser étendu pour le compte , la gorge serrée , l'esprit battant la campagne à la recherche d'une once d'humanité et de repentir salvateurs .
Ni voyeurisme outrancier , ni pathos dégoulinant mais la mise en album délicate et intelligente d'une blessure de l'enfance qui , à défaut d'avoir été – dans le cas présent - mortelle , n'occasionna pas moins de dégâts irréparables . Dire pour se reconstruire . Album magistral...

Elle ne pleure pas elle chante : prévoir un kleenex ou deux , au cas ou...
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Avec cet album d'une grande intensité et d'une force incroyable, Corbeyran et Murat ont mis les mots et les dessins appropriés pour raconter l'histoire vraie d'Amélie Sarn.
Un matin, le téléphone sonne. Tirée de son sommeil, Laura apprend que son père a eu un grave accident de voiture. Il est dans le coma et son état est critique. A cette annonce, Laura n'est pas triste, au contraire, elle est heureuse et soulagée. Depuis combien de temps et combien de fois a-t-elle souhaité sa mort ? Malgré ces pensées, elle se rend au chevet de son père et lui parle, pour soulager sa conscience... et lui, le rendre coupable.
C'est un véritable récit coup de poing où le thème de l'inceste y est traité avec justesse. Dans cet album épuré aux dessins inaltérés, aux couleurs criardes et au texte incisif, on est très vite mal à l'aise et impuissant face à cette détresse.
Sans tomber dans le pathos, cet album sensible interpelle le lecteur avec subtilité.
Un récit coup de coeur du combat d'une jeune femme...
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J'ai ouvert cette BD sans savoir de quoi elle parlait.
J'ai été séduite par le titre et, après avoir jeté un oeil sur le dessin, je l'ai tout de suite embarquée.
Bon, le sujet traité est grave. Une jeune femme mets des mots sur l'horreur de l'inceste, sur la complexité des sentiments qui la lient pour toujours à l'homme qui lui a fait subir ce calvaire : son propre père. Ce père qui est maintenant dans le coma, à qui elle va pouvoir déverser, sans qu'il puisse réagir, tout le mal qu'il lui a fait, toute la colère qu'il a instillé en elle, la façon dont, des années plus tard, elle tente toujours de se guérir mais sans oublier. Qu'il puisse comprendre comment ces choses qu'il lui faisait on fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui.
Un récit poignant, très bien construit et servi par un dessin que j'ai trouvé magnifique.
Le trait est épais et un peu flou, éthéré, comme dans le travail de Guibert. Les couleurs sont posées en aplats. le dessin est assez statique et apporte à l'histoire une profondeur un peu silencieuse que j'ai trouvée parfaitement a-propos.
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Laura est réveillée un matin par un coup de fil qui lui annonce que son père est dans le coma. C'est le choc. Mais pas celui attendu car Laura, elle, est heureuse... L'homme dont elle a si souvent souhaité la mort, git désormais inconscient à sa merci. La jeune femme se rend à la demeure familiale, soutient sa mère effondrée et retrouve toute la famille unie autour de ce drame. Elle se rend à l'hôpital avec le médecin de famille et une infirmière lui signale qu'il faut parler aux comateux qui se souviennent des paroles de leurs proches. L'impuissance de son père permet alors à Laura de se vider de tout ce qui lui pèse depuis de nombreuses années et de se libérer de l'emprise d'un père trop aimant.

Elle ne pleure pas, elle chante est un album adapté du roman éponyme d'Amélie Sarn où cette dernière évoque, disons-le crûment, l'inceste paternel. Un sujet difficile que Corbeyran et Murat ont réussi à illustrer sans pathos.
Tout le récit est vu du point de vue de Laura et en effet, c'est la voix de la victime qui est ici mis en valeur.
Les retrouvailles avec sa famille dont elle s'était éloignée sont lourdes de silences et de non-dits. Sa mère semble lui reprocher son indifférence ou sa froideur par un " ce n'était pas un monstre, tu sais" que le lecteur devine pas si loin de la vérité finalement...
La vision de son père, presque mort, à l'hôpital est un électrochoc pour Laura qui laisse enfin ses larmes couler et se remémore tout un passé difficile. L'impuissance et le silence de son père comateux est l'occasion pour la jeune femme de se délivrer du poids des actes paternels et d'exprimer sa haine pour ce père qui l'a souillé mais aussi de manière plus surprenante son amour.
Alors Laura raconte et le lecteur découvre les faits. Les propos sont à la fois pudiques et extrêmement forts. Elle raconte combien ce père lui a fait mal mais évoque aussi la sensation d'amour qui naît de ces échanges contre-natures. Une sensation dérangeante qui montre toute l'ambiguïté des rapports incestueux avec la conscience que cet acte est mauvais mais qu'il est aussi d'une certaine façon une marque d'amour.
Laura parle de la force dont elle a dû faire preuve pour continuer à avancer malgré tout dans la vie, du fait qu'elle ne s'est pas laissée complètement détruire et que désormais c'est elle la plus forte alors que lui, son père, gît inerte et inconscient sur un lit.

