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Philippe Paringaux (Traducteur)
EAN : 9782070304813
334 pages
Gallimard (15/09/2003)
3.67/5   100 notes
Résumé :
Ike Tucker n'a jamais connu que la station Texaco et son oncle Gordon quand il quitte son coin de désert pour retrouver sa sœur Ellen disparue après avoir tenté sa chance sur les plages de Californie du sud. Il ne sait rien du monde. Il ne sait rien des hommes. Il le découvrira en achetant une planche de surf pour se jeter à son tour dans les flots bleus du Pacifique et plonger dans les eaux noires des magouilles humaines. Jusqu'à plus soif, jusqu'à l'épuisement, ju... >Voir plus
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Ike Tucker vit dans un bled paumé qu'il n'a jamais quitté.
Deux passions au compteur, la mécanique des deux-roues et la recherche de la vérité.
Cette dernière lui donnant ainsi l'occasion d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte et accessoirement de découvrir la vérité, rien que la vérité... le pourquoi du comment du je sais pas why explicitant un tant soit peu la disparition de sa grande soeur.
Une première piste le conduira en Californie du Sud.
Huntington Beach, Surf City la bien nommée.
Un enfer sur rouleaux salins pour un mec connaissant déjà de graves déconvenues avec une planche à repasser.

Comme un p'tit air initial de Point Break avec Patriiiiiiick, calme toi bébé, pas pour me déplaire.
Ses hordes de surfers, ses gourous de la planche et leur existentialisme débité sur fond de bitures journalières assorties de drogues en tout genre parce que sinon, la fête elle est moins folle.
Ce blanc-bec qui entrave que dalle au surf mais qui va se jeter dans le grand bain pour une pseudo chimère ressemblant trait pour trait à sa frangine.
Bon début.

La suite est à l'aune de l'intro.
Plusieurs univers s'y côtoient, bikers, surfers, le tout gravitant autour d'une planète un brin candide : Ike.
Surf City, c'est également l'école de la vie pour un campagnard venu se frotter aux palpitations d'un monde dont il ignore tous les codes.
Son évolution est intéressante. Elle prendra souvent le pas sur une enquête parfois bien en retrait, de facto, qui sonnera bien plus de deux fois.

