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EAN : 9782213022178
348 pages
Fayard (19/10/1988)
4.36/5   7 notes
Résumé :


S'il ne s'agissait pas d'abord d'une sorte de calendrier, cet ouvrage serait un essai. Non point au sens littéraire du terme, mais parce que l'auteur s'y est essayé à explorer de nouveaux territoires limitrophes de son domaine traditionnel d'étude et de recherche : la botanique. Il ne s'agit plus seulement ici de regarder les plantes, mais aussi d'observer la manière dont les hommes les regardent, et le sens symbolique qu'ils leur attribuent : mariag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean-Marie PELT, nous offre un regard curieux dans cet ouvrage où se mêlent botanique, mythes, et éclairages de spiritualité peu connus … La perspective est originale, bien conçue, donnant une vision sur ce qui nous influe beaucoup plus que nous ne pourrions le croire dans les rythmes de nos vies et ses traditions, sur notre « quatrième cerveau » comme le désigne si précisément Boris Cyrulnik*.
Livre riche d'enseignements sur bien des plans, il s'en dégage « une vision venue d'ailleurs » par une des plus éminentes personnes contemporaines, humaniste de grande culture, esprit tourné vers « les simples » (pardonnez ce jeux de mot un peu facile...) à qui notre époque n'aura sans doute pas su donner toute sa dimension, « nul n'est prophète en son pays » … !

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* (voir « L'Ensorcellement du monde » - éd. Odile Jacob © 2001
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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LE DERNIER PHARMACIEN EST MORT
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Et pour être encore plus clair, il suffit de retenir que cet iris s'appelle plus communément iris jaune ou iris des marais. La légende veut que Clovis trouvât une généreuse population de ces iris jaunes dans un gué de la Vienne, près de Châtellerault ; il y vit un heureux présage et, de fait, ayant franchi ce gué, il remporta sur les Wisigoths conduits par leur roi Alaric la mémorable victoire de Vouillé, en 507. L'iris des marais fut donc déclaré « fleur de la victoire ». Clovis en fit coudre des représentations stylisées qui devinrent dès lors le symbole de la royauté. Comment la fleur d'iris est-elle devenue la fleur de lis ? Ici, les avis divergent. En tout cas, à comparer la fleur de lis et la fleur d'iris, il apparaît d'emblée que la fleur des écussons et des emblèmes ressemble plus à la seconde qu'à la première, ne serait-ce que par ses pétales recourbés vers le bas et ses trois languettes à allure de pétales, les stigmates, dressés vers le haut au centre de la fleur. Ce n'est jamais le cas des fleurs du lis blanc où tous les pétales sont orientés vers le haut. Mais ce qui cloche dans notre affaire, c'est que les iris sont tantôt bleus, tantôt violets, tantôt jaunes, mais rarement d'un blanc immaculé. Qu'un iris jaune ait donné la couleur blanche du drapeau, voilà bien une contradiction typiquement gauloise ! Il est vrai qu'Iris, comme le rappelle avec humour Jean-Pierre Cuny, « était pour les Grecs la déesse de l'arc-en-ciel ; que, dans ce spectre irisé, on trouve toutes les couleurs, et qu'enfin la somme de toutes ces couleurs n'est autre que la lumière blanche qui en est la résultante ». Habile sophisme pour faire passer l'iris du jaune au blanc, par déesse grecque interposée, dont l'arc-en-ciel était l'écharpe. Voilà une subtile démonstration qui vous en aura fait voir de toutes les couleurs... de l'arc-en-ciel, s'entend ! Cette histoire tirée par les cheveux n'est que l'une des innombrables interprétations de l'origine de la fleur de lis des armoiries, ...
p. 191
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L'Orient fêtait en effet le 6 janvier la fin du solstice, quand le jour recommence visiblement à grandir. Les Grecs fêtaient ce même jour Dionysos, et les Romains Bacchus, son synonyme. Ce même 6 janvier, les Égyptiens d'Alexandrie reconnaissaient aux eaux du Nil un pouvoir régénérateur particulièrement intense ce jour-là, et célébraient leur dieu Osiris, dieu de la face cachée de la vie, comme la graine qui ressuscite après l'hiver, dieu qui apprend aux hommes à cultiver la terre irriguée par le Nil, dieu qui se manifeste aux hommes comme le Christ lors de son baptême dans le Jourdain... Les chrétiens d'Orient baptisèrent très tôt cette fête du 6 janvier, célébrée dès l'an 120, donc plus de deux cents ans avant la première fête de Noël à Rome ; cette fête de l’Épiphanie, nous la nommons plus traditionnellement fête des Rois, puisqu'elle coïncide avec l'arrivée des fameux Rois mages à Bethléem, encore symbolisée par la traditionnelle galette des Rois.
Ces rois — qui n'en étaient point, semble-t-il — viennent de très loin ! Dans la Perse antique, les prêtres de Zoroastre — dieu des ancêtres des turbulents et inquiétants Iraniens d'aujourd'hui — adoraient le Soleil et montaient en cette période sur une montagne sacrée pour y allumer de grands feux. Ils recherchaient dans le ciel une étoile annonçant la naissance d'un Sauveur, censé naître d'une vierge dans une caverne... Extraordinaire convergence, on en conviendra, entre deux grandes religions d'Orient : celle des Parsis, les anciens Perses, et la tradition chrétienne qui semble avoir intégré cette légende dans un récit de la naissance du Christ.
p. 339