Vous l'aurez compris, cet album est d'une puissante intimité tout en ayant un caractère universel. le propos est difficile et ne peut évidemment pas laisser indifférent. On découvre la portée de tels actes dans la vie d'un enfant, les répercutions à long terme et les difficultés de se construire. On partage la haine de la victime, sa révolte, les cris dont elle peine à se libérer.
Néanmoins, j'émets une certaine réserve par rapport à cet album. L'ambiguïté évoquée ci-dessus m'a fortement gênée. Même si je peux la concevoir, elle n'en est pas moins dérangeante pour un lecteur lambda qui n'a pas vécu lui-même ce type de drame. le sous-entendu de Laura évoquant presque "l'affection" qu'elle éprouve pour ces gestes déplacés, symbole d'un amour bien trop débordant (mais amour tout de même) d'un père pour sa fille m'a franchement désarçonné...Même si je sais qu'on peut continuer d'aimer ses parents, malgré des actes répréhensibles qu'ils auraient commis contre vous, même si je sais que toute marque d'amour est mieux qu'indifférence, il m'a été difficile d'accepter qu'on puisse "apprécier" (mes termes sont mal choisis mais je n'en trouve pas d'autres...) ou les attendre d'une certaine manière. (attention, je ne dit pas que l'héroïne aimait se faire violer par son père !)
La pirouette finale, inattendue, est d'une ironie désespérée. Mais la réaction de Laura m'a laissée aussi perplexe. Qu'en est-il du travail de deuil du passé ? le père aurait-il finalement "gagné" contre sa fille qui pourtant nous a montré tout au long de cet album qu'elle avait enfin trouvé la force d'affronter son passé et qu'elle était enfin plus forte que lui ? J'avoue que je m'interroge encore quant au sens final...
Et qu'en est-il du reste de la famille ? La mère était-elle au courant des actes de son mari en les minimisant ou les ignoraient-elle sciemment ? Beaucoup de questions restent en suspens pour moi.

Au niveau du dessin, le trait est surprenant. Les contours sont épais, de grands aplats de couleurs forment les corps et les décors. Les personnages semblent se mouvoir dans un certain flou, synonyme peut-être de l'entre-deux (haine/amour - passé/ futur) dans lequel navigue la victime. le découpage est classique mais renforce la mise à distance d'une histoire forte qui évite le pathos tout en étant juste et fine. le dessinateur évite l'écueil de la représentation de l'inceste pour mieux se concentrer sur l'émotion et les sentiments de Laura.

Elle ne pleure pas, elle chante est un album indubitablement fort et un témoignage important sur ces violences faites aux enfants. Un récit poignant et dérangeant qui n'épargne pas le lecteur.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Laura au petit matin. Un coup de fil ravageur « papa est dans le coma »… Voilà, toute la famille réunie dans une attente angoissante. Réunie, oui mais pas forcément unie. de rares paroles, des regards qui s'évitent alors que les non-dits s'invitent à la table. Laura est à l'hôpital au chevet de son père, un médecin confirme le pronostic vital plus qu'engagé. Ses larmes puis sa grande retenue impressionnent, d'autant qu'elle décide de venir visiter son père toutes les semaines pour lui parler. Car il est primordiale de parler aux personnes plongées dans le coma, dixit le corps médical !
S'il s'agit de parler, Laura fait le faire et personne ne va être déçu. Ses mots racontent, à celui ne peut répondre, les années d'inceste, la famille qui ferme les yeux puis peu à peu le cheminement de la petite Laura violentée devenue une adulte brisée !
Paroles fortes, précises, pesées et soupesée, nul pathos ou larmoiement de mauvais aloi. On est dans l'épure totale, tout comme les dessins. Graphisme au cordeau, couleurs posées en aplats, expressions des visages réduites au minimum pour mieux laisser place à la puissance du récit.
Une réussite totale !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il est de ces textes que l'on écrit pas mais que l'on crie.
De ces textes que l'on a portés si longtemps qu'ils sont indissociables d'une partie de votre âme.
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" Cette petite fille aux longues tresses, cette petite fille qui a si peu protesté, cette petite fille... qui t'aimait, je l'ai jetée. Je l'ai balancée comme on se débarrasse d'une poupée cassée. Une poupée toute moche. Toute fêlée. Rien d'autre qu'une petite fille violée. Je n'ai pas le droit de vivre normalement parce que je porte en moi cette petite fille déchirée. Tellement laide. Tellement laide "
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J'espère que tu m'entends. Je veux que mes paroles s'insinuent dans ton crâne et qu'elles s'amplifient jusqu'au seuil de la douleur. Je veux te hanter comme tu m'as hantée
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Même après condamnation pour maltraitance la dette n'est jamais payée.
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Mon père est dans le coma. Je ressens quoi ? Une joie. Une indicible joie. Il va peut-être crever. A quand remonte la dernière fois où j'ai souhaité sa mort ? Deux jours ? Trois jours ? Hier soir ?
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Vidéo de Éric Corbeyran
À l'aube du 2e siècle de notre ère, en Calédonia, les tribus scots sont confrontées à une invasion romaine. Elles s'allient pour l'occasion aux géants Fomôrés, derniers survivants d'un vaisseau échoué jadis près de leurs côtes. Lucius, centurion romain et commandant en chef de la lXe légion, retient en otage Leta, fille du puissant chef de clan scot Galam . Entre haine et passion, leur relation toxique va conduire Leta à trahir celui qui avait fini par lui accorder sa confiance, précipitant les légions romaines vers une défaite cuisante face aux tribus scots et leurs alliés mythologiques, les géants Fomôrés.
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