Des personnages charismatiques consistants, une intrigue solide, Surf City offre un dépaysement garanti pour tout amateur de grand air iodé, le tout sur une bande-son à la born to be (non, pas alive, on range les pattes d'eph' orange en velours côtelé) wild.
On quitte ce paradis du surf et de la bécane qui pétarade à regret tout en se promettant de revenir vers Kem Nunn sitôt cette p ***** de b***** de s******** de planche domptée.
Pas gagné.
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Cette fiction noire au possible, charrie la désespérance d'une Californie
où viennent se briser les rêves des oubliés et laissés pour compte du rêve américain.
Ike Tucker quitte son désert pour les plages californiennes, côté saumâtre.
Pour retrouver les traces de sa soeur disparue à Huntington, le gringalet se fera surfer.
Ses connaissance de la mécanique moto le rapprocheront aussi du milieu des bikers emmenés par le charismatique Preston l'ancienne star du surf devenu motard.
Ike Tucker va faire son apprentissage entre Preston et le gourou vénéneux Hound Adams... Et qui sait dans quel cauchemar ce dernier peut plonger Ike...
Le surf et la vague de plus en plus haute qu'il faut attraper, comme la dope qui maintient l'énergie... Et les rêves qui s'éteignent, laissant des regards vides et morts. Pas de fuite possible, parfois une rédemption tardive...
Avec Kem Nunn, on est à la fois si proche et si loin de Brett Easton Ellis et son Moins que zéro. C'est la Californie, dont la carte postale est maquillée à outrance comme une voiture volée, pour les touristes.. L'horreur sous le tapis bleu.
Je laisse découvrir aux futurs lecteurs de Surf City, ce qu'il adviendra de Ike, Preston, Hound, Michelle, Barbara... dans ce livre tellement sombre et habité qu'il faut bien le lire.
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La version « carte postale » et superficielle de Huntington Beach (Surf City, pour les intimes), ce sont les plages de Californie, leurs surfeurs beaux, bronzés et musclés (genre – aarghhh – Simon Baker alias « The Mentalist », vous voyez?) assurant le spectacle sur le haut des vagues et sous un soleil radieux. Un air de vacances avec cocktails et jolies filles toujours disponibles, sea-sex-and-sun. Pas très intéressant.
Heureusement, sitôt le bouquin retourné, la 4ème de couverture laisse augurer de l'envers du décor, sombre comme les coulisses de l'Enfer, donc bien plus captivant. Et en effet. Surf City, dans la version Kem Nunn, c'est plutôt « vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ». Ike Tucker, 18 ans, l'avait vaguement pressenti quand il décida de quitter le désert californien et la station-service de son oncle pour rechercher sa soeur. Ellen, sa seule vraie famille, partie vivre sa vie, disparue depuis des mois, vue pour la dernière fois à Huntington Beach. C'est tout ce qu'Ike sait, en plus des noms des trois types avec lesquels elle serait allée au Mexique, sans en revenir.
Ike « ne sait rien du monde, ne sait rien des hommes ». Il ne sait rien du surf non plus. Il ne tardera pas à faire son apprentissage, souvent à ses dépens, à coups de poing et de paquets d'eau de mer. Les hommes et les vagues ne se laissent pas aisément apprivoiser, et ne pardonnent aucune maladresse. Ike parvient cependant peu à peu à intégrer le cercle quasi mythique (mystique, aussi) des dieux du surf local. Si le trio sea-sex-sun est toujours d'actualité, la drogue et les pornos amateurs s'invitent aussi sous le soleil de Satan, et on s'enfonce de plus en plus loin dans les noirs replis de l'âme humaine.
Comme plus tard Tijuana Straits, Surf City (1er roman de K. Nunn, un peu moins abouti que le précité) développe des personnages venus du désert – géographique et sentimental – des loosers que la vie n'a pas vraiment cajolés, mais à qui le sort offre comme une dernière planche (de surf) de salut, qui leur permettrait de s'extraire de leur vie sans horizon ou de racheter leur passé obscur. Ike et Preston, son mentor, son père de substitution, ont le mérite de s'y accrocher, à cette planche, mais terrible est le purgatoire et tentants l'abandon et la résignation.
Des personnages attachants, émouvants, en quête de vérité et de rédemption, qui se battent et se débattent avec leurs démons, tout cela serait noir, très noir, sans la présence de la Nature et du surf, sport mythique élevé ici au rang d'art et de religion. Même si on n'y comprend rien, les descriptions techniques, les mouvements, la lutte puis l'harmonie avec la vague domptée sont autant de respirations et de moments de beauté dans un univers impitoyable.
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Ellen est partie un matin, une vieille valise au bout du bras, levant avec ses bottes des rubans de poussière rouge. Elle a quitté le monde étriqué de son enfance sans un signe d'adieu. Désemparé, Ike, son frère a continué à travailler dans le garage de son oncle ayant le désert pour seul horizon. Deux ans plus tard, un inconnu l'informe de la disparition d'Ellen. Trois surfeurs l'auraient conduite au Mexique et seraient revenus sans elle. Ike part à sa recherche. Pour ce garçon tout juste sorti de l'adolescence, qui n'est jamais sorti de son bled paumé, c'est une véritable quête initiatique. Pour approcher le trio, il s'installe à Huntington Beach, une ville communément appelée "Surf City". Le sud de la Californie se distingue par la beauté de son littoral. Mais ce spot aux paysages paradisiaques est peuplé d'une faune dangereuse que Ike devra côtoyer pour retrouver sa soeur. Les épreuves qu'il va affronter seront autant de révélateurs qui vont lui permettre de mieux se connaitre et de prendre son destin en main. Kem Nunn dépeint une Californie pétrie de mille contradictions sociales et géographiques. Le monde du surf croise celui de la drogue, des bikers, de la pornographie et d'une secte.Ce récit initiatique à la sauce californienne a été publié il y a trente-cinq ans et n'a pas pris une ride.
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J'ai beaucoup de mal avec les romans noirs. Je n'y trouve jamais ce que je veux. Par contre j'ai toujours bien aimé les romans centrés sur les milieux sportifs et sur les sports en eux-mêmes : la passion extrême de l'individu, la communauté soudée mais aussi rivale, la confrontation avec les autres (ceux qui gravitent autour et tous les autres), et surtout avec les requins financiers et voraces (ils gagnent toujours ceux-là) m'attirent. Je trouve que le milieu sportif est un excellent terrain d'observation sociologique.

J'ai lu Surf city à la suite de trois, quatre autres romans policiers qui m'ont été donné par une amie libraire. Ce sont des romans gratuits (2 achetés pour 1 offert) et je ne m'attendais pas à grand-chose. le résumé m'a intrigué et j'ai entamé la lecture en quête de la magie des eaux bleues et des folles silhouettes voguant sur la houle. Je n'ai pas été déçue.