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«Fleurs, fêtes et saisons », Jean-Marie PELT, éd. Fayard © - 1989
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MORT ET RÉSURRECTION
Les Grecs considéraient l'amande pressée comme la semence de Zeus, en raison du caractère visqueux du lait d'amande, symbolisant le sperme. Au cours d'un rêve, Zeus aurait perdu de sa semence qui, tombant à terre, engendra un être hermaphrodite que Dionysos fit émasculer. De ses parties génitales tombées au sol naquit un amandier, censé pouvoir féconder directement une vierge sans l'assistance d'un homme. D'où sans doute aussi le terme « d'amande mystique » appliqué à la virginité de la Vierge Marie.
Le lait d'amande était fort utilisé autrefois comme tonique et reconstituant — on dirait aujourd'hui comme fortifiant. On s'en servait aussi comme véhicule pour l'administration de médicaments au goût désagréable, et, bien entendu, comme adoucissant dans l'hygiène corporelle et pour l'entretien de la peau, fonction aujourd'hui dévolue à l'huile d'amande douce.
Une tradition rapporte que l'on offrait jadis du lait d'amande aux nouveaux baptisés de la nuit pascale qui avaient subi quarante jours durant les sévères exercices du carême et la rigueur des jeûnes, rite d'initiation propre à toute religion. Afin de les réconforter, la coutume s'établit de leur offrir des œufs et du lait d'amande, qui donnèrent plus tard les œufs de Pâques et les dragées de baptême. Une dragée est en effet une amande enduite de sucre glacé. Il s'en consommait beaucoup au XVIe siècle, où la dragée devint à la mode grâce notamment aux apothicaires de Verdun, passés maîtres dans l'art de la dragéification.
p. 314 - 15
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LE PLEIN ÉTÉ
Et les auteurs de conclure : « Cette allusion au diable est très caractéristique. Depuis le Moyen Age, les traditions et symboles païens ont été catalogués automatiquement comme “démoniaques”. La description du monde de la sorcellerie apparaît, sous la plume des clercs, chargée de symboles dont le sens a été “noirci”. Le diable lui-même est le “prince des ténèbres”. S'il est “porteur de lumière” (Lucifer), c'est d'une lumière infernale, celle des flammes où brûlent les damnés. Les feux auxquels il préside sont ceux du sabbat sous la forme d'un “grand bouc puant”, image négative du bouc de Thor et du dieu Pan, ou d'un grand cerf, souvenir du dieu celte Cernunnos. Le chaudron sacré des druides est devenu le chaudron des sorcières. Il ne sert plus à fabriquer 1a boisson d'immortalité, mais des philtres de mort. Les sabbats se déroulent au cœur des forêts, lieu de prédilection de la spiritualité païenne, et la sorcière, vouée au diable, est entourée d'animaux sataniques : les noirs corbeaux (compagnons d'Odin) et les chouettes (l'oiseau d'Athéna, oiseau de sagesse). Ainsi, la politique de l’Église à l'égard des traditions héritées du paganisme a toujours été ambivalente : répression et récupération. Mais ni l'une ni l'autre n'ont pu venir à bout des solstices : il est des racines qu'il est difficile d'extirper. » L'immémoriale célébration du solstice en est une.
p. 163 - 164
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Paul Diel voit « dans la flamme montant vers le ciel l'élan vers la spiritualisation ». L'intellect, sous sa forme évolutive, est serviteur de l'Esprit (le mot est à prendre ici dans son sens transcendant). Mais la flamme est aussi vacillante, ce qui fait que le feu se prête également à figurer l'intellect en tant qu'oublieux de l'Esprit. Le feu fumant et dévorant symbolise l'imagination exaltée, le subconscient, la cavité souterraine, le feu infernal, l'intellect sous sa forme révoltée, bref, toutes les formes de régression psychique ». Voilà donc résumées dans une sorte de fondu-enchaîné les différentes formes du symbolisme du feu. A quoi s'ajoute encore la symbolique sexuelle, universellement liée aux premières techniques d'obtention du feu par frottement, Selon Mircea Eliade, le feu obtenu par frottement est considéré comme le résultat, la progéniture d'une union sexuelle, car le frottement en va-et-vient suggère l'image même de l'acte sexuel.
La symbolique du feu est donc riche et ambivalente, comme celle de l'eau qui noie ou désaltère, féconde ou inonde.
p. 164
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Rencontre avec Jean-Marie Pelt à l'occasion de la sortie de son livre "L"évolution vue par un botaniste".
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