Voici un roman particulièrement attachant, l'histoire de Carmen, descendante d'une des plus vieilles familles Espagnoles qui voit sa vie bouleversée par la guerre d'Espagne dans les années 30.
Petite fille choyée par son grand- père- Discoride-- riche propriétaire noble, à la tête d'une immense briqueterie, de l'hôtel de la Puerta del sol et de haciendas , pére de 14 enfants , dont la benjamine est Beatriz, la mére de Carmen,---qui ne lui refuse jamais rien,---Entourée de domestiques, dans la grande demeure Madrilène oú elle réside, Carmen devra quitter l'Espagne avec sa mére , suite à des conflits politiques et des querelles familiales , pour le Sud de la France..
Fin de l'enfance brutale et de la douceur de vivre entourée par les siens! en France, Carmen devra subir le racisme, les humiliations, les coups du sort, la lente descente aux enfers de son pére, Anton, ingénieur en Espagne, devenu manutentionnaire puis mineur à Saint- Étienne, en compagnie de ses frères d'exil et de misére, et la grave dépression de sa mére, qui perd tous ses repères et n'accepte pas ce qu'elle considère comme une décadence ......ayant fait partie d'un des plus grandes familles espagnoles...
Titulaire du certificat d'études, trés important à l'époque, et du Brevet Supérieur, courageuse et docile, ravalant son orgueil et sa fierté , cachant sa rancoeur, et ses déceptions , Carmen deviendra préceptrice au sein d'une famille méprisante, elle vaincra tous les obstacles, en se promettant de tout faire pour réaliser son rêve, devenir institutrice.....
On se laisse porter par ce récit mi- historique, mi- sentimental ( que l'on croit à l'eau de rose au tout début , mais l'on se trompe ....) pétri de courage, de désillusions, d'opiniâtreté ,d'amour et d'affection, , sur fond de signes inquiétants apparus en Espagne, grèves, conflits du travail, insurrections anarchistes noyées dans le sang, par la troupe , commandée par un certain Franco.......et la dignité exemplaire d'ouvriers de la mine , de braves gens , voisins simples et solidaires, toujours et sans cesse, de la détresse de Carmen, ceux- ci l'aidant au mieux, , lorsqu'elle perd son pére .....
Une écriture imagée, sensible , chaleureuse, parfois poétique,un roman riche d'espoir, malgré tout, qui fait du bien, car l'amour l'emporte !
Un ouvrage simple, emprunté par hasard à la médiathéque , l'éventail , "symbole imagé de dentelle translucide" , dernier cadeau d'un grand- Pére , à sa petite fille ....
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Quelle belle histoire Et tellement touchante avec des personnages très attachants...
Christine Navarro nous plonge à l'époque de la guerre civile d'Espagne que l'on vit à travers la décadence qui a lieu dans le pays mais aussi au sein d'une bonne famille qui fait tout pour survivre et qui nous montre que, parfois, il est nécessaire de tout abandonner. La guerre n'épargne personne: ni les bons ni les mauvais.
Ce roman est haletant et plutôt triste mais rend tellement compte de la réalité! Et puis ça change des livres racontant la seconde guerre mondiale que l'on a tendance à rendre plus importante que les autres.
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Le début du livre est plein de promesses : le patriarche d'une grande famille de la noblesse espagnole décède, et les enfants se déchirent pour l'héritage. Puis survient la révolution espagnole, et avec elle l'exil de Carmen et de ses parents Beatriz et Anton, au motif des convictions politiques d'Anton.
Mais à partir de cet exil, le livre perd de son intérêt, et on semble tomber dans un livre un peu fleur bleue.
J'ai donc été un peu déçue, car je m'attendais à un bon roman historique sur fond de franquisme.
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" Débarrassé de sa crasse, il se sent mieux. Piusqu'on en lui donne la possibilité ,Anton choisit de se battre. Un sentiment de révolte l' habite. Plus fort encore que lorsqu'il était libre., devant tant d'injustice.Qu'est ce-que c'est que ce régime, où l'on jette les gens en prison sans même leur donner la possibilité de se défendre, de s'expliquer?"