Ike Tucker, m'a séduit par son côté innocent. Comme le dit si bien le résumé “Il ne sait rien du monde. Il ne sait rien des hommes.”. Parti de son désert natal en quête de sa soeur adorée, soeur qui symbolisait sa famille et un simili avenir, il se frotte rapidement à une réalité brute et sans pitié. Pourtant il s'en sort et navigue audacieusement entre deux pôles, pour au final y réchapper, mais à quel prix ? J'ai confiance en son personnage, ce prix il l'a dûment payé et cela va le poursuivre encore quelques temps. J'espère qu'il va trouver le simple bonheur en ne vivant que de sable et de vagues. Oui oui, Ike vous inspire des sentiments amicaux jusqu'à la dernière page du roman !

Il découvre le surf en cherchant à se rapprocher des hommes qui auraient un rapport avec sa soeur. Ce sport va l'apaiser et le vider à la fois. C'est si beau à lire, ce sont des sensations que je ne peux éprouver qu'à travers la lecture (chacun son sport ;)) et cela donne envie de s'envoler par la fenêtre (c'est la seule métaphore que je puisse trouver qui puisse faire penser à un horizon où terre & ciel se mélangent, où la solitude est notre force, où rien ne peut nous terrasser – et ok j'ai toujours rêvé de m'envoler).

Malheureusement le surf réunit une communauté de personnes, et certaines de ces personnes dont Ike est en quête ne sont pas des enfants de choeur... J'ai été touchée par les personnalités de Ike et de son mentor Preston. Ce dernier tente de sauver Ike comme si ainsi il voulait sauver son inrefaisable passé. Sa déchéance au fil des pages est si triste... “Ike se demanda […] s'il savait que le sillage de destruction qu'avait laissé la mort de Preston […] était le fruit d'un mécontentement plus profond, d'un besoin de quelque chose qui ressemblait à une pénitence – Preston avait porté ses couleurs comme on se couvre la tête de cendres.”

Le roman se lit très bien, les personnages sont plutôt taciturnes et réservés, pour certains on pourrait même dire frustres mais en tout cas ils sont tous perdus. L'auteur rend très bien à l'écrit ce ressenti.

Huntington Beach, une ville à deux apparences, la plage et le soleil pour les touristes, la plage, le soleil, et quelque chose de plus rance pour les autres... et ce n'est pas la liberté, ce serait même plutôt la fausse image d'une liberté...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
(...) il réalisait que surfer, ce n’était pas seulement prendre les vagues. Cela le frappa, ce matin-là. Ce qu’il faisait n’était pas fractionné en plusieurs séquences : ramer, prendre les vagues, se mettre debout. Tout à coup ce n’était plus qu’un acte unique, une fluide série de mouvements, un seul mouvement, même. Tout se mélangeait jusqu’à n’être plus qu’un : les oiseaux, les marsouins, les algues reflétant le soleil à travers l’eau, une seule et même chose dont il faisait partie. Il ne se branchait pas seulement à la source, il était la source.
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(Ike) prit un grand plaisir à marcher le long des falaises, près du bord, l’océan vitrifié et lisse au-dessous de lui, l’air sur sa peau calme et doux et pourtant chargé de l’humidité salée de la mer. Mais ce qu’il préférait, c’était l’excitation qui montait en lui quand il choisissait un sentier et commençait à descendre en regardant les ondulations de la houle, anticipant la première explosion de froidure, la première ligne d’écume se brisant sur lui et emportant tout sauf le moment lui-même.
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Le soleil était déjà haut lorsqu’il atteignit le Sea View. Les rues étaient chaudes et la machinerie de la ville s’échauffait elle aussi et montait en régime, lubrifiée à l’huile de hasch et à l’ambre solaire, speedée à la cocaïne, haletant au rythme de quelque hymne new wave.
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Les deux blondes se levèrent et se mirent à danser, leurs corps pareils à des flammes minces léchant les murs.
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Il pensait toujours à Preston et à la colère que son histoire avait fait monter en lui. Cette colère l'intriguait et en même temps le rassurait. C'était sans doute égoïste de penser cela, mais il lui semblait que cette colère était comme un outil attendant d'être utilisé - à condition qu'on la comprenne mieux.
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Video de Kem Nunn (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Payot - Marque Page - Kem Nunn - Chance